L’amertume qui parle. Glisse son aridité à lui. Contagieuse sensation. Réveil la sienne. Celle qui se cache dans ses entrailles. Rappel le pacte grotesque. La liberté est devant lui, alors pourquoi se plier aux menaces du géniteurs ? Par réel altruisme pour son petit frère ou tout ça n’est que prétexte ? Tempête. Fait pointer un début de migraine. Et ce col qui l’étouffe. Brulure. Vient de naître sur son derme. Le doigt qui s’en approche, découvre le terrain brulant. Et l’inconnue qui déblatère. Pointe de ses mots, l’action répété. Du capot, il se redresse. Attrape le gsm dans sa poche pour y mettre son flash. Royalement, il ignore ce qu’elle lui raconte. Préoccupé par le brasier. Bras tendu, offre le portable en pâture. “Justement. L’client voudrait qu’tu regardes.” De l’autre main, il fait davantage souffrir le tissu.

épuisée par la course perpétuelle après l'argent, la survie. obscur tunnel et ils ont menti. la lumière est pas à la sortie, l'éclat vient de l'entrée. maudit soient les kilomètres. ville trop froide,, givre sur l'incendie. semelles des talons retrouvent le sol, prête à maquiller les ombres de sourires pour les fils de. comme toi. fragment d'chaos sur le capot. avorte les envies d'évasion. flash lumineux se reflète sur l'écrin des merveilles, change de direction. sourcils se froncent, à moitié aveuglée par la lampe. " qu'est-ce que tu veux que j're.. " soupire soulève les boucles rebelles, celles que mes doigts envoient valser en arrière, attrape ton téléphone, genoux se collent au parechoc. éclaire l'encre noire, souffle de ton parfum. " y'a rien. " dégagent tes doigts du tissu pour y accrocher les miens, dégage la vue pour voir la naissance de la brûlure. effleure les contours du bout de l'ongle. relève les opales. " j'suis serveuse, pas médecin. " sûrement allergique à cette foutue soirée.

Ne démords pas. Se fou bien de savoir si ça lui plaît ou pas. Le gsm toujours tendu, il sait qu’elle le prendra, parce que trop confiant. Et elle le fait, la serveuse. Jambes écarte de chaque côté, la brune vient se positionner. Bruit discret. Du métal touché. Et le faisceau lumineux, dirigé sur lui. L’agacement dans ses prunelles, elle crache sa perte de temps. Puis, revient en arrière. Frisson désagréable. De l’ongle sur le derme chauffé. Y avait bien un truc. « J’avais pas remarqué. » Ton hargneux. Appose ses mains sur les hanches de l’inconnue pour la faire se reculer d’un coup sec. Portable repris. Il les plonge dans la pénombre. Sans rien dire de plus, l’ombre se met en chemin. Vers l’entrée des employés. Parcourt la distance pour finalement trouver une pièce avec -apparemment- une armoire à pharmacie.

vague glaciale. contraste avec l'incendie qui brûle dedans. gamins piégés. instinct de survie; poison en intraveineuse. le faisceau lumineux dérive, délaisse la plaie pour éclairer les graviers. teinte d'ironie en contre plongée, la gorge laisse échapper un grognement à peine audible. compte les gouttes qui feront déborder le vase. contact des paumes sur le bassin. désagréable frisson. emportée par la poigne ferme, manœuvrée comme une poupée désarticulée. encore. portable arraché d'entre les doigts. le regard noir posé sur ton dos, silhouette qui s'engouffre dans le wagon de la troisième classe. réveille les flashs; esprit s'enterre dans la brume encore chaude du tabac. orgueil serré entre les canines, suis le mouvement jusqu'au vestiaire. main s'écrase sur le métal froid d'la poignet, claque la porte derrière nous. se faufile sous ton coude pour accéder à la boîte magique avant toi, camoufle la vue des boucles noires. " t'es toujours aussi con ? " sans un regard, fouine entre les pansements et les aseptisant. déniche le remède aux brûlures, graal des esclaves en cuisine. pointe du menton le fauteuil du fond.

Courant d’air. Provoque le claquement de la porte. Dans son espace, la brune pénètre. Refusant apparemment de le laisser. Passe sous son bras pour atteindre la pharmacie comme s’il était pas capable de se démerder tout seul. Semblable à un putain de riche assisté. Et surement que c’est ce qu’elle imagine de lui. “Toujours.” Sarcasme puant. Prend appuie contre un meuble. Les émeraudes rivées sur la serveuse. Les mains dans le placard. Invoquant le rafus. Lui qui cingle à ses oreilles. Entre temps, il ouvre davantage sa chemise.Air frai sur le derme. Chagrine la brulure. Il a aucune putain d’idée de comment c’est apparu. Lui qui n’est allergique à rien. “ça ressemble à quoi ?” A la lumière.

à l'abri des poignées de mains hypocrites. l'air saturée de cuir usé. échos des conversations étouffes par les murs épais. la musique et le tintement des verres en mélodie lointaine. tu confirmes, comme si j'avais pu en douter. hausse un sourcil sous l'évidence. l'ego proportionnel au capital. les opales se posent à nouveau sur la silhouette, éclairée cette fois par l'impitoyable lumière crue. dévisage le visage avant de briser la distance, pan de textile maintenu entre les doigts. " reste tranquille. " la voix tranchante. dévisse le tube, noisette blanche sur la pulpe du doigt. effleure la peau rougie, contact brûlant contraste avec la fraîcheur de la crème. gestes mécaniques, phalanges portent le fardeau des mémoires ecchymoses. " ça ressemble à une brûlure. " la voix est douce et pourtant le bout des doigts fait pression. douloureux prix de ton mépris. les lippes soufflent l'air chaud sur la cloque imbibée du placebo et les obsidiennes remontent dans les tiennes. " c'est jamais bon d'trop jouer avec le feu."

Serveuse qui s’improvise infirmière. Elle prend les devants. Le contrôle de la situation entre ses mains. Appuyé contre le rebord d’un meuble, il met à nu la zone. Du coin de l’œil, il l’observe. Regarde l’air sérieux qui s’attache à ses traits. Crème froide. Entre en collision avec la brulure. Il serre les dents quand elle appuie. Préférant ne rien dire pour ne pas lui donner satisfaction, parce qu’il en est presque sûr : c’était pas nécessaire. Souffle tiède. Prononce les mots. Provoque un éclat d’intérêt. “T’en sais quelque chose ?” La tête qui se tourne franchement vers elle.

réduite au rôle tissé dans la chair. contact de la crème froide sur la brûlure, remarque la tension dans la mâchoire, résistance silencieuse. sale gosse retient le rictus sadique. pouvoir éphémère sur l'homme qui l'a faite danser du bout des doigts. l'air chargé d'antiseptique et de désinfectant pour esprits malades. sensation lourde de ton regard froid, plus léger que tes foutus mots. le corps qui bascule à peine en avant, menton au-dessus de ton épaule. détache les doigts de la chemise pour attraper le torchon froissé dans ton dos, y laisse les dernières traces de crème et recule légèrement, laissant la plaie à l'air libre, émeraudes qui préfèrent se perdre sur le baume blanchâtre qui s'infiltre dans les fissures de ta chair blessée. encore un pas en arrière, froideur de l'air envahit l'espace entre les corps. et la pulpe des doigts qui va doucement chercher les coutures de la robe de souillon, fait remonter le tissu sur la cuisse. dévoile la cicatrice encore visible, témoin d'un passé qui s'attarde. les yeux lâchent la plaie, retournent se planter dans les tiens. exorcise les démons.

Effluve parfumée. Corps trop proche. Le menton qui frôle son épaule. Silence gardé. Pendant un moment, il se dit qu’elle ne lui répondra pas. Que le terrain est trop glissant, mais elle le surprend. Se recule de lui. Muette. La main qui saisie les bords de sa jupe. Dévoile un peu plus de peau dorée. Doucement remonte, le tissu. Dévoile la cicatrice. Provoque plus que l’intérêt. Elle interroge. Et il n’en montre rien. Une des caractéristiques de Scott. Lunatique jusque dans le comportement. Face. Extravertie. Joyeux luron dans l’insouciance. Pile. Tempétueux. Manipulateur. Mais surtout, en survie. Les émotions cachées. Formatés par la violence du géniteur. Alors, il ne dit rien. Marque un temps de silence. Décroche ses émeraudes de la boursoufflure pour se river aux orbes de son interlocutrice. “ça en valait l’prix ?”

équilibre précaire, distance maintenue par un souffle. silence. dérive dans les pensées, la cuisse en pâture, fantôme du passé inscrit en relief sur morceau de chair. les doigts tracent les contours, ravivent la cloque, crèvent de n'pas pouvoir réécrire l'histoire. pathétique fatalité. parler à un mur, c'est presque comme noircir les pages blanches du cahier. incendie sur la banquise. les phalanges abandonnent finalement l'entaille, laissent le tissu recouvrir le secret. rebasculent, les prunelles dans les tiennes. laissent le silence ensevelir les mots trop dur à dire, les mêmes qui broient la cage thoracique. révélant peu, dissimulant beaucoup. souvenirs affluent, lutte pour les repousser. rictus amer, planque les fêlures sous le masque impassible. tourne sur elle-même, la souveraine du pire, les paumes tendues vers les murs du vestiaire. reflet de la défaite. " ça s'voit pas assez ?" médiocre constat; foutu, comme le reste. comme moi. s'achève la danse macabre quand les iris s'assombrissent, sondent le vide dans les tiennes. " et toi, tu caches quoi.. " coup d'œil au textile malmené de ta chemise noire. " sous l'costume ? " pas la brûlure. pas l'encre. plus profond encore.