shit happens
with @Giorgia Rockefeller and @Thea Lockhart
warning : décès d'un patient.
17.02..2024 Massachussets General Hospital

Rapidement briefée par Ryo sur Giorgia Rockefeller, Thea avait décidé de ne pas parler de son lien avec les Rockfeller à celle de qui elle doit apprendre. Cela fait maintenant près d’un mois que Thea travaille à ses côtés - ou plus exactement, dans son ombre, puisqu’en qualité d’externe, elle doit principalement faire les “petites” tâches et n’est pas souvent directement aux côtés de Giorgia. L’étudiante s’estime toutefois assez chanceuse puisqu’elle a eu l’occasion d’assister à des opérations, de loin, et d’observer ce que l’experte en orthopédie et traumatologie fait. Elle est d’ailleurs assez pédagogue et décrit longuement ce qu’elle fait pendant ses opérations, ce qui n’est pas toujours le cas des autres chirurgiens, de ce que Thea peut comprendre des autres externes. Sortant d’une longue opération, l’ancienne infirmière prend une douche rapide avant de se diriger à la cafétéria pour se restaurer avant de reprendre les rondes. Elle soupire doucement en constatant que son petit-ami n’a pas encore répondu à son dernier message mais surtout en lisant leurs derniers échanges. Elle donnerait tout pour retourner à la semaine passée ensemble à New York mais ne s’attarde pas, et descend rapidement à la cafet’ avant qu’elle ne soit appelée pour un nouveau patient. Son téléphone abandonné dans son casier, elle descend les escaliers quatre à quatre et commande un sandwich et une pomme avant de retourner dans la salle de repos pour étudier ses dossiers. Elle a à peine le temps de s’y asseoir et de prendre un croc qu’elle est bipée en urgence sur le patient qu’ils viennent d’opérer. C’est la quatrième opération que ce dernier subit depuis que Thea est arrivée dans le service - soit à peu près trois semaines - et ils savaient tous qu’elle était risquée. L’opération s’est toutefois si bien déroulée, que Thea s’est dit que certaines personnes étaient simplement faites pour survivre. Aussi vite que possible, elle se dirige vers sa chambre et se désinfecte les mains avant de demander aux infirmières ce qu’il se passe. Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour comprendre qu’elle a tant besoin de l’interne que de Dr Rockefeller. Une fois celles-ci arrivées, elle leur explique avoir ce qu’il se passe et les laisse prendre le dessus.
De longues minutes plus tard, ils quittent tous la pièce et Thea vient de perdre son premier patient en tant qu’externe. Elle écoute les instructions qu’on lui donne, acquiesce et retourne en salle de repos pour se restaurer, sans aucun envie. Après avoir passé quelques minutes à observer son sandwich, elle capitule et attrape sa veste pour aller prendre l’air quelques secondes. Elle a toujours su que cela faisait partie du métier, et il lui est d’ailleurs arrivé de perdre des patients également en tant qu’infirmière, mais cela n’en rend pas les choses plus faciles, surtout quand le courant est aussi bien passé avec le patient.

fast times

and fast nights

✧ no time for rewrites, we couldn't help it. give me a second to forget I ever really meant it

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17.02.2024 Massachussets General Hospital

Surprise par son nom raisonnant jusqu’à ses oreilles, Thea sursaute légèrement et tourne la tête, puis le reste de son corps, vers la doctoresse Rockfeller. Elle n’a pas besoin d’apercevoir sa chevelure rousse pour la reconnaître et soutient son regard quelques secondes avant de soupirer légèrement et de la retrouver. La trentenaire aurait volontiers profité de quelques minutes de calme seule avec elle-même, mais il faut croire que le répit n’est pas possible lorsqu’elle se trouve dans l’enceinte de cet hôpital. Rapidement, elle repasse les faits en mémoire, s’attendant à un interrogatoire d’une minute à l’autre de sa supérieure, pas vraiment pour la mettre en cause mais plutôt pour tester ses connaissances. Elle est là pour apprendre, pas vrai ? “Docteur Rockfeller.” Thea secoue la tête de droite à gauche en réponse à sa question avant de préciser : “Oui, et non. Premier décès en tant qu’externe.” Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle a pu retenir de son parcours, et précise donc rapidement : “J’ai quelques années derrière moi en tant qu’infirmière ; cela aurait été miraculeux, que ce soit ma première perte.” Thea n’aurait naturellement pas été contre ce miracle. Le regard droit devant elle, elle attends quelques secondes avant de dévoiler un peu plus de son fil de pensées qu’elle n’en avait initialement l’intention : “J’me suis toujours demandée si c’était mieux de se détacher complètement, ou de rester attacher. Je ne suis pas sûre que je soignerais aussi bien ces patients, s’ils n’étaient que des numéros pour moi.” A dire vrai, elle est certaine que cela serait l’inverse ; Thea a toujours été quelqu’un d’impliquée dans ce qu’elle fait mais dans la médecine, cela lui semble encore plus essentiel que dans n’importe quel autre discipline. Elle secoue cependant rapidement la tête avant de se tourner à nouveau vers la chirurgienne. “Vous vouliez quelque chose peut être ? Les post-op seront prêts pour demain matin, ne vous en faites pas.” précise-t-elle, réfléchissant à si elle a oublié quelque chose d’autre du protocole. Les docteurs de l’hôpital sont généralement assez sympathiques et agréables mais Thea n’a aucun mal à imaginer la liste longue comme le bras qu’elle doit avoir à faire, plutôt que d’écouter les états d’âme d’une infirmière qui a toujours rêvé de devenir médecin. Elle est d’ailleurs en train de chercher son calepin et son stylo dans sa veste intérieure, prête à noter les demandes de Georgia.

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Un sourire semi-amusé, Thea hausse les épaules quand Giorgia lui rappelle qu’on ne peut pas sauver le monde entier. “Pas besoin de sauver le monde entier, les patients qui me passent entre les mains, ça me suffirait.” Elle fait évidemment un peu d’humour, même si ce n’est pas ce qui lui fait le plus envie en cet instant. Giorgia semble soulager d’apprendre que ce n’est pas le premier patient qu’elle perd, et c’est sans aucun doute quelque chose que seul un médecin peut comprendre. Dans l’absolu, toute vie perdue est un drame mais malheureusement, quand on se retrouve à aider des gens qui sont en mauvais santé, il faut accepter que la mort fait partie du choix de vie qu’on a fait et qu’il y a parfois des gens que l’on ne peut sauver, même en étant le médecin le plus talentueux au monde.
Thea se contente d’acquiescer quand Giorgia lui affirme ne pas être venue lui rappeler ses obligations professionnelles - ce qui est toujours une bonne chose. Au moins, personne n’a l’impression qu’elle ne fait pas son travail ou qu’elle ne le fait pas correctement (du moins, Thea part de ce principe, Giorgia ne semblant pas être du genre à cacher ce qu’elle pense). “J’imagine que se noyer dans quelques verres de tequila n’est pas un mécanisme qui marche sur la durée ?” souffle-t-elle, connaissant parfaitement la réponse à cette question. Thea arque ensuite légèrement un sourcil quand elle lui dit qu’elle n’est pas allée sur le toit. Quelques internes voulaient aller y boire quelques verres mais elle doute qu’ils s’y soient risqués - l’enjeu est trop grand s’ils se font prendre. “Envie d’avoir un peu plus les pieds sur terre aujourd’hui ?”

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17.02.2024 Massachussets General Hospital

“En réalité, je n’ai pour ambition que d’être assez douée, studieuse et intelligente pour faire le moins d’erreur possible et surtout avoir l’humilité de savoir quand je ne suis pas à la hauteur de quelque chose.” Thea a conscience de l’importance de la vie humaine et si elle a choisi de devenir médecin, ce n’est pas pour tuer des vies pour excès d’égo. Elle sait ce qu’elle vaut et ne compte pas non plus faire dans la fausse modestie mais elle ne veut pas non plus faire partie de ces gens qui par excès de zèle mettent la vie d’autrui en danger. Ses années d’expérience en tant qu’infirmière l’aident sans aucun doute à prendre plus de recul sur ce genre de situations mais on ne sait jamais à quelle vitesse on peut perdre pied. Thea doute fortement que des gens se réveillent le matin en se disant “je m’en fous de qui je peux bien tuer aujourd’hui tant que je fais un truc cool”. “On va éviter alors, j’ai travaillé trop dur pour ça.” répond-elle, ne sachant pas vraiment si Giorgia a compris qu’elle rigolait. Elle espère que oui, mais le mal est fait désormais et se justifier n’aidera absolument pas son cas, du moins de son point de vue.
Alors qu’elle ne peut retenir un sourire à la phrase de Giorgia, Thea sait pertinemment que Giorgia a la réputation de quelqu’un de distant à l’hôpital. Ce n’est pourtant pas l’expérience qu’elle a pu avoir. Elle ne considère pas que Giorgia ait été plus avenante avec elle qu’avec les autres - même si c’était peut être le cas, mais la doctoresse est surtout quelqu’un de passionné par son travail qui ne s’embarrasse pas de personnes qui ont besoin d’être dorlotées. Elle ne dépasse pourtant aucune limite, n’a jamais un mot plus haut que l’autre si ce n’est pas nécessaire et a à coeur de transmettre, surtout. Thea a conscience de la chance qu’elle a d’être tombée sur elle, pour son premier externat et espère être aussi chanceuse sur la suite. “Rien qui ne me surprenne vraiment, mais que j’espère quand même que je n’aurai pas été aussi arrogante que certains si je n’avais pas été infirmière avant.” Thea s’en était rendue compte quand elle était de l’autre côté du métier mais c’est encore plus évident maintenant qu’elle est un futur docteur : les étudiants en médecine ne se rendent pas compte d’à quel point les autres sont précieux pour leur diagnostic. “Mais ça me plait. Après, je n’avais pas de doute. Je connais le milieu hospitalier depuis le tout début de ma vingtaine…”