you're not the boss of me now (stila)

wth @stella vargas

en avance, les digits tapotent nerveusement le bar. il faudra pourtant que tu t'habitues à ce dernier. t'y passeras bientôt tes nuits. à le nettoyer, y récupérer des commandes ou même à y servir une bière ou deux. peut-être même des cocktails si ta formation se passe bien. tu te sais capable et bosseuse. puis, le mélange d'alcool et de jus ne te semblait pas être la discipline la plus compliquée du monde. le manager t'avait demandé d'attendre, que la barmaid en charge de ta formation n'allait pas tarder. tes yeux étaient rivés sur les étagères saturées de liqueur, le cerveau qui révisait la carte et les combinaisons pour chacune d'elle. concentration dérangée par la porte d'entrée ouverte, laissant rentrer quelques faisceaux de lumière dans cet endroit obscur en tous points. tu te retournes, un sourire aux lèvres en apercevant la belle. les mains qui se joignent, « j'espérais que ça soit toi ! », que tu avoues avec soulagement avant même de la saluer. toujours mieux qu'un.e inconnu.e. « c'est bien toi qui me forme ? », demandé parce qu'on sait jamais, toujours en train de douter.  

wth @nila hadi

S'melles claquaient bitume, douce flamme soleil sur peau nue. L'été dans la matrice de ses veines lorsque porte poussée grinçait. Antre obscurité, néons éclairaient c'refuge sanctuaire. Odeur opiacée, nectar sucré, moiteur porosité. Ces courbes figées, elle s'approchait, contournait silhouette, bronze iodé. Sa main creux des reins, bras l'enlaçait, baiser frappait joue à l'arôme envolé, et déjà s'éloignait la sirène. Comme si elles ne s'étaient jamais quittées sur cette plage de sable usé, comme si elles n'avaient jamais filé, abandonnant l'autre âme. L'étreinte vite effacée, sur le comptoir sac déposé, veste retirée, corps dévoilé. « C'est pas toi qui m'as réclamée ? » R'gard porté sur elle, souvenirs ricochaient, sourire allié. S'évadait, attrapait l'poignet, derrière le bois l'emmenait, et caresse électrisée, la lâchait. « Viens on s'y met, faut qu'tu sois prête pour ce soir. » Cassait l'intimité lorsqu'elle attrapa un verre et le posa d'vant elle. « Tu m'fais un cocktail ? » Douce naufragée, l'avait déjà contemplée, liqueurs trônaient et r'tour en arrière, à ces débuts chimères.

wth @stella vargas

léger sursaut provoqué par cette proximité longtemps passée. souvenirs au bout des doigts laissant des bribes de souvenirs sur leurs passages. tu restes immobiles, les joues qui répondent à la bise en rougissant brièvement. passée derrière le bar, tu fais tourner le tabouret pour faire face à la brune. ton regard, interpellé, qui suit le mouvement de sa veste retirée alors que tu réponds non de la tête. « j'aurais dû ? », les sourcils qui froncent, curieux, se demandant si elle en aurait eu même envie. tabouret finalement quitté puisque la belle t'emmène derrière le bar. voilà, t'avais franchi la frontière. « t'es pressée de me jeter dans la gueule du loup ? » dite en riant alors que tu regardais le tas de bricoles qui se trouvait à l'arrière de ce bar. regard qui alterne ensuite entre le verre posée par zia et cette dernière. « hum.. un cocktail ? » pas que tu savais pas ce que c'était, mais t'avais aucune idée d'où commençait. « euuuuh... » onomatopée qui dure alors que ta main se dirige vers une bouteille, avant de s'arrêter à la dernière seconde pour aller en chercher une autre. ou peut-être que tu devrais par mettre des glaçons dans le verre ? ou le shaker ? longue hésitation qui finit tout simplement par un soupir, t'avais aucune idée d'où commencer.

wth @nila hadi

Léger le rire filait entre lèvres, dans l'estomac grouillait. Douceur dans l'sang, vagues s'échouant, différente l'enfant de pan rappelait soleil couchant et langueur attirante. Loin des collisions frontales, des regards suaves s'itérant. Répétition verrouillée. « Faut croire que c'est l'destin. » Épaules levées vers le ciel, réduisant l'importance. « Ou c'est peut-être moi qui ai demandé... » Mots s'envolaient, doutes secouaient. Inconstance permanente à laquelle s'accrochait belle. Passées derrière le bar, du même côté, celui d'la misère, d'la pauvreté. Galères saccageaient, alors que le luxe s'effacait, de s'faire passer pour plus qu'elle n'était. « J'veux juste m'assurer qu'tu vas pas trop galérer. » Prunelles au fond d'elle, instant ancré, la contemplait, soulagée d'la retrouver. Hésitations mortelles, marque de fabrique chez elle. « Allez, Nila... » Faibles étaient les encouragements. « Tu m'as déjà regardé faire des dizaines de fois... » Murmurés les flots, rappel au passé, proximité, secret dissimulé entre les porosités des murs où elles s'étaient connues. « Lance-toi. J'suis là pour te rattraper si tu t'trompes. » Doigt écartant mèche tombée sur joue, mieux admirer ce visage égaré dans gouffre obscurité.

wth @stella vargas

tu ne peux que rigoler à l'idée qu'elle aurait pu demander ça. c'était impensable. et donc risible. l'heure n'était, cependant, plus au divertissement mais à l'apprentissage. tu passes derrière le bar et t'y retrouves aussi perdue que de l'autre côté. quand tu y refusais des shots proposés, il y a encore quelques mois, par celle qui te forme aujourd'hui. « si je me foire dix fois et non trente, ça sera donc grâce à toi. », job longtemps méprisé mais à quelques heures de l'exécuter, tu te sentais plus aussi confiante. stress qui devrait normalement s'alléger en compagnie d'une présence familière. étrangement, elle l'était. une envie cachée de t'y accoutumer une fois de plus accolée au savoir que la dernière fois était déjà celle de trop. deux intuitions contraire qui ne faisait qu'augmenter ton angoisse. douce voix motivatrice qui atteint ton cerveau en ébullition. celle qui te stressait, arrivait avec la même aisance à te calmer. quelle ironie. souffle repris et décidée à pas te foirer, tu optes pour la simplicité. un mojito. saveur basique et pas très original, à ton image. ingrédients déposés méthodiquement, citron pas assez écrasé, glace à moitié pillée. sirop sûrement mal dosé et la bouteille de rhum en main, tu te questionnes, « y en a assez ? » alors que tu la maintiens d'une main un peu tremblante, ne laissant qu'un léger filet de liqueur tomber.

wth @nila hadi

Main volait au-delà, tanguait le bois sous les chocs répétés, suintait l'indécision, hésitation sur sa peau encrée. Contemplait danse ratée, de la tourmentée, lointains vestiges du premier baiser, l'attente provoquée, l'égarée s'était jetée. Nervosité, doigts serrés, goulot étouffé, secousses obscurités. Le verre noyé, à moitié, menthe feuilletée nageait entre les glaciers, alors posa sa paume sur sa main paralysée. La bouteille arrachée, s'cogna dans sur la césure du plancher. « Ok, faut t'détendre là... » Minutes filaient, premiers clients arriveraient sur leur chalutier, l'sourire dépravé lorsqu'ils toiseraient la nouvelle proue du râtelier. Pulpes s'accrochant, phalanges s'enlaçant, la tournant dos au bar, pierre granit plongeant dans son noir. Contact voulait rassurer, distance entre filles d'nérée. « Respire. » Ne la lâcherait que si elle le demandait, surface en remontée, luttait. « Ici y a qu'toi et moi, t'as peur de quoi ? » Caresse sucrée pouce sur derme hâlé, silence, vide dans l'dos dissimulé. « Goûte ton premier cocktail, tu t'en souviendras quand tu te d'manderas encore si c'est assez. » Étreinte cassée avec lenteur inavouée, lorsqu'elle aurait voulu se rapprocher, l'inciter à savourer, nectar divinité, alcool pour calmer.

wth @Stella Vargas

main tendue libérée de la bouteille que tu n'arrivais pas à normalement verser. se détendre. ça serait sûrement utile, oui. facile à faire ? certainement pas. les pensées qui cavalent, en rond, dans la tête. qui imaginent les pires scénarios. qui donnent envie de te surpasser. course soudainement freinée, zia te ramenant à la réalité. le dos contre le bar, léger frisson qui parcourt ta peau. dû à la fraicheur du matériel ou peut-être la douceur de la brune. comme une commande donnée à un robot, tu t'exécutes. inspire, expire. le souffle apaise un peu, assez pour reprendre le contrôle. les épaules qui s'élèvent légèrement, « je sais pas » que tu affirmes. parce que ça serait trop ridicule de lui dire que la réponse c'était elle. mensonge cachée par un sourire, pas totalement faux, c'était ce côté de stella que tu aimais le plus. tu fais de nouveau face au bar pour y attraper ta concoction. « on sent rien. » le ton un peu dégoûté même s'il n'est pas surpris. « ok. je m'y remets. ». les manches retroussées, tu re-tentes la même préparation. plus attentive, plus méticuleuse. la langue sortie et coincée entre les lippes, concentrée sur les différentes mesures que tu versais délicatement dans le doseur. quelques minutes plus tard, tu décores le buvant d'un quart de citron avant d'y laisser plonger une paille.  « à ton tour de goûter ! », tu lui présentes le cocktail fièrement, comme un gosse qui montre son collier de pâtes à sa maitresse.

wth @nila hadi

Lèvres pincées, l'sourire se dessinait lorsque l'arôme s'échappait des entrailles glacées. Égarée dans les méandres obscurités, dansait, mains virevoltaient, hypnotisée sirène la contemplait, mots absentés. Les saveurs s'emmêlaient, cristal fin retenait, marée agitée dont l'eau colorée donnait faim. Calice lui présentait, ébènes observaient torrent déchaîné, remontaient, fondaient dans ses abysses refoulées. Entre ses doigts verre capturé, aspirait le granité , goût velouté, les papilles s'extasiaient. Limpide nectar édulcoré courait, sa gorge réchauffée. À l'aveugle, paume tatonnait, tige creusée attrapée et plantée dans l'avalée. Se rapprochait d'elle, lenteur mesurée, offrait l'enfer de s'évader, si elle osait briser l'intimité. La coupe sous ses lippes rosées, l'incitait à déguster. « T'apprends beaucoup trop vite... » Les onyx amusés, confiance en elle qu'elle voulait gonfler, b'soin de la libérer, les entraves paralysaient. « Ralentis, j'ai pas envie d'me séparer de toi tout de suite. » Condamné l'écaillé entre ses serres acérés, exhaltait face au liquide. « Celui-là j'le bois. » Malicieuse, s'extirpait du jeu, s'éloignait, la laissant respirer. « T'en fais un autre ? »