« ouais pourquoi pas » Une bière, c'est rien. C'est pas le genre qui peut éveiller les soupçons de qui que ce soit, sauf sûrement d'Ilan ou de Haze et Maze. Mais pas certain Je m'avançais pour me rapprocher de toi jusqu'au frigo. « c'est pas ce que j'ai dit » En toute honnêteté, peu importe la tenue que tu portes, dans tous les cas, je te préférais sans rien. L'envie de tout te retirer me passait par la tête, forcément. Mais je calmais mes ardeurs. Mon esprit bien trop versatile se canalisait sur ton visage qui se rapprochait de moi pour me donner la bouteille en main propre. « peut-être... tout dépend ce que tu proposes en activités. avec ou sans vêtements. » De toute évidence, j'optais sans aucun doute sur l'option sans vêtements.

le sourire au coin des lèvres, c'est pleine de joie que tu te plait à lui offrir une bière qu'il accepte volontiers. ta main effleure la sienne et tu sens bien qu'il pourrait flancher pour toi à tout instant. sentiment plus qu'agréable de savoir que tu l'attires toujours même après des mois d'absences. il y a cette tension entre vous qui est inexpliquée. libérée de sa bière, tu repars en direction du canapé où tu étais installée avant qu'il n'arrive. il n'y a que quelques mètres entre vous, ton appartement n'étant pas un palace. — tu veux m'enlever mes vêtements? et m'raconter le dernier truc fou que t'as fait au taff? est-ce que cette proposition est ridicule ou carrément à côté de la plaque? y'a moyen. mais ça te ressemble, toujours décalé. — j'peux te raconter aussi comment c'était moi, mais ce serait carrément trop chiant.. aucun plaisir d'aller travailler en ce moment. depuis ton retour à boston, le seul poste qu'on t'as trouvé c'est aux soins palliatifs. t'es persuadée que c'est une façon de te punir de t'être barrée en traite. — alors tu viens? dis-tu en retirant une première couche de vêtement, laissant ton sweat tomber au sol. ton sourire illumine ton visage, égaye la pièce pour deux puisque tu le sais, il n'a pas le sourire facile.

Bière entre les mains, le saint graal comme j'aimais bien l'appeler. Avec toutes les merdes qui nous étaient tombées dessus dernièrement, j'avais flanché et... aucun retour en arrière possible. Mais une bière, c'est rien, ça sonne aucune alerte, surtout pour toi qui ne connaissait pas vraiment mes antécédents. « je fais pas de truc fou au taff » Contrairement à toi visiblement. Gorgée qui longe ma trachée, je m'en délectais, tentant de ne pas en perdre une goutte. Te regardant t'installer sur le canapé, sans bouger, je haussais les épaules à tes mots. « dis toujours, ça pourrait m'intéresser quand même » J'y connais rien en médecine et la dernière fois que j'ai côtoyé l'hôpital, c'est parce que ta collègue refusait de me faire passer des interrogatoires aux victimes de violences plutôt inouïes. Puis tu retirais ton sweat et un sourire en coin apparaissait sur mon visage. « de suite » J'arrivais non loin de toi, posant la bière sur la table basse avant de retirer ma veste que je laissais joncher au sol. « allez, raconte moi ton "histoire de fou", que je rigole » Le regard taquin, le regard perçant. L'envie de te retrouver vraiment était là, malgré tout, tiraillant mes entrailles.

savoureuse bière qui glisse comme de l'eau dans ton oesophage. habituée trop jeune à faire ce que tu voulais, à consommer de l'alcool n'importe quand, avec n'importe qui. sweat retiré, tu t'installes dans ton canapé, soupirant. pas plus étonné que ça qu'il ne veuille s'attarder sur sa journée. s'il ne veut pas parler, tu peux le faire sans problème. — bon si t'insistes.. tu le laissais s'installer à son tour. au sol, un paquet de cigarette que tu attrapais pour t'en allumer une avant de t'allonger, la tête sur ses cuisses. trop à l'aise, pour ne pas changer. — j'ai du recoudre une mamie qui a voulu raser son mari et qui en faisant tomber le rasoir, à rien trouver de mieux comme idée que de le rattraper en vol ! tu souries, hausses les épaules, et tires une première taff de ta cigarette. — résultat, deux points et possiblement une belle cicatrice.. ajoutes-tu songeuse en repensant à cette petite vieille. puis tu levais le menton pour tenter de croiser son regard. — à ton tour allez, fais un effort ! t'essayais tant bien que mal de lui tirer les vers du nez.

Pas très bavard en temps normal, c'était pire maintenant. Tu ne m'avais pas connu avant et c'était pas plus mal. Le Kaze d'avant n'existait plus. Maintenant, il n'y avait que cette coquille vide que tu voyais, incapable de montrer la moindre émotion, si ce n'est les plus basiques. Rien de très complexe, j'étais pas le mec qui s'épanchait sur ses sentiments, ni sur les choses basiques de la vie quotidienne. Installé sur le canapé à tes côtés, bière à la main, tu finissais par prendre une clope avant de t'installer sur moi. De toute évidence, t'étais à l'aise avec tout ça. « aoutch » fut ma seule réaction à ton histoire. Lame de rasoir dans la main, ça fait pas forcément bon ménage. C'était pas vraiment une histoire de ouf quand on y pense, donc une petite moue venait déformer mon visage. « que si tu me racontes quelque chose de mieux qu'une grand-mère qui rattrape une lame de rasoir » Et je te piquais ta clope pour venir tirer dessus, le regard rivé sur toi.

tu racontes ton histoire, fière de toi, mais il vient immédiatement casser ton délire en ne réagissant même pas. tu soupires, tes yeux roulent dans leurs orbites, manifeste mécontentement. cigarette volée au passage, t'as vraiment plus rien pour toi là.  — non réponds-tu fermement. tu ne comptes pas lui raconter une autre histoire juste pour satisfaire son désir.  — tant pis, on parle pas. tu hausses doucement les épaules reprenant par la suite ta cigarette de ses mains. tu te tournes même dos à lui, la tête toujours sur ses genoux, faut pas pousser non plus, t'es quand même bien là. tu tapotes ta cigarette au dessus du cendrier qui se trouve par terre, à côté la télécommande de la télé. son que tu rallumes puisque l'écran était toujours allumé. s'il ne voulait pas parler, tu n'allais pas le forcer et le programme télé irait très bien pour occuper le blanc.

Impossible pour moi de faire comme si de rien était non plus. Encore marqué par ton départ, une certaine rancoeur qui persiste malgré moi. Alors oui, des fois je suis un peu cassant mais c'est parce que dans le fond, je t'apprécie... un peu beaucoup. Et je t'en voulais en même temps. Sentiments partagés, mitigés, mais qui étaient bel et bien là. Tu te vexais presque de mon manque de réaction et préférais fumer dans ton coin. Main qui se pose sur ton flanc, qui glisse sous ton t-shirt. « on parle pas... mais on peut faire autre chose du coup ? » Les doigts remontent sur ta peau, cherchant à provoquer les frissons sur ton épiderme. Peut-être que le désir est toujours là finalement.

s'il ne veut pas parler tu ne le forcera pas. toi aussi il t'arrive de ne pas être d'humeur à faire la conversation, mais pas ce soir. ce soir t'aurais pu parler des heures s'il y avait eu du répondant. échec de la mission bavardage, tu préfères attraper la télécommande de la télévision pour rallumer le son de celle-ci. tu zappes, à la recherche d'un programme un minimum intéressant. cigarette écrasée dans le cendrier en verre, tu te re-positionnes de manière plus confortable sur lui. tu n'attendais pas de ce soir qu'il soit avenant ou ne serait-ce que sympathique. en fait, t'attendais rien de sa part. peut-être même qu'il déciderait de se barrer, tu t'étais dis. finalement, sa proposition était plutôt claire et en accord avec sa main qui venait caresser ta peau. sans réagir dans un premier temps, tu laissais ses doigts te faire frissonner. ce n'est que dans un second temps que tu venais répondre à ses avances. le reste de la soirée s'était déroulée, sans un mot et sans accroc et de manière plutôt naturelle.