Une fois ta combinaison de surf mis sur toi, tu attrapes ta planche de surf que tu places sous ton bras. Tu cours dans la direction de l'océan. Le surf est devenu un moyen pour toi de décompresser. Ça te permet de canaliser tes angoisses ou tes peurs. Ça permet de te vider la tête complètement. C'est un avantage de vivre juste en face de la plage. Tu peux faire régulièrement des séances de surf quand ça te chante. Ta psychologue t'a même encouragé dans cette voie pour canaliser ton esprit. Alors, tu suis à la lettre les recommandations de tes séances avec ta psychologue. Tu es dans l'eau, tu nages pour attraper une vague qui te semble correct pour toi. Tu grimpes sur ta planche et tu te laisses aller au fil de la vague.

J'avais repris le goût du surf, depuis le summer camp. J'aimais bien, quand je pouvais, quand j'avais l'occasion, les moyens de le faire aussi. J'étais déjà dans l'eau, la combinaison qui était sur mon corps. J'avais pris quelques vagues, j'y étais resté presque une heure, quand je décidais qu'il était temps de dire stop. Je sors de l'eau, je rends la planche, et je retire tranquillement la combi tout en allant vers mes affaires. J'attrape ma serviette, m'enroule autour, et je sais pas, mes yeux sont attirés par des vêtements à côté. Je reconnaitrais ce t-shirt entre milles. Je regarde au loin, c'est Bash ? Je crois. Est-ce que je reste et j'attends, ou est-ce que je pars rapidement ? Je décide pour la première option et alors que je sèche et me rhabille, je le vois arrivé. Là, dans mon jean, en haut de maillot, je lui fais un signe de main ; Hey, salut j'offre un sourire. J'ai l'impression qu'on a beaucoup de non dits et je crois que je culpabilise qu'il ne connaisse pas la vérité. Aujourd'hui, je lui dis tout. C'était comment, cette session surf ?

Un besoin urgent de se vider l'esprit. Malgré tes séances avec ta psychologue, les autres jours tu as besoin de trouver un moyen de t'aérer. Le surf est un excellent remède pour toi. Tu préfères même ceci aux combats de boxe illégaux que tu peux faire par moment dans les rues sombres de Boston. Après une heure de surf où tu te sens complètement lessivé, tu n'as plus de force pour continuer. Tu décides de quitter l'océan à contre-coeur. Tu étais en train de te diriger vers tes affaires lorsque tu vois un signe de main. Une silhouette que tu peux reconnaître sans le moindre mal. Tu ne sais pas si c'est une bonne idée de continuer de t'avancer vers elle, pourtant tu le fais machinalement. Tu n'as plus eu de nouvelles de Sofia depuis la fin du bal de fin d'année. Et encore, pendant celui-ci tu as pu la côtoyer pendant que vous étiez à la table. Ensuite, plus rien. Silence radio. Malgré tout, une fois près d'elle tu viens à lui répondre. « Salut Sofia ! » Tu viens à te racler la gorge. « C'était intense. J'en avais besoin, je devais m'aérer l'esprit. » dis-tu en t'entourant de ta serviette pour te sécher. « Depuis quand tu fais du surf ? » demandes-tu en haussant les épaules avant de mettre ton tee-shirt.

Je suis forte pour éviter ce dont je n'ai pas envie. Pour m'échapper, à ma manière. J'ai été forte, pour te briser, te quitter et devenir un fantôme dans ta vie. Je pourrais encore le faire, mais j'ai décidé d'être honnête. Comme quoi, le surf, ça m'aide, tu vois. « Salut Sofia ! » Mon prénom quand c'est lui qui le prononce, ça me fait toujours un peu sourire. J'oublie pas ce qu'on a vécu, notre histoire, bien qu'un peu bancale. « C'était intense. J'en avais besoin, je devais m'aérer l'esprit. » j'hoche la tête ; Je comprends, pareil pour moi. c'est pour ça qu'on se retrouve ici. Peut-être le hasard qui voulait qu'on se revoit. « Depuis quand tu fais du surf ? » j'offre un léger sourire ; J'ai appris quand j'étais petite et depuis j'aime bien en faire de temps en temps quand je suis en vacances, et là je sais pas, j'ai eu envie dernièrement. plus que d'habitude, je sais pas pourquoi. Peut-être que ça me permettait de mettre la vie sur pause. Je me pince les lèvres, j'ose demander : Comment... comment tu vas ? je suis pas un modèle, loin de là, même, en terme d'amie, de petite amie, et même de connaissance.

Tu as toujours été un homme qui assumait les choses, que ce soit de ta faute ou non. Prêt à affronter les averses. Pourtant, avec elle tu n'as pas pu affronter quoique ce soit. Tu as préféré fuir lorsque tu avais appris la nouvelle de sa bouche. Tu as été un lâche, un lâche lamentable. Bref, pour toi c'est de l'histoire ancienne même si tu as encore un goût amer dans la bouche. Un goût d'inachevé qu'il restera encore bien longtemps dans ton épiderme. Un sourire qui se dessine sur tes lippes lorsque tu poses ton regard sur elle. Elle te fera toujours ce petit effet sur toi. « C'est bien pratique par moment de lâcher prise. » dis-tu avec ce sourire toujours sur tes lippes. « Même après des années, j'en apprends encore sur toi. C'est fou ! » rétorques-tu en haussant les épaules. Surpris d'apprendre qu'elle sait surfer, parce que tu n'étais pas au courant de cette activité la concernant. Il faut dire que votre relation a été très soudaine. Tu n'as pas forcément eu le temps d'apprendre davantage sur elle, que c'était déjà terminé. « Wooow ! Je ne sais même pas où commencer pour te répondre ... » déclares-tu en mettant ta serviette sur ton épaule. « On va dire que je vais bien mieux depuis quelques semaines. Le fait de voir une psychologue au moins deux fois par semaine m'aide énormément. J'ai eu une grosse période où je voyais tout en noir, j'ai fait plusieurs séjours à l'hôpital parce que j'ai fait des conneries que je regrette aujourd'hui. »

On aurait pu fonctionné, c'est pour ça que ça n'a pas fonctionné. T'es parfait, sur le papier. Tu m'apportais tout ce dont je rêvais. C'était bien, c'était calme, c'était posé, c'était toi et moi, Bash. On aurait pu en faire, des choses, ensemble. Sauf que voilà, je m'accrochais, tu t'accrochais, et j'assumais pas. J'y arrivais pas. J'ai préféré te faire croire n'importe quoi plutôt que de vivre à travers ma peur, et nous y voilà. « C'est bien pratique par moment de lâcher prise. » je fais oui de la tête, bien d'accord avec lui. « Même après des années, j'en apprends encore sur toi. C'est fou ! » je rigole en haussant les épaules. C'est impossible de tout savoir d'une personne, il y a toujours forcément à apprendre. « Wooow ! Je ne sais même pas où commencer pour te répondre... On va dire que je vais bien mieux depuis quelques semaines. Le fait de voir une psychologue au moins deux fois par semaine m'aide énormément. J'ai eu une grosse période où je voyais tout en noir, j'ai fait plusieurs séjours à l'hôpital parce que j'ai fait des conneries que je regrette aujourd'hui. » j'acquiesce sans savoir rien dire d'autre. J'ai encore beaucoup d'affection pour lui, alors ça me pique un peu de savoir ça. C'est cool, tu continues de la voir ? J'veux dire, c'est prévu ? c'est important de parler à quelqu'un, surtout quand ça va pas. J'suis contente que tu fasse attention à toi, que tu prennes soin de toi, c'est important. ça l'est vraiment. Et si ça va vraiment pas, tu sais que je suis là ? J'veux dire, tu peux m'appeler n'importe quand pour n'importe quoi. et je le pense.