Avec des talons pareils, il était hors de question pour Imogen de se risquer une cheville brisée dans les escaliers. Elle avait déjà assez de peine avec toutes cette neige et ce verglas qui recouvrait les rues à l'extérieur, qu'elle méritait amplement d'emprunter l'ascenseur réservé au personnel et personnes en situation de handicape. L'ensemble semblait vétuste cependant. Suffisait d'écouter le hurlement à l'aide des portes à leur ouverture pour comprendre qu'elles étaient en fin de vie. Seigneur. Elle soupire une complainte, comme si cela pourrait lui porter chance pour les prochaines minutes. Ces chevilles enflées l'empêchaient de faire demi-tour quand rien ne l'arrêta d'entrer dans l'élévateur. Bizarrement, la suite des événements s'enchainèrent rapidement. C'est seulement quand les portes métalliques se refermèrent brusquement qu'elle remarqua la présence à ses côtés. _ Qu'est-ce que tu fais là ? qu'elle demande quand ses iris azures reconnaissent les tiennes. _ C'est l'ascenseur du personnel. Certes, elle n'avait pas le droit non plus, mais elle avait été là la première et elle avait décidé que cette raison était suffisante.

@Quincy Adler

@Imogen Blum - Course contre la montre. Slogan de l'année 2024, à peine entamée mais d'ores et déjà bien décidée à t'mettre des bâtons dans les roues. Semaine de reprise brumeuse, l'état d'esprit jovial visiblement laissé pour compte en 2023, en compagnie d'ton équipe de basket. La douche froide de fin d'année, t'ayant plongé dans un tourbillon sans fin au ski. Rien d'grisant, en somme. A l'image de ce début d'année, où un pauvre lutin caché devait s'en donner à coeur joie pour réussir à te faire enchaîner quatre retards les quatre jours à la suite.  Cinq. Aujourd'hui n'en faisait pas exception. Débraillé, à peine émergé, les chaussettes - et chaussures - dépareillées, un sac à dos dont t'en doutais le contenu : tout te poussait à jouer le Yamakasi à chaque obstacle. Les bousculades dans la foule d'étudiants et les excuses jaillissaient. Avant que ta course se finisse dans.. l'ascenseur du personnel, à l'image des quatre jours précédents. Les portes t'englobent de justesse dans l'habitacle, te permettant de reprendre un tantinet ton souffle avant qu'une douce mélodie - non - te parviennent aux oreilles. Une voix. Sa voix. L'effet de surprise est on ne peut plus réussi ; tu sursautes, lâchant un cri digne des plus grands acteurs de film d'horreur de ce monde. Ca va pas d'faire des frayeurs comme ça ! Quelques secondes supplémentaires pour intégrer sa question - son attaque, ses attaques. Qu'est-ce que tu fais là ? Comme tu l'as si bien dit, c'est l'ascenseur du personnel. La dévisages de haut en bas, mi-figue mi-raisin, ignorant les règles sociales à posséder avec une ex, avec cette ex. Sympa les talons.. parfaits pour s'fracasser une cheville. 

À aucun moment, elle n'aurait imaginé que quelqu'un se glisserait entre les portes de l'ascenseur. Et à la vitesse à laquelle ces dernières se refermèrent, Imogen n'y aurait pas tenté sa vie. La surprise fut d'autant plus grande quand les yeux de la rousse se posèrent sur son ex-petit ami. C'était donc cela le retour de Karma pour oser utiliser un élévateur qui nous est interdit ? Une poignée de secondes enfermé dans un espace clos avec quelqu'un qui appartient au passé. Puis d'abord, qu'est-ce qu'il faisait là ? Si elle avait toutes ses raisons pour se faciliter la vie, lui était clairement en train de frauder dans les locaux de l'université. _ Moi ?! qu'elle s'indigne. _ J'étais là la première ! Qu'est-ce qu'il lui fallait de plus pour comprendre qu'il n'était pas le bienvenue ? L'agacement l'amène à se tourner vers les boutons de l'ascenseur pour appuyer frénétiquement sur celui de l'ouverture des portes. Son autre main est dressée dans la direction du jeune homme, sans même lui accorder un regard, pour lui faire comprendre de la fermer. _ Pourquoi ça ne fonctionne pas ?! Elle grogne, elle râle. Elle déteste sa vie. Cet ascenseur. L'univers. Lui. Quand elle le regarde enfin, la première chose qu'elle voit, ce sont ses chaussures dépareillées. _ Mon dieu quelle horreur ! Elle désigne ses pieds, les mots lui manquant soudainement.