Marcus est le 4eme fils des von Habsburg, famille héritière du trône d’autriche. Si le titre n’est aujourd’hui qu’honorifique, il n’en jouit pas moins des privilèges que cela lui apporte – mais aussi de ses contraintes. Place de petit dernier volée à l’arrivée de ses sœurs, Gracie et Kenzie, Marcus a toujours eu du mal à trouver sa place au sein de la famille, accordant une importance démesurée à l’opinion que son père peut avoir de lui. Ses parents, ils n’en ont que le titre. Présence artificielle quand lui et ses sœurs grandirent entourés de précepteurs et de mondanités qui les dépassaient. Toujours être la meilleure version de sois-même, frôler la perfection et surtout quoi qu’il arrive, toujours sauver les apparences. Veiller à ce que sa progéniture ne s’écarte pas du droit chemin, ça, Charles von Habsburg savait faire. Son exigence a forgé l’enfance de Marcus, lui demandant à la fois de suivre la trace de ses aînés à qui tout réussi, d’être un exemple pour ses plus jeunes sœurs, tout en étant terriblement absent de sa vie. Assez naturellement Marcus se renferma sur lui-même dès son plus jeune âge, partagé entre cette impression d’être considéré comme un trophée qu’on exhibe dans les meilleurs moments et ce besoin malgré tout de faire ses preuves et de ne pas décevoir. Il se construisit sa carapace sur un fond d’assurance démesurée, l’arrogance pour rempart, la manipulation comme défense, jonglant aujourd’hui un peu trop facilement avec les sentiments des autres sans jamais exhiber les siens.
Et puis il y avait ses deux jeunes sœurs, à la fois les rayons de soleil de sa vie et ses plus grandes prises de tête. Leur complicité est sans aucun doute ce qui lui a permis de rester debout malgré ce monde de fou dans lequel il a grandi.
L’Alzheimer de sa mère ? Il n’a tout simplement pas pu le gérer. Démuni face à cette déchéance irrémédiable il s’est voilé la face, a fuit cette personne qui lui devenait de plus en plus étrangère tant la maladie pouvait la changer, pour finalement se retrouver du jour au lendemain face à une tombe. Le choc fut rude, intenable. Encore aujourd’hui il porte le lourd poids de ses regrets.