l'honneur bafoué. pas certaine de ce qui l'enrageait le plus, mais les larmes n'avaient cessé de couler. sa détresse noyée dans quelques verres, qui eux, avaient donné assez de carburant pour laisser ses pas la guider. sans but précis, l'esprit trop confus. le coeur qui la portait jusque la façade d'un bâtiment qu'elle ne connaissait que trop bien. les lettres dorées sur la devanture, portant le nom du projet d'une vie. qu'elle avait soutenu, aidé à construire. ce soir, qu'elle souhaitait voir brûler. son badge tiré difficilement du sac, privilège d'être la femme du propriétaire des lieux. les talons retentissant au sol, seul son pour emplir les lieux vides et froids. et pour cause, il était bientôt minuit. c'était lui qu'elle cherchait, la raison de sa peine. étrangement, il n'était pas là. trop pris par l'égérie du soir, sans doute. pensée qui suffisait à faire accélérer ses pas, à appuyer sur les boutons de l'ascenseur un peu plus fort. rage qui l'habitait, jusqu'à se déverser dans son bureau. les dossiers soigneusement rangés qui passaient de la table au sol. verre d'alcool qu'elle s'était servi. une seule gorgée pour finir projeté contre le mur, y laissant l'éclat du breuvage. si déchaînée qu'elle n'entendait plus rien autour d'elle, ni la personne qui venait de s'engouffrer dans l'étage.
(Giorgia Rockefeller)
master ofmy own fate✧ we're the captains of our own souls. there's no way for us to come away, 'cause boy we're gold