Je suis vraiment heureuse de retrouver le Sun. La soirée d'inauguration hier s'est passée à merveille et j'ai l'impression que les habitués sont déjà de retour pour nos soirées live, ce qui fait vraiment plaisir à voir. J'aime l'ambiance de cet endroit et je suis vraiment contente que Lukas ait accepté de m'embaucher pour travailler dans le label et aider de temps en temps avec la mise en place de l'équipement pour les performances. C'est un lieu vivant, où on croise beaucoup de monde et je me sens réellement à ma place ici. Il est dix neuf heures et la demoiselle qui vient nous jouer quelques morceaux ce soir vient de faire son arrivée à l'arrière du bar. Elle m'a filé ses instruments que je m'empresse d'installer pour commencer à faire les branchements. Je n'ai pas encore pris mes marques avec les équipements, mais je sais que je serai plus rapide au fil des semaines à tout mettre en place. J'installe le micro et je me gratte la tête devant les différentes enceintes. Je me redresse, me recule en observant l'équipement pour pouvoir regarder tout ça d'un peu plus loin quand je sens que j'ai bousculé quelqu'un. "Merde, désolée", que je lance avant de me retourner vers une belle brune que je connais de vue et qui, je pense, va être ravie de me voir. "Oh, c'est toi", que je dis avec un petit sourire. "Dis donc, c'est fou qu'on fasse que se croiser depuis quelques semaines..", que je lui fais remarquer, sous-entendant presque qu'elle fait tout pour me voir sans en avoir conscience.

C'est l'anniversaire d'une des filles, et forcément, le Sun Rock étant notre endroit de prédilection, c'est vers celui-ci qu'on se dirige. On rigole entre nous, parle du barman qui est nouveau et sexy en plus de ça et on prends un shot. Un bon début de soirée. Les filles me font comprendre que le barman me regarde et que ce serait mon occasion d'aller commander un verre. Elles se font des films, mais j'ai besoin d'un verre dans tous les cas, donc j'y vais, déterminée déjà d'un shot dans le sang. Je commande et une fois mon verre en main, je fais un tour de la salle. C'est ce que j'appelle du repérage. Aussi bien pour les filles, que pour moi. On regarde un peu, voir s'il n'y a pas les exs des unes et des autres, parce que rien de mieux pour tuer une soirée que ça. Je sirote mon verre quand quelqu'un me bouscule, et que je me mette à tousser. "Merde, désolée", je termine de tousser et soupire en voyant la jeune femme. Je lève les yeux au ciel. C'est peut-être fou à dire mais j'aurais préférer croiser dix de mes exs ici plutôt qu'elle. "Oh, c'est toi" comme si elle savait qui j'étais. "Dis donc, c'est fou qu'on fasse que se croiser depuis quelques semaines..", je secoue la tête. Non c'est pas fou, si t'arrêtais de baiser toutes mes copines on se croiserait beaucoup moins, tu devrais essayer j'pense que ça nous ferait du bien. presque agressive dans la voix, mais cette fille, cette blonde au regard hautain a ruiné toutes mes dernières soirées et je commence à être fatiguée de voir sa tête.

Je vois bien à son regard qui croise le mien qu'elle est profondément agacée de me voir à nouveau ici. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que je bosse ici et que si elle vient, elle a de fortes chances de m'y croiser. Mien sûr, je me garderai bien de lui dire, beaucoup trop amusée de la voir réagir au quart de tour quand je lui fais comprendre que la coïncidence qu'on se croise ici tout le temps veut forcément dire quelque chose. Bien sûr, elle ne rentre pas dans mon jeu, avec son regard assassin et son air blasé qui me fait mourir de rire dans un coin de ma tête. J'essaie de ne pas agrandir mon sourire au coin de mes lèvres quand elle parle du fait que j'ai couché avec toutes ses copines et je lève le regard par dessus son épaule pour regarder son groupe d'amies qui regardent parfois dans notre direction en discutant entre elles. "Mh..." Je m'approche d'elle, remet un peu mieux le col de son haut et ma main glisse sur son épaules. "Si ça peut te rassurer, y'en a aucune qui me plait ce soir. Et je bosse.", que j'ajoute en lui désignant la mini-scène derrière moi. Les doigts se pressent un peu sur son épaule et je me penche pour lui dire plus proche de son oreille, "Mais je finis à une heure du mat', si jamais..." Parce qu'on va pas se mentir : elle est vachement canon et si je dois lancer mon dévolu sur quelqu'un ce soir, c'est sur elle.

Je l'explique pas mais elle m'agace. Son air supérieur, son sourire en coin, ses mouvements, quand elle regarde mes amies ? Tout me dérange, tout. Il y a pas un truc que j'aime bien chez elle, sauf peut-être sa coiffure, notamment parce qu'il m'arrive parfois de faire la même. Au delà de ça, tout m'agace. Et dans mon malheur j'ai de la chance, je ne la croise pas tant que ça et on est pas forcées de se voir, et ça, vraiment, c'est une chance. "Mh..." Je lève les yeux au ciel, la regardant arranger mon haut. "Si ça peut te rassurer, y'en a aucune qui me plait ce soir. Et je bosse.", envie de lui répondre que je m'en fous, mais elle se rapproche et se penche vers moi. "Mais je finis à une heure du mat', si jamais..." Sérieusement ? Je la regarde, les sourcils relevé. Elle s'y croit beaucoup trop. Sérieusement ? Je secoue la tête, rigolant avec cette touche d'agacement. Tu penses vraiment que t'es en mesure de m'avoir ? Moi ? le visage est expressif, il exprime combien je trouve ça stupide de penser ça. Je rigole, secoue la tête. Mais redescends un peu, c'est n'importe quoi ton truc là. J'sais pas dans quel monde t'es bloquée mais on est pas dans le même. j'attrape mon verre en levant les yeux au ciel de nouveau et la laisse là, retournant à la soirée avec mes copines, avec qui j'ai choisi de venir et avec qui j'ai décidé de passer une très bonne soirée.

Bien sûr que j'ai du culot, c'est vraiment ce qui me définit et ce pourquoi les gens soit m'adorent, soit me détestent. C'est ce que j'ai pu remarquer, au fil des années : les avis des gens sont assez excessifs à mon égard et je dois dire que je cultive quelque chose d'assez malsain quand je constate que quelqu'un me déteste. J'ai bien remarqué que cette fille ne peut pas me voir en peinture et je prends un malin plaisir à renchérir alors que je me doute de la réaction qu'elle va avoir. Bien tendu, ça ne manque pas : elle commence à rire, un rire presque nerveux et moi, ça me fait forcément sourire encore plus. Je plisse les yeux quand elle demande si je pense que je peux l'avoir elle, parce que je n'aime pas complètement l'insinuation que cache ce propos. Finalement, la belle me tourne le dos et retourne avec ses copines. Je me contente d'hausser les épaules et de continuer à bosser. Deux heures plus tard. Le concert s'est bien déroulé, malgré un petit couac au début avec le micro de la chanteuse. Finalement, ma soirée de boulot est enfin terminée et je repère la brunette assise au bar, seule. Je m'approche d'elle et je m'installe sur un tabouret, interpellant mon collègue derrière le bar pour lui demander un Rhum Punch. "Quand vous sortez toutes ensemble comme ça, le but c'est de passer du temps ensemble ou de pécho ?", que je demande à la brune, sincèrement curieuse. "Parce que si à chaque fois elle te laissent en plan comme ça pour un plan cul, c'est pas très cool", que je continue en grimaçant légèrement. Je dis même pas ça par provocation, je le pense vraiment.

La soirée se passe, on est venue et on s'est amusée, et bien qu'on soit très peu, au fur et à mesure, les filles prennent d'autres occupations. Nous étions quatre, l'une est partie mais on a l'habitude, elle disparaît et on a un message le lendemain pour nous raconter son plan de la veille. L'une des autres, elle s'est fait happé par un gars qui était là et qui la regardait depuis deux bonnes heures. La troisième, elle a eu un appel de son ex, et malgré mes répétitions de combien c'était une histoire toxique, ça n'y échappe pas, elle y retourne. Je me suis retrouvée seule après deux heures de soirée. D'ailleurs, deux heures plus tard, me voilà au bar, mon verre posée sur le comptoir, les yeux perdu dans l'alcool à me demander ce que je fais, maintenant. "Quand vous sortez toutes ensemble comme ça, le but c'est de passer du temps ensemble ou de pécho ?", je me tourne vers la fille à côté de moi et soupire en réalisant que c'est elle. Bizarrement, pas d'agressivité dans sa voix, je sais pas dire mais j'ai l'impression qu'elle demande sincèrement ? "Parce que si à chaque fois elle te laissent en plan comme ça pour un plan cul, c'est pas très cool" et c'est pas de la provocation, c'est sincère. Deux heures, ça change une personne. Je pince les lèvres, hoche la tête en touillant mon verre avec ma paille, rigolant nerveusement. Faut croire que j'suis celle qu'on a pas envie de ramener à la maison. j'hausse les épaules. C'est pas si grave, ça me gène pas. Des soirées filles, on peut en avoir tout le temps, mais on sera pas toujours canon comme maintenant, alors autant qu'elles en profitent. Je la regarde ; "T'a fini de bosser ?" probablement, elle m'avait dit qu'elle finissait à une heure et il est déjà une heure passé. J'enchaine avec une question, regardant son verre, puis elle, souriant ; Tu m'offres mon dernier verre ? sans agressivité, ça va mieux. Elle me paraît même être sympa.

Je dois avouer que j'aime bien agacer les gens alors quand j'ai compris que j'agaçais cette fille au plus haut point, ça m'a fait rire. Mais je ne suis pas toujours dans cette humeur de provocation ; surtout quand c'est la fin de la soirée et que j'ai bossé. En réalité, je n'ai qu'une hâte là : de rentrer chez moi pour m'effondrer dans mon lit mais je suis curieuse de voir Sofia encore ici alors que toutes ses copines sont parties. Je me dis que si elle voulait pécho, elle y arriverait sans aucune difficulté, parce que c'est clairement une belle femme : alors pourquoi elle est encore ici, seule ? Sa réponse me faut hausser un sourcil, "Mh, permets moi d'en douter", que je lui réponds presque au tac au tac. Je me penche légèrement en avant et je pointe un mec du doigt, assis au bar depuis le début de la soirée. "Ce mec veut clairement te pécho" Je me tourne, croise le regard d'un mec dans notre direction et souris en coin. "Lui aussi" Hausse les épaules, "Mais t'as raison, quand on est à notre niveau, faut être sélectives" Je dis ça d'un air de dire : elle est canon, je suis canon, on joue dans la même cour elle est moi. Je remercie mon collègue pour le verre en l'écoutant et j'hoche la tête à sa question. "Ouais, enfin", que je souffle presque comme un soulagement. Je suis contente que Lukas me donne des responsabilités ici, mais Pouce me forme pour que je le remplace car il compte partir et c'est beaucoup de choses à assimiler. Bizarrement, la jeune femme semble plus détendue. Peut-être l'alcool ? En tout cas, je ne repère aucune animosité dans sa façon de me répondre et je vois là une ouverture possible. Sourire charmeur sur les lèvres et je lève la main pour interpeller mon collègue. "La belle demoiselle reprendra la même chose s'te plais", que je lui dis avant de me concentrer sur Sofia. "T'es étudiante ?", que je lui demande. Elle me parait assez vieille pour ne plus l'être, mais j'ai cru voir sur son profil meetsa la dernière fois qu'elle l'était encore.

"Mh, permets moi d'en douter", j'hausse les sourcils, et la voit détailler la pièce. "Ce mec veut clairement te pécho" Je rigole et secoue la tête de gauche à droite, "Lui aussi" J'hausse les sourcils, comment elle arrive à voir ça ? Je regarde rapidement les deux hommes quand elle les cite et.. je sais pas. Je suis pas convaincue. "Mais t'as raison, quand on est à notre niveau, faut être sélectives" Je rigole et réponds rapidement : Parce que toi, t'es sélective ? quand t'a emmené toutes mes copines une à une, t'avais pas l'air de l'être pourtant. Elle a l'air d'avoir terminé le travail et elle me dit que c'est le cas. Elle a l'air soulagée, comme si ça avait été une grosse soirée pour elle. C'est vrai que je l'ai pas aperçu de toute la soirée, sauf au début et maintenant. Je lui demande de m'offrir mon verre, et assez bizarrement c'est une phrase qui fonctionne toujours. Je n'ai jamais eu de non et toujours eu des verres gratuits. On va clairement pas s'en plaindre. "T'es étudiante ?", je fais oui de la tête en la regardant ; Pour plus trop longtemps j'espère, c'est ma dernière année. Tout ce truc d'étude, ça me fatigue. Je rigole légèrement ; "Tu fais quoi toi ici ?" Elle a dit qu'elle travaillait mais elle est clairement pas au bar. Peut-être que c'est en extra ?

Je suis quelqu'un qui cerne assez facilement les gens. Peut-être qu'à force de trainer dans les bars, les concerts, les festivals, j'arrive à voir le jeu des personnes qui m'entourent, surtout quand il y a de l'alcool et du cul dans l'équation. Faut pas croire, les femmes sont tout aussi obnubilées par le sexe que les hommes, mais elles ne l'avouent généralement pas. Pourtant, il n'y a pas de quoi avoir honte. Alors ouais, je vois bien ces deux mecs qui reluquent "discrètement" Sofia et si elle apprenait à voir tout ça, elle repartirait peut-être plus souvent avec quelqu'un chez elle, comme ses copines. Je la regarde avec un sourire quand elle me demande si moi, je suis sélective. "J'y peux rien si vous êtes une bande de bonnasses", que je lui réponds e haussant les épaules, assez satisfaite de sa répartie - une qualité que j'aime beaucoup chez quelqu'un. Assez pour que je lui "offre un verre", même si on va pas se mentir, au Sun, je les paie assez rarement les verres mais chut, c'est un secret. Je l'écoute me répondre alors que je me décide à retirer ma veste en jean pour la mettre sur mon tabouret, dévoilant un petit haut à bretelles de style nuisette en soie avec un décolleté qui met en avant ma poitrine. Je balaie mes cheveux blonds derrière mon épaule en la regardant, "Tu m'étonnes, je sais pas jusqu'où t'as été mais moi trois ans, ça m'a suffit largement, j'aurais pas supporté de faire plus. T'as fait des études de quoi ?", que je lui demande, faisant un sourire à ma collègue qui apporte le verre à Sofia. "J'suis ingénieure son. La journée je bosse pour le label du Sun avec les artistes et je prends souvent des shifts le soir pour m'occuper de la scène ouverte ou des concerts" Je me penche légèrement pour attraper la paille de mon verre entre mes lèvres afin de boire une gorgée en regardant Sofia, "Si tu savais chanter, tu ferais probablement fureur", que je lui dis avec un petit sourire aguicheur.

Si j'y prête assez attention, je sais et je pense que je pourrais repartir avec des personnes ici, mais ce n'est pas ce qui m'intéresse. J'ai envie de vivre une histoire, une vraie histoire. Quelqu'un qui m'apprécie pour qui je suis, qui sait s'aligner à ma folie et gérer mes pires moments de vie. Ces gars-là présents ce soir, ils ne prendrons que ce qu'ils auront à prendre et ils repartirons, et bien sûr, c'est chouette pour une nuit, mais ce n'est pas ce dont j'ai envie. "J'y peux rien si vous êtes une bande de bonnasses", je rigole légèrement en secouant la tête. Elle fait du bien au féminisme, elle. Je pense vraiment qu'elle n'est pas sélective pour un sou, d'où le fait de pouvoir repartir avec n'importe qui, au final. Après je reconnais qu'elle est belle, qu'elle a les bons atouts aux bons endroits et qu'elle sait en jouer. Tu m'étonnes qu'elle reparte avec qui elle veut. "Tu m'étonnes, je sais pas jusqu'où t'as été mais moi trois ans, ça m'a suffit largement, j'aurais pas supporté de faire plus. T'as fait des études de quoi ?", le verre arrive et je touille avec la paille en répondant : Je fais bio ingénierie. Mon petit frère est handicapé et je voulais développer un système qui lui permettrait de vivre un peu plus normalement, si j'peux dire, donc j'ai toujours voulu faire ça et à Harvard spécialement donc j'ai un peu orienté toute ma vie autour de ça.. je prends une gorgée en rigolant légèrement, bizarrement, ça me fait du bien d'en parler, ça me rappelle mes objectifs et la raison de ma venue jusque ici. Je lui demande en retour ce qu'elle fait. "J'suis ingénieure son. La journée je bosse pour le label du Sun avec les artistes et je prends souvent des shifts le soir pour m'occuper de la scène ouverte ou des concerts" Je fais oui de la tête, alors qu'elle se penche et sort son plus beau numéro. "Si tu savais chanter, tu ferais probablement fureur", le sourcil se hausse, un sourire au coin des lèvres : "C'est ça ta pick-up line ? je rigole légèrement ; J'peux rien dire, ça rends bien et tu le fais vraiment bien. Tu m'étonnes que t'arrives à emporter mes copines chez toi comme ça. J'peux rien dire, elle s'en sort vraiment bien, je prendrais bien des cours même, si ce genre de pratique m'intéressait encore.