Errante, vagabonde ce soir, tu laisses tes jambes te guider dans les ruelles. Celles-ci te ramènent devant l'entrée de l'université. Que dois-tu comprendre de ce message ? Chassant ces idées saugrenues, tu te devais de trouver un moyen de combler l'ennui détestable omniprésent, mais surtout cette colère refoulée qui était en train de te bouffer le moral et l'organe qui se trouvait dans ta poitrine. Finalement, après réflexion, tu pénètres l'université et te rends jusqu'au complexe sportif. L'idée qui germe, paraît que la boxe défoule, non ? Tu vas le découvrir très vite, puisqu'à ton entrée, tu constates qu'il n'y a apparemment personne dans les environs. Heureusement que tu as eu l'ingénieuse idée d'enfiler un short jean, parce qu'une robe n'aurait pas été très pratique. Enfin bref... Habillant tes mains de gants, tu fixes le gros sac pendu. Il faut donner un coup dedans, c'est ça ? Tu pousses le sac à se balancer un peu trop fort, chose qu'il ne fallait pas faire puisqu'au moment où tu l'accueilles, tu ne t'attendais pas à ce qu'il te rentre littéralement en pleine tronche et te fasse perdre l'équilibre. — T'es sérieux là ? Tu t'en prends à mon nez ? Gant qui frotte le bout du nez, te voilà à parler à un sac de boxe, allongée sur le sol, légèrement grognante. Tu commences à croire qu'il y a rien de mieux que la came. T'en as ramené avec toi au cas où.

#rplibre #libre

Journée de cours terminée, la charge de travail n'est pas trop insurmontable ces derniers temps et ce n'est pas pour me déplaire. J'avais encore quelques affaires à acheter pour le Spring Break mais ça attendrait un peu. Ce soir, j'étais partie pour m'entraîner un petit peu. Ça faisait plus de deux mois que je m'étais mise à la boxe, et chose étonnante, je m'y tenais. Jusqu'à quand, ça c'était une bonne question mais je profite de ma motivation du moment. Arrivée au complexe sportif, je relève mes cheveux en chignon et enfile ma tenue de sport. C'est parti pour quelques étirements et des exercices d'échauffement avant d'attaquer les choses sérieuses. Du coin de l’œil, je vois une demoiselle avec un short en jean monter sur le tapis près du sac de frappe mais je n'y prête pas vraiment attention, trop concentrée sur ce que je fais. Elle a probablement perdu un truc. Enfin, jusqu'à ce que j'entende un boum et qu'elle se mette à grogner sur ce pauvre sac qui n'avait rien demandé. J'arque légèrement un sourcil et me stoppe dans mon échauffement. Qu'est-ce qu'elle essayait de faire au juste ? Je me lève histoire de vérifier que le nez qu'elle a l'air de tant affectionner n'est pas cassé. Arrivée à son niveau, je constate qu'elle ne semble rien avoir de méchant et lui tend une main avec un sourire. Tu sais, normalement t'es juste censée taper dedans, pas le balancer. Vu le poids du machin, c'était sûr qu'elle n'aurait jamais rattrapé le retour. Tu t'es pas fais mal ?

Désastre des astres en personne. Même dans un sac de boxe, tu ne sais pas taper Julia. Peut-être que c'est finalement à cause de toi, que ton ex-mari s'est tiré ? Peut-être parce que tu n'es pas parfaite, que tu es bien trop maladroite et poisseuse pour qu'il veuille de toi dans sa vie ? Idées noires qui germent, ferment alors ton esprit. Si bien, que ta maladresse se pointe à bon port. Corps allongé accompagné d'un tout petit bobo sur le bout du nez, tu grognes silencieusement contre le gros sac. Prête à retirer tes gants lorsqu'une voix s'invite à tes tympans. Voix féminine qui t'oblige à baisser légèrement la tête et à saisir sa main pour t'aider à te relever. — Je me disais bien, dans certains films, le héro balance et s'amuse à l'esquiver pour ensuite taper. J'suppose qu'on n'est pas dans un film-là... Mine déçue, tu finis par lui offrir un sourire en guise de remerciement. — Non, ça va, à priori rien d'casser. Merci. Bref analyse de la demoiselle, elle doit être plus douée que toi, c'est clair. — Tu t'y connais ? Menton qui désigne le sac de boxe.

@K. Mira Morterero