⊹ you never become exactly what you were supposed to be.

septembre 2031.

« Je m'appelle Gaïa Crossroad-Di Fabio. J'ai actuellement dix-sept ans, j'en aurai dix-huit dans un mois, tout comme mon frère jumeau, Hermès. J'habite à Cambridge depuis toujours, je n'ai jamais vraiment quitté la ville, sauf durant mes vacances en Italie. J'ai toujours eu de très bonnes notes et je suis une personne motivée. C'est tout ce que je pourrais vous dire, mais vu votre tête, je doute que ce soit ce que vous attendez de moi.. Alors je vais vous raconter tout. Tout depuis le début, pour que vous puissiez être sûr de votre choix, et sûr de moi, de mon ambition. Juste pour vous prouvée que je suis une personne comme les autres, sans pour autant ressembler à personne. Parce qu'après tout, nous sommes tous humain, mais nous sommes à la fois des êtres uniques, n'est ce pas ? Enfin bref, je ne suis pas là pour philosopher. Je vais recommencer au début, comme si j'avais tout bien fait depuis mon arrivée, ça sera mieux, je pense. Même si je ne suis pas sûre que vous oublierez cette.. Entrée en matière.

Je m'appelle donc Gaïa. Gaïa Vera Crossroad-Di Fabio. Mes parents ont absolument voulu nous donner, à mon frère et moi, des prénoms de divinités, ne me demandez pas pourquoi. Peut-être pour suivre la mentalité de ma famille paternelle. Mon père s'appelle Elios, presque comme le dieu du soleil. Même si c'est un peu original, j'aime bien mon prénom, parce qu'au moins je suis sûre de ne pas tomber sur une fille ayant le même que moi. Sinon avouez que ça serait fait exprès. Je n'étais pas un bébé voulu, du moins je n'étais pas dans les plans de mes géniteurs. Je suis un accident, un gros imprévu. Le fruit d'un soir entre deux étudiants. Je vous passe les détails. J'aurais pu tomber dans une famille normale, du genre une fois chez papa, une fois chez maman. C'est un peu le cas.. Sauf que mon père est un héritier du trône d'Italie, ce qui fait de moi une princesse. Oui oui, une vraie princesse. Ça à l'air cool quand on le dit comme ça. Mais disons que ça a ces avantages et ces défauts. Quand on est petit, on ne comprend pas trop ce que cela signifie. On est gâté, mais comme la plupart des enfants. C'est à l'âge de huit ans que j'ai commencé à comprendre. J'aimais bien m'identifier à mes princesses favorites à ce moment là. Raiponce, mais surtout Merida, vous savez dans le dessin-animé Rebelle. Malgré sa touffe de cheveux roux elle a toujours été ma princesse favorite. Mais en grandissant, lorsque vous commencé à vouloir sortir avec vos amis les week-end ou après le collège et le lycée, vous êtes obligé d'êtes suivi par des gardes du corps, pour "assurer qu'il n'arrivera rien". Ils savent être discret, c'est leur boulot, mais parfois c'est un peu gênant. J'ai essayé de convaincre mon père et mes grands-parents que je n'en avais pas besoin, mais ils sont têtus, presque autant que moi. Surtout mes grands-parents en fait. Ils sont totalement fous, je vous jure ! La seule qui me comprends à ce niveau là, c'est ma mère. Ma mère qui me protège un peu trop, mais qui semble quand même comprendre mes envies de liberté. Je suis proche de ma mère, je l'ai toujours été, sauf peut-être pendant ma crise d'adolescence, mais c'est une autre histoire.

Quand j'étais petite, j'étais le genre de gamine que tout le monde rêverait d'avoir. En tout cas c'est ce que m'ont dit mes parents. J'étais une enfant qui souriait tout le temps. Polie, serviable, calme sauf quand je me disputais avec mon frère, bref un petit ange. J'avais des défauts aussi, comme tout le monde. J'étais une enfant trop gâtée, surtout par mon père, mais aussi par ma marraine et mes proches. J’avais donc l'habitude d'avoir ce que je veux, ce qui a fait de moi une personne capricieuse, je dois l'admettre. Et puis en grandissant j'ai commençais à vouloir me rebeller tout le temps contre tout le monde. La période de la crise d'adolescence, durant laquelle nous ne sommes d'accord avec rien, et durant laquelle on trouve nos parents pénibles. Je préférais nettement être avec mes amis plutôt qu'avec ma famille, et j'ai demandé une paire de fois à Hermès de me couvrir pour que je puisse aller à telle ou telle fête. Ce qui ne m'a jamais empêché de bosser beaucoup lors de ma scolarité. Je n'ai jamais eu de mal à être la première de ma classe. Je crois que j'ai toujours adoré apprendre mes leçons, aussi étrange que cela puisse paraître. En fait je suis curieuse et avide de savoir. J'aime apprendre de nouvelles choses, connaître le monde, et ça depuis que je sais marcher et parler toute seule. Quand j'étais petite je posais toujours les questions "C'est quoi ?", "Ça sert à quoi ?" ou encore "Pourquoi ?", ça rendait mes parents fous à la longue. Et puis j'étais une grande lectrice, alors ça a beaucoup aidé aussi, niveau orthographe par exemple, mais aussi en culture générale. À l'école, les jaloux me surnommaient "miss-je-sais-tout", mais ça ne me dérangeait pas plus que ça.

Mise à part cette curiosité et cette envie d'apprendre, j'ai une autre passion : la danse classique. J'en pratique depuis l'âge de deux ans et demi. Au début maman m'y a inscrit pour être tranquille le mercredi après-midi, et au fur à mesure cette activité et devenue une réelle passion. Le genre de chose pour laquelle vous n'êtes jamais fatigué, ce dont pourquoi vous respirez. Je vis pour la danse, au rythme de celle-ci. À l'âge de sept ans j'ai gagné mon premier concours, à l'âge de dix j'ai réussi ma première audition pour entrer dans l'une des plus prestigieuse école de danse de la région. Je crois que je n'ai jamais été aussi fière de ma vie. Fière parce que c'est quelque chose que j'avais réussi par moi-même, sans l'aide de personne. Juste grâce à mon travail acharné et à mon ambition grandissante de jour en jour. Vous auriez  dû voir la tête de mes parents quand ils ont su que j'étais prise. C'était fabuleux ! Ce sentiment de fierté, j'aimerais le revivre maintenant. Parce qu'il n'y a rien de plus important pour moi en ce moment précis. Vous savez, j'ambitionne d'entrer ici depuis ma plus tendre enfance. Parce que mes parents et mes proches y sont presque tous allés. Mais aussi parce que j'ai envie de vivre cette expérience à mon tour. Ils me disent que c'est la plus belle période de leur vie, et j'ai envie que ça soit la mienne aussi. J'ai envie de rencontrer de nouvelle personnes, d'apprendre encore plus de choses avec les meilleurs professeur de la région. J'ai envie de passer les prochaines années de ma vie ici, tout simplement. Alors j'espère au moins que cette présentation vous aura convaincu sur ma motivation. J'espère que vous avez envie de me compter parmi vos élèves cette année. Parce que je veux que votre établissement, Harvard, soit le mien. »