Les bras chargé de ses affaires, le moment final arrive, le moment de son départ, tu le sais, le sens.. Et tu l'entends quand Lyssandre laisse entendre ce que toi même tu ne peux pas dire alors même que cela serait le plus gros mensonge de ta vie. Tu pourrais lui répondre oui, lui dire que tu l'as jamais aimé, que tu ne l'aimes pas... Mais tu ne peux pas, c'est bien la seule chose dont tu es incapable... Tu t'es battu pour lui, t'as changé en bien, ces derniers mois, pour lui... T'as cru que tu pourrais lui convenir de plus en plus, ne pas être l'ombre dans sa vie mais c'est ce que tu seras toujours. Comme le disais Erika, les gens comme vous doivent resté entre vous, loin des gens menant une vie bien avec des belles aspirations et des projets d'avenir... Toi, l'avenir t'as commencé à y croire avec lui, à te dire que ça serait cool de survivre à demain, de te battre pour vivre et faire moins de conneries en missions même si tu continuais à te donner le genre du mec qui fait gaffe à rien dans le fond c'était différent parce qu'enfin, pour la première fois de ta vie t'avais vraiment envie de vivre, t'avais enfin quelque chose à chérir, quelque chose qui te donnait envie d'avancer. Sauf que tu viens de le broyer de tes mains. Coeur qui explose dans ta poitrine, douleur incommensurable, tu préférerais que Kassim te passe encore dessus avec ses points et finir à l'hôpital que cette douleur lancinante dans ta cage thoracique. Tu fermes les yeux un instant, comme pour trouver de la force, pour trouver ton courage pour lui répondre simplement un même nous, mais tu finis juste par soupiré, incapable de mentir sur ce point, incapable de prononcer ces deux mots qui le pousseraient encore plus loin de toi... Le château de cartes que vous avez construit au final s'est effondré. Tu savais toi que ça arriverais, mais tu ne pouvais pas être préparé à ça, à cette douleur... Une douleur inconnue jusqu'à l'heure, une douleur que t'as pourtant fait subir plus d'une fois à des donzelles de qui tu t'étais joués. Le coup du sort. La douleur est là, prenant la place de la colère. Trop violente, trop assourdissante.

Ton regard sur lui fini par se baisser, échine courbée. T'as plus rien à dire, parce que tout ce que t'as envie de dire c'est pardonne moi et tout ce qui pourrait peut-être le faire hésiter, mais tu redoutes ça aussi, de balancer ses mots et qu'ils partent quand même parce qu'il ne peut pas te pardonner tout ça, parce qu'il ne peut tout simplement pas accepter qui tu es réellement... Et ça, vraiment ça fait mal, parce qu'il sait tout de toi maintenant, tes faiblesses comme tes démons, même si ces derniers lui ont éclaté à la gueule. "Sauf nous." Les mots sortent alors que les poings sont serré, que les jointures blanchissent. T'as cherché à te retenir,  ne pas laisser entendre ça, ces mots, mais t'as trop mal. Trop mal qu'il n'accepe pas que tu puisses ne pas être un gars sans histoire, même si c'est un sacré bordel ta vie, trop mal qu'il pense aussi que tu te foutais de lui alors que putain t'as jamais été aussi sincère de ta vie... Mais il faut dire que t'as pas la meilleure réputation et avec tout ce qu'il vient d'encaisser. "C'est çâ l'problème." Que c'était pas faux, que tu es ma faiblesse, que tu peux me détruire, me briser là ou les autres me  donnent juste envie de les provoquer encore plus. Pas pour rien que BH a tenté de le toucher, pas pour rien que tu les as trahi suite à ça. Fallait pas toucher l'étudiant, fallait même pas chercher à le viser. Tu te déplaces dans la chambre, sans l'approcher, le contournant simplement pour aller t'asseoir sur le bord du lit, parce que tu le sais qu'il va partir, qu'il attendait juste que tu te bouges de devant la porte pour le faire et tu lui dégage le passage, tu ne vas pas le retenir, encore une fois... Encore une fois tu vas le laisser partir sans lui dire tes véritables sentiments, encore une fois tu vas juste te taire et reproduire en quelque sorte votre première rupture. Mais cette fois, c'est parce que tu sais que c'est le mieux pour lui, vraiment, pour son bien, sa sécurité. Être loin de toi est la meilleure chose qui puisse lui arriver dans le fond et ça te brise le coeur... Parce que tu réalises à quel point tu es toxique, à quel point ta vie est merdique, à quel point tes choix ont toujours été les mauvais et que quoi que tu fasses tu ne pourras pas redresser la barre, que convoité un mec bien comme lui c'était un putain de rêve... T'as rêvé éveillé pendant plusieurs mois, t'as profité un maximum. C'est pas pour rien que tu dépensais sans compter pour lui, que tu voulais toujours lui faire plaisir... Tu voulais juste profiter, avoir un semblant de normalité... Ta main glisse sous ton t-shirt pour toucher ton tatouage, pour toucher l'encre indélébile qui marque ta peau à vie, qui prouve que tout ça c'était pas du vent pour toi, qui prouve qu'il t'a marqué ad vitam eternum.

Le problème c'est que tu tiens à lui, qu'il est ta faiblesse, que pour t'atteindre, te faire réagir il suffit de mentionner le Wayne, que tu ne peux pas rester de marbre quand quelque chose le concerne parce que putain, tu l'aimes à en crever, mais tu peux pas lui expliquer ça, tu peux pas lui dire que part ta faute, il a déjà eu des mauvais gars au cul même si t'as pour le moment toujours réussi à le protéger. T'as peur qu'un jour, ça ne soit plus le cas, que tu ne sois pas là au bon endroit ou bon moment pour empêcher les BH de le toucher. T'as merdé avec cette mission, t'a merdé encore plus en les trahissant, mais maintenant, tu ne peux plus faire machine arrière sinon t'auras vraiment tout le monde contre toi et t'as seule solution serait de quitter la ville pour ne plus jamais y revenir. Assis sur le bord du lit, tes doigts qui effleurent son prénom gravé sur ta peau. Tu serres les dents quand il te dit qu'il ne sera plus un problème, parce que tu sais ce que ça signifie, Tu sais que le nous que vous formiez ne sera plus jamais là. Un nous détruit uniquement par ta faute, à cause de ce que tu es, de qui tu es. Tu restes silencieux, tes doigts serrant tes côtes. Tu restes immobiles sans bouger alors qu'il quitte les lieux et après quelque minutes, tu glisses du bord du lit pour te retrouver le cul par terre, les genoux contre ton torse et pleurer. Parce que putain ça fait mal, parce que tu ne voulais vraiment pas cela... T'as qu'une envie, c'est de lui courir après, de le prendre dans tes bras, de t'excuser de tout ça, de t'excuser d'être raide dingue de lui, mais tu ne fais rien et ça te fait encor plus mal. T'arrives même pas a retenir les larmes, t'arrives même pas à garder la tête hors de l'eau. Putain qu'est-ce que tu l'aimes et pourtant, tu ne peux rien faire à cette instant, ou plutôt tu t'interdis de faire quoi que ce soit, tu t'interdis de lui courir après, de tenter de le retenir parce que tu te persuades que c'est le mieux pour lui. Il n'a pas besoin de toi dans sa vie, il vivra mieux sans toi, alors que l'inverse, putain tu sais que ça ne sera pas le cas, tu sais que sans lui a tes côtés, t'as plus rien à perdre, que sans lui, t'as plus de valeur. Il était devenu ton tout, ta raison de vivre. Tu te pensais pas capable d'aimer, tu te pensais pas capable de t'attacher sérieusement à quelqu'un de la sorte et pourtant tu l'as fait, pourtant il est la preuve que t'as un cœur ou que t'en avais un, parce que maintenant il est en mille morceaux.  

Après un long moment, t'entends le son de talon dans ton salon et déglutis, tu te redresses, essuie tes joues et les résidus de larmes encor présent. Tu sais pas combien de temps tu es resté comme ça. Ton corps est douloureux, meurtri. T'arrive dans le salon pour constater la présence de ta propriétaire et employeur... "Mr Martinez, c'est quoi tout ça ?" Questionne-t-elle alors en désignant la pièce et le bordel avant que son regard ne se pose sur l'arme abandonné plus tôt sur le meuble. "C'est bon, c'est la fois de trop. Je veux que vous soyez partit le plus rapidement possible." Elle ne te laisse même pas le temps de t'expliquer... Pour dire quoi de toute façon ? Tu ne t'es pas battu pour retenir Lyssandre alors tu ne vas certainement pas te battre avec elle pour ton job et ton appart'... Elle en a bien bavé aussi avec tes conneries, combien de fois est-ce qu'elle a pas appelé les flics ou une ambulance ? T'as arrêté de compter, mais la, c'est probablement l'arme encore une fois le problème.

Tu tombes alors à genoux, t'as même plus la force de pleurer, t'as même plus de larmes à versé, parce que t'as déjà tout écoulé au départ de Lyss, alors tu restes justes comme un con à te maudire sur le sol pendant encore un long moment... Au moins, elle vient de te donner une occupation à faire pour te concentrer sur autre chose que sur ton coeur qui saigne, que sur ta première vraie rupture.