Je n'ai pas pu répondre à Arlan. Pas seulement à cause des larmes qui ont coulés mais parce que je venais à être à bout que nos embrouilles se définissent uniquement lorsqu'on est loin l'un de l'autre. Je veux que ce soit des mots assumés l'un en face de l'autre. Mon taxi me pose en face de la colocation, en espérant qu'Ollie soit trop occupée pour que ce soit Arlan qui ouvre la porte. Je porte ma robe, parce que notre embrouille s'est passée pendant que je me préparais. Je me sens faiblement tremblée quand je frappe contre la porte de leur appartement. Il faut qu'on parle.

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BURNING IN A HOPELESS DREAM, Hold me when you go to sleep, Keep me in the warmth of your love

mon crayon glisse sur le papier. la télé en bruit de fond, j’ai besoin de me changer les idées. je gribouille quelques traits. laisse mes émotions prendre le dessus et s’exprimer à travers ce croquis. je me laisse aller à la créativité. j’essaie de ne penser à rien mais cette sonnette me fait sortir de mon état méditatif. carnet posé sur la table basse. je traîne des pieds jusqu’à la porte. découvre ton visage. surprise qui se lit sur le mien. « venus ? » sourcils qui se froncent. « laisse tomber, j’ai plus envie d’aller au resto » et j’ai pas spécialement envie de m’engueuler avec toi en face à face.

La porte s'ouvre sur l'étudiant. je ne peux pas cacher que ça me foudroie sur place. -- Je me préparais quand on s'est disputé. J'ai pas pris le temps de l'enlever, c'est tout. que j'explique en faisant quelques pas à l'intérieur de chez lui pour éviter que le voisinage profite de notre discussion. Cependant, je reste dans l'entrée de l'appartement. -- Je suis venue parce que ça me gonfle que nos embrouilles soient toujours par message. Et puis... C'est vraiment ça la fin de nous ? Je sais que j'ai du mal à laisser couler le passé. -- T'as vraiment envie d'en finir avec moi ? j'entoure mon ventre de mes bras, encore accablée par le froid de Boston.

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tu m’expliques que tu étais en train de t’habiller quand on s’est embrouillé par message. « ah » je ne sais pas quoi dire d’autre. je n’ai pas envie d’épiloguer. tu rentres à l’intérieur de l’appartement. prends soin de rester dans l’entrée. tu te tournes vers moi. ma mâchoire se serre en t’entendant parler. « donc t’es venue pour qu’on s’engueule en face à face, super » soupir qui s’échappe de mes lèvres. je croise mes bras contre mon torse. « tu cherches quoi là venus. tout est d’ma faute. tu m’reproches tellement de choses et tu restes butée sur styx. qu’est ce que tu veux que j’te dise de plus ? oui j’ai merdé mais je t’ai expliqué mes raisons, tu ne veux pas les entendre. » je m’adosse contre le mur de l’entrée.

Pour s'engueuler, pas vraiment. Je secoue la tête négativement mais aucun mot ne filtre mes lèvres. Tout comme moi, Arlan semble se mettre sur la défensive. ça me serre autant le coeur que l'estomac de l'entendre parler de tout ça. c'est bien plus dur que par message, finalement. -- Je vis dans la crainte de m'attacher à nouveau et qu'il revienne d'un coup pour foutre la merde comme il a déjà essayé. C'est encore trop tôt pour me demander d'être sereine... J'inspire et expire lentement pour essayer de ne pas montrer à quel point la situation me stresse. -- Quand on a rompu, c'était si soudain et douloureux, Arlan... J'ai l'impression que tu me quittais encore ce soir.

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« mais j’te demande pas d’être sereine. je t’ai mis aucune pression. j’tai rien imposé » c’est bien ce qu’il me semblait. tout est toujours de ma faute. je ne sais plus comment me comporter avec toi. je ne sais même plus quoi dire. l’impression de devoir peser chacun de mes mots. « j’sais et je m’en veux encore pour ça.. mais ça n’aurait pas été correct de rester avec toi dans ces conditions. j’ai essayé de faire au mieux » et je ne peux pas te dire mieux.

-- C'est parce que je ressens encore tellement pour toi. c'est ça, ma pression. en plus de celle de mon entourage qui en cherche qu'à me protéger. ma voix tremble, prémices de larmes que je tente de retenir. Arlan avoue faire comme il pense le mieux. -- Et qu'est-ce que je dois faire... moi ? à l'aide. -- Je veux pas qu'on m'abandonne une deuxième fois. et je ne parle pas d'Arlan pour le premier. j'étais fébrile. à bout.

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« peut-être qu’ils ont raisons et qu’il faut les écouter ? » peut-être qu’il faut qu’on arrête de se parler pour que tu ailles mieux. j’hausse les épaules. et en fait, cette pression tu me la mets sur les épaules. à souffler le chaud et le froid avec moi. à me dire de ne pas t’abandonner. je déglutis. « j’en sais rien. fais ce que tu dois faire pour te préserver au maximum… va falloir faire un travail sur toi même pour faire le deuil de ta relation passée. t’as un traumatisme vis à vis de lui j’crois.. et c’est sûrement pas bon d’avoir une personne aussi toxique que moi dans ton entourage » que dire d’autre ?

Même si mon visage dit non, je sais que mon cerveau pense que oui. Je sais que m'éloigner d'Arlan doit me permettre d'avancer. Je suis une fausse indépendante. Quand je suis accrochée, en réalité, je suis dépendante de lui. Quand il évoque le père d'Adrian, ça me fait l'effet qu'on m'achève brutalement. Je n'ose pas regarder Arlan à présent. -- Je me sentais mieux de te retrouver. mais c'est plus dur qu'on croit de se détacher d'une personne qu'on aime. Toi, ça te convient de ne plus jamais me voir ? parce que moi, je n'arrive pas à l'accepter. comme si tout était trop lourd à porter.

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oh ça je le sais que trop bien. c’est très dur de se détacher d’une personne qu’on aime. je te regarde. ne te lâche pas des yeux. « on a qu’à se dire que c’est provisoire ? le temps que tu règles tout ce que tu as à régler de ton côté. j’vais pas supporter de te voir souffrir à cause de moi. » pas encore. j’ai fais assez de gaffe comme ça. assez de bêtise. « et mh on fera en fonction de toi »