détresse. entre les murs poisseux. au fond d’une cabine, toilette du fond renferme les coulures d’un cœur qui s’égare toujours. mauvais mec. tout le temps. a donner sa chance au pire. abcès douloureux dans la poitrine. pousse à tout envoyer en l’air. même mécanisme, la peur d’affronter les échecs. de m’affronter moi. reflet dégoûtant. joues salées de larmes. essuie vite mais reviennent encore. ne cessent de couler et d’éponger en même temps. rupture. quand j’sais plus contrôler. sachet écrasé dans la paume. serre fort à faire blanchir les phalanges. émotions entremêlées. le déchirer ou l’avaler tout entier. paume de la main se plaque sous le nez, étouffe un sanglot quand les yeux se ferment pour faire exploser les veines sur la tempe. repose le crâne contre le mur, tête lourde de maux vifs.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

tw ; drogues.

l’envie de faire demi-tour. goût amer dans la bouche après les dernières paroles entendues, au travers du cellulaire. l’appel coupé abruptement, se faire violence pour ne pas faire faux-bond. pas le plus fiable au monde, ilya, mais quelque chose le poussait à pas faire l’con. les pas qu’il traversait dans les couloirs de la confrérie, trouver les pièces à la porte ouverte jusqu’à reconnaître les décors de salle de bain. sa silhouette qu’il reconnaîtrait au beau milieu d’une foule. mais il n’y avait qu’elle, sa tête contre le mur. porte refermée derrière, à clé. – lena. s’annonce, freine comme pour mieux l’analyser. yeux qui tombent sur sa main, la poudre. – dis-moi que t’as rien pris. son visage entre ses mains, l’immobiliser pour la forcer à ne pas fuir le regard.

bip bip bip. s’arrête l’échange. laisse un froid sec qui traîne dans le silence. laisse la solitude revenir pour remplir l’espace. où l’air manque. où la seule liberté se trouve entre les phalanges blanchies de trop serrer. dernières paroles qui piquent en plein cœur. réalise l’erreur. d’avoir minimisé ce qu’on était. ce que je pouvais être pour toi. ce que tu peux être pour moi. à force d’encaisser les mots, durs, ceux que tu balances dès qu’on t’atteints de trop près. pourtant, c’est toujours les mêmes pas qui reviennent. les tiens. malgré le désert qui m’entoure. voix qui résonne, tout juste le temps d’accuser le sursaut que tes paumes enferment mon visage de ta prison rassurante. - regarde mes yeux.. remplis. de honte. de carnage. de tristesse. de rage. de regrets. orbes sanguins d’avoir été usés. - j’ai rien pris, ilya. délient doucement les doigts. plastique froissée dans le creux de la main tendue.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

tw ; drogues.

plus de proximité en un geste, que dans le lit partagé les jours précédents. regard plongé dans le sien, suffisant à balayer la rancoeur des derniers mots entendus. seule envie de confirmer qu’il n’était pas arrivé trop tard. tourmenté par ce qu’il y trouvait dans le sien, mélancolie qu’il n’avait jamais perçu auparavant. trop décontenancé pour maintenir le contact visuel, glisse vers le sachet entre ses mains. la sienne qui dégringolait de sa joue, tout au long de son bras pour finalement poser les doigts sur le plastique froissé. – où t’en as trouvé ? récupérait la poudre, fourrée au fond d’sa poche arrière. sans doute lui qui l’utiliserait. tomberait un peu plus bas à chaque inspiration. mais pas elle.

contact galvanise les membres. apaise le coeur d’un coup de tendresse. celle que je te connaissais pas encore. touché différent des autres fois. des autres soirs. tombe le voile de la poupée suffisante. autre chose entre tes mains. la vraie. celle que tu voulais voir. cette partie que je hais. facette fragile, s’effrite en même temps que tes doigts quittent ma joue. glisse jusqu’à la paume, celle qui retient à peine le pochon avant que tu le dérobes. - j’l’ai pris. peu importe où, non ?.. laisse planer le silence, les yeux qui te cherchent sans te trouver. détourne le regard, me détache de ton contact pour venir me reposer contre la paroi froide. - dis le, ilya. que j’suis minable. que t’avais raison d’pas croire en moi. que j’suis la pire des salopes. que je mérite que ça. sanglants sont les mots. parce que j’suis exactement celle que tu voulais que je sois.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

expert dans l'art de se détruire à petit feu. pensait déjà à sa survie, une nuit de plus, avec ce sachet. lui prendre pour se servir, pour s'abîmer à sa place. sa question esquivée, assez d'frustration pour sentir sa mâchoire se crisper. – tire pas sur la putain d'corde. celle qui était déjà à une tension de trop de s'briser sous ses doigts. de délier les langues, le forcer à s'emporter comme à chaque fois. trouvait toujours les bons mots pour le provoquer, pour le pousser au pire vocable. – tu l'mérites. c'est bon, c'est c'que tu voulais entendre ? plaisir trouvé dans le mal causé. dans la peine dans ses yeux, quand elle ne buvait pas ses paroles. main qui se posait sur sa joue. – et malgré tout j'suis là, chaque fois qu'tu merdes. l'seul à bouger pour toi, lena.. tu l'vois même pas. doigts qui se logeaient dans ses cheveux. – tu m'vois pas. le ton bien trop bas.

F L A T L I N E

life out of control,  how could you pull the plug and let me flatline? ;;

le feu aux mots. ceux qui se détachent en lave ardente. ceux dont a l’habitude. ceux qui nous ressemblent mieux. sachet que tu glisses dans la poche arrière de ton jeans, regard qui suit le geste rapide. combien de fois ? combien de fois on a tiré sur la corde. on s’est éloigné pour se retrouver encore. douleur vive remonte dans la poitrine. inflige et abime. encore plus intensément quand t’en dis plus qu’il n’en faut. plus que jamais avant ça. joue cherche la caresse, bouge légèrement la tête pour m’imprégner de toi. de tes doigts dans mes cheveux qui rends le frisson presque insupportable sur la peau. - t’arrêtes pas.. tire sur ta veste. m’accroche à toi brutalement. - de me voir, toi. d’être celui qui bouge pour moi, d’être là, d’être celui qui fuit pas.. paupières lourdes. front qui bute contre le tient. l’oxygène qui nous étouffe. - t’as fait en sorte que j’puisse pas t’voir. je voulais pas t’voir parce que j’veux pas t’haïr.. j’voulais pas que tu m’fasses vivre la même chose qu’eux. en pire. parce que t’es pire.. tu blesses avec le peu que je te donne. alors imagine si t’avais tout. imagine si tu m’avais moi. tu me détruirais plus fort que les autres. - jette le pochon dans les toilettes ilya. ouvre les yeux. lèvres s’agrippent aux tiennes. parle contre ta bouche amère.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

les yeux rougis par la substance fumée avant son arrivée, laisse la vulnérabilité se dévoiler. vérités truffées de vice dont il ne savait se détacher. manier les mots à son intérêt, profiter de la faiblesse pour s’engouffrer et faire résonner les mots jusqu’au plus profond de l’âme. – tu mens.. souffle, le rire amer. sans s’éloigner. parce que les paroles résonnaient de vérité. le pire, qu’elle n’avait jamais encore vu. – tu veux pas m’voir. parce que c’est quand j’te traite bien qu’tu m’prends pour acquis. quand j’prends soin d’toi, tu regardes ailleurs. lui rappeler tout le bien qu’il savait faire. le peu qu’il donnait, pour compenser les ravages qu’il causait. les révélations de la fouine revenues en tête, rappel des déboires lorsqu’il dormait à côté. assez pour noircir le regard. – rien que dans notre putain d’lit.. et même là, quand tu pleures pour un autre bouffon, j’traverse boston pour t’retrouver. regarde c’que tu m’fais. prise dans ses cheveux serrée, lui laisser peu de marge de mouvement. l’incapacité de le fuir. – et toi, supprime le numéro du connard qui te l’a filé. promesse qu'aucun des deux ne respecterait.

F L A T L I N E

life out of control,  how could you pull the plug and let me flatline? ;;

l’accusation résonne à voix basse. mensonges pointées du doigt. les bleutées qui laissent les ténèbres pénétrer. azurs s’assombrissent en puisant dans tes billes énigmatiques. escroc aux milles facettes. respire l’enfer au bord de tes lèvres au goût de soufre. - et toi, ilya ? quand est ce que tu m’mens pas ?.. questionne les tréfonds de ton âme vicieuse. sonde les lignes indéchiffrables. tout et son contraire entre tes lèvres et tes gestes. - c’est quoi la vérité ? quand j’suis la pute qu’tu décris ou quand t’es celui qui est juste là ?.. presse le corps un peu plus. assez pour te faire reculer et heurter la porte qui vibre sous le poids. - regarde moi. paume appuie plus fort contre ta nuque, doigts s’enfoncent dans la fine peau pour maintenir la proximité. - qu’est c’que tu veux d’moi ? pouce remonte fermement le long de ta peau, jusqu’à la naissance de tes cheveux. - jette le. murmures. souffle s’embrase sur tes pulpeuses sans les attraper. défiant ta perdition.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

le refus total qu’elle lise en lui, perce à travers ses vices pour n’y voir que l’immoralité. rien de bon chez lui. et elle en tire le pire, parfois. les mots pour briser. ce soir, pour la reconstruire. barrage construit autour de son âme impénétrable, qu’elle tentait de démolir dans les questionnements. le percer à jour, lui et ses fautes. trop expérimenté lorsqu’il s’agissait de retourner les choses en son avantage. – tu m’confirmes les choses. tu vois rien. marque la distance comme punition. l’égo galvanisé quand elle se pressait contre lui, le faisant reculer jusqu’à la porte. – j’regarde que toi, depuis l’premier soir.. les yeux assombris, mâchoire serrée par les ongles qu’il sentait plantés dans sa nuque. – quand toute la pièce matait qu’tes courbes et que j’étais l’seul à voir la détresse dans tes yeux. t’errais sans même savoir que c’était moi qu’ton âme cherchait. les premiers échanges hostiles, l’aversion pour mieux masquer le désir violent ressenti comme rarement auparavant. – tout c’que tu m’donnes pas. tu préfères l’donner aux autres. tempérer la rancoeur qui menaçait de refaire surface, prendre possession de lui. les mains qui enveloppaient sa taille, comme une évidence. – supprime le. murmuré, contre ses lèvres. au bord du précipice.

F L A T L I N E

life out of control,  how could you pull the plug and let me flatline? ;;