Le bâtiment derrière toi, t'as l'impression de ne plus savoir respirer, parce que la réalité t'es venu en pleine gueule quand tu as vu les marques sur son coup, quand tu as constater que tout ça n'était pas une mauvaise blague. T'as mordu sur ta chique, t'as montré que t'étais pas bien, mais t'as mené ta barque comme tu pouvais, autant que tu le pouvais, mais maintenant que t'es plus en face de lui, maintenant qu'il ne peut plus te voir, tu peux craquer n'est-ce pas ? Sauf que tu sais même pas comment craqué, parce que t'es paumé, parce que tu sais plus ce qui est le mieux pour toi. T'entends la porte derrière toi. Oliver, une connaissance, un prof d'Harvard, un coup d'un soir, son meilleur pote. Tu redresses la tête et soupire, te forcer à lui adresser un sourire. "ça aurait pu être pire." Tu fais mines de minimiser les choses, mais dans ta tête et dans ton coeur, c'est Bagdad maintenant....

@Oliver Matthew Davis

Passant les portes du bâtiment, j'accueilles avec plaisir l'air frais qui s'infiltre de partout, mais surtout à mes bronches pour me donner l'impression de finalement respirer. Comme si j'avais partiellement retenu ma respiration tout au long de la visite. Les mains légèrement tremblantes encore, je parviens tout de même à allumer une cigarette pour me calmer. Glissant le zippo dans la poche de mon manteau, je remarque Yohan qui est encore là. M'approchant, je lui rends son triste sourire. Les lèvres se courbent, mais le regard ne s'illumine pas. Hochant la tête à sa remarque, je ne peux qu'approuver. Mon regard se perd un instant vers les étages de l'immeuble, comme si je m'attendais à y voir la silhouette d'Ange par une fenêtre. "Je pensais pas qu'il en arriverait là..." Soupirais-je en baissant la tête à nouveau. Il parle souvent avec la pire noirceur en tête, mais semble toujours réémerger à un point ou un autre. Pas là apparemment. "Toi, comment tu t'en sors?" Questionnais-je doucement Yohan, en relevant le regard pour croiser le sien.

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Toi non plus tu ne pensais pas qu'il en arriverait là, toi non plus tu ne t'attendais pas à cet événement et tu ne sais même pas comment vous allez sortir la tête hors de l'eau avec ça... Surtout l'avoir fait après t'avoir dit que tu lui manquais et qu'il t'aimait... Tu redoutes déjà la prochaine fois qu'il te dira ses mots. "J'aurais pas dû le motiver à faire une cure." Souffles-tu alors, prenant une part des responsabilité de son acte, parce que sans sa venue ici, il n'y aurait peut-être pas eu cette tentative, il n'aurait peut-être rien fait... Toi tu espérais un mieux pour lui, pas une chute aux enfers pour vous... "ça va, je vais me concentrer sur les examens." Pour pas cogiter sur tout ça, pour te focaliser sur autre chose, sur ton avenir, sur ta réussite parce que tu n'as pas envie d'avoir encore une fois un examen à représenter en septembre. T'as pas no plus envie de te plaindre, de jouer les victimes alors que dans l'histoire c'est pas toi qui souffre le plus. Toi tu te relèveras comme toujours même si cela prendra du temps, mais pour Ange, tu ne sais pas...

J'entends les remords dans sa voix, les remises en questions qu'il doit se trainer depuis des jours.. "Tu savais pas, Yohan. T'as pensé à son bien. T'es pas responsable de ses démons." Lui fis-je remarquer calmement. C'est en rien de sa faute. Son Ange, il en a plus d'un démon. Et y'a des moments ou ils sont plus forts que lui apparemment. Peut-être parce qu'ils étaient pas noyer dans l'alcool et la drogue. Bataille contre lui-même qu'il ne peut plus étouffer à coup de paradis artificiel.

Questionnant le tatoué, j'attends sa réponse en tirant sur le bâton de nicotine. Une moue à sa réponse, laissant échapper un nuage de fumée sur le côté pour articuler sans le noyer dans mon poison. "T'es pas tout seul, tu sais?" Lui laissais-je savoir en penchant légèrement la tête sur le côté, lui offrant un léger sourire. "T'as pas à te gêner pour me contacter." Confirmais-je doucement. Il a pas à prendre le poids de tout ça sur ses épaules et il a le droit de se sentir au plus mal pour ce qui est arrivé, d'avoir le moral à fond de talons et de plus savoir quoi faire. Tant qu'il se met pas toutes les fautes du monde sur les épaules, parce que c'était pas sa faute.

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T'hausse les épaules en entendant la réponse d'Oliver. T'en savais rien, la bonne blague, il t'a assez souvent dit qu'il avait besoin de l'alcool, même lors de votre première rencontre, il t'a annoncé tout ça, que la drogue, le sexe et l'alcool il en avait besoin, que c'était vital pour lui... Pas des paroles en l'air au final, T'as cherché à minimiser cela, à croire que c'était faux, mais au final la réalité à éclaté... "L'enfer est pavé de bonne intention." Souffles-tu, cette expression correspondant assez bien à la situation entre Ange et toi. Tu le précipites tout droit en enfer en cherchant à avoir de bonne intention, à prendre soin de lui, à le remettre sur le droit chemin...

Tu fixes le blond un instant, acquiesçant. "Je prends note." Mais tu ne le feras pas, parce que tu lui en a déjà trop dit l'autre fois en lui disant que t'avais l'impression de faire une belle connerie, chose qui au final s'est avéré. Sans toi dans sa vie, Ange n'aurait pas passé les derniers jours inconscient et il n'arborerait pas ses marques autour de son cou. Mais tu ne vas pas te lamenter, tu ne vas pas entrer dans le même jeu que ton copain qui est d'inquiéter tout ton entourage.

Un vague soupire à ses paroles. Peut-être. Mais c'est pas ce que je voulais dire. "T'as quand même penser à son bien, à sa santé. J'ai jamais vraiment eu la force ou le courage de lui tenir tête pour qu'il prenne réellement soin de lui. Toi, si. Lui fis-je remarquer tranquillement. Je contrôlais les dégats plus que je tentais de les arrêter. "Y'a personne qui vit vieux avec une consommation comme il avait. C'est pas un crime d'avoir espérer lui gagner quelques années ...et une meilleure vie, peut-être aussi. Indiquais-je. Parce que c'est pas un secret qu'il est torturé constamment. À jeun, peut-être qu'il l'aurait moins été. C'est pas con d'avoir espérer.

Pas convaincu par sa réponse, j'hoche néanmoins la tête. L'observant un instant en silence, tirant sur ma cigarette, je finis par la lui faire remarquer. "Je me souviens plus... tu fumes?" Le questionnais-je, lui en offrant une par la bande également, près à le laisser piocher dans le paquet et lui tendre la flamme de mon briquet.

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Tu soupires. "Ça c'est fait naturellement... J'ai pas l'impression d'avoir forcé plus que ça," Parce qu'il a accepté tes principes très rapidement, il a accepté que tu sois différent de lui, que tu ne touches pas à ses merdes, que tu ne profites pas de son corps et cherche le respect entre vous. "C'est lui qui fait tout les efforts." Et toi qui te plaint dès que quelque chose ne vas pas. T'as fait quoi toi pour lui jusqu'à présent ? Pas grand chose et c'est maintenant que tu le réalises, parce qu'au final tu ne fais que te plaindre de ce qui ne va pas. Oui tu le soutiens, tu es présents pour lui, mais à la moindre difficulté, t'as envie de plier bagage. Tu l'as fait une fois et là tu te retiens de fuir à nouveau, parce que t'as pas envie de le voir flancher encore plus... Mais si tu n'es plus là, tu ne le verras pas flancher... Tu l'imagineras juste et vos connaissances communes comme Oliver ou Salvatore pourraient te le reprocher ensuite, te faire savoir qu'il ne va pas bien et te tenir pour responsable. T'es déjà coupable de l'avoir enfermé dans ce centre, de l'avoir poussé une première fois à bout... Tu passes ta main dans tes mèches claires, les ébouriffants, mais clairement tout cela te prend la tête, parce que toi tu voulais juste une idylle tout simple, pas ce genre de mélodrame et pourtant tu savais qu'avec quelqu'un comme Ange tu allais en voir des vertes et des pas mûres. Tu laisses d'ailleurs entendre un soupire, réalisant ta lâcheté.

Il te propose alors une clope. "Non, je touches pas à tout ça." Tout ce qui peut créer une addiction, bien que l'alcool tu en bois de temps en temps. Il t'est d'ailleurs arrivé cette été d'en abuser un peu trop à cause d'Ange justement. A croire qu'il fait ressortir tes pires côtés...

Le coin de mes lèvres s'étirent un peu plus tandis que mon regard s'adoucient à ses paroles. Et je suis pas certain qu'il réalise à cent pour cent ce que ça veut dire au final. "Si t'as pas eu à forcer, peut-être qu'il a trouver que t'étais une bonne raison pour tenter le coup." Lui fis-je remarquer tranquillement. "Ça fait des années que je le connais et je l'ai jamais vu vouloir plus de quelqu'un au point d'accepter de renier ses paradis artificiels. T'es le premier avec qui je le vois aller de l'avant au lieu d'essayer de se noyer. Et t'as pas à t'en vouloir pour ça." Lui confiais-je. "Tu pouvais pas savoir ce qui allait se passer. Y'a personne qui va t'en vouloir pour ça. ...et si c'est le cas, t'auras qu'à me les envoyer." Arguais-je, finissant par plaisanter, parce qu'entendons-nous, entre ma carrure et la sienne, clairement, il fait plus impressionnant que je peux l'être, même si aujourd'hui, il ne se tient pas aussi haut qu'à l'habitude.

Réponse à ma question, je ne termine pas le bâton de nicotine que je tiens, l'envoyant dans le caniveau le plus près sans discussion. Il m'a pas demander de la jeter, mais par respect, j'ai envie de le faire. "C'est beaucoup à porter, te rajoutes pas plus de poids que t'es déjà censé en avoir. T'as pas à te sentir coupable pour ce qui c'est passé. Te sentir mal parce que ça te dépasse et que tu sais plus quoi faire ou que tu t'inquiètes, oui. Mais t'y es pour rien pour ses nouvelles cicatrices." Expliquais-je doucement.

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Une bonne raison... Tu observes le professeur d'art un instant en restant silencieux. T'en sais rien en fait, tu ne sais pas pourquoi Ange a accepté de te donner cette place, pourquoi toi et pas un autre, pourquoi pas ce foutu Harlem par exemple ? Pourquoi en si peu de temps tu as eu tout ses droits ? Pourquoi est-ce qu'il a craqué pour toi ? T'en sais rien... Tu sais que ce n'est pas pour ton humour, parce que parfois tu en manque cruellement, ni pour ta folie parce qu'il est bien plus fou que toi et quand tu vois son entourage, il aurait pu trouver bien mieux que toi à ce niveau-là. Est-ce autre chose ? Les sentiments ne viennent pas de rien. Toi t'as d'abord eu une attirance physique pour lui et t'as craqué sur son sourire. Peut-être est-ce parce que tu l'as bien dragué ? Que le courant est au final bien passé entre vous. T'essaies d'analyser ce qui ne peut pas l'être. L'amour est tellement abstrait, tellement irréaliste. La preuve en est alors que cela fait plusieurs mois que tu luttes contre tes sentiments pour le noiraud parce qu'il ne correspond pas le moins du monde à ce que tu voudrais pour une relation sérieuse et pourtant, depuis septembre vous êtes à nouveau en couple. Trois mois en tout en content le laps de temps avant votre rupture de quelques jours...

Tu l'observes jeter le reste de sa cigarette, écoutant ses mots... Tu finis par soupirer, ta main dans tes cheveux retombant le long e ton corps alors que tu lui jettes un regard désespéré. "Alors dis moi, je suis sensé réagir comment la prochaine fois qu'il me dira je t'aime ? Parce qu'il m'a envoyé un je t'aime la veille de sa tentative." Lui annonces tu alors de but en blanc. "Maintenant à chaque fois qu'il m'enverra ça en texto, je repenserais à ce qu'il a fait." Tu balaies d'un geste de la main l'air pour montrer la bâtisse et tout ce qu'elle représente maintenant... Une mauvaise chose, une tentative de suicide. Peut-être son texto était comme une lettre d'adieu, une tentative de transmettre une dernière fois quelque chose de positif, mais au final, il s'agit plutôt d'une bombe à retardement.

Il me laisse parler, me laisse lui expliquer ce que j'ai vu, ce qui me semble différent entre lui et n'importe qui qui a pu entrer et sortir de la vie d'Ange pour autant que je le sache. Et s'il semble vouloir écouter, je vois bien que ça a finit par toucher une corde pour le faire réagir, sortir un peu de sa tête et de ses propres pensées noires pour me les partager. Mes traits se plissent douloureusement à ses mots. Oh, Ange, t'as un don particulier pour nous faire paniquer par moment... "Je sais pas..." Indiquais-je calmement à Yohan, ne cherchant pas à lui dire de se calmer. Il peut crier, pleurer, faire tous les temps, ça serait que normal en mon sens et je serai là s'il a besoin. "T'auras peut-être peur, tu croiras peut-être qu'il partira pour de bon... comme presque toutes les fois où il me dit véritablement au revoir et que ça me sert le coeur de panique." Avouais-je, honnête, avec en secouant la tête légèrement. Oui, Ange est responsable de plusieurs de mes crises de panique, moi qui aie toujours eu peur des abandons, mais il est aussi une âme sur qui je peux compter quand ça va pas. "Je peux pas te prédire ce qui va arriver et t'assurer que ça se reproduira plus, même si je voulais. Il a sa propre volonté et ...elle est pas toujours rose. Mais je t'en voudrai pas plus de dire que tu peux pas risquer de vivre ça une nouvelle fois. Que tu choisisses de partir ou de rester pour lui, t'as pas à le traverser tout seul." Expliquais-je. Ce sera pas plus sain sinon.

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