Vingt-sept ans. Oscille sur ses prunelles, les souvenirs éparses. Rappel à lui l’enfance trop courte. Brutale. De la chambre il s’échappe. Besoin d’air. D’isolement. Retrouve les couloirs presques désert. Croise les âmes éphémères. Elles dont il n’imprime même pas les visages. Sur la terrasse, il trouve le désert. L’océan silencieux qui bourdonne à ses oreilles. En accompagnement, le clapotis de l’eau. Celui de la piscine. clap clap. Apaise son esprit saccagé. Retrouve le spot favoris. Allume son joint pour y chercher l’apaisement habituel. Et revis alors, une scène identique. À la différence qu’il a fêté une année de plus hier. Une année en moins. Distance l’euphorique insouciance pour faire naître les questions importantes. Tellement sérieuse qu’elles l’angoissent. Parce que la toile tissé de ses envies, s’effilochent. Remplacé par des filaments dont il ne saisie pas encore le fonctionnement. Teinte pâle. L’Aube tout près, mais pas encore assez.

réveillée du bout des doigts, l'humidité de sa truffe. chienne qui veut sortir. les yeux qui se réveillent, le corps qui s'extirpe de la chambre sans réveiller hugo. masse silencieuse, trahis par les grosses pattes du dobermann qui te suis. jardin trouvé, l'air frais chatouille le derme. papier du joint entre les doigts. scintillement de la flamme crépite dans le silence. pieds qui s'avancent, l'âme qui ère sans but. trouve le carrelage de la piscine. masse épaisse autour de l'eau. boule au ventre de l'inconnu effacé par la présence de la chienne. suffisamment naïve pour croire qu'elle peut te sauver, en cas de danger. et là silhouette que tu reconnais finalement. toujours un fantôme toi. que tu craches, dans la fumée blanche qui ressort des poumons. zizi qui s'est rapprochée de lui, sniffer ses jambes. trouver l'odeur maléfique d'un homme nouveau. il se se souvient de toi, peut être. dans ses quelques secondes avec Julia.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Brisé est la solitude. Par dessus le bruit de la piscine, la voix familière tranche. Et puis .. Putain est-ce qu’elle lui lèche les pieds ?! Se redressant, il constate. Ce n’est pas la brune qu’il découvre, mais son chien. « Tu devrais apprendre à ton chien autre chose que d’lécher les iep. » La carcasse qui se redresse assez pour avoir un visu sur la présence. Le joint coincé entre les lippes, il se penche en avant pour tendre une main vers le dobermann, avant de le caresser.

silhouette facilement reconnaissable. peau encrée de noir, les muscles épais. silhouette t'aurait donner cette chair de poule incontrôlée, la peur au ventre. nuit et obscurité qui se mélangent. de quoi trouver l'inconnu, les mauvaises rencontres. mais tu le connais scott, zizi qui reste calme à ses pieds. elle qui n'aime pas les hommes. t'as de la chance, d'habitude elle croque directement dedans surtout les hommes, surtout la nuit, surtout ceux tatoués bizarres qui restent dans le noir. ziggy protectrice des ombres. les pas qui se rapprochent, bras pliés contre la poitrine, un seul bras relevé, à l'équerre vers le visage. le joint à hauteur de tes lèvres. tu ères sans but monsieur ours ? les pieds qui touchent l'eau, le corps qui a trouvé sa place en rebord de piscine, jambes pendues sur le chlore. zizi qui se laisse caresser, respire trop fort dans l'excitation d'être caressée, laisse quelques projections humides de son nez sur la main de scott.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

« ça fait beaucoup d’surtout. » Un brin moqueur. Il arque un sourcil dans sa direction. Devant lui, Ava s’assoit silencieusement au bord de l’eau. Perturbe le turquoise paisible pour y glisser ses pieds. Contre la paume de sa main, la truffe humide pousse. Réclame plus de caresse. De l’autre, il retire son joint. Pose ses émeraudes sur la brune. Elle dont la chevelure est striée du bleu limpide. « C’pas un chat noir qu’vous avez d’habitude. » Réference à ses activités. Ses croyances. Lance un regard à la chienne -qui- désintéressé de ses caresses, se tourne vers sa maîtresse.

fesses sur le rebord du carrelage, les jambes qui tombent dans l'eau. peau qui trouve le contact chloré. tires toi aussi sur le joint à tes doigts, ricanes dans sa direction. fumée qui s'évapore dans l'air. quoi t'aimes pas les sorcières modernes ? dobermann c'est un peu plus sécurisé qu'une chatte noire. la chien e qui vient te voir, cette fois. lèche son bras avant de partir faire sa vie, ailleurs, sniffer le sol à la recherche de trésors. qu'est ce tu fous là ? curieuse. les bras qui s'appuient en arrière.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

« Une chatte ça peut être redoutable. » Tire une latte sur son joint. Par dessus le rougeoiement, ses iris n’expriment que de l’amusement face au sous-entendu. Parce que la perche était trop grosse pour qu’il ne s’en empare pas. « Ça s’voit pas ? » Relâche la fumée toxique. Puis, d’un geste, il se redresse. Quitte sa place pour se diriger vers elle. Abandonnant ses chaussures, il vient se positionner près d’elle. Eau tiède sur la peau. Brise à son tour le calme de la piscine. « T’en veux ? » Tend vers elle le bâton.

tu ricanes à ses mots. trouve els perches aux sous entendus à peine voilés. donc en versus, chienne contre chatte ? ça s'annule ? les traits qui réfléchissent, mime la grande réflexion. qu'est ce qu'il fait là ? l'ours ? question con. il fait simplement ce qu'il sait mieux l'faire : mijoter son aigreur palpitante. t'as l'air d'en avoir gros sur la patate, ou alors t'as fuit quelqu'un dans ta chambre. et tu l'observes s'asseoir à tes côtés. libérer ses grosses palmes pour trouver le chlore, lui aussi. il te tends ce joint et tu ricanes encore. il est bête ? aveugle ? dénué d'odorat ? ta main qui se soulève avec ton propre joint. t'as pas les yeux en face des trous winnie ? à moins que t'ai un truc spécial, on a la même came.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

« Pas sur. Les chattes ont des griffes d’batard. » Se relevant, il quitte son refuge pour prendre place près d’elle. Ignorant au passage, les mots curieux. « Ferme la et prend. » Il insiste. Adopte un ton léger. « Donne l’tient. » Qu’il ordonne en tendant sa main. « T’verras que c’est pas la même sorte. » Northern light. Assure la détente musculaire. Presque trop fortement.

grimace faussement vexée. les ordres qui s'exécutent, son bedot devient le tiens et le tiens le sien. échange de cancer à l'amiable. les lèvres qui épousent le papier, poumons qui aspirent l'imprévisible. le miens c'est pour purifier tes énergies sombres. detoxifier ton âme. par ce que tu t'en sers pour littéralement purifier ta maison, toi. autant que ton corps. mais t'en auras pas besoin que d'un seul toi. que tu craches la fumée à son visage en ricanant.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.