DAMDAM DADADA DAM DAM … Pour les personnes n'ayant pas reconnu la chanson because tout le monde ne pouvait pas être maître en l'air du blindtest, ceci était une marche funèbre. Adieu Bleeker, bonjour l'horreur. Il s'en était allé loin rejoindre Michael Jacksondoncouvrelaporte, Elvis Presleymoibienfort et FX de Secret Story. La fin des cocotiers était arrivé, Cody avait rendu l'âme à vingt-cinq ans, soit deux ans trop tôt. Ben oui, vous comprenez, à vingt-sept ans, il aurait pu faire partie du mythe des vingt-sept ans comme Amy Winehouse ou James Dean. Mais non, sa vie d'artiste se termina.
En fait, ne vous en faites pas, Cody était bel et bien vivant. Sa seule douleur était l'amour, oui, n'oubliez jamais qu'elle court, qu'elle court, la maladie d'amour dans le cœur des enfants de 7 à 77 ans. Et aussi, il avait mal à la tête, du moins, il faisait semblant pour ne pas assister à une conférence relou sur les conséquences de l'intégration internationale sur l'économie d'un pays, avec pour exemple l'Europe. Sauf que Cody, il s'en fichait pas mal de l'Europe puisqu'il était Canadien et qu'il n'irait pas dans un autre pays que le Canada ou les USA. Quoiqu'il avait bien kiffé Punta Cana, il y retournerait, pour sûr. Donc, il y a une heure, il avait simulé d'affreux maux de tête qu'un Doliprane fut incapable de soigner. Du coup, l'infirmière, prise au dépourvu sous les cris aigus du brunet, lui proposa de se reposer sur un lit. Elle n'eut pas besoin de lui demander deux fois ; il s'ancra dans un profond sommeil, tellement profond qu'il n'entendit pas les gémissements de douleur – ou d'autre chose, qui sait – de Joan de l'autre côté du rideau. Il dormait paisiblement, sur le dos, les doigts croisés, tel un cadavre sur un lit de mort. Tout était calme, paisible, peut-être qu'il était mort ? Après tout, il ne se réveilla pas quand on ouvrit son rideau pour demander une paire de ciseau. Laissez-le rêver merde, toute la journée, laissez-le rêver en liberté ! A priori, seul un true loved kiss pourrait sortir Cody Bleeker de son profond sommeil.

Migraine, ma belle migraine, dis-moi qui est la plus belle ? Cody était plongé dans un profond sommeil au bois dormant, totalement insonorisé de ce qui se passait autour de lui. On aurait pu lui piquer son portable, il ne s'en serait pas rendu compte. En même temps, même sans dormir, il ne s'en rendait pas compte quand on le lui piquait, déjà qu'il répondait et envoyait des messages que tous les 36 du mois pendant les années bissextiles à l'interstice d'été au mois d'août. Vous voyez le genre. Par contre, le viol, il le sentit. Oui, son esprit était absent, mais ses facultés motrices pour se défendre contre toutes les personnes outrageant son corps d'athlète étaient belles et bien fonctionnelles. Malheureusement pour elle, sa Pamela Anderson en fit vite les frais. Sitôt que Joan appuya sauvagement sur le torse de Cody, ce dernier eut un réflexe défensif qui consista à serrer son poing et à l'envoyer en plein dans la mâchoire de son agresseur. Bobo x2 pour Joan, donc. Il se redressa pronto, demeurant toutefois assis dans son lit, le drap jusqu'au bidon, et colla sa main contre son cœur comme victime d'un infarctus. « Ah, qui a osé me tripoter les seins ?! » s'écria-t-il en fixant droit devant lui. Personne ? Personne. Il tourna la tête et vit Joan. Il n'eut pas la nécessité de réfléchir longuement pour comprendre son erreur. MON DIEU. Venait-il de s'en prendre à Joan ? En même temps, pourquoi abusait-elle de son corps pendant son sommeil ? Elle aurait pu attendre qu'il soit mort ou drogué, vous ne pensez pas ? « Pardon ! Pardon ! Pardon ! Décidément ! Entre les fois où je te marche dessus et celles où je te frappe ... » C'était la première fois qu'il frappait une femme, promis juré craché, même en fesser une il ne l'a jamais fait, malgré le nombre de fois où Maggie lui avait supplié de le faire. Mais les délires à la Christian Grey, trop peu pour lui. « Tu savais que je suis sensible de la poitrine ... » Maintenant, ça va être de sa faute, sisi. »

Comme on peut s'en douter, Joan eut mal. Deux pauvres larmes de douleur firent leur chemin sur ses joues. Elle alla s'écraser contre le lit qui pue simulant sa mort. Il paraît que lorsqu'un ours est dans les parages, il faut d'urgence faire le mort pour éviter de mourir. Elle n'aurait jamais cru qu'il avait autant de force sérieusement, dans son esprit il restait quand même un peu un gros nounours tout gentil tout innocent, pourquoi il la tapait comme ça ? Au moins le jeune homme avait des réflexes, à ce sujet, la brune aurait bien voulu se rebiffer et le frapper à son tour pour faire juste mesure mais elle avait peur que sa mâchoire se décale un peu plus si elle bougeait. Ah oui parce que là, elle était cassée sa mâchoire. Elle n'osait même pas imaginer à quoi elle ressembler avec sa bosse sur le front et son bleu au menton. Alors ok, ils n'étaient plus ensemble, mais il pourrait au moins avoir la décence de la laisser présentable pour qu'elle aille se trouver un autre gentil petit-copain. Elle se sentait comme Rocky après un mauvais match. Puis au lieu de s'excuser et de s'arrêter là, d'éventuellement aller chercher de la glace, un verre d'eau, de lui tapoter gentiment l'épaule 'ça va aller poto' oh non il trouvait nettement plus réconfortant de lui mettre ça sur le dos. Lindley se releva et ouvrit la bouche pour lui crier dessus mais elle cessa rapidement lorsqu'elle prit conscience qu'elle avait mal. La Quincy se tint la joue. « Che te déte'te. » Laissez-moiiii pleurer laissez-moiiii Plus jamais elle n'essaierait de jouer les infirmières, finit c'est trop dangereux comme métier. La première fois elle s'était exercée avec une fourmis qui avait perdu une patte, elle lui avait fait un massage cardiaque avec un coton-tige et elle avait perdu sa patiente, maintenant son second patient se la jouait boxeur. Voilà comment on brise une vocation. Elle bougea doucement sa mâchoire, retrouvant peu à peu ses facultés, puis elle vérifia ce qu'elle savait déjà en appuyant sur l'endroit de l'impact qui était bien plus gros qu'une pièce de deux euros. Rien à faire, Bleeker allait devoir payer les dégâts. « J'essayais de te sauver la vie, mais tant pis ! La prochaine fois je te laisse crever, je vais pas risquer ma vie pour toi si tu me remercies même pas. » Elle était parfaitement capable de le laisser mourir tout seule dans une infirmerie miteuse, absolument.

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Dans la vie, il y avait deux catégories de personnes ; celles faites pour devenir médecins, celles pas faites pour. Joan, non, il valait mieux qu'elle reste avec ses planètes à la con. Comme dirait mon papa, 'on touche avec les yeux'. Donc ouais, Cody concevait qu'il avait un torse à damner le Penseur de Rodin, à gayfier le plus hétérosexuel des mecs mais Joan, était-elle vraiment obligée de lui tripoter les pectoraux pendant son sommeil ? Merde, elle savait très bien que si elle avait gentiment demandé à Cody, il se serait fait une joie de les lui montrer en 3D et sans avoir besoin de lunettes. Sauf si elle insistait, mais son petit côté secrétaire sexy risquait de provoquer chez Bleeker des envies impures à son sujet, son excitation ne tenait vraiment qu'à un petit riquiqui crin de licorne, pire qu'une épée de Damoclès sur la tête d'un aveugle. Pourquoi d'un aveugle ? Parce que je suppose que s'il est aveugle, il ne sait pas qu'il a une épée au-dessus du crâne. Enfin dans ce cas, le mec il serait en fait plutôt tranquille, à se soucier de rien, à chanter du Gospel dans une Eglise à New York comme mon amour de Gilbert Montagné. Par chance, Cody n'avait touché que la mâchoire. Dommage que cette information ne s'assimila pas rapidement au creux de sa matière grise. « Tu as de la purée dans la bouche ? Oh, il y a eu le service de chambre ?! Je l'ai loupé … Merde … Il ne t'en reste pas ? Hormis celle que tu as dans la bouche. Je ne suis pas un piaf quoi. » Inutile de mâcher son manger avec le lui donner. Surtout qu'il faudrait être un peu con pour pré-mâcher de la purée. Limite une pomme de terre pour en faire ensuite de la purée, OK, mais de la purée directement … ? Non non, ce n'était juste pas possible. À prévoir, Joan dramatisa. Oh c'est bon, il ne l'avait pas boxé non plus, il n'y pouvait rien s'il avait des réflexes à la Mike Tyson, si ? Toujours assis sur son lit, il tendit le bras pour qu'elle retire sa main de sa blessure de guerre de la bouche – le front, il ne l'avait pas encore remarqué – et inspecta avec un plissement de paupières son travail. « Mets un peu de glace et ça passera. » Il pointa vers elle son verre d'eau, anciennement sur sa table de chevet. « À ta place, je m'inquiéterais de ton potentiel lien de parenté avec Daffy Duck. T'avais déjà cette bouche en forme de bec de canard avant que je t'envoie mon poing dans la gueule ? » C'est vrai, elle ressemblait à un vilain petit canard avec sa frange et sa grande bouche. Un Ponard. Ou un Coney. Le mélange entre le canard et le poney, vous avez suivi j'espère.

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Wesh, c'était un truc de boloss de marquer son territoire sur les femmes en les frappant. Non non, il ne fallait pas assimiler Cody à ce genre d'hommes qui méritent seulement qu'on fasse des nœuds marins avec leur organe reproducteur. Il trouvait qu'il n'y avait rien de plus faible que de taper sur une femme, sauf si elle le demandait mais bon, Bleeker n'était pas un adepte de ce genre de pratique, il trouvait ça dégradant même pour lui. Enfin voilà quoi, Joan, il n'avait pas fait exprès de la frapper ; ce n'était que le résultat d'un grand concours de circonstances, à savoir sa poitrine, ses neurones sensitifs, son poing, la figure de Joan. Vous faites le calcul ? Moi oui, à base de produits vectoriels et de matrices carrés. Enfin tu comprendras un jour, ou pas, je ne suis pas certaine qu'on fasse les matrices en S, dommage, tu rates quelques choses parce que les matrices et les graphes, c'est trop la vie. Bref. Cody n'était pas svelte, Cody ne s'appelait pas David Beckham, certes, mais il ne pensait pas détenir la corpulence du bonhomme de Cetelem pour autant. Pourquoi donc cette fixette sur ses poignées d'amour, hein ? N'avait-il pas le droit de se constituer un amas de graisse autour du cœur pour avoir chaud l'hiver ? Rien à voir avec l'amour. Non, pas d'amour, l'amour ça craint, Cody n'avait jamais été doué à ce jeu-là. L'amour, chez lui, se résumait à une très forte amitié avec le sexe en prime. Le romantisme, la niaiserie, vivre à 200 bisous à l'heure … OUT. Pourquoi Joan et Jackie le traitaient de niais ? Jalousie, très certainement. « J'ai toujours pensé que l'amour ne faisait pas grossir. Au contraire, je pensais que ça participait au régime. Oh c'est vrai que je n'ai pas la souplesse pour faire des figures acrobatiques, mais t'sais que j'ai une certaine endurance. Donc j'pensais avoir perdu quelques kilos mais je suis un peu déçu tout à coup ... » Oui, tu te rappelles le bon vieux temps où on passait la journée au lit, entre parties de jambes en l'air, marathon série, tour de chauffe et re-parties de jambes en l'air. C'était cool, le bon vieux temps mine de rien. Réparant son erreur, il tendit un gobelet mi-plein pour que Joan le passe sur sa blessure de guerre afin d'en atténuer la douleur. La pauvre, mais si ça pouvait donner une forme décente à sa bouche, c'était un mal pour un bien, non ? Peut-être qu'inconsciemment, son poing désirait faire une carrière de chirurgien esthétique et s'expérimentait sur Joan. En même temps, elle représentait un sacré chantier cette nénette. « Tu devrais porter plainte contre ton chirurgien ... » Une grimace se dessina sur le bout de ses lèvres en admirant la magistrale duck face de Joan, vite remplacée par un sourire ; « Quitte à te faire gonfler les lèvres, il ne pouvait pas le mettre dans tes seins aussi le botox ? » Ou du siliconeeee, c'est pareeeeeiiiil. Enfin ce n'était qu'une suggestion, pas que Cody était vraiment intéressé par ça.

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