Je n'avais pas la tête à faire ce voyage, pas plus que je n'avais eu la tête à partir pour Paris. Je voulais seulement m'enfermer dans mon studio avec des bouteilles d'alcool en attendant que les choses se calment. Mais c'était trop demander...

Je n'attendais pas de réponse particulière de sa part. À vrai dire, je ne lui en aurais même pas parlé en temps normal car je savais que cela allait l'affecter. Mais elle voulait savoir et j'avais accepté de lui dire la vérité autant que possible. Je n'avais toujours pas relevé la tête et ma main se dirigea machinalement vers mon casque avant qu'elle ne reprenne la parole. J'acquiescais. Je sais. L'espoir était un poison, je continuais d'espérer des choses qui n'arriveraient probablement jamais. Pourtant je voulais croire en ses paroles.

Annabeth se rendait compte que Paz n'avait pas la tête à se rendre en Islande. Il semblait malheureux, ce qui brisait le coeur de la demoiselle. Elle aimerait qu'il soit heureux. Ce voyage pourrait leur permettre de se retrouver et de discuter, sans être dérangé par qui que ce soit. La jeune femme voulait être présente pour Paz. Il avait besoin d'aide et soutient. Elle sera son soutient, peu importe le temps de la journée. La belle blonde ne comptait pas l'abandonner. — Pourtant... tu ne sembles pas me croire. Elle pouvait le lire sur son visage. Elle lui serra la main, le regardant dans les yeux. — Je pense que ce voyage nous fera du bien.

Lorsque les ombres commencent à vous engloutir, il est difficile de lutter pour regagner la surface. J'avais l'impression d'être en apnée depuis trop longtemps. Je voulais juste que ça s’arrête d'une manière ou d'une autre. Ouvrant le casque pour le mettre autour de mon cou, je continuais de regarder Anna avant de lui répondre. Ce n'est pas en toi que je n'ai pas confiance... C'était en moi. Serrant sa main en retour, je la montais à mes lèvres avant d'en embrasser le dos. Je n'avais pas envie de sourire, pourtant j'appréciais sa chaleur. Acquiesçant à son affirmation, on lui demanda de regagner sa place. Relâchant mon étreinte, mes doigts relâchèrent sa main presque à contre cœur. La regardant un moment, je glissais finalement le casque sur mes oreilles, croisais les bras et fermés les yeux, en espérant que Morphée veuille bien de moi pour quelques heures.

Ils arrivèrent finalement en Islande. Paz avait dormi ou du moins avait semblé dormir pendant tout le trajet, manquant même les repas au passage. En le regardant de plus près, il semblait avoir perdu du poids.

Annabeth savait qu’elle marchait sur des œufs avec Paz. Il était fragile et venait de dire qu’il n’était pas heureux. Le simple fait qu’il l’ait dit était admirable. La demoiselle savait que ça demandait du courage d’avouer quand ça n’allait pas. Maintenant qu’il lui a dit la vérité, Anna pouvait l’aider. Du moins, elle allait faire de son mieux. Après tout, elle n’avait pas les compétences pour aider une personne qui n’allait pas. Elle n’était pas psychologue ou psychiatre. Il lui avons que ce n’était pas en elle qu’il n’avait pas confiance. La belle blonde comprenait alors qu’il n’avait pas confiance en lui. Elle sourit au baiser sur sa main. Ce fut alors le moment de retourner s’asseoir à sa place. Elle le salua et retourna à son siège, essayant de dormir. Toutefois, elle se posait mille et une questions dont elle n’avait pas les réponses.

Après quelques heures de vol, ils arrivèrent en Islande. Elle alla rejoindre Paz et sortie de l’avion avec lui. — As-tu dormi un peu? Il semblait épuisé et même qu’il semblait avoir perdu du poids. Elle s’inquiétait pour lui, mais en parler maintenant n’était probablement pas une bonne idée.

Je n'étais pas celui qui parlait de ses problèmes. J'étais le mec qui était là pour écouter les problèmes des autres. Mais Anna voulait que je sois honnête avec elle... Alors je tachais de me faire violence pour aller dans ce sens. Elle était assez importante à mes yeux pour que je fasse l'effort. Fermant les yeux lorsque l'avion décolla, une seule et même chanson tournait dans mes oreilles. Des cris déchirants et douloureux qui accompagnaient une mélodie mélancolique. Un hurlement pour faire taire les voix s'avéraient la méthode la plus efficace pour le moment.

Le voyage fut au moins confortable... J'avais réussi à dormir une bonne partie du voyage mais la fatigue semblait toujours trouver pression sur mes épaules. Il me faudrait bien plus que quelques heures pour récupérer. En retrouvant Anna, j’acquiesçais légèrement à sa question. Un peu ouais... Observant les traits de son visage, j'arrivais à y lire l'inquiétude. Un soupire s'échappa de mes lèvres alors qu'une main passa dans mes cheveux.

Rejoindre l’hôtel par un taxi dans un silence à nouveau lourd, j'observais les paysages se succédaient à travers le carreau. Ma main était toujours dans celle d'Anna.

Arrivés à destinations, ils découvrirent un magnifique hotel 5*. Haylee n'avait pas fait les choses à moitiés. Montant jusqu'à la suite, ils retrouvèrent enfin seuls au calme, pourtant aucun mot ne vint briser le silence de ma part de Paz.

Anna se rappelait encore de leurs premiers jours. Ça l'a été soudain, mais ils semblaient heureux, à ce moment-là. La demoiselle n'aurait jamais imaginé que ça vire ainsi aussi rapidement. Elle avait peur de le perdre. Elle ne serait plus la même personne sans lui. Quand ils débarquèrent, Anna alla rejoindre Paz. Il lui dit qu'il a dormi un peu, mais semblait quand même épuisé. Ils arrivèrent rapidement à l'hôtel. Un hôtel luxueux. La secrétaire de son fiancé a fait un très bon travail. Une fois dans la suite, Anna alla vers Paz, venant se mettre entre ses jambes. — Paz... j'ai peur.