Après des yeux de chien battu et une multitude "s'il te plaît" venu de ma soeur jumelle, j'avais fini par accepté d'aller au restaurant avec elle. On ne va pas se mentir que j'aurais préféré mille fois rester dans notre "petit" appartement à étudier plutôt qu'à devoir m'apprêter pour aller manger à l'extérieur, mais je n'avais apparemment pas d'autres choix que de la suivre puisqu'une réservation à notre nom avait déjà été faite sans même avoir eu la confirmation que me joindrais à elle. Il faut croire qu'elle me connaît bien. En même temps, plutôt rassurant pour une soeur jumelle qui ne m'a pas quitté depuis le jour de ma naissance. Il m'avait fallu l'attendre tout de même vingt bonnes minutes afin qu'elle finisse de s'apprêter ce qui avait valu une petite dispute avant même notre départ. La routine chez les Da Silva, les chiens ne font pas des chats.

L'hôtel qu'elle avait choisit était d'une splendeur et sa réputation attirait foule. J'avais beau avoir eu la chance de naître dans une famille aisée, je connaissais la valeur de l'argent sachant d'où sont parti mes parents, alors autant dire que les prix de la carte, une fois assis, me coupait le souffle. Je voulais commander un simple dîner et non acheter des parts dans l'entreprise, il y avait arnaque dans cette histoire, mais soit, le repas se passait dans son ensemble très bien et au final, je n'avais aucun regret de m'être fait tiré de force dans ce lieu. La nourriture était bonne, passer du temps avec Athéna était l'une des mes activités préféré et je ne pouvais pas cracher sur le fait que le cadre était très agréable. Malgré le fait d'être un vendredi soir avec un restaurant blindé, le calme continuait de régner entre les tables avec une douce musique qui accompagnait l'arrivée des plats et des serveurs.

Carte en main, je m'apprêtais donc à régler la note avant de littéralement buguer pendant quelques secondes sur une tête blonde. Je ne mis pas longtemps à mettre à nouveau un nom sur son visage. Rosa ou aka la manipulatrice croqueuse de diamant qu'on appel dans ce milieu. Je revins à moi juste le temps de finir de payer. "Tu peux rentrer sans moi ? J'ai un truc à faire." Je suivais le regard de ma soeur puis de moi, alors qu'elle affichait un grand sourire. "Ne va rien t'imaginer" j'avais soupiré sachant ô combien elle aime les potins et les ragots en tout genre. "Tu peux conduire ma voiture, le voiturier c'est qui t'es" Je l'a laissais partir sans moi.

Je me dirigeais vers sa table. Déjà un petit temps qui y sont fût ma déduction en voyant leur dessert arriver. "Hey c'est Maxime non ?" fis-je au jeune homme en face d'elle. "Ha non, c'était hier ça heu..Thédore peut-être ?" fis-je avec hésitation. "Il est arrivé quoi à celui d'il y a une semaine ? Il à fait faillite ?" demandais-je faussement concerné, me moquant légèrement d'elle et des allures. Je voyais un regard d'incompréhension sur le visage de son interlocuteur qui semblait prêt à partir à tout moment. Quant a moi, j'avais tranquillement pris une chaise pour m'installer, très à l'aise avec la situation.

@Rosa Gimenez

Je jubile de bonheur en voyant son prétendant partir suite à ma venue. Il me remerciera au moment voulu, lorsqu'il s'apercevra par lui même que je lui ai évité de se faire avoir et dépouillé de tout son or. Je n'avais cependant aucun regret quant à mon geste, j'ai agit par bonté d'âme même si cela ne ravit pas la demoiselle en quête de luxe, car je ne sais même pas si la compagnie des hommes -à savoir presque un différent à chaque fois que la croise- l'intéresse vraiment. Elle doit sacrément se faire chier dans sa vie.

Comme la demoiselle me le fit savoir, je ne me fis pas prier pour me mettre à mon aise. "Je ne m'avance pas trop pour dire que je connais assez le personnage pour savoir que ce n'était Roberto ton cousin ou Alfredo ton meilleur ami" des noms sortis tout droit de mon imaginaire afin de bien caricaturer le personnage. "Alors je ne te surveille pas, c'est un pur hasard" Et pour le coup, c'était bel et bien vrai. Je n'aurais jamais imaginer croiser Rosa dans cet hôtel ou encore même ce restaurant et cela au même moment qui plus est. "Mais je ne peux pas rester sans rien dire quand je vois à quelle point tu as si peu d'humanité pour manipuler les hommes sous prétexte qu'ils sont sous ton charme. Ta beauté ne te donne pas un laisser passer à l'immoralité" Je ne supportais pas sa manière de faire et ce genre de fille qui devait en réalité souffrir intérieurement pour ne trouver du plaisir que dans la manipulation et dont leur succès se réside à leur apparence. Après en toute objectivité, Rosa était magnifique et si elle avait eut un minimum de valeur et de moralité pour l'être humain j'aurais même pu tomber sous son charme.

Je riais à sa dernière phrase et elle n'avait pas tord. "Le destin est parfois très amusant tu ne trouve pas ?" A sa tête, elle ne semblait pas partager le même point de vue que moi. "Je commence à devenir fort pour déjouer de mademoiselle Gimenez" fis-je fièrement.

Je me rendais bien compte que l'un n'allait pas s'en l'autre. Elle pouvait très bien avoir de la famille aisée, mais il y a des signes qui ne trompent pas et sa façon de s'être habillé, de se comporter face à cet homme, m'avait laissé croire que c'était bel et bien une cible de plus sur son tableau de chasse. "Je n'ai jamais dit le contraire, mais je ne suis pas non plus novice dans la drague" Certes je batifolais moins qu'elle, voir beaucoup moins et pas du tout d'ailleurs, mais je connaissais un minima les codes.
Je laissais échapper un léger rire en baissant légèrement la tête. Le hasard peut parfois être très drôle. Probablement pas des deux côtés, du sien en tout cas, ça n'avait pas l'air de l'a faire rire. Même un rictus. Je n'avais jamais prétendu être drôle en même temps. "Je ne le dirais pas" Je n'étais pas du genre à insulter les gens, néanmoins, je ne m'interdisais pas à le penser fort dans ma tête. "En quoi c'est MON problème ?" Je riais encore "t'aimerais bien toi qu'on te manipule, qu'on se moque de toi, qu'on soutire ce dont on a besoin de toi et après on te laisse en plan comme une pauvre idiote trop naïve ?" je croisais les bras en l'a regardant. "Ou bien tu fais ça, car toi même tu as vécue ce schémas et il y a une certaine vengeance intérieure ?" J'étais du genre plutôt calme, mais son attitude avait le don de me sortir de mes gongs et rester dans mon coin sans rien faire, je ne pouvais pas. Je jetais un bref coup d'oeil à la salle de restaurant autour de nous. "Un simple restaurant en famille" fis-je pour faire simple.

Les rôles n'avaient jamais été inversés pour le moment, mais j'avais la décence de respecter les filles que je vais voir, contrairement à mademoiselle qui bat les cils pour obtenir ce qu'elle désire. Je ne comprenais pas le principes de ce genre de personne. J'étais bien conscient que nous ne vivions pas dans un monde de bisounours, mais la vie serait bien plus simple si tout le monde se respectait. "Mais je t'aurais fichu la paix si je savais que tu n'étais pas là dans le seul but de lui soutirer tout ce qu'il y a soutirer chez lui" J'aurais pu très bien mettre la faute sur l'homme aussi, qui était assez naïf pour se faire avoir de la sorte, mais étant passé par là, je ne pouvais que le comprendre qu'une fois face à une jolie demoiselle, il y avait de quoi dire oui à tout. Avais-je touché une corde sensible dans mes propos pour qu'elle me dise que si elle avait été manipulé dans le passé ce n'était en rien mes affaires ? A force, on reconnait le schéma répétitif de ce genre de profil. "Alors pour subvenir à ses besoins il y a un truc génial qui s'appelle travailler. Je ne sais pas si ça te parle, mais tu sais c'est ce que bon nombre d'étudiants font" Peut-être n'avait elle jamais entendue parler de cette drôle d'activité. Je faisais parti des chanceux qui n'avaient pas besoin de travailler en plus de mes études, car j'avais les moyens de vivre correctement grâce à mes parents. Je riais à sa question. "Tu aurais pu venir t'incruster, je suis sûr que ma soeur t'aurais accueillie les bras ouverts" c'était bien entendu ironique vu le caractère bien trempée de cette dernière.

J'arquais un sourcil. Elle croyait à son propre mensonge ? Ce n'était pas ma meilleure amie, mais j'avais assez cerné le personnage pour savoir qu'elle n'était pas là juste pour une petite partie de jambe sans rien demander de plus. "Même toi t'y crois pas" je permettais de me servir un verre d'eau avec la carafe qui était à disposition sur sa table. Je m'apprêtais à boire, mais fut coupé dans mon élan en entendant sa réponse. Là, elle venait de me clouer le bec, car effectivement je ne m'y étais vraiment pas attendu. Je ne l'imaginais pas travailler. "Ok, la mea coulpa" Je savais avoué mes fautes et là pour le coup j'avais fait un raccourcit peut-être injuste et je passais clairement pour le gosse de riche qui lui, n'avait jamais travaillé de sa vie. "Ma soeur est pire que moi tu serais surprise" j'esquivais un sourire avant de boire enfin mon verre d'eau. A parler, ça donne soif ! "t'as vu ça à quel point tu es importante dans mon coeur ?" un brin d'ironie, je suis un grand acteur dans l'âme. "Je me demandais juste comment tu compte payer ce resto" car à en juger la table, ils s'étaient tous les deux fait plaisir.