Sur la pointe des pieds, je remontais le couloir séparant nos chambres dans l'espoir d'être aussi discrète que j'en avais l'air. La soirée s'était terminée calmement, les paupières lourdes et l'irrésistible envie de s'emmitoufler dans une couverture. C'était vrai jusqu'à ce que ce soit impossible de trouver le sommeil. L'obscurité laissant place aux réflexions, celles-ci m'amenant à m'infiltrer jusqu'à ton lit. Tu dormais déjà ? Oups. _ K ! que je souffle bruyamment auprès de ton oreille avant de plaquer ma main sur ta bouche pour étouffer un éventuel hurlement. _ Ouf, tu dors pas ! Enfin, j'en sais trop rien, peut-être que si en fait. Mais, plus maintenant, c'est le principal. Cette fois-ci, ce n'était pas le froid qui m'amenait. _ Comment t'arrives à dormir seul dans une maison aussi grande ? C'pas flippant un peu ?

@Kaiden Winston

La surprise était donc cette maison, ou plutôt, cette folie que tu venais d'acheter. Après tout, si tu en avais les moyens et que ça te rendait heureux, why not ? Pourtant, quand tout le monde disparaissait dans une chambre, l'immensité de la demeure me rendait anxieuse. C'est d'abord cette raison qui me poussa à sortir du lit pour venir me glisser dans le tien. Je ne te réveillais pas à première vue, mais ça n'empêchait pas de rester discret ; loin de moi l'envie d'éveiller les deux commères. Je gardais ce détail en tête très très très fort quand tu m'annonçais le truc le plus dégueu qui soit. _ ewwww ! ew ew ew ! J'me redressais aussitôt, l'air dégoutée. _ T'es sérieux ?? Je venais à renifler ton côté qui peut-être serait plus clean. _ Tu laves tes draps après ? eeeew, vraiment K !! Echange de suite. Ma main tire sur ton bras se trouvant au bord du lit pour te faire rouler sur le côté, vers le centre du lit.

@Kaiden Winston

Impossible de fermer les yeux pour m'endormir. Le silence dans cette immense demeure m'étouffait, laissant mes pensées divaguer trop loin. Je ne savais pas si j'avais peur parce que j'étais seule dans un endroit que je ne connaissais pas ou si j'avais peur de cette solitude imposée. Dans notre appartement, il y avait toujours le bruit des uns et des autres, un réconfort dont j'aimais me plaindre. C'était bien mieux d'affronter les interdits et de me glisser sous mes draps pour te rejoindre; quand bien même je n'étais pas la première, ni la dernière. Je t'obligeais à échanger nos places, venant écraser ma tête sur ton oreiller pour y déposer mon parfum. Peut-être que tu penseras à moi, demain, quand ça sera à ton tour d'être seul. _ Il y a ce que tu aimerais et il y a ce que tu ne peux pas contrôler que je te souffle quand m'emmitouflant dans la couverture et me tournant sur le côté pour te faire face. _ Huum. J'avais envie d'être avec toi encore un peu. La confession est chuchotée sans peine, pourtant l'estomac se tord dans tous les sens en attendant ta réaction.

Je ne pouvais réellement expliquer ce qui était en train de se passer. Je n'avais pas d'étiquette particulière à coller sur notre relation. Nous étions... amis. Cette simple idée me rendait perplexe par moment parce que j'avais l'impression que tout nous éloignait. D'ailleurs, j'me disais que sans le summer express, on aurait jamais cherché à se parler. Finalement, j'crois qu'il y avait un truc reposant chez toi qui me canalisait. Suffisait d'ajouter à cela le fait que la mélancolie qui habitait ton regard me transperçait à chaque fois. Aucun plan sur la comète, cependant. Rien n'était écrit, prémédité, encore moins voulu. Nous étions amis avec une étincelle assez vive pour semer le doute mais certainement trop petite pour qu'on puisse passer à l'acte un jour. Tu étais une présence à un moment où j'en ressentais le plus le besoin. _ J'en sais rien. Aucun de nous deux n'est vraiment gentil. Tu es la personne la plus cruelle que je connaisse même. Je te rendais ton sourire, ne pensant pas un traitre mot de ce que je venais de dire.

C'était ta présence réconfortante qui attirait Pansy à tes côtés. Peu de temps après sa rupture, tu étais devenu une épaule solide en qui elle pouvait avoir confiance. Bien qu'au départ, elle s'imaginait devoir te fuir comme la peste, désormais, elle s'aventurait immanquablement sur tes chemins. Tout lui soufflait que c'était une mauvaise idée et pourtant, la voilà, une fois de plus, à s'immiscer auprès de toi. Son fin sourire aux lèvres s'agrandît quand tu te prêtes au jeu dans lequel elle t'attire. Diablesse qui aurait peut-être su te séduire dans une autre vie. _ T'es cruellement beau, à tel point que je suis entrée en orbite autour de toi et que tu me laisses faire même si... Les mots s'étouffent d'eux même. Même si tu en as rien à faire.