Charly avait entendu parler d’une exposition de photographie et bien entendu il avait décidé d’y aller. La photo c’était toute sa vie et il était hors de question qu’il rate une occasion pareille. Heureusement pour lui, il avait deux heures de creux dans l’après midi et pouvait ainsi s’y rendre. Il ne serait pas obligé de sécher ses heures de cours pour pouvoir s’y rendre. Le jeune homme s’était dépêché de manger afin de gagner du temps au maximum. Chaque minute comptait et il ne voulait pas ressortir sans avoir vu toutes les photos. Charly arriva devant la porte d’entrée et tendit son invitation. Par chance, il s’était renseigné avant et avait pu réserver son entrée. Il aurait vraiment été déçu si cela n’avait pas été le cas. Alors qu’il marchait, s’arrêtant pour admirer une photo, il bouscula légèrement une jeune femme. « Oups pardon. » dit-il alors qu’il se tournait vers elle. « Anastasia ? »

Charly était vraiment impressionné par les photos. Il rêverait d’avoir le même talent que le photographe en question. Mais c’est dans ces moments-là qu’il se rend compte qu’il a encore des choses à apprendre. Surtout qu’il était un véritable perfectionniste, il tenait ce petit côté de son père. Il voulait la perfection. Mais à trop admirer les photos, il ne faisait même plus attention aux personnes qu’il entourait. Charly fut surpris de voir la personne en questions, la reconnaissant. Il ne s’attendait pas du tout à la revoir ici. « C’est une surprise, je ne pensais pas te revoir. » dit-il avec un sourire avant de reprendre la parole. «  Comment tu vas depuis ce temps ? » Charly mit les mains dans les poches, la regardant. Elle n’avait pas vraiment changé, toujours aussi jolie. Non, il ne devait pas avoir ce genre de pensée.

Charly l’avait rencontré lors d’une fête pendant un voyage d’été. C’était la première fois qu’il partait sans être accompagné. Faut dire que tous les étés, il les passait avec sa famille. Rien que d’y penser il se dit que sa mère était vraiment une mère poule, c’était presque effrayant d’ailleurs. Mais il ne l’avait pas regretté, c’était ses meilleures vacances. Il avait presque passé tout son temps en compagnie de la jeune femme à flirter. Il faut dire qu’il n’avait pas été insensible à ses charmes. « En effet, il fallait bien qu’on se croise un jour ou l’autre. » dit-il avec un sourire. Et il fallait que ça arrive lors d’une exposition de photographie. Le destin jouait parfois de drôles de tour. A sa question, il haussa les épaules. « Et bien, pas grand-chose non plus. J’étudie toujours la photographie à Harvard, c’est d’ailleurs pour ça que je suis là. » Pour illustrer son propos, il montra le mur rempli de photographie.

Charly aurait vraiment aimé gardé contact avec la jeune femme mais tout ne se passe pas comme on le voudrait malheureusement. C’était un flirt d’été en quelque sorte mais il s’était beaucoup attaché à elle. Le jeune homme était quelqu’un de facile à vivre et il avait besoin de contact avec les gens. Parler avec la jeune brune lui avait semblé si naturel à l’époque qu’en la revoyant là, il espérait que cette complicité allait renaître de ces cendres. Quand elle lui annonça qu’elle était ravie de le croiser, Charly ne put s’empêcher de laisser apparaitre un grand sourire. « Moi de même, je suis encore plus heureux d’avoir pu assister à cette exposition maintenant. » dit-il en la regardant dans les yeux, qu’il trouvait vraiment magnifique d’ailleurs. « Je photographie surtout les paysages, j’aimerais être aussi doué qu’eux. Mais j’ai encore du travail avant d’y arriver. J’ai juste fait cette rangée là et toi ? Tu veux qu’on continue ensemble ? » Il croisait les doigts mentalement pour qu’elle accepte.

Charly n’avait pas changé depuis leur dernière rencontre enfin il le pensait. Il était toujours à fond dans ses études et passait son temps à photographier tout et n’importe quoi dès qu’il le pouvait. Il ne put s’empêcher de laisser échapper un léger rire à ces mots. Se passant la main dans les cheveux, il secoua les épaules. « Ca dépends mais le plus souvent ce sont des paysages. C’est plus facile de photographier quelque chose de fixe et de capturer sa beauté que lorsque celle-ci est humaine. » Charly se mordit la lèvre haussant de nouveau les épaules. « Peut-être, je sais pas trop. Faut dire que je ne suis pas vraiment objectif lorsqu’il s’agit de mon travail.» finit-il par dire avec un sourire. Charly était très exigeant et il pouvait presque utiliser une pellicule pour une seule photo.