Je suis un peu sur les nerfs en ce moment à cause de cette histoire de messages anonymes et ce poste qui a été écrit à mon sujet sur le net. Ça ne fait pas de mal qu'à ma réputation, ça fait aussi du mal à mal clinique et ça, ça m'énerve. J'ai proposé à Leandra qu'on emmène les enfants au champs de citrouilles histoire de me changer un peu les idées, mais aussi parce que ça nous fait une petite sortie en famille. Lorsqu'on arrive dans le champs, j'explique aux enfants qu'ils peuvent choisir chacun la citrouille de leur choix et je les regarde courir ensemble regarder les citrouilles. "J'suis allé porter plainte, mais ils m'ont dit qu'ils étaient pas sûr que ça aboutisse, un peu comme tu m'as dit", que j'explique à Leandra alors que je croise les doigts en regardant Riley s'arrêter en face d'une citrouille tellement énorme qu'elle n'arriverait pas à la porter elle-même.

Je me doute que ça ne doit pas être facile à sa place. Il a beaucoup a gérer et ça, ça s'ajoute en plus. Il a quand même trouvé le temps de faire une place pour les enfants et moi pour aller au champs de citrouilles et je suis reconnaissante de ça. Surtout pour eux. On arrive, Riley se met à courir et va vers une citrouille qui fait clairement trois fois sa taille. Aaron, comme à son habitude, compare, regarde, il veut bien évidemment la plus belle, la plus grande, la meilleure. "J'suis allé porter plainte, mais ils m'ont dit qu'ils étaient pas sûr que ça aboutisse, un peu comme tu m'as dit" Je me concentre sur Jude, avançant, hochant la tête. T'as bien fait de le faire quand même, c'est mieux d'avoir des traces. J'espère juste que ça lui monte pas trop à la tête. Tu sais qu'ils ont rien contre toi, de toute façon ? Tout ce qui vont faire c'est répandre des rumeurs, c'est pas une réelle source que les gens écoutent. J'essaie de le rassurer comme je peux.

Cette histoire avec ce compte anonyme qui m'envoie des messages et me cite dans des publications sur internet, ça me mine un peu le moral. Parce que je ne comprends pas pourquoi on me mêle à ça et parce que j'ai bien conscience que ça peut faire du mal à la clinique. Alors quand Leandra essaie de me rassurer, je souris légèrement, pas franchement convaincu et j'affiche une petite grimace en croisant mes bras. "Ouais mais tu sais très bien que si ce qui entache ma réputation entache la clinique", que je dis en soupirant. "Surtout que la clinique à New York devrait ouvrir à la fin du mois, donc niveau timing c'est franchement pas fou", que j'ajoute en soupirant longuement. Je commence à marcher pour regarder les citrouilles, parce que nous aussi on doit en choisir une. "Disons que ça me stresse un peu", que j'ajoute avant de regarder la jeune femme. Et Leandra, elle a toujours été assez douée pour déstresser le Jude un peu perturbé.  

C'est étrange ce qui se passe avec Jude, il est pas dans une position facile en ce moment alors je comprends son malaise récent. Je sais pas ce que je ferais, à sa place. La différence entre Jude et moi c'est que je suis prête à employer des moyens peu légaux pour arriver à mes fins, ce qui n'est pas son cas. C'est un homme bien, jusque dans ses os, il peut pas faire autrement qu'être quelqu'un bien et je crois qu'une partie de moi l'admire tous les jours pour ça. "Ouais mais tu sais très bien que si ce qui entache ma réputation entache la clinique. Surtout que la clinique à New York devrait ouvrir à la fin du mois, donc niveau timing c'est franchement pas fou" j'hoche la tête, c'est vrai, il a raison. "Disons que ça me stresse un peu", je passe ma main sur son épaule ; C'est normal que ça te stress, mais ce que tu fais, c'est plus grand que ça. Je sais que c'est important, la clinique, l'ouverture à New York, sa réputation. Je me mets face à lui et je le regarde, Jude, t'es quelqu'un de bien. C'est pas une rumeur qui va changer qui tu es. Je pourrais te trouver des dizaines de personnes qui témoignerais pour toi et en ta faveur. Je lui offre un sourire Rien ne changera l'ouverture de la clinique à New York, rien ne pourra entacher ce que tu fais. Bon sauf si demain tu fais n'importe quoi, mais c'est pas toi de faire n'importe quoi. je le sais, je le connais. Il est foncièrement bon, Jude, et c'est la chose la plus admirable chez lui.

C'est vrai qu'on se comprend pas toujours, Leandra et moi. Notamment dans notre manière d'approcher les choses, mais je sais que pour ça, elle va comprendre. Ce qu'on a construit elle et moi, c'est plus important que tout et que je dis ça, je parle de ce qu'on a construit ensemble (nos enfants), mais également ce qu'on a construit chacun de notre côté. Elle sa fondation, moi ma clinique. Je crois que j'ai commencé à avoir l'idée et l'envie d'aider les familles défavorisées depuis des années, bien avant que je finisse mes études de médecine et je n'ai pas envie que des gens innocents payent les conséquences de conneries et de rumeurs à mon sujet. Forcément, que ça me stresse et je regarde Leandra qui vient se mettre devant moi, sa main toujours sur mon épaule. Je souris légèrement quand elle me dit que ça n'est pas un article de Unsee qui va entacher ma réputation déjà impeccable et j'inspire doucement, hochant la tête en continuant de l'écouter parler, riant doucement à sa dernière remarque. "Disons que c'est plus le Jude de maintenant de faire n'importe quoi..", que je dis avant de lui sourire à nouveau. "Merci..", que je lui dis, sincère. Je m'approche d'elle et enroule son corps de mes bras pour la serrer contre moi. C'est pas le genre de geste qu'on a souvent elle et moi et je dois dire que parfois, cette proximité me manque un peu. Je reste quelques secondes comme ça et je me recule en la libérant de mon emprise, balayant le champ de citrouilles du regard, "Mh.. ils sont passés où les petits monstres ?", que je demande, soudainement un peu paniqué parce que je n'arrive pas à les voir.

Je pense qu'avec le temps, on s'est éloignés, avec Jude. C'est étrange la manière dont on pouvait être si proche et dont maintenant, on est si loin. Je l'explique pas, je pense juste que je lui ai laissé l'espace nécessaire dont il avait besoin et quelque part, j'ai bien fais. Je lui faisais trop de mal constamment, là maintenant, au moins, je ne suis pas celle qui règne sur ses blessures. D'autres le sont. "Disons que c'est plus le Jude de maintenant de faire n'importe quoi.." je fais oui de la tête ; Je sais oui. Je connaissais déjà le Jude avant et je suis fière de voir le chemin qu'il a parcouru. "Merci.." Je lui offre un sourire sincère. Avec plaisir. On partage une étreinte, quelque chose qui ne nous est pas arrivé depuis des années, et je sais pas, j'apprécie ce contact, quelque part. C'est étrange et en même temps, rassurant. "Mh.. ils sont passés où les petits monstres ?", je regarde autour de moi ; ils doivent pas être bien loin. j'avance un peu, "Riley ? Aaron ?" que je lance, élevant un peu la voix. Au loin, je crois reconnaître une petite tête ; tiens ça là bas, c'est pas un de nos monstres ? les citrouilles sont tellement énormes que c'est facile pour eux de se cacher derrière l'une d'entre elles.

Je suis probablement celui qui impose cette distance physique entre nous et ça n'est pas innocent. Je suis bien conscient qu'il y a une part de moi qui aimera toujours Leandra et qui sera tout prêt à tout envoyer en l'air juste pour pouvoir être avec elle. Je l'ai fait par le passé et ça m'a pourri la vie et même si je me persuade que je ne ferai plus la même erreur, je me connais. Alors je préfère garder les choses cordiales avec elle, mais de loin, parce que si je peux être tenté de mon côté, je sais que c'est un sentiment à sens unique et je me suis pris assez de râteau et de claque de sa part ses dernières années. Mais cette fois ci, c'est différent. Parce que ce qu'elle me dit me touche beaucoup et je suis bien conscient que je ne serais pas là où je suis actuellement si ça n'était pas pour elle. Je me risque alors à la prendre contre moi en la remerciant et je sens sa surprise face à mon geste, ce qui me fait un peu sourire, je ne vais pas mentir. Je me recule et je cherche les enfants, suivant Leandra à travers le champs de citrouilles. "Ah, mais elle est là ma princesse", que je dis à Riley qui essaie de prendre dans ses bras une citrouille beaucoup trop grosse pour elle - que ça soit pour ses bras ou pour la soulever. Sauf que son frère n'est pas dans le coin. "Ma chérie, il est où ton frère ?", que je lui dis soudainement en colère et inquiet. En colère car il a laissé sa petite soeur toute seule, inquiet car il devrait être avec elle. Riley hausse les épaules en disant qu'il a vu un copain plus loin et qu'il est parti lui dire bonjour et je regarde Leandra. "Reste avec elle", que je lui dis avant de m'éloigner des filles en regardant un peu partout, sauf que le petit garçon est introuvable et la panique commence à sérieusement me gagner.

J'essaie de bien faire, c'est tout ce que j'essaie de faire. C'est un effort surhumain, quand on aime. C'est pas grave, je reste loin, je respecte les distances qu'il impose. Jude et Jasper ont deux profils bien particulier, quand l'un garde ses distances, l'autre joue avec le feu et manque de se brûler à chaque instant. C'est étrange, comme une chose si folle peut arriver. Etrange comme deux hommes que tout oppose, arrive à être aimé. Par la même femme, surtout. "Ah, mais elle est là ma princesse", je souris et regarde Riley, elle a toujours les yeux plus gros que le ventre, c'est un peu sa meilleure qualité et son pire défaut, je crois. "Ma chérie, il est où ton frère ?", le ton de Jude à changé, et je comprends, j'entends. Riley annonce qu'il a vu Travis, l'un de ses copains un peu plus loin et qu'il est parti lui dire bonjour. "Reste avec elle", j'attrape la main de Riley et après que Jude ai fait quelques pas, je dis à Riley ; On va suivre papa parce qu'il va paniquer dans très peu de temps elle me regarde, relève les sourcils et hoche la tête en disant oui, bafouillant que papa s'inquiète toujours. On approche de Jude et j'attrape sa main, essayant d'être le plus rassurante possible, à ma manière. Tu sais que Apple a dernièrement sorti des petits bijoux de gadget ? je prends la main de Jude qui était dans la mienne et la met dans la main de Riley pour que désormais, ce soit elle qui donne la main à son père. Aaron est seulement parti voir un copain, et même s'il aurait pas du laisser Riley toute seule, il a besoin d'un semblant d'indépendance aussi, tu sais.. ? c'est son côté papa poule et surprotecteur, je le sais. J'ouvre mon téléphone, lance une application ; Tout ça pour dire que nos deux enfants ont toujours sur eux un traceur, juste au cas où. mère indigne ou père parano, j'ai connu quelques épisodes dernièrement qui m'ont fait assez froid dans le dos pour savoir que je voulais tracer mes enfants. En gros j'ai fais faire des bracelets avec la même technologie et je l'ai mis dans des bijoux que je leur ai offert, bracelet ou collier, ça peut changer mais ils en ont toujours un sur eux. je regarde mon téléphone, indiquant les deux émetteurs au même endroit, et lui montre l'écran. et nos deux enfants sont toujours ici, donc il est pas très loin, certainement à courir avec Travis. et encore, à Noël je leur ai prévu l'Apple Watch, pour avoir leur donnée cardiaque en plus au cas où il se passe quelque chose.