coupure superficielle faite sur la paume de ma main en cuisinant, pieds qui mène automatiquement vers les couloirs d'ce qui pourrait être mon headquarter tellement j'y suis. fait chier, j'aurais juste dû commander uber eats plutôt. au moins j'la verrais ce soir, j'sais qu'elle est en service. ─ amenez moi hazel. ferme demande. sourcils froncés par ses collègues. rien à faire du jugement qu'on me porte. ─ INFIRMIÈRE HAZEL GARDNER !!!! que j'me met à crier plus fort. on aurait dit un fou. comme ça, elle viendra sûrement à moi. elle va m'tuer de lui taper la honte mais tant pis.

garde qui s'annonce longue une fois de plus. reléguée dans un service que tu détestes, tu passes ton temps à râler. pas comme si ça changeait grand chose à tes habitudes mais du moins ça accentuait ton côté râleuse. assise à tourner sur un fauteuil de bureau en regardant le plafond, à attendre patiemment la prochaine heure de morphine pour tes patients, t'entends quelqu'un accourir dans le couloir. inhabituel. quand t'entends sa voix résonner au loin, tu vrilles intérieurement. qu'est-ce qu'il fou ? tu laisses pas le temps à ta collègue de t'adresser un mot, regard noir que tu jettes à tout ceux sur ton passage. t'attrapes la manche de sa veste, trainant le brun avec toi pour l'enfermer dans une pièce libre des urgences. — mais t'es complètement dingue?! les sourcils froncés, à deux doigts de crier encore plus. — qu'est ce que tu fou là ? les nerfs prennent tellement de place que tu ne vois même pas sa blessure.

─ la prochaine fois j'pique le micro du hall. rire amusé. j'manque pas d'idées de conneries. celle que j'viens de faire reste encore bien gentil pourtant elle m'passe un savon. ─ c'est où pour les plaintes ? l'accueil est trop naze. abusé... je souffle et la fixe en silence. ─ t'es sacrément canon énervée. et le lui faire remarquer ne fera qu'accentuer son mécontentement mais c'bien mon but. ma droite levée. ça saigne mais ça n'a pas l'air profond, un bandage devrait suffire mais j'attends l'avis d'hazel. une fois qu'elle voudra bien jeter un oeil et me soigner. pour l'instant, elle se concentre à ne pas me frapper. ─ pour une fois que j'viens pas suite à une bagarre. toutes mes félicitations pour ce miracle sohan.

— tu veux vraiment que j'te mette une tarte ? grande rageuse que tu es, tu pourrais carrément le faire. gosse mal élevée ou plutôt élevée par ses propres moyens, les limites peuvent parfois être floue sur ce qu'il est possible de faire ou non et d'autant plus en public. tu ne lui laisses pas une seconde de plus pour râler, venant donner une tape sur son épaule. — ferme là ! t'aurais pu ajouter un gros con mais tu t'abstiens voyant sa paume dégouliner de sang. — mais qu'est c'que t'as branlé ?! une vraie mère qui engueule son gosse. tu souffles et attrapes sa main pour constater l'ampleur des dégâts. — il va t'falloir des points de sutures là ! bien évidement que non, mais t'as envie de le faire flipper. tu fouilles les tiroirs à la recherche du matériel pour. — j'suis toujours canon là ? parce que tu deviens tout blanc ! dis-tu le sourire narquois aux lèvres.

 ─ tu seras pas la première ni la dernière. joues tendues, provocateur. j'suis bien conscient qu'elle en est capable mais elle en a pas l'temps puisqu'elle me mène dans une salle de soin reculée et inoccupée à la place. les injures fusent. on est comme ça, deux sauvages avec une communication particulière. ─ j'préparais un sandwich. y avait un gros boule qui passait à la tv. elle constate, croit m'faire marcher dans son bobard. ─ c'est ça ouais. j'ai été suffisamment blessé plus gravement pour savoir que ce que j'avais là, c'était que dalle. ─ incompétence, ça fait un truc en plus qui va pas dans c't'hôpital. ça commence à faire beaucoup. hazel récupère ce dont elle a besoin dans les tiroirs et revient à moi. ─ tu faisais quoi avant que je rapplique ?

tu préfères pas répondre, laisser couler et même ignorer la façon dont il te provoque. c'est habituel chez lui et pourtant, il a le don de pouvoir te mettre en colère très facilement. mais tu lui en veut jamais longtemps à sohan. sans lui, ta vie serait sûrement plus triste, monotone. et puis, t'aurais personne pour faire les 400 coups. — un cul et tu perds tes moyens... dis-tu en soupirant. t'abandonnes sa main pour aller prendre le matériel nécessaire au soin. bien sûr, ni fil ni aiguille, sa plaie ne le nécessite pas. désinfectant, gazes, et tu feras un bon pansement à la fin. — bah, j'travaillais ? qu'est ce que tu veux que j'fasse d'autre dans c'trou sohan? tu le regardes en grimaçant, c'est quoi cette question idiote, il a prit un coup sur la tête ou quoi?

j'suis insupportable. infernal même. je le sais mais ce que j'aime l'être. surtout quand il s'agit de pousser à bout hazel. elle a beau être habituée par mon sale caractère, elle réagit toujours. et malgré tout, elle reste. ça fait des années que ça dure et ça doit être pour ça aussi que j'me permet tout comme ça. ─ en parlant de ça, tu vas me suivre à la salle toi. j'vais te faire faire quelques fentes. toujours plus. j'exagère. elle est très bien comme elle est. l'infirmière revient équipé pour me faire un pansement digne de ce nom. d'abord, c'est la désinfection. ─ oh ! sois plus douce. si je me plains, c'est que ça va. ─ bah j'sais pas... te taper un collègue ? patient ? tu l'as jamais fait ? c'pas comme dans grey's anatomy ?

il se fou vraiment de toi tout le temps, mais t'es tellement habituée que ça te choque même plus. tu lèves les yeux au ciel, préférant lui faire un doigt d'honneur, — ta gueule débile accompagné de quelques injures pour lui répondre. c'était un peu votre love langage tout ça. quelques manipulations, pas vraiment douces parce que tu ne prends pas de pincettes pour lui, au contraire, et le tour est joué. tu t'assoies à côté de lui en souriant. il est chiant mais il te fait rire, faut l'avouer. — non, j'me fais pas les patients dis-tu en haussant les épaules. — les collègues... c'est arrivé mais c'est du passé, ils sont tous partis. — bon, tu vas dégager ou tu veux pioncer ici? tu te lèves du lit d'un bond pour te remettre en face de lui, les mains sur ses cuisses.