Dominance ténébreuse. La carcasse droite. Camouflé par le tissu noir. Se tient près du géniteur. Suit les échanges avec le masque habituel. Si différent de celui qu’il est réellement. Etouffante atmosphère. Ennuie son esprit. Eclat d’intêret. Danse sous ses iris, les jeux de pouvoirs. Attire plus qu’il ne veut le concevoir. Cristal dans la main. Reflet d’ambre sur son derme, il finit par le porter à ses lippes pour s’en abreuver. Amertume familière. Apaise la dualité de son âme. Du regard, il cherche un échappatoire. Juste pour respirer. Se sortir la tête du bourdonnement incessant. L’extravertie qui recherche le silence. Il finit par trouver une porte de secours. Prétexte le besoin de fumer, avant de fuir. Ignorant au passage, l’infantilisant regard du paternel. Oxygène. Emplis ses poumons, alors qu’il sort dehors. Par choix, il fait le tour de la demeure victorienne pour trouver une tranquillité plus saine. A l’arrière. Là où le personnel s’active. Trop occupé pour faire attention à lui. Alors seulement, il se permet de sortir sa clope. Rougeoiement fébrile. Inonde le bâton de son feu.

mirage d'élégance, mer d'opulence. traîne entre les invités guindés, robe noire colle aux courbes ; juste assez pour être appréciée, sans artifice pour n'pas risquer le malentendu. chacun sa place. et je porte la mienne du bout des doigts, plateau d'argent chargés de flûtes d'élixir doré. sourire factice vissé sur les lippes quand on y dépose les cadavres de cristal, marqués du rouge de leurs lèvres, sans un remerciement. faudrait pas être trop aimable avec la souillon. combat l'envie de cracher dans la potion magique pour retourner docilement en cuisine, reine déchue dans un ciel d'étoiles ternies. flashs intrusifs des histoires d'avant, quand cendrillon était encore belle du côté des princiers. mais minuit a sonné. et il tombe, le joli sourire. tintement du plateau maudit contre le marbre poli. invisible dans la fourmilière; rampants trop occupés à se courber devant leurs maîtres. traverse la misère pour trouver un morceau d'air, là où la musique sophistiqué devient plus qu'un lointain murmure mêlé au bruit des conversations étouffées. morsure de la brise de la nuit, moins douloureuse que celle de la nostalgie. bout des ongles vient défaire l'élastique trop serré, délivrance des boucles qui s'échouent au-dessus des reins. confortable déchéance. respire le parfum du tabac, la braise captive de tes lèvres. coup d'œil à la silhouette impassible, à peine éclairée. définitivement pas du même côté. " tu t'es perdu ? "

L’éternel rivé sur son ombre. Paré des étoiles. Tableau idyllique, alors qu’à l’intérieur vibre l’apparat. Inconscient de ce que peut offrir la simplicité. A la recherche de toujours plus. Par moment, il est nostalgique Scott. De l’avant. De la légereté de l’université. Des toutes premières années d’études. Loin du géniteur. Loin des responsabilités. Mais aujourd’hui, tout sonne faux. S’amoncelle les problèmes. L’inquiétude. L’adulte qui reprend le dessus. Rougeoie de nouveau. Le bâton. Il en aspire sa toxicité. Se laisse gagner par une fausse décontraction. Silence perturbé. S’élève la voix féminine. Sans y accorder le moindre regard, il répond. Ironique. “Ouais, j’allais te demander l’chemin.” Sur le capot d’une camionnette de service, il prend appuie. Et enfin, il daigne porté son regard lasse sur la source. Découvre une employée. Vêtue de la tenue ridicule dont sont affublé les serveurs. Seul sa chevelure sauvage dénote sur la perfection. Coince entre ses lippes, la cigarette, tandis que d’une main, il défait le haut de sa chemise. Pour respirer. Découvre la couronne de laurier. Frustrée d’être vainement cachée. Faible lumière. Du porche lointain. Sur son ombre, elle se fait subtil. Puis, disparait. La clope retiré, il fait tournoyer la cendre dans le vide. Ses orbes sur l’étrangère. Se demandant bien ce qu’elle fou encore à le reluquer.

pénombre se répand comme la gangrène. les ombres s'animent, esquissent les reflets éphémères d'une réalité évanouie. l'amertume au parfum d'ironie. regarde toi, zorah. fumée s'élève en volupté sinueuses, langage universel du désastre. la scrute, ton ombre parmi les ombres. présence absente. prisonnier des démons intérieurs. torture familière. attirée par la lueur vacillante de ta cigarette, en oublierait presque que t'es d'un autre monde. costume noir, taillé sur mesure. la quintessence de l'aristocratie urbaine. " j'ai pas d'carte. juste des p'tits fours et des rêves en miettes. " hausse les épaules, faussement navrée. bruit de la carrosserie sous ta carcasse froide. opales brunes suivent le chemin de tes doigts, toujours mieux que d'regarder la réalité en face. textile qui s'étire et laisse apparaître fragment de peau et guirlande d'encre noire. arque un sourcil sous la boucle rebelle ; fresque au goût de déjà-vu. détonne, la collision silencieuse des regards. lassitude palpable, même sous la lune. gravier qui roulent sous les talons quand je mords la distance de quelque pas. " tu m'en offre une ? " menton pointé vers l'éclat de rubis, étend nonchalamment les doigts vers le graal. besoin animal de s'brûler la tranchée.

Il ne répond pas. Accueil silencieusement les mots de la brune. Rêves en miette. Egoïstement, il n’a pas envie de relever. De jouer l’oreille attentive, alors qu’honnêtement, il n'en a rien à foutre. Déjà assez préoccupé par ses propres emmerdes. Roule les graviers. Ploie sous les pas de la jeune femme. Elle qui s’avance. Décidant apparemment de ne pas lui offrir la paix qu’il était venu chercher. D’abord sans un mot, il consent. Tend sa clope vers son interlocutrice. Absorbe du regard l’aura lasse qui s’en dégage. Il ne dit toujours rien. Se contentant de suivre le parcourt du bâton enflammé. Pendu aux pulpeuses pleines.

parfum de tabac froid et de sky. macabre, le cocktail. comme le silence que tu laisses planer, laisse entendre les rires hypocrites de ceux à qui on voudrait te faire ressembler. l'œil glacial, loup solitaire à l'écart de sa meute. spectateur détaché de la pièce qui est en train d'se jouer. cliquetis de l'appareil ricoche dans le crâne. effleure distraitement les doigts arides, suit en silence les contours de l'encre du dos d'ta main. à m'inventer les symboles muets de ton histoire, ceux que je connaîtrai jamais. attrape le poison pour y déposer l'empreinte des lèvres. inspiration profonde avant de recracher la fumée opaque dans un air déjà pollué. sans faire plier les obsidiennes, plantées dans les tiennes. toujours eu plus peur des mots que du silence. tire sur la corde et sur ta clope, encore. venin de nicotine. digère mieux le poison que les mensonges. jongle entre tes yeux vides. cherche à sonder sans vraiment vouloir savoir, distraction dans l'mouroir.

Echange muet. Fait de regard. De braise et de fumée. Le lointain bat aux oreilles. Acharnent contre les tympans, les rires mielleux. Chante les grillons. Joue de leur chant pour rivaliser. Prendre le dessus. Jeu de pouvoir. Encore. La main qui s’élève. Il vient s’emparer de la cigarette. Encore sur ses lippes. Il la coince. Aspire la nicotine. “T’as pas envie d’être ici hein.” Il n’attend aucune approbation. Constate juste. Du sol, il relève les pieds. Les poses sur le bord du parechoc avant. Puis, s’allonge sur le capot. Clope coincée. S’assure de mettre son portable en silencieux, avant de recevoir un appel. Sur les cieux, ses emeraudes se perdent. Savoure le silence. Cigarette enlevée. Rejette la brume. “Moi non plus.”

souffle de cendres. résonnance fantomatique aux miroirs brisés, vestiges d'une autre vie. observe et capture les mouvements silencieux. douceur dans terrain miné. à moitié résignés, encore assez révoltés pour s'exiler. et le maudit sacre qui passe des mains en mains, se consume de lèvres en lèvres. tes mots qui tombent presque à l'eau, se dissolvent dans la brume. et elle vient pas, la réponse que t'attends pas. évidence amère, la porte sur les épaules engourdies. relâche la nuque, les doigts pour détendre le derme endolori. toujours muette quand je me hisse sur la carapace de fer,, une paume en appui sur la carrosserie, l'autre qui vient à nouveau chercher le bâton. crache les mots dans la fumée. " on est p'têtre pas obligés de rester. " phalanges tendues pour te rendre ta braise.

Rictus froid apparaît quand il entend sa réponse. La toxique reprise. Amenée à ses lèvres pour s’infuser un peu plus de poison. « T’es pas censé bosser ? » Parce que lui si. Petit à petit, il reprend le rôle du géniteur. S’infiltre encore plus dans son moule. Qu’est-ce que ça change ? Il lui ressemblait déjà avant. Et il en a conscience. D’avoir trop de points en commun avec son propre démon. D’être un double censé être plus souple. Et pourtant. Plus l’âge avance et plus la déviance prend le pas. Faisant de lui, l’ombre qu’il a tant de fois repoussé. De ses poumons, la fumée s’extirpe. Flotte un instant dans l’air. Brouillard puant. Tourne l’ovale vers la gamine à ses côté. Observe son profil. Autour d’elle, ses boucles formes un halo désordonné. S’arrachant à sa vision, retourne fixer son regard sur la boîte céleste. Siphonnant le dernier souffle de sa cigarette, il finit par écraser le mégot sur le métal. Ignorant la trace qu’il laissera. Se foutant royalement du reste. Balancer dans le gravier, ses doigts retrouvent sa liberté. Parcourt le col qu’il défait un peu plus, tout en laissant échapper un raclement léger.

éphémère, l'évasion. battement volé au chaos. ni serveuse ni héritière oubliée. injection amère, tonne la question. vérité dans seringue de rappel. " t'es sensé m'payer ? " pas encore esclave de toutes les cravates trop serrées. les boucles noires s'écrasent sur le capot quand la nuque bascule doucement en arrière, mieux voir les dernières arabesques de la fumée. voile sur les étoiles. il s'éclaire à peine, le sourire sans joie qui se dessine sur les lippes encore chaudes du tabac. " on peut aussi y retourner, toi avec ton masque et moi avec mon plateau.. " menton s'écrase sur l'épaule, les opales noires pour regarder tes doigts éteindre la braise, laissera la cicatrice de cette soirée de merde sur la surface lisse. et tu recommences,  tires encore sur l'oppression du col. comme si ça allait suffire. " y'a sûrement quelqu'un qui t'attend à l'autre bout d'la laisse. le client est roi.. " rupture de la carrosserie froide sous les cuisses, me laisse glisser sur la terre ferme.