Peut-être pour toi et pour tout le monde en fait. Mais quand on en a peur, on ne les voit absolument pas de la manière dont tu les décris. Je ris un peu sans rien ajouter. Les phobies, ça ne s’explique pas de toute façon. Enfin, en général il y a une origine à chacune d’entre d’elles mais je doutais que des papillons aient un jour attaqué Jackie au point de l’en traumatiser. Et comme je lui disais, heureusement qu’un film comme Les Oiseaux n’existait pas avec des papillons. Ça aurait LE film d’horreur de Jackie quoi. Heureusement ouais. Surtout qu’on l’a étudié ce film là l’année dernière. La malaise si ça aurait été des papillons. J’explosais de rire, « Mon Dieu, j’aimerai voir ta tête si un tel film sortirait au cinéma. Peut-être que je pourrais le produire ? Je te le dédicacerai au début du film, promis. » Je ris à nouveau en la regardant. Je la taquinais bien sur. J’te remercie encore de m’avoir aidé avec ces bêbêtes volantes… ça doit paraître bizarre mais ouais, j’ai peur de ça. J’haussais les épaules alors que nous sortions du parc, « Ne me remercie pas. Et oui, c’est un peu étrange comme phobie mais bon… je pense qu’il y a pire. » Je continuais de marcher en direction d’un endroit où nous pourrions nous poser pour boire et j’ajoutais, « On va dire que je suis ta garde du corps officielle contre les papillons ! » Je m’arrêtais devant un café où les boissons étaient affichées dehors et je regardais Jackie, « Tu voudras boire quoi ? »

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La belle étudiante de proposa de produire un film sur les papillons dans lequel elle lui ferait THE dédicace au tout début. Vous imaginez un peu ? A mon amie Jackie, phobique des papillons. Sympa, très sympa comme idée, mais je suis pas sûre d’aller le voir si ton film voit le jour. Tu m’en voudras pas ? La jeune femme se laissait à rire. Mieux fallait rire de sa phobie que d’en pleurer. Si le film sortirait sur grand écran, au pire la Lowell irait voir les premières images, jusqu’à sa dédicace puis partirait doucement de la salle obscure. Espérons juste que Holly n’est pas l’esprit assez tordu pour mettre des dizaines de papillons sur l’image de la dédicace.. quelle horreur ! Elles arrivaient à la sortie du parc, marchant maintenant le long de la route. Holly supposa qu’il devait exister des phobies bien pires que celle des papillons. C’est vrai, j’suis pas trop mal tombée avec les papillons. dit-elle un sourire aux lèvres. La phobie de l’eau, des gens, des voitures.. tout ça devait être un peu plus embarrassant. Mon garde du corps, elle me plait bien ton idée. J’ai toujours rêvé d’avoir un garde du corps. Elle ria un peu. Bon, Holly ne ressemblait pas au garde du corps qu’elle s’imaginait. Grand, barraqué, en costume, métisse et surtout, un homme. Ouais, Holly était assez loin de cette image là. Devant la carte d’un petit café, l’étudiante questionna à la Lowell ce qu’elle souhaitait boire. Je pense prendre un diabolo violette, et toi ? dit-elle en regardant quand même les boissons de la carte.

Sympa, très sympa comme idée, mais je suis pas sûre d’aller le voir si ton film voit le jour. Tu m’en voudras pas ? Je ris un peu et je secouais la tête : je me doutais qu’elle allait répondre quelque chose comme ça. J’savais que certaines personnes avaient été traumatisés des oiseaux après avoir vu le fameux film d’Hitchcock alors je ne voulais pas la traumatiser avec des histoires de papillons. C’est vrai, j’suis pas trop mal tombée avec les papillons. Ouais enfin.. ça restait bizarre hein. Mon garde du corps, elle me plait bien ton idée. J’ai toujours rêvé d’avoir un garde du corps. – « Eh bien voilà, je me nomme officiellement comme ton garde du corps de papillons ! » J’m’imaginais avec un costume pour chasser les papillons et tout ça. Haha. On sortait du parc et on arrivait devant un petit café. Je lisais la carte et je demandais à la demoiselle ce qu’elle voulait, comme je lui offrais. Je pense prendre un diabolo violette, et toi ? – « Bah écoutes… j’vais te suivre ! », décidais-je en entrant dans le café. Je commandais deux diabolos violettes et j’allais m’asseoir avec Jackie à la terrasse du café. « On a de la chance qu’il fasse aussi beau. Ça fait du bien après l’hiver qu’on a eu.. » Et surtout, avec l’épidémie. Bouark… j’voulais pas penser à ça.

Les papillons étaient partis, n’en parlons plus. Et puis maintenant elle avait Holly avec elle, sa garde du corps des papillons. Elle se voyait bien lui offrir un filer avec son prénom gravé dessus pour faire prisonniers tous les papillons qui tenteraient de s’approcher de la Lowell. Devant la terrasse du café elle opta finalement pour un diabolo violette. Elle adorait l’idée qu’on puisse faire d’une fleur quelque chose de comestible. Elle avait goûté coquelicot une fois mais n’avait pas vraiment aimé. Holly allait visiblement prendre la même chose qu’elle et elles allèrent toutes deux s’assoir autour d’une table. Carrément ! Y’a plus qu’à espérer que ça dure, j’ai besoin d’une cure de vitamine S. S pour soleil. Oui cette vitamine avait un nom, un vrai, mais Jackie ne s’en rappelait jamais. Que S comme Soleil, c’était beaucoup plus simple. Elle sortie sa paire de solaire de son sac et la posa sur son nez. Le serveur ne tarda pas à arriver avec les deux verres remplis d’un liquide violet pétillant. Encore merci pour ce verre, et à ton nouvel emploi de garde du corps. dit-elle en riant, levant son verre pour trinquer avec l’étudiante.

Heureusement que je n’étais pas une fille trop sérieuse, quand même. Trop sérieuse et trop hautaine aussi, pour pouvoir rire de tout ça avec Jackie que je venais seulement de rencontrer. La voir se cacher des papillons m’avait fait tellement rire n’empêche. Je n’étais pas sûre que ça aurait fait rire tout le monde et certaines personnes se seraient certainement moquées d’elle. Surtout qu’à Harvard, il y avait beaucoup de ‘fils de’ et eux, ils se prennent vraiment trop au sérieux. C’est ça d’étudier dans la meilleure université du monde. Carrément ! Y’a plus qu’à espérer que ça dure, j’ai besoin d’une cure de vitamine S. Je fronçais un peu les sourcils, vitamine S ? C’est en relevant le regard vers le ciel et en voyant le soleil que je compris, et tout de suite, je me mis à rire. « On a tous besoin de vitamines S ! », lançais-je en m’adossant au dossier de ma chaise. On nous servit notre boisson et je souris en voyant sa couleur violette. Encore merci pour ce verre, et à ton nouvel emploi de garde du corps. J’hochais la tête, « Et moi, je te remercie encore pour le magnifique dessin que tu m’as offert ! » Je levais le verre vers elle pour trinquer et je buvais une gorgée. Nous discutions de tout et de rien avant que je ne doive finalement retourner en cours.