Mercredi 10 juillet. Fin de journée.
@Lukas O. Spritz-Hood
L'idée s'était invitée à l'intérieur de ma tête. Au fil des jours, elle s'était faufilée jusqu'à se faire une place bien trop importante. Une place que je ne pouvais plus laisser de côté et ignorer. Une place qui me poussait à agir et à réfléchir sérieusement aux possibilités. L'envie ne me quittait pas depuis des jours. Elle était peut-être motivée par ce sentiment de malaise qui pesait quelque part. Elle était peut-être motivée par cette intuition de mauvais événements. Je n'en savais foutrement rien. Je ne parvenais juste pas à profiter pleinement des vacances. L'esprit tournait toujours trop. L'angoisse pesait dans l'être. Je la masquais à mon amoureux. Je ne voulais pas l'inquièter. Je ne voulais pas le pousser à quitter le Summer Camp juste à cause de cette mauvaise intuition qui pesait dans mon crâne. Si loin de Boston et d'Aurore, je ne me sentais pas bien. J'avais l'impression que ma fille n'était pas en sécurité et ça me déplaisait. Je ne voulais pas la laisser là-bas sans être à proximité. Mais, je refusais de pousser mon amoureux à abandonner la compétition dans laquelle il s'était engagé et qui lui plaisait. Alors, petit à petit, l'idée d'aller chercher notre fille pour la ramener s'était faite plus forte. Et, elle avait fini par l'emporter. J'avais quitté le Japon dimanche midi. Mon mari était au courant et il m'avait accompagné jusqu'à l'entrée de l'aéroport. Je lui avais interdit d'aller plus loin refusant qu'il découvre ma destination et la surprise que je lui réservais. Le trajet avait été long parsemé d'un sommeil de cauchemars. L'avion avait fini par se poser et, avec le décalage horaire, je débarquais dimanche en fin de journée sur le sol de Boston. Les événements s'étaient alors enchaînés. Passer à la maison vérifier que tout allait bien, me rendre chez Summer et Aurore pour préparer la valise de notre fille, passer voir Khol toujours coincé au lit, passer voir Milo comme nous en avions parlé, prendre le temps de me reposer. Et, après avoir passé de longues minutes à sécher les larmes de Summer, Aurore et moi avions fini par monter dans l'avion mardi midi à Boston. Le trajet s'était révélé plus simple que je le pensais. Entre jeux, coloriages et siestes, Aurore avait été adorable bien que trop impatiente de découvrir un nouveau pays et de voir mon mari. Après une escale à Tokyo, nous avions pris notre second et dernier avion pour rejoindre notre destination finale. Ma princesse avait dormi tout le trajet peinant à se réveiller à notre arrivée. La fin de l'après-midi se profilait déjà ici et les préparatifs s'étaient enchaînés. Faire des courses, trouver le parc, tout préparer et finalement prévenir l'amoureux que sa surprise l'attendait. Un simple message indiquait parc complet de Kaita à mon amoureux. Ce parc où Aurore et moi l'attendions. Ma princesse était déjà en train de grignoter les munitions prises pour ce pique-nique improvisé. Je me tenais debout devant la couverture masquant notre fille avec ma silhouette. Lorsque j'apercevais Mio Amore au loin, je ne pouvais m'empêcher de sourire heureux de le revoir après cette séparation. Aurore percevait le changement dans mon attitude et je ne pouvais même pas la stopper lorsqu'elle se mettait soudainement debout et qu'elle courrait en direction de mon mari en criant un papa qui me faisait rire.
@Lukas O. Spritz-Hood
(Neal T. Hood-Spritz)