— never been anywhere cold as you (milea)

never been anywhere as cold as you
with @Milo Musat and @Thea Lockhart
warning : aucun.
06.02.2023 Milo's, Along Charles River.

La nuit a été courte mais Thea ne parvient pas à rester en place et finit par capituler, et enfiler ses affaires de sport pour aller dépenser l'énergie qu'il lui reste. Si Milo n'est pas levé quand elle revient, ce qui est peu probable, elle tentera de se recoucher mais entre ses gardes qui dérèglent complètement son rythme circadien et la mystérieuse discussion que Milo souhaite à voir, Thea n'a pas de grand espoir de trouver le sommeil. Elle note qu'il lui faudra sûrement prendre un petit calmant ce soir, pour être certaine d'être en forme pour ses vingt-quatre prochaines heures de garde.
Ce n'est que lorsque ses cuisses commencent à se faire douloureuse qu'elle reprend le chemin de la maison - enfin, de celle de Milo, accélérant le rythme pour y arriver plus vite. Elle s'étire rapidement en bas puis monte jusqu'à chez lui, ouvrant doucement la porte. Un léger sourire se dessine sur le visage de l'externe quand elle voit le verre d'eau que son petit-ami lui tend et elle enlève ses écouteurs avant de l'attraper. "Merci." répond-elle en prenant le verre, fermant les yeux à son baiser. Elle se désaltère un peu et enlace doucement Milo à sa remarque. Son front contre son buste, elle hausse doucement les épaules : "J'ai toute la journée pour dormir, ou presque et je suis complètement déréglée avec l'externat." Inutile de préciser que le fait qu'il ait tenu à fixer un "rendez-vous" pour avoir une discussion avec elle l'angoisse légèrement. Elle reste quelques minutes contre lui et se redresse avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Thea s'éloigne ensuite légèrement et retire ses chaussures avant d'attraper un fruit dans la cuisine. Elle grignote rapidement la banane et prend une grande inspiration, aussi discrètement que possible, avant de demander : "Tu me dis si tu veux discuter maintenant ou plus tard. Je suis pas contre une douche mais ça peut attendre". Elle aurait pu lui rappeler à quel point elle est fière de lui et de la soirée d'hier qui est de bonne augure pour son cabinet, mais elle lui a déjà rappelé à plusieurs reprises dans le cours de la semaine précédant cette ouverture et encore hier soir, de bien des façons d'ailleurs. Elle préfère donc aller droit au but, et sans attendre sa réponse, elle se prépare un café - ne lui en propose pas puisqu'elle aperçoit sa tasse encore fumante sur la table - pour lui laisser le temps de réfléchir à ce qu'il préfère.

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06.02.2023 Milo's, Along Charles River.

Thea acquiesce d’un signe de tête quand Milo lui dit qu’il préfère parler maintenant. Elle est légèrement surprise toutefois de sa réponse et se dit que cela doit, en effet, être grave. Le peu d’espoir qu’elle avait que ce ne soit pas l’une des cinquante options qu’elle imaginait est réduit à néant, et pourtant, le scénario qui lui sera dévoilé d’un instant à l’autre est à mille lieues de tout ce qu’elle a pu imaginer. Les sourcils froncés, elle passe sa main sur son bras avec tendresse, comme pour le rassurer. Son coeur se serre quand il perd légèrement ses moyens et Thea tire doucement sur un tabouret pour s’asseoir dessus. A peine les fesses posées sur l’assise, elle décide que finalement non elle sera mieux debout et les mains autour de son café, à défaut de savoir où les mettre, elle attend patiemment que Milo ouvre la bouche, l’observant. Soudainement, elle est consciente de chacun de ses membres et ne sait plus quoi faire d’elle-même. Lorsque le couperet tombe, elle écarquille les yeux alors même que ses pas l’éloignent de quelques centimètres encore de Milo. Elle ne s’en rend même pas compte et si elle sent clairement une épine traverser sa poitrine quand il lui parle de la nuit qu’il a pu passer avec une autre femme alors qu’il n’était même pas ensemble, Thea a simplement l’impression qu’on lui pulvérise en mille morceaux quand il achève sa seconde phrase. Elle lève un doigt, pour lui faire signe de s’arrêter là. Ses mains se posent sur l’ilot central et elle respire, attendant que la sonnerie de l’alarme du réveil retentisse. C’est peine perdue, puisqu’elle n’est pas dans un songe mais bel et bien ancrée dans la réalité. “Laisse tomber, j’ai pas besoin d’en savoir plus.” finit-elle par cracher avant de tourner les talons, sans prendre la peine d’enfiler ses chaussures. Il lui faut à peine quelques secondes pour finalement faire demi-tour. L’étudiante en médecine vient se placer devant son petit-ami, le visage fermé, les bras serrés contre sa poitrine. Son égo prend le dessus et si on peut avoir l’impression qu’elle est toujours présente, la jeune femme n’est plus vraiment là, mais il est hors de question que Milo s’en sorte aussi facilement. “En fait, non. Vas-y. Réfléchis bien aux mots que tu vas employer, mais tu t’en sortiras pas sans me dire en me regardant droit dans les yeux comment t’as tout foutu en l’air - et que t’as bien attendu de me sauter toute la nuit pour me le dire.” Thea se mord l’intérieur des joues; cette vulgarité trahit à quel point elle est chamboulée par ce qui se trame dans sa tête et qui est, hélas, encore bien loin de la vérité. Elle sait que leur histoire n’a jamais été histoire que de cul, ce n’est même pas ce qu’elle cherche à sous-entendre mais l’imaginer avec une autre femme la fait perdre tous ses moyens et en cet instant, Thea n’a qu’une envie : le faire souffrir comme il est en train de la faire souffrir.

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06.02.2023 Milo's, Along Charles River.

Thea secoue la tête et n’est même pas sure de le croire quand il lui dit qu’il ne la trompe pas. C’est évidemment parce qu’elle n’a pas l’intégralité des informations à sa disposition, pas encore, mais elle n’imagine pas une seule seconde où il va en venir avec cette discussion. Elle déglutit mais ne dit pas à un mot de plus attendant qu’il en vienne aux faits. Ses bras sont toujours fermement croisés contre sa poitrine, et elle attend - pas si patiemment - qu’il reprenne la parole. Thea ouvre la bouche lorsqu’il dit qu’il voulait passer une dernière nuit avec elle et cela lui tort l’estomac : tant parce que le mot “dernière” ne présage rien de bon, que parce qu’elle se sent encore plus trahie. Elle la referme rapidement, sans rien dire. Milo ne semble pas enclin à simplement dire les choses telles qu’elles sont, prenant détour après détour. Ses yeux se ferment quand le couperet tombe et Thea les maintient fermer quelques secondes, ayant envie de tout sauf d’être là. Elle les ouvre à nouveau à peine après une ou deux secondes et s’éloigne à nouveau de Milo. Elle se place de l’autre côté du plan de travail, et s’assoit sur le tabouret en soupirant. Ses mains viennent doucement frotter son visage, comme pour forcer son cerveau à se resaisir et à faire toutes les connections. L’effort est vain. Elle redresse enfin la tête, et souffle, le coeur au bord des lèvres : “Dis les choses, avant que je tire mes propres conclusions.” Mais elle sent déjà ses yeux s’humidifier, ses entrailles se retourner et serait presque prête à enfiler ses baskets pour repartir pour une nouvelle course.

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06.02.2023 Milo's, Along Charles River.

Thea le voit chercher ses mots, et tâche d’attendre qu’il annonce la sentence mais son cerveau fonctionne plus rapidement. Elle fait les calculs, réalise qu’il lui a donné la réponse quelques secondes plus tôt mais n’ouvre pas pour autant la bouche, le laisse reprendre la parole. Un rire jaune sort de ses lèvres lorsqu'il ne laisse plus la place au doute : elle est enceinte de lui. “Ah bah si c’est ça que tu appelles “pas de conclusion à en tirer.”” L’étudiante en médecine se force à fermer la bouche ensuite, pour ne pas dire des mots qui dépasseraient sa pensée mais elle sait qu’il ne lui en faudra pas beaucoup plus pour qu’elle perde le contrôle. “C’est ce qui arrive quand on couche avec une femme sans se protéger, enfin ce qui peut arriver.” précise-t-elle alors qu’il fait le tour de son plan de travail pour se rapprocher d’elle. Un nouveau rire jaune s’échappe de ses lèvres. “Ah bah oui je te crois, j’ose quand même espérer que t’es pas en train de me faire un poisson d’avril deux mois en avance.” répond-elle, froidement avant de secouer la tête à sa dernière demande, presque supplice. “Je suis pas comme toi, Milo. Je sais pas mentir, pas sur les sujets importants.” répond-elle en s’éloignant, bien consciente du mal qu’elle peut lui faire en lui disant ça. Mais c’est ce qu’elle pense en cet instant ; qu’il ne lui mentait pas, qu’il était différent avec elle et en fait… ce n’est que mis au pied du mur qu’il lui parlait honnêtement. “Bref, on peut se concentrer sur les faits. La meuf débarque au bout de neuf mois après couché avec toi, ou presque, si j’ai bien suivi, elle a pas encore accouché ? Et tu la crois tellement que tu te dis, je vais le cacher à ma meuf ça passera mieux si je lui balance après 2/3 orgasmes ?” Thea soupire, sentant les sanglots se former dans sa gorge, et essaie de retrouver son calme, ne souhaitant pas lui donner la satisfaction de la voir pleurer pour lui. “Quand je pense à la scène que tu m’as fait à Providence quand t’as cru que j’étais enceinte de toi…” Elle s’arrête, incapable de prononcer un mot de plus, et boit son café d’un trait, pour se donner une contenance, mais regrettant tout de même de ne pas avoir eu l’idée d’y glisser un shot de whisky avant de le boire.

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06.02.2023 Milo's, Along Charles River.

Thea ne répond pas à Milo quand il lui dit qu’il n’essayait pas de lui mentir, parce qu’elle n’en voit simplement pas l’intérêt. Les faits sont là, clairs et ne peuvent être niés. S’il souhaite continuer à le faire… eh bien elle ne se battra pas contre. L’homme avec qui elle est, est en train de montrer son vrai visage et parmi toutes les pensées qui l’assaillent, le plus douloureux est sans doute qu’elle a encore été assez idiote pour faire confiance à un homme, alors qu’ils lui ont tous montré les uns après les autres, et Milo aujourd’hui, qu’il ne faut jamais leur accorder cette chose si précieuse. Elle se concentre plutôt sur toutes les raisons qu’elle a d’être en colère, pour se donner une contenance, pour ne pas s’effondrer mais Thea sait pertinemment qu’elle s’en voudra plus à elle qu’à quiconque. Pour l’heure, elle résume la situation à Milo qui lui confirme que la jeune femme, dont elle ne connaît pas encore l’identité, n’est pas encore mère. Elle fronce les sourcils quand il croit connaître la date, c’est sincèrement le genre de choses qu’il devrait retenir mais n’ajoute rien. Elle s’en moque, à dire vrai. Sa vie s’apprête à être bouleversé et si même lui ne se sent pas assez concerné pour retenir cette information, ce n’est certainement pas l’étudiante en médecine qui va s’y attacher. Un rire mauvais sort de ses lèvres quand il lui dit que ça ne change rien et elle secoue la tête : “Tu vas être père, Milo, évidemment que ça change tout de ton côté.” Elle ne relève pas le prénom qui s’est échappé de ses lèvres parce que ses neurones n’ont pas encore fait la connexion. Thea commence à faire la liste de toutes les questions sur elle, sur lui, sur eux également qui se bouscule dans sa tête et souffle au bout de quelques secondes : “C’est mieux si je pre–” Elle s’arrête brusquement dans sa phrase, relève les yeux vers lui. “Répète son prénom.” Avant de perdre le peu de calme qu’il lui reste, elle préfère être certaine que ce n’est pas son imagination qui lui joue des tours… ou qu’il ne connaît pas une autre personne du même nom.