Quand un ami ne t'abandonne pas ( Neal ) - TW -

21 juin 2024, aux alentours de 15h45

Le réveil. Oh, le réveil a tant été compliqué. Tu as le visage presque méconnaissable parce que les ecchymoses sont multiples, la bande blanche autour de ta tête est pour permettre la guérison des lacérations. Ta tête de lancine, jusqu'au corps meurtri, blessé et brisé qui ne peut pas du tout bougé. Tu entends les "bip" assourdissants et tu tentes de distinguer des formes, mais tout est flou d'abord jusqu'à cet instant où tu remarques une présence. C'est Vincent, d'abord. Ton cousin que tu prends pour ton frère et il s'approche immédiatement, évidemment. Tu as du mal à sortir tes premiers mots, à être cohérent et évidemment que le personnel médical est averti. On vient t'osculter avant d'ajuster la médication. Tu retombes très vite endormi pendant au moins trois heures avant de te réveiller. Vous parlez, toi et Vincent. Tu es émotif, parce que tu ne te souviens que des lumières. Tu es soulagé que Jaël se porte mieux que toi, mais quelque chose de froid s'est posé dans ton estomac. C'est de sa faute. C'est lui qui a trop bu. C'est lui qui a brûlé le feu rouge et tu sens une larme couler sur ta joue. Tu récupères ton portable au début de l'après-midi, un peu plus clair dans ce que tu peux voir. Tu peux taper d'une seule main et tu avertis tes proches de l'accident de voiture et que tu es à l'hôpital même si tu ne spécifie pas dans quelle violence celui-ci s'est dérouilé ni dans quel état tu te trouves. Ça répond, mais la personne qui se porte volontaire pour venir te voir en premier t'a vraiment surpris. Il s'agit de Neal et tu sens ce petit pincement au coeur avant d'écrire que tu acceptes. Vous êtes devenus amis depuis le temps qui s'est écoulé et ce passage entre vous. Fermé l'histoire, mais en écrire une nouvelle. Il est toujours important pour toi et tu désires le voir. Tu sais aussi que ton été vient d'éclater en morceaux et que ta convalescence va être longue. Et surtout douloureuse.

Tu n'as absolument aucune hésitation à accepter de nouer aussi tes doigts autour des siens lorsqu'il a glissé les doigts contre ta paume. Tu penches un peu la tête en l'observant. La vérité sur l'accident sort de tes lèvres. Si tu peux être un très bon menteur, là t'en a ni envie, ni la force. Les médicaments n'éclaircissent pas ton jugement non plus donc ça facilite que la vérité sorte plus aisément encore. Est-ce vraiment si normal, comme Neal le prétend ? Le doute te tord le haut de l'estomac, mais tu ne réponds rien. Tu préfères lui laisser le bénéfice du doute. La voilà, la colère. Neal est imprévisible, tout comme toi. C'est un trait de caractère puissant, surtout lorsque la colère se met de la partie et il est assez considéré pour te lâcher avant de te faire plus de mal. Le : « Il est où ton copain ? » sort dans un grondement qui te dresse les cheveux sur la nuque parce que t'as rarement vu la colère se mélanger à la haine chez Neal. Bien sûr qu'il en a des ennemis. Tu le sais dans quoi il traîne, même si tu y a jamais mis les pieds. T'as jamais posé d'questions indiscrètes à ce propos, mais tu l'sais. Tu n'as, pourtant, jamais quitté sa personne jusqu'à ce que lui, s'en aille. Vos retrouvailles ont été... Particulièrement émotives. Vous avez conclus votre histoire par un moment particuliers, mais il faut dire que votre attachement reste. L'amitié entre vous est forte et tu sais qu'il est là pour toi, comme tu espères qu'il sait que tu ferais beaucoup pour lui s'il te le demandait. Tu ravales. "- J...J'en sais rien. Encore à l'hôpital ? En garde à vue ? En prison ...? Je ne peux pas te répondre là-dessus parce que je n'ai pas la réponse..." C'est vrai, tu ne l'as pas. Tu lèves les yeux vers lui alors qu'il fait comme un chien en cage. Il fait les 100 pas et tu sens la chair de poule monter sur ton derme. C'est un signal d'alarme parce que tu connais Neal. Encore une fois, tu sais que l'aîné peut se mettre en quête de vengeance en claquant des doigts. « C'est ton copain qui est fautif ou l'autre voiture ? » Tu baisses les yeux, cette fois et ton coeur augmente. L'inquiétude se lit sur ton visage. D'une petite voix, comme un souffle d'aveux, les yeux rivés sur tes mains, mais surtout celle qui est disponible, tu finis par lancer : "- Lui. E' lui... Stava guidando...." Qui veut dire que c'est lui, Jaël, qui conduisait. L'italien est souvent utilisé lorsque tu commences à ne plus savoir comment t'en sortir, quand les émotions deviennent si intenses que t'en oublie l'anglais. "- Che cosa sono, allora?" Tu as encore une perle translucide qui coule le long de ta joue. Tu sais que votre relation est particulière, qu'elle a d'énormes hauts comme de bas... Mais tu apprécies Neal et il compte pour toi, ça ce n'est d'un quelconque doute.