Léger rire narquois qui sort d’entre les lippes quand tu me dis ne pas changer. « Ne t’inquiète pas, maintenant je le sais. » Mensonge absolue. Je ne serais pas là si je l’avais réellement compris, si ma conscience m’aidait à tout effacer ces derniers mois avec toi. Seulement, je suis là face à toi, frappant ton torse de toutes mes forces. Des excuses qui n’arriveront donc jamais. Me tournant le dos pour reprendre ton discours. Sérieusement ? La main sur ton bras te faire revenir face à moi. « Redis-le moi. Redis-moi ça en me regardant droit dans les yeux. » Assume tes dires, blesse moi une bonne fois pour toute que je comprenne ma douleur. Main sur ton menton, forçant ton visage à se baisser pour me regarder. Etat lamentable, dont je ne me reconnais pas. Même quand Levy m’a trompé, je ne me suis jamais retrouvée dans cet état, libérant tout ça sur la nourriture. Je n’ai même pas envie de refaire une crise là. Tout est mort à l’intérieur. Tout ça qui part d’une putain de blague que vous trouviez drôle.

Il n’y a pas si longtemps que ça, on se retrouvait, c’était toi et moi, même s’il y en avait d’autres. On avait convenu que je ne voulais juste pas savoir, même si c’était facile de le deviner quand tu voyais une autre femme Braden. A croire que les astres sont liés pour que jamais ça ne tienne pas plus que ça entre nous. Pas dans cette vie là en tout cas. Comprenant enfin. Si ce n’est pas cette Brinley, ça sera une autre, et encore une autre. Ton menton entre les doigts, t’obligeant à me faire face, cerveau qui réalise qu’il y en aura toujours une autre pour me blesser encore et toujours. m’attends pas ton visage qui se ferme, pression que je relâche pour te laisser. Puis enfin un désolé qui sort de ta bouche. Tant espéré même si je ne sais pourquoi tu l’es. Je pourrais m’approcher de nouveau, je sens juste que là, je peux fléchir. Et je n’ai pas envie de te pardonner si facilement. Pas là, pas comme ça. Tout cela prend un tournant que je n’aurai imaginer il y a quelques jours. Tournant dans cette pièce trop petite, pour prendre appuie sur le bureau, bras croisés sous la poitrine. Laissant un amer silence entre nous.

Je donnerai tout pour avoir la force de t’éloigner de moi, te repousser quand tu t’approches de moi comme ça. Si forte et si faible à la fois. Triste et amoureuse. Les poings qui se forment, posé sur ton torse marquant une séparation avec ma poitrine. Comme si ça changeait tout. Stoïque dans cette étreinte, raide. Regard qui change, sur toi. Livre que j’ouvre ne masquant plus la peine. Pourquoi faut-il qu’on soit toujours en train de se déchirer pour avoir un moment comme celui ? Plein de tendresses. « Ton cœur va exploser. » alors que j’ai l’oreille posé contre toi. Un rythme qui défie les lois des électrocardiogrammes. Le mien ? Je n’arrive même plus à réaliser s’il bat encore. Regard qui se relève sur toi après avoir senti ta bouche une énième fois dans mes cheveux. Et maintenant… il faut que j’apprenne à fermer le chapitre de cette histoire. Brûler ce livre qu’est le nôtre, comme il m’a consumé tout entière.

Tu comprends mieux maintenant toutes les roses Braden ? La rose rouge, la rose rose, la rose noir. Parce que c’est tout ce que tu peux provoquer en moi, l’amour, l’attirance, et la colère. Tu me fais perdre pied, je réagis de façon totalement incontrôlée. Impulsive. Le froid qui commence à se faire ressentir tout doucement, grelottant dans tes bras par les vêtements mouillées. Frisson quand tes lèvres se posent sur mon frère. Je déteste mon corps, sa façon qu’il a de réagir à ton contact alors que je voudrais le cacher. Tes mains glissent comme tes mots dans mon esprit. « Je crois que c’est trop tard pour ça. » Pour ne pas me faire souffrir. Ame qui n’est pas faite pour être aimer, c’est une évidence. Mouvement des épaules, celui qui montre que j’abandonne de me battre, et laisser la vague de mal-être prendre la place qu’elle souhaite dans mon être. Je ne lutte plus, je ne me bats plus. Je baisse les armes.

Mes pas n’auraient jamais dû me guider jusqu’à toi, trop tard pour faire demi-tour. On aurait déjà dû faire demi-tour il y a bien longtemps, quand tout ça a pris trop d’importance pour moi. C’était risqué de continuer, je le savais, et j’ai foncé sans réfléchir droit vers toi. Là où d’autres ont tenté d’avoir ton cœur et ont échoué. Grelottant, réalisant enfin le froid quand je vois ma peau frissonner. Me laissant seule quand tu t’écartes de moi pour me rendre mon téléphone. Lui trouvant une nouvelle place sur ton bureau. Je m’en fou de mon téléphone, des messages que je pourrais recevoir. Peu importe qui peut me joindre, l’important est ce qui se passe ici. Pas ailleurs. « Je n’ai pas pris d’affaire avec moi. » Sous-entendu si je veux des vêtements secs, je vais devoir prendre dans les tiennes. « Je suis certaine que ton sweat doit être bien chaud… » revenant vers moi, passant les doigts sous ce haut où le contact de la pulpe de mes doigts froids doit être électrisant pour toi.