CLOSER TO THE SUN AND MOON
Ta question ne trouve pas sa place à mes oreilles, véritable son de cloche entre le défi et la déception. Mes doigts s'accrochent davantage au bien alors que je le tire vers moi comme pour le protéger d'éventuels voleurs. Contre ma poitrine battante, je ressers l'objet fermement dans mon poing, n'écoutant plus que ma cage thoracique s'emballer contre ma main refermée. Est-ce que je rêve ou est-ce bien la réalité ? Je ne peux dire si je rougis d'une pareille attention, de ce geste si fort à la vue de ton passif. Tu m'as devancé, Coda, tu m'as pris par surprise. Là où l'angoisse aurait pris le dessus à m'en faire tomber au sol, je me retrouve dans l'état d'un enfant, rassuré par une attention, excité de la nouvelle. ❝ Bien sur que je veux la prendre ❞ clame-je en fronçant presque les sourcils. Hors de question que je refuse, hors de question que je cède à ce cadeau. En tigre attentif, tu te rapproches de ta victime, les mots hypnotiques qui muent ma peau en eau aux vagues déchainées. Les frissons me parcourent à mesure que l'amour me consume en l'instant. ❝ Si, je... C'est si surprenant et c'est si beau ce que tu dis, je... Je suis un peu bouche-bée. ❞ De la semi-sidération vient la gêne, ce sourire gamin qui se bloque sur mon faciès comme un mécanisme aux rouages entravés. Le myocarde explose à ta dernière confession, le baiser soldant l'acte à m'en faire chuter de malaise. Est-ce réel ? Je peine à réaliser, et la douceur de tes lèvres, d'une fine pression, me fait réaliser qu'au delà de la bête, il y a bien un romantique loin d'être enterré. Les bouches se quittent, les yeux se rouvrent et presque collé à toi, mon regard t'envoie de l'amour. ❝ Vivons ensemble alors, c'est tout ce que j'avais en tête récemment. ❞ Les dents apparaissent, le sourire grandit, et sous des couches de bien-être se trahit mon désir. ❝ Tu dis t'occuper de moi, et c'est vrai que j'oublie parfois que tu le fais si bien à force que je veuille moi-même m'occuper de toi et faire en sorte que tu ailles bien et que chaque jour soit presque une bénédiction, et là, toi... Tu me fais ça... Coda, mon dieu, enfin, quand est-ce qu'on visite le bien ? Je veux voir notre nid d'amour... ❞ Et je fonds sur toi, les bras se levant avec fracas, se bloquant derrière la tête pour se plaquer contre ta nuque, le corps amené vers toi, les lunes s'effritant les unes sur les autres. Le poing encore fermé pour ne pas perdre la clé, je me ressers contre toi, incapable de te lâcher, incapable de tamiser la fougue me possédant face à ma divinité.
(Eben Wolford)
I repair myself