Cela allait faire deux jours que tu étais ici, enfin pas vraiment deux jours comme tu avais emmené dans la nuit du samedi soir et que là c'était lundi matin. Cela semblait tellement interminable et tu ne savais même pas à quoi tu ressemblais. Andy t'avait pas mal amoché, et pas qu'un peu. T'avais du mal à voir d'un oeil, ce qui voulait dire que ton visage devait être gonflé. Ta gorge te faisait souffrir aussi et parfois en passant ta main dessus, tu pouvais imaginer ses doigts qui s'enfonçaient dans ton cou, te coupant doucement d'air. Tu avais été trop loin en parlant de Keanu. Mais il avait été trop loin en se moquant de ce qui s'était passé en septembre alors qu'il savait très bien pourquoi tu avais touché le fond à ce moment-là. Ça faisait mal et tu essayais de ne pas y penser. Tu étais encore en soin intensif, apparemment ton coeur faisait encore quelque petit trucs anormal. Demain normalement tu irais dans le service normal pour combien de temps tu n'es pas sure. Pas trop longtemps tu l'espère. Tu détestes les hôpitaux. Tu ne penses pas que quelqu'un allait venir aujourd'hui et tu n'avais pas trop envie que des gens te voient avec ton visage. T'avais déjà l'impression que tu étais un animal en observation avec cette vitre qui servait d'observation pour les médecins. Est-ce que cela leur faisait quelque chose en vrai que les patients ne se sentent pas à l'aise ici? Surement pas.

La petite peste d'Aurélie a prit un plaisirs fou à foutre le désordre dans la chambre à William ce matin. Elle avait laissé trainer ses vêtements par-terre, elle avait grignoté dans son lit la veille et n'avait rien rangé avant de s'endormir. Donc quand le médecin s'est levé, il a dut faire le ménage rapidement car celle-ci dormait encore. Il ne voulait pas la réveiller, il savait à quel point elle pouvait être un monstre si on la réveillait trop tôt, et il n'aimait pas quitter la maison quand tout n'était pas propre. Il rangea donc le désordre d'Aurélie, puis alla prendre le petit Maxim qui dormait sagement. Il l'emmena à la maison voisine, où ses parents habitaient, et confia son fils à sa mère. William parti en direction de l'hôpital avec 5 minutes de retard. Il arriva là-bas rapidement, zigzageant sur la route comme il le faisait toujours. Une fois sur place, il envoya un sms à Aurélie pour lui rappeler d'activer le système de sécurité avant de quitter. William se rendit à son bureau, enfila son sarau puis se mit au boulot. La journée passa lentement et tranquillement, puis quand ce fut l'heure de dîner, il se rendit à la cafétéria se prendre un café. En marchant vers les lieux, il entendit un nom qui lui était familier. William s'arrêta dans le couloir, près de deux médecins qui discutaient entre eux. Il tendit l'oreille. « ... Feldt... intensifs.. » Il ne pouvait pas y avoir 10 000 personnes appelés Feldt à Cambridge, non? William abandonna sa pause café pour se diriger vers les soins intensifs, histoire de calmer son petit côté parano. Il alla voir la secrétaire la plus proche, usant de son titre de médecin pour obtenir des informations, et quelques secondes plus tard, il marchait rapidement vers la salle où sa Feldt était. Il entra sans attendre, et se rapprocha d'elle. Bordel, qui lui avait fait ça? « Feldt? » William prit le dossier au bout du lit et lut les informations qui y étaient. « Qu'est-ce qui s'est passé? Qui t'as fait ça? » William déposa les notes et tira une chaise près du lit. Il y prit place, caressant doucement les cheveux de Feldt pour les tasser hors de son visage légèrement défiguré.

Tu somnolais à moitié. Tu ne savais pas trop quelle heure il était. Ici il n'y avait pas de temps. Juste les nuages et le soleil qui défilaient devant les fenêtres à cotes de la chambre. Tu ne suivais pas grand chose, surement parce qu'on devait te shooter au calmement. T'avais encore mal un peu partout, surtout au visage, quand tu essayais de manger, ou de respirer. T'avais vraiment été amoché. Des cicatrices de guerre, on pourrait presque croire. C'était juste génial, notez le sarcasme bien sure. Tu entendis la porte s'ouvrit, mais tu n'y prêtais pas attention. Ce n'était rien de nouveau qu'un médecin ne vienne pour vérifier ton dossier ou qu'une infirmière s'assurait que tes infusions fonctionnaient bien et pour prendre les informations sur quelques machines. Tu continuais tout simplement de dormir. Cependant, cette fois-ci tu reconnais la voix. William. Que faisait-il là? Enfin il travaillait à l'hôpital, mais ici, en soin intensif dans ta chambre. Il n'était pas ton médecin mais celui des jumeaux. Tu ouvris doucement les yeux, alors que tu sentais sa main caresser ton visage pour retirer une mèche de cheveux. Tu faisais une petite grimace alors qu'il passait sur une des tes blessures. "William…qu'est-ce que tu fais ici?" T'arrivais même pas à dire quelque chose correctement ou à répondre à ses questions. Tu n'en avais pas la force.

Le premier réflexe de William fut de penser qu'elle s'était sûrement battue avec une nana. Par la suite, il se dit qu'elle était beaucoup trop amochée pour s'être battue avec une fille, alors il se dit qu'elle a sûrement eut un accident. Débouler les escaliers ou un truc du genre. Sauf qu'en observant son visage, il ne pouvait pas nier la vérité plus longtemps. C'était bel et bien les dommages d'une bagarre qu'elle portait à son visage. Des coups plus forts que le poing d'une fille aurait pu donner. William serra sa mâchoire. Il ne répondit pas à sa question et continua de réfléchir rapidement. Qui sur cette planète oserait lever la main sur sa Feldt? Il grimaça puis reporta son attention sur sa belle. Oui, sa belle. Parce qu'il n'y avait aucune autre femme dans son coeur mis à part Feldt. Parce qu'il était amoureux d'un mec, évidemment, donc Charlie était son homme à lui, mais Feldt était la seule femme à ses yeux. William enleva sa main de ses cheveux et la déposa très doucement sur la sienne. « Feldt, dis-moi qui t'as fait ça. C'est un gars? D'Harvard? Je dois savoir ma belle. » Il se forçait à ne pas perdre le contrôle. Intérieurement, Will bouillonnait de rage. Il voulait tout casser, surtout casser les jambes de la personne qui a fait du mal à Feldt. « Juste un nom, dis-moi simplement son nom. » lui demanda-t-il en la regardant dans les yeux.

Tu n'étais jamais couchée complètement à l'horizontale, parce que apparemment, c'était pour habituer ton coeur à battre comme il faut mais doucement, genre petit à petit. C'est pour cela que tu ne faisais pas d'effort pour te redresser alors que tu reprenais doucement de la lucidité. William devait comprendre que bouger ce n'était pas ton point fort en ce moment. Puis, pour être honnête tu préférais rester allonger et enfouit dans les énormes coussins de l'hôpital comme c'était confortable et doux. Si seulement tu pouvais dormir toute la journée, cela serait tellement beau. William prit alors ta main et tu te forçais de ne pas la retirer. Tu avais tellement peur quand quelqu'un te touche, mais il n'allait pas te faire du mal, pas William. Il te posait tout plein de questions sur qui t'avait attaqué. Tu fermais les yeux un petit moment, essayant de ne pas craquer. Andy t'avait fait cela. Andy t'avait frappé, étranglé, jeté par terre, et tout cela sans aucun remords qu'il aurait pu te tuer ou non. Tu pris du temps à répondre. "Andy McDougall…" Arrivais-tu à dire. "Promets moi que tu vas rien faire. J'ai déjà porter plainte." Tu te souvenais de la police qui était venue samedi soir, te demandant ce qu'il s'était passé et si tu voulais porter plainte. T'avais pas vraiment hésiter là-dessus ni sur l'ordonnance de restriction en ce qui concernait Anya et Andy. Tu voulais plus qu'ils t'approchent et qu'ils essayent, cela n'allait pas bien finir.

Elle avait déjà porté plainte, au moins c'était déjà ça. William hocha de la tête silencieusement. Ce n'était pas très satisfaisant à ses yeux, mais il sentait bien que Feldt ne voulait pas qu'il s'en mêle. Le jeune médecin hocha donc de la tête pour la rassurer, mais mentalement il roulait des yeux: comme s'il n'allait rien faire, pff. Ce petit con avait osé lever la main sur une femme, et encore pire, sur sa Feldt. William était dégoûté. Rien ne pouvait justifier ce geste, aucune dispute ne valait la peine de tomber aussi bas et frapper une fille. Ce mec avait décidément aucune classe, et William ne se gênera pas pour venger sa belle rouquine. Il regarda sa montre. Il avait encore du temps. William se pencha et déposa un baiser sur la main à Feldt. « Repose-toi, je vais rester encore un peu avant de retourner à mon bureau. » Il l'observa. Elle était clairement très faible, et il ne voulait pas qu'elle s'épuise en sa présence. « Ferme les yeux et dort, je vais juste parler tout seul parce que j'adore ma voix. » blagua-t-il avec un petit sourire en coin. Il garda sa main sur celle à l'étudiante et s'accota au lit. « Et juste comme ça, je connais un mec qui a un chien sauvage qui adore mordre les petits cons. Il pourrait accidentellement le relâcher dans la chambre de ce fameux Andy.. Par accident, évidemment. Un pur hasard. » sa voix débordait d'humour et de sarcasme, mais à en voir son regard, on était pas sûr si Dr. Thomas rigolait ou pas.

Tu détestais être faible, être en position de faiblesse. C'était quelque chose que tu n'arrivais pas à associer, et pourtant, tu te retrouvais dans ce lit, complétement à la dépendance des infirmières et des médecins:. Tu savais bouger, et tu pouvais te lever, mais tu restais faible et tu pouvais le sentir. Tu devais te remettre rapidement sur pied, tu ne pouvais pas rester à l'hôpital trop longtemps. Les jumeaux avaient besoin de toi, et tu avais besoin d'eux. Ce n'était pas un endroit pour eux, l'hôpital. Tu étais clairement sous beaucoup d'anti-douleur, parce qu'avec les mots de William, tu avais envie de fermer les yeux et de t'en dormir. Tu faisais que dormir en ce moment, mais dormir était difficile. Tu revoyais tout le temps les images de samedi soir, alors dormir était difficile. Tu regardais vos mains. Si quelqu'un vous voyait, cela allait clairement lancer des rumeurs sur ta relation avec le jeune docteur. Après tout, cela avait été pas mal illégale de coucher avec lui, mais il importait pour toi et te faisait sentir qu'un peu plus vivante. Tu l'entendais parer et tu t'énervais un peu sur ses propos. "James-William, je t'interdis de faire quoique ce soit. C'est trop dangereux." Arrivais-tu à dire d'une voix ferme. Puis tu lançais le regard vers le pied du lit où ton dossier se trouvait. "Ils disent quoi là-dedans?" Tu voulais savoir ce qu'ils disaient vraiment sur ton état, sur ta pronostique et pas juste ceux que les médecins disent pour te rassurer:

Elle savait être autoritaire la petite rouquine. C'était une qualité qu'il adorait chez elle. Malgré leurs situations dans le passé, elle était la maman de ses patients et lui étant un de ses clients, William avait un énorme respect pour elle. Après tout, ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre une des plus belles femmes sur Terre qui arrivait à gérer enfants, école, boulot et beauté. Il n'allait pas le nier, il était impressioné. Lui qui travaille avec les enfants et les étudiants, il en voyait rarement des gens comme elle. Lui-même étant père n'arrivait pas à balancer tout cela. William dirigea son regard vers le bout du lit. Il ne voulait pas discuter de ce qu'il y avait dans le dossier. En tant normal, il ne dirait rien. Les médecins avaient tous leur petit speech assez vagues pour éviter de tout étaler aux patients qui n'étaient pas encore en état. À la vue de Feldt, celle-ci n'était sûrement pas dans l'état d'apprendre ce qu'il a lu. William lâcha un petit soupire. « Rien de nouveaux que tu ne sais pas déjà, les multiples blessures au visage qui te donnent un air de troll, au dos et aux côtes qui font que tu bouges comme une dame de 101 ans, et la perte de ton bébé.. » il blaguait tout au long avec un petit sourire narquois, mais il finit sa phrase sur un ton beaucoup plus doux, un air désolé au visage. William reposa son regard sur Feldt, un silence regnant dans la pièce, avant qu'il réalise quelque chose. Il fronça des sourcils. « Attend, tu étais enceinte? Comment ça se fait que je n'ai pas été mis au courant, je m'occupe déjà de tes jumeaux, pourquoi pas ce nouveau aussi ? » Il était légèrement offusqué qu'elle ne lui ait rien dit. Un peu comme si son égo de médecin venait d'en prendre un coup en apprenant qu'elle est sûrement allée voir un autre docteur.

Tu voulais vraiment savoir ce qui se disait dans ton dossier. Tu savais que les médecins aimaient bien omettre la vérité pour le bien des patients. Tu avais besoin de savoir à quel point tu étais vraiment blessée. Tu savais que ton cœur n'allait pas bien mais le reste était quelque peu flou. C'est pour cela que tu demandais à William. Tu savais qu'il allait te dire la vérité. Tu avais besoin de l'apprendre. Cela allait te permettre d'aller mieux, de savoir à quoi t'attendre pour que tu te remettes de cet accident. Il commençait alors à parler et il semblait blaguer, ce que tu trouvais plutôt drôle jusqu'à ce qu'il te dise que tu avais perdu ton bébé. Non mais c'était pas possible. Genre il te faisait marcher, et pourtant au son de sa voix tu pouvais très bien comprendre que non, c'était vrai. Tu secouais la tête. Il pensait que tu savais, hors c'était la première fois que tu l'entendais. Certes t'avais peut-être eu du retard sur tes règles, mais t'en avais souvent et tu disais que c'était avec rien de nouveau. Mais non, tu avais été enceinte. Tu secouais la tête, laissant les larmes couler le long de tes joues. "Je savais pas William. J'suis désolée. Je savais pas....je savais pas....j'ai tué mon enfant....notre enfant...." Parce que tu savais très bien que cela ne pouvait être que de lui. Tu ne couchais pas avec beaucoup de monde et il était la seule personne où tu avais pu ne pas faire attention une fois. Putain mais, t'avais pas besoin de cela maintenant. Tu pleurais, t'avais du mal à respirer. Tu t'en voulais tellement.

Le jeune médecin vécu un moment de Déjà vu. Devant ses yeux repassaient les images d'il y a plus de deux ans quand une fille a débarquée chez lui en pleurs, annonçant être enceinte de lui. Et il savait pertinement qu'il en était le père car elle n'était pas la plus convoitée des femmes. Elle était jolie, très, mais elle était une drug addict. Une simple fille qui a ruiné sa vie. William avait passé deux moments avec elle. Une fois juste pour le plaisir, et une autre fois juste parce qu'il s'emmerdait. Ce n'était pas faire l'amour, ou avoir du sexe. C'était de la baise. Juste ça. Sans attachements. Il n'en avait rien à foutre d'une fille comme elle, il ne la voulait que pour son corps. Et malheureusement, il a mit ce corps enceint et il a vécu avec cela par la suite. Will adore les enfants, bien qu'il déteste les ados et les jeunes adultes (et parfois même - souvent - les adultes) donc il a joué son rôle dans tout cela. Il était parfait, à la hauteur de toutes les attentes qu'on pouvait avoir de la part d'un futur père. Or, ce n'était pas le cas de la fille. Elle enchaînait bêtise après bêtise, et William avait perdu le compte sur le nombre de fois qu'il a faillit avoir un arrêt cardiaque en apprenant qu'elle avait consommé des choses. Elle était hors de contrôle, pleurait chaque soir, ressortait le lendemain. Une femme malheureuse d'avoir un enfant alors qu'il était là pour elle. Donc à la naissance du petit, Will a eut tout un soulagement en apprenant que leur fils était en parfait santé, et il était encore plus heureux d'apprendre qu'il avait réussit à avoir la garde complète de l'enfant, tandis que la mère était envoyée en rehab. Depuis, sa vie a complètement changé, et William pensait parfois à adopter un enfant tellement il adore son rôle de père.

Il secoua de la tête légèrement, ressortant de ce moment de flashback. Elle était enceinte de lui? « Quoi? Notre enfant? » Il fronça légèrement des sourcils et posa son regard sur le ventre de Feldt, comme s'il allait trouvé la réponse à ses questions. « Ça se peut pas... Je veux dire, ça fait un petit moment déjà, tu aurais eut des symptômes ou quelque chose.. Et comment tu peux savoir que c'est le nôtre? Le mien? » William reporta son regard vers le visage fatiguée de sa belle. Il se figea un moment. Elle était épuisée et faible, il ressentit une vague de regret de la bombarder ainsi de questions. Il secoua de la tête rapidement et essuya les larmes qui coulaient le long des joues de sa rouquine. « Hey, chuuut.. Non ne pleure pas. Ce n'est... Tu ne pouvais pas savoir, et ce n'est pas de ta faute. Je suis désolé, je suis vraiment désolé.. » Il caressa sa joue doucement. « Tu devrais dormir ok? Je serai là à ton réveil quand tu auras plus de force pour parler, promis. »