t'as fait en sorte que tout soit parfait pour ta soirée. plus de deux heures en cuisine pour préparer le dîner. t'aime ça toi, cuisiner, ça te vide la tête. t'as même chantonné tes chansons préférées, les voisins te détestent sûrement à l'heure qu'il est. au menu ce soir : des kartoffelpuffers aka des galettes de pommes de terre maison, du steak et une pavlova aux fruits rouges. simple et efficace. besoin de t'occuper pour ne pas trop réfléchir. pourquoi il t'a acheté un cadeau ? pourquoi il veut soudainement une soirée romantique ? c'est pas lui ça, d'habitude. t'enfourne le plat pour le réchauffer quand la porte s'ouvre, tu sais que c'est lui, t'as reconnu ses pas sur le palier. et le mini chien s'excite pour accueillir son père humain. tablier par dessus ta jupe et ton pull, tu t'approches de lui en souriant. baiser déposé sur ses lèvres. - pourquoi tu m'as acheté un cadeau ? t'es comme une gamine en faite, incapable d'attendre.

t'es dans un remake de film de noël ou le début d'un film porno des années 90. son tablier, l'odeur dans la cuisine et le chien pour t'accueillir. main qui se glisse à ses reins pour lui rendre son baiser. sachet kraft dans les mains. je te l'ai dit, y'a pas de raisons. c'est presque vrai. veste que tu retires, jetée sur le rebord du canapé. ouvres alors. elle et impatiente, la blonde.

tu ferais bondir les féministes toi, à aimer tout ça. cuisiner pour lui en l'attendant. lui faire plaisir autant qu'il le fait pour toi. tu ne vois pas de mal, à rêver déjà de votre vie à deux. t'es sûre que c'est le bon de toute façon, même s'il dit le contraire. sachet kraft qu'il te tend. - la dernière fois que tu m'as offert un cadeau comme ça c'était Zoom. t'es pas contre l'idée d'en avoir un deuxième quand t'auras quitté cet appartement trop petit. t'ouvre le paquet et en sort une nuisette. soie et dentelle délicate, sans nul doute la plus qualitative que t'as eu jusque là. - je dois la mettre maintenant ou j'attends un peu plus tard ? pour éviter qu'il te saute dessus dès maintenant.

paradoxe improbable. toi, naim. caïd de la famille, paraît-il. passé douteux. vie sentimentale désordonnée dans le moindre sens romantique. pourtant là, sachet de kraft fermé d'un ruban de soie. pour elle, la blonde au tablier, rayonne de son romantisme. toi, t'as trouvé ta fleur bleue. nuisette qu'elle sort du sac. fier de toi, là. nan, c'est même pas pour moi. regard taquin. tu sais que j'aime pas le tissus qui gêne. c'est pour qu'elle se sente belle, pour le plaisir de tes yeux, pas plus. t'aimes ? parce que tu sais pas choisir ce genre de truc toi.

t'admire le tissu satiné, chaque détail de la nuisette offerte. elle est presque trop belle pour toi. tu te contentes de pyjamas h&m d'habitude, loin du luxe. - je crois que c'est l'un des plus beaux vêtements que j'ai. ça répond à la question ça ? bien sûr que t'aimes. l'impression que tu vas ressembler à une femme en la portant. la femme qu'il mérite. - t'auras le plaisir de me l'enlever et de me voir la remettre. sourire en biais sur tes lèvres alors que tu l'embrasse à nouveau.

carrure épaisse qui se pose contre le mur. épaule qui tient le corps, les billes qui l'observent. elle aime bien, ton cadeau. la diversion, plutôt. naïve incrédule. incapable de prédire ce que tu prépares. improbable, surtout. main qui sort de la poche, extirpe une boîte, coffret de velours. j'ai autre chose. pour elle. une main libre qui attrape sa taille. rapproche contre toi. serre son corps fragile. emprise fidèle à toi même.

tu ne t'y attendais pas, à ce cadeau impromptu. sans raison, comme ça, sorti de nulle part. t'es presque gênée de ne rien avoir prévu pour lui du coup. mais tu sais que ce n'est pas ce qu'il attend. nuisette entre les doigts, tu le remercies d'un baiser. et il te surprend encore. deuxième fois en deux minutes. boîte de velours qu'il sort de sa poche, et tes yeux qui s'arrondissent. corps qui se retrouve contre le sien lorsqu'il t'attrape par la taille. différence flagrante de carrure entre lui et toi. pourtant tu ne t'es jamais sentie plus en sécurité que dans ses bras. - mon anniversaire c'est dans un mois je te rappelle. t'étais pas obligé de m'offrir tout ça. t'as du mal à accepter les cadeaux toi. doigts habiles qui ouvrent l'écrin. tu restes bouche bée devant la bague. pierre précieuse qui brille.

le canard, comme dirait scott. l'ironie c'est que lui, tu l'as déjà demandé en mariage sur une plage. velours entre ses doigts sourire sur tes lèvres, ton bras autour de sa taille avec trop d'aisance. poids plume contre toi. ses yeux qui s'arrondissent devant le bijoux. pour que tu tout le monde sache au bal que t'es pas juste ma cavalière. façons de lui demander d'y aller, même si tout le monde le savait déjà ça.

c'est une énorme surprise, tout ça. bague qui brille dans son écrin. rubis en forme de cœur sur un anneau doré. t'es persuadée que tu n'as jamais rien vu d'aussi beau. avis biaisé, peut-être, parce que c'est lui qui te l'offre. yeux qui se lèvent enfin vers son visage. - je suis quoi de plus alors ? t'as envie de l'entendre. - il va falloir que je sois à la hauteur de cette bague, au bal. être à sa hauteur, surtout.

l'épaule contre le mur, encore. pilier contre la niaiserie que t'offres en spectacle. faudrait pas que tu tombes quand tu réalises. quand tu captes qu'elle tient une bague entre les doigts. cliché au paroxysme, un coeur rouge. rien de spécial, on offre pas ça à son traiteur perso ? taquin, parce que t'aimes pas le dire. parler des choses. les choses profondes. doigts sous le menton pour attraper son regard, lèvres contre les siennes. tu l'es déjà. sos loveeeeer. baiser volé. tu peux te foutre à poil maintenant. pas perdu le nord. langue sur le coin de ta bouche, les idées sombres et l'air trop malicieux.