habituellement, aucune de tes journées ne se ressemblent. sauf depuis quelques semaines où ton coéquipier, kaze, est en arrêt. t'as l'impression que les jours sont longs, ennuyants et surtout que le chef vous punis tous. t'en veux pas à kaze, loin de là, puisque t'aurais pris la même décision impulsive que lui si les rôles avaient été inversés, mais tu t'ennuies comme un rat mort. peut-être aussi que c'est le travail en lui même que tu n'apprécies plus, que les tâches deviennent redondantes et que tu as fait le tour de cette unité. en tout cas, tu fais l'amer constat que cette journée n'était qu'une de plus à ajouter dans la case journée de merde. lorsque tu rentres chez vous, vos petites bêtes t'accueilles avec plaisir. comme à son habitude hoover reste dans tes jambes et tofu est posté sur le meuble de l'entrée. petites caresses adressées à chacun avant de déposer ta veste sur le porte manteau. au salon, aucun bruit, tu comprends rapidement avec les deux qui te suivent, que sierra n'est pas encore rentrée. coup d'oeil jeté sur ton téléphone qui indique vingt et une heure trente deux. pas de message de sa part ce qui est loin d'être inhabituel. cette routine, elle ne t'es pas étrangère et ne te dérange pas pour autant. le temps pour toi de décompresser seul le temps qu'elle rentre à son tour. téléphone déposé sur le comptoir de la cuisine, tu files sous la douche. le bruit de l'eau qui coule ne t'empêches pas d'entendre ton téléphone sonner à plusieurs reprises. t'expédies la douche et en deux temps trois mouvements te voilà à déverrouiller ton écran pour découvrir la mauvaise surprise. maddie. des échanges de messages plus tard, un repas préparé et te voilà endormi comme un soixantenaire sur le canapé, téléphone tombé au sol, face contre terre.

il ne t'as pas fallu longtemps avant de sombrer dans un sommeil assez profond. une nouvelle série lancée, un truc que tu sais que tu regarderas seul car sierra n'aimera pas et te voilà allonger sur le canapé, à regarder la télé d'un oeil et à tapoter sur ton téléphone d'un autre. l'épisode un n'est même pas terminé que tu ronfles déjà comme un vieillard. une journée de travail dans les pattes te suffit à t'épuiser, surtout lorsque la journée n'est pas passionnante. aucune stimulation qui viendrait exciter tes neurones et te faire cogiter jusqu'à pas d'heure. l'ennui le plus profond et tu te morfond dans une routine passive. réveillé en sursaut par la voix criarde de sierra et tu te redresses d'un coup. tu comprends rien à ce qu'il se passe. tu la regardes, sourcils froncés, tentant de déchiffrer la situation. insultes qui fusent, en espagnol en plus, te laisse comprendre qu'elle n'est vraiment pas contente. analyse rapide de la situation, c'est lorsque tu vois ton téléphone dans ses mains que tout connecte. — attends, attends, attends! tu quittes ta position allongée pour t'assoir, frotte ton visage entre tes mains. — depuis quand tu fouilles dans mon téléphone déjà ? tu cauchemardes là ou ce qu'il se passe est réel? vu sa tête, t'es sûr que tu peux te manger sa main dans la tête dans deux secondes donc tu désamorces immédiatement, du moins, tu tentes. — je me "réconforte" pas avec mon ex, qu'est-ce que tu m'racontes? elle est venu pleurer dans mes jupons comme une pauvre gamine qui vient de se faire jeter ! littéralement ça, une pauvresse qui traverse une crise passagère de la ménagère qui s'ennuie. sûrement tout ce que maddie doit être.

maddie n'est plus un sujet pour toi et ce depuis des années. avant même que tu la quittes officiellement, tu ne ressentais déjà plus rien pour elle et depuis quelques mois. la distance mais aussi vos caractères trop différents, avaient eu raison de votre relation. maddie était une desperate housewives par excellence; un subtile mélange de bree van de kamp, susan meyer et gabriella solis. si elle avait su te conquérir lorsque tu n'étais encore qu'un adolescent, aujourd'hui, tu ne te retournerai sûrement pas à son passage. pourtant, sierra continuait de douter à son sujet. quelques messages échangés et tu te faisais engueuler comme un gamin qui a fait tomber sa tartine face contre terre. et en plus, en anglais et en espagnol. tu pourrais faire pareil et lui répondre en français mais là, elle t'achèverai, c'est certain. — des nudes?! t'exclames-tu en t'étouffant presque. des yeux ronds lorsque tu te retrouves face à l'écran de ton téléphone que sierra tiens entre ses mains. les sourcils se froncent, un instant de silence s'installe avant que tu n'entres dans un fou rire incontrôlé. — attends mais j'avais même pas vu ça ! tu te raisonnes et arrête de rire en voyant qu'elle ne te suis pas du tout à rire. — Sisi, elle est complètement folle cette fille.. soupires-tu. t'as jamais demandé a recevoir une photo de ses seins, c'est quoi cette vaste blague? — supprime moi cette horreur, j'ai l'impression de revenir dix ans en arrière, ça m'fou la gerbe ! tu attrapes ton téléphone pour le déverrouiller et t'apprêter a supprimer la photo en question. — j'ai pas d'explications parce que j'ai rien à me reprocher.. finis-tu par dire, les yeux posé sur le téléphone dans le plus grand des calmes.