First contact
Le cœur sur la main, c’est une phrase qui pourrait caractériser l’amérindienne. Oui, elle fait partie de ceux qui sont toujours prêts à aider. Puis, il faut aussi avouer que pour le babysitting, c’est son instinct maternel naturel qui a, avant elle, parlé. Son numéro de téléphone, elle l’avait donné à l’une de ses voisines avant d’apprendre son état, car son affection pour les enfants, elle ne s’est pas manifestée récemment, non, Haiwee, elle a toujours voulu être maman. C’était en elle, bien caché, depuis vingt cinq ans.
Alors quand Venus l’a finalement contacté, elle a directement accepté. Elle n’a même pas pris le temps de réfléchir, d’hésiter, malgré le fait qu’un enfant de presque huit ans, ça peut paraître plus compliqué qu’un bébé. L’étudiante est loin de reculer, au contraire même, c’est un défi qu’elle a hâte de relever. De fait, elle a pris rendez-vous avec ladite Venus, afin de réaliser un premier contact. Sans trop savoir si elle en boit, elle a acheté deux gobelets de café, et dans le cas où son fils serait là, elle a pensé à prendre un chocolat. Dans le pire des cas, elle boira les deux cafés et donnera à Venus le dernier. Assise sur son banc, elle calcule tout et n’importe quoi. Il faut croire que c’est un bordel désorganisé dans la vie actuelle d’Haiwee. Et ses doigts la démangent tant elle a envie d’envoyer un message à Sheng juste pour savoir ce qu’il fait, guidée par cette peur de le voir la laisser depuis qu’elle lui a annoncé. Dans l’attente mais surtout égarée dans ses réflexions, elle fait preuve d’impolitesse, parce qu’elle porte la boisson à sa bouche, sans attendre de voir sa potentielle future patronne arriver. La main sur son ventre, couvant en un acte manqué, son bébé.
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(Haiwee Wind River)