Et voilà qu'elle se mettait à gueuler par la fenêtre maintenant, menaçant de réveiller tout le voisinage. « Oh seigneur » lâchai-je, dépité, mes doigts venant frotter l'arête de mon nez dans une expression désabusée. Manquerait plus que les flics débarquent tiens. Heureusement elle se stoppait assez rapidement, réagissant à ma remarque sur l'idée de sauter par la fenêtre. Parfait, pas d'envolée au programme. Néanmoins, j'étais tout de même plus tranquille en la voyant s'éloigner de là pour se rapprocher de moi. Le pire dans tout ça c'est que même là, complètement déchirée, elle arrivait à me plaire. Mes yeux glissaient sur sa silhouette, réagissant à peine lorsqu'elle me prenait la clope des doigts, main restée en suspension. Mon bras retombait mollement, mon regard se relevait. Détaillant le moindre de ses gestes, s'arrêtant sur ses lèvres qui accueillaient la cigarette et son corps qui commençait à se déhancher sur la chanson de Sia. Je souriais malgré moi, presque attendrit par cette scène. Elle avait un côté mignon mine de rien dans cet état. Puis l'instant suivant elle venait se mettre à califourchon sur moi. J'essayais de faire abstraction de cette attraction qui, une fois de plus, semblait vouloir nous lier comme deux aimants. Lui reprenais la clope des doigts pour tirer à nouveau. « C'est à moi ça, t'as déjà eu ta dose pour la soirée toi » dis-je avec un sourire, ravi de pourvoir un peu l'embêter.

Mon corps suivait le rythme de la musique, je me déhanchais en claquant mes doigts de ma main disponible. C'était ma chanson préférée, comme toutes les précédentes ah ah mais osef. Cigarette collée aux lèvres, je m'amusais à le provoquer un peu. J'aimais la façon qu'il avait de me regarder, comme si j'étais l'unique -en même temps, y'avait que moi dans cette pièce.- Mon être tout entier criait Marcus, j'avais besoin de le sentir contre moi. Besoin de le toucher et dieu sait que je suis extrêmement faaaaible quand il est dans les parages. Je me retrouvais à califourchon sur lui, chantant à tue tête. Tirant une dernière fois sur la cigarette, il reprenait son dû cette fois-ci. « Tu te bases sur quoi pour dire ça? » C'était un euphémisme pour dire que j'avais abusé un peu trop c'est ça? Je plongeais mon regard dans le sien, suivi d'un sourire en coin. J'essayais d'attiser son désir, jouant de mes charmes pour le faire céder.. et qu'il me redonne cette foutue cigarette. Ou pas, peut-être que j'avais envie de plus. « Et ça.. c'est à moi. » murmurais-je en rapprochant mes lèvres des siennes, pour les frôler un instant avant de les malmener doucement. Mon index caressait sa mâchoire, alors que je décalais légèrement ma tête pour venir embrasser son cou.   

J'arrivais pas à expliquer tout ça. Ce truc qui me poussait à rester là, alors que j'aurais dénigré n'importe qu'elle autre fille dans cette situation pour s'être droguée ainsi. Ce truc plus fort que moi qui me poussait inexorablement vers elle, ne pouvant plus détacher mes yeux, totalement hypnotisé par sa présence et ce qu'elle provoquait chez moi. Ne pouvant ignorer cette satisfaction intérieure de l'avoir enfin contre moi, tout en essayant de faire taire ce besoin de l'avoir encore plus près, si cela était possible. « Mon sens de l'observation » répondis-je en haussant les sourcils, un brin moqueur. Je récupérais ma cigarette, essayant de calmer la tension qui s'installait en moi de l'avoir ainsi à califourchon sur mes genoux en tirant une longue taffe. Mais c'était sans compter ce regard de braise qu'elle me lançait. Attrapé au vol, j'expirai doucement, les images de notre dernière nuit ensemble à la suite me revenant en mémoire malgré moi. « Et ça.. c'est à moi » dit-elle en jouant avec mes lèvres autant qu'avec mes nerfs. Bordel. Elle était terriblement sexy et à la fois, une alarme dans ma tête retentissait, ne pouvant m'empêcher de me dire qu'elle n'était actuellement pas totalement en possession d'elle-même. Mes paupières se fermaient alors que ses lèvres déviaient sur mon cou, ses doigts fins contre ma mâchoire. En quelques gestes à peine elle parvenait à me faire tourner la tête. « Brin, on ne devrait pas... t'es défoncée là » lâchais-je dans un souffle, déglutissant quand ma peau elle me trahissait, frissonnant de plaisir.

Son sens de l'observation était un peu nul ce soir, je sais pas d'où ça sortait. Facile de juger quand on avait pas consommé des stupéfiants et de l'alcool. Laisse moi fumer stp, une cigarette fera pas empirer quoi que ce soit. Qu'est-ce qui pouvait m'arriver là? Rien, sauf tomber au sol si j'faisais pas attention. Je flirtais avec ses lèvres, avec lui, tout ça dans la provocation pour lui faire perdre ses moyens. Ce mec était sexy, beau gosse, mon coeur s'emballait malgré lui. J'avais terriblement envie de lui, il me plaisait et tous mes sens étaient activés. J'embrassais son cou, de mon côté l'excitation était là. Je voulais qu'il m'appartienne une fois de plus, je comptais pas le laisser partir comme un voleur. On va dire que je le retenais en otage en restant assise sur lui, dans une position très équivoque. Ma bouche retrouvait sa mâchoire, se rapprochant dangereusement de ses lèvres, comme je l'avais fait tout à l'heure. « Fume avec moi.. » Comme ça, on le sera tous les deux et ça sera réglé, nion? Marcus était anti drogue, il me l'avait clairement dit. Les chances qu'il fume un pétard avec moi était inexistantes, même si je le suppliais avec mon plus beau regard comme je le faisais actuellement. « J'ai envie de toi, je sais ce que je fais et c'que je dis euké? » D'un geste je retirais mon débardeur sans hésitation. « Un baiser pour la plus belle femme de cette pièce. T'attends quoi von Habsburg? Je compte pas bouger d'un foutu millimètre.        

A ce stade, c'était véritablement de la torture. Tout mon corps réagissait au moindre contact avec sa peau, s'enflammant lorsque ses lèvres embrassaient mon cou pour remonter lentement vers ma mâchoire. Comment j'étais censé garder l'esprit clair moi ? Malgré tout je lâchais un petit rire en entendant sa requête, tellement elle me paraissait absurde. « Quoi ? Je crois pas non » répondis-je, amusé malgré moi. D'accord ça m'était déjà arrivé de fumer un pétard mais clairement, ça tenait largement plus de l'anecdote que de l'habitude. Contrairement à elle, apparemment. Mon regard revenait vers elle lorsqu'elle abandonnait ma chair pour me regarder, déclenchant de nouveaux frissons. C'était très difficile de garder les idées claires à cet instant. Tellement difficile que je sentais soudain mes doigts se brûler légèrement au contact de la cigarette qui se consumait sans que je ne m'en rende compte. Mon coeur s'emballait dans ma poitrine en l'entendant dire haut et fort qu'elle avait envie de moi, joignant le geste à la parole en retirant son haut. Oh merde. Clairement, j'étais foutu.