Comment en quelques minutes, on peut se retrouver torse nu dans une laverie en compagnie d'une jolie fille aux origines portugaises, qui, un peu plus tôt, lui balançait tout son café dessus? Tout est une question d'opportunité, comme dit son grand-père. Il y a ce qu'on contrôle et ce qu'on ne contrôle pas. Son t -shirt était donc dans la laveuse, qui commençait à faire son travail tandis qu'Alejandro était assis bien tranquille, à continuer à parler portugais avec Leandra. Les coïncidences ne semblaient pas terminées pour autant.

-No, c'est vrai? Moi aussi j'étudie en droit! Droit commercial surtout, mais tout de même, on doit suivre un cursus très semblable. T'en es à ta combientième année?

De son côté, il vient de finir sa première année, il lui en reste donc pour quelques temps encore. Ils conversaient comme ça, mine de rien, jusqu'à ce que Leandra lui fasse une remarque sur le fait qu'il était torse nu, ce qui l'amusa, c'est certain. Quoi, cela pose-t-il problème? Plutôt que de dire cette remarque, il fit semblant d'être étonné et baissa les yeux vers son torse un instant, avant de les reporter sur le visage de la demoiselle.

-Oh... Je vois ce que tu veux dire... Comme toi, j'ai grandi sur le bord de la mer, alors forcément, je me sens peut-être plus à l'aise dans cette tenue qu'avec un shirt sur le dos. Plus sérieusement, je dirais que je suis pragmatique surtout... si ça te met mal à l'aise, j'en suis navré.

Même s'il est un peu trop tard pour y changer quoique ce soit, puisque son shirt est dans la laveuse, mais quelque chose lui dit que cela ne dérange pas tellement Leandra ni les autres demoiselles autour qu'il soit torse nu. Sûr de lui? Aucun doute là-dessus, Alejandro sait de quoi il a l'air et les yeux qui le détaillait un peu plus tôt ne lui ont pas échappé. Ce n'est pas pour autant qu'il va commencer à jouer des biceps.

C'est fou. Un jour, on rencontre quelqu'un dans la rue, comme ça, et on se rends compte qu'entre nous il y a plus de point commun que ce qu'on pense. Jamais je n'aurais cru croiser un gars comme lui et surtout lui ressembler autant. « No, c'est vrai? Moi aussi j'étudie en droit! Droit commercial surtout, mais tout de même, on doit suivre un cursus très semblable. T'en es à ta combientième année? » j'hoche la tête comme une débile au début de sa phrase, oui, c'est vrai. C'est marrant, cette phrase. « c'est vrai ? » ça signifie qu'il ne croit pas à toutes ses ressemblances et pourtant ça sonne comme si je m'amusais à mentir. C'est drôle comme réaction, et pourtant je suis presque sur que j'aurais eu exactement la même. « je vais entrer en troisième année ! » et je passais les années avec tellement de facilité que ça en devenait fou. Je lui demandais s'il était pudique, parce que franchement on dirais pas du tout, mais ça doit être le genre de chose qu'on fait quand on a un beau corps à montrer. Peut-être que c'était une habitude chez lui, et pourtant il me donne une raison à laquelle j'ai sincèrement envie de croire : « Oh... Je vois ce que tu veux dire... Comme toi, j'ai grandi sur le bord de la mer, alors forcément, je me sens peut-être plus à l'aise dans cette tenue qu'avec un shirt sur le dos. Plus sérieusement, je dirais que je suis pragmatique surtout... si ça te met mal à l'aise, j'en suis navré. » je ris un peu en secouant la tête, « non non, ça me gène pas. » il a un beau corps et ce serait bête de le priver d'exhibitionnisme. Et de priver les demoiselles qui passent devant la laverie en plus. Bizarrement, je me sens quand même un peu gênée à côté de lui à moitié nu, parce qu'il faut dire ce qui y est, c'est pas comme si on se fondait dans la masse. « t'es arrivé quand en Amérique ? » juste par curiosité.

Cette rencontre se retrouvait à être de plus en plus étonnante. Leandra aurait pu être une simple touriste de passage à Cambridge, mais il n'était rien de tel. Elle étudiait à Harvard dans le même domaine que lui, tous deux allaient démarrer leur troisième année cet automne en prime. Seront-ils dans la même classe dans un cours? Affaire à suivre sans doute. Impossible donc pour Alejandro de ne pas esquisser un beau sourire et de dire:

-Tiens donc, moi aussi.

Puis, une fois dans la laverie, Alejandro se mettait à l'aise, pour ainsi dire et avec son esprit pragmatique, il lavait son t-shirt et se faisant, il se retrouvait torse nu, ce qui ne le gênait guère, mais qui semblait faire quelque peu effet sur Leandra. S'excusant du malaise, l'Espagnol s'expliquait un peu et ses explications parurent contenter la jeune femme, qui ria et avoua que cela ne la gênait pas. Sourire en coin, le beau brun acquiesça et porta brièvement son regard sur la laveuse qui fonctionnait toujours, reportant ensuite son attention sur la jeune femme qui continuait de le questionner.

-Au mois d'août de l'an dernier, ça ne fait pas très longtemps. J'étais déjà venu pour des voyages ou des vacances, mais y vivre, c'est différent, mais c'est sympa', j'aime bien. C'est différent, très différent même de la vie en Espagne.

Il étendait son bras sur les dossiers de chaise à côté de lui, histoire de pouvoir le relaxer et d'adopter cette posture un brin nonchalante sans doute.

-Et toi, tu es "Américaine" depuis longtemps?

Alejandro ne se considère aucunement américain, mais enfin, il vit ici depuis quelques temps, alors forcément, il est "américain", de manière temporaire à tout le moins. Puis, le beau brun demandait, dans un tout autre registre:

-Pourquoi as-tu choisi le droit?