J'avais fait le voyage ce matin, avec le restant de mes affaires qui n'étaient pas partis par transporteur. J'avais forcément tout géré une fois que l'appartement était trouvé. Un grand duplex en plus Upper East Side avec vue sur Central Park. Autant dire tout de suite, j'avais déjà des étoiles dans les yeux. Ce soir, je te retrouvais et on allait pouvoir réapprendre à vivre ensemble, à combler le manque de ces cinq dernières années. J'aurais jamais cru que les choses auraient pris cette tournure. Mais ça m'allait très bien. Ton fils était avec son père pour la soirée et j'espérais bien qu'on allait tous les deux pouvoir en profiter jusqu'au petit matin. Le stress était présent, mais j'avais réussi à organiser tout ce que j'avais en tête. C'était donc en bas de chez toi qu'une berline noire se tenait, moi devant, prêt à te faire pénétrer dans le véhicule une fois que tu sortirais de l'immeuble. J'étais apprêté, d'une chemise noire, légèrement ouverte au col. Une veste et un pantalon cintré. Chaussures cirées. Il était loin le geek de la fac, j'étais devenu un vrai homme d'entreprise, brassant des millions de dollars. Message envoyé, j'attendais plus que toi.

aucune raison pertinente d'être stressée mais pourtant, t'as un noeud au ventre. tu fais les cent pas dans l'appartement et casey, comme toujours, viens t'apaiser. cet homme est comme ton ange gardien, ton repère de stabilité, un meilleur ami sur qui tu pourras toujours compter. son étreinte vient entourer la tienne alors que tu tiens julian dans tes bras. un gros câlin familial qui vient te donner une énergie folle. les yeux fermés pour profiter, tu t'imprègnes une dernière fois de l'odeur de ton fils avant de le mettre dans les bras de son père. c'est toujours un déchirement pour toi de devoir se séparer de lui. tu files te changer, te remettre une touche de maquillage avant d'enfiler tes talons et d'être fin prête. check dans le miroir de l'entrée, casey qui te glisse un "t'es magnifique, il va adorer", pour te booster. sourire tendre à son égard et tu quittes enfin l'appartement. dans le hall de l'immeuble, les vitres laissent entrevoir donovan, dans son presque costume. sourires aux lèvres, myocarde qui s'emballe. — wouaou, t'es carrément.. t'es super élégant comme ça.. il avait bien changé et c'est là que tu te rendais vraiment compte que les années avaient filées. tu t'approchais de lui, venant déposer tes lèvres sur le coin des siennes. aventureuse, mais pas trop.

J'espérais simplement que cette soirée soit à la hauteur de tes espérances. Un peu de stress, forcément. Plus d'une semaine qu'on s'est pas vus et puis les discussions, bien que très axées sur la manque physique et intime de l'un l'autre, restaient que des discussions écrites. Tu savais à quel point j'aimais être tactile avec toi, que j'aimais cette proximité, cette complicité qui nous caractérisait fut un temps. Je voulais juste garder ça, le rendre mieux, et que les années à venir soient les meilleures de notre histoire. Quand je te vois franchir la porte de ton immeuble, je comprenais que oui, elles allaient être les meilleures années de nos vies, celles qui arrivent. Le souffle coupé, le coeur s'emballant un peu trop, je t'observais arriver à moi. « et toi t'es... divine. vraiment magnifique » Tes lèvres se posent sur le coin des miennes et mon sourire s'élargit un peu. Main qui se pose sur ta chute de rein, et je t'attirais contre moi. Nez qui se frotte au tien, avant de venir capturer tes lèvres. Un baiser, un vrai, qui vient sceller ces retrouvailles pour de bon. Puis je recule mon visage, rouvre les yeux, pour t'observer. « hey » que je disais, tout sourire, bien heureux d'être à tes côtés ce soir. « t'es prête à découvrir ce que je nous ai concocté ? »

les années ont passées mais elles n'ont pas eu raison de vous. du moins, pas de vos sentiments. l'impression de regagner une bouffée d'air frais, d'être de nouveau vivante, rien que par sa présence par message. la bienveillance de casey à ton égard et à son égard t'as rassuré. tu te sens bien, t'as même jamais été aussi bien de toute ta vie. pourtant entre toi et donovan, tout n'est pas si simple puisque votre relation, parsemée de sentiments certes, il faut réapprendre à se connaitre, sous un biais plus adulte. le rouge qui te monte aux joues à sa réaction et ses compliments, tu baisses un peu la tête en souriant. baiser timide lorsque tes lèvres se déposent sur le coin des siennes, il n'hésite pas à te pousser dans tes retranchements en actant un véritable baiser. un sourire étire tes lèvres et ta main vient se glisser dans la sienne. — j'ai hâte de voir ce que t'as prévu ! tu te laisses guider ce soir, en totale confiance avec lui. cinq ans passés sans que la confiance aveugle que tu avais en lui ne bouge. tu rentres dans la voiture pour t'installer et ta curiosité prends vite le dessus. — alors, dis moi ce qu'on fait ! le ton de ta voix laisse largement mesurer ton degré d'excitation.

Ces derniers jours n'étaient pas forcément faciles, puisque ma jalousie envers ton ex avait quelque peu mis à mal notre entente. Oui c'était compliqué et on le savait. Juste, il fallait qu'on mette de l'eau dans notre vin. Et maintenant, j'allais faire des efforts. Être cordial tout du moins. J'étais pas tout à fait ravi d'une quelconque rencontre mais si c'était ce que tu veux, ainsi soit-il. Baiser échangé, bien mieux que les lèvres posées chastement sur le coin des miennes, je me sentais tout de suite requinqué, surtout quand tu finissais par glisser ta main dans la mienne. « j'espère quand même que ça va te plaire » Il n'y avait pas de raison mais bon, on sait jamais. Tu glissais t'installer dans la voiture et j'en faisais de même, indiquant au chauffeur qu'on pouvait se mettre en route pour la première destination. En une dizaine de minutes, on se retrouvait dans une petite rue du quartier italien, devant un restaurant qui ne devait pas t'être inconnu. Sortant de la voiture en premier, je contournais l'auto pour t'ouvrir la porte et te laisser découvrir l'endroit. « j'ai découvert qu'ils étaient encore ouverts et... » Et donc nous y voilà. C'était un resto que tu m'avais fait découvrir lors de notre séjour à New York, le premier d'une longue liste. Celui qui a eu le mérite de décrocher le titre de "meilleures vacances, mieux que Cuba", dont on venait de revenir deux semaines avant. « ils ont la même carte en plus, j'espère que tu as faim » Main qui glisse dans la tienne, et voilà que je nous attirais à l'intérieur de l'établissement, avec l'impression d'entrer en Italie.

le trajet en voiture est à la fois long et rapide. tu te demandais bien ce qu'il avait prévu. en regardant par la fenêtre, tu reconnaissais plus ou moins les lieux et te doutais de l'arrivée. ta main glisse dans la sienne et tu sors de la voiture, tout sourire. — j'habite ici et pourtant.. j'ai pas remis les pieds dans ce coin depuis qu'on y est allés des années, donc. ça ne t'avais pas traversé l'esprit, cherchant plutôt à esquiver vos souvenirs qui devenaient douloureux. tu avais enfouis des années de relation pour te focaliser sur l'avancée de ta vie. à l'intérieur du restaurant, tu t'asseyais à la table où on vous installait. — j'ai super faim et en même temps, t'as une boule de stress dans l'estomac. tu prends la carte et l'ouvre pour te plonger dans sa lecture, à la recherche de ce que tu vas commander. — t'as une idée de ce que tu veux manger? dis-tu en sortant le nez de la carte pour l'observer.

Tout ce que je voulais faire ce soir, c'était raviver la flamme entre nous. Des fois que tu te mettes à regretter de vouloir retenter l'aventure avec moi. C'était pas facile et j'étais pas non plus facile à vivre non plus. Je me rendais compte de ma jalousie maladive. Ce Casey qui avait pris ma place dans ta vie, j'étais pas fan de lui. Peut-être aussi parce qu'il avait cet enfant avec toi, chose que j'avais encore du mal à accepter. C'était assez contradictoire mais... c'était ton fils. Que t'as eu avec un autre. Pas avec moi et... ouais, c'était loin d'être un petit morceau à avaler. Mais avec ça, tu étais remise sur pieds et j'lui en étais reconnaissant, à Casey. De pas t'avoir laisser sombrer. « c'est pas la seule pépite qui existe encore... il me semble avoir vu le premier resto qu'on a fait ensemble quand on a emménagé ici aussi... » On allait pouvoir revivre notre vie d'avant, en mieux encore. Installés dans le restaurant, cartes en main, on pouvait commander ce qui nous faisait rêver, sur cette table dressée presque comme dans la belle et le clochard. « je crois que je vais partir sur les tortellinis ricotta épinards.. » que je disais avant de reposer la carte pour te regarder. « et toi ? » J'avais ma petite idée, connaissant tes goûts d'avant. Mais peut-être qu'ils avaient changé et c'était la bonne façon de le savoir.

tu prenais une grande inspiration. t'étais pas forcément prête à repenser à tout vos souvenirs. vous aviez déjà remué tant de souffrances, que t'autoriser à penser à quand vous étiez heureux et qu'il n'y avait aucune ombre au tableau, c'était encore difficile. tu t'étais interdit de penser à tout ça pendant des années. tu souriais simplement à la référence qu'il fit à ce fameux restaurant, évitant de te refaire les images de celui-ci. tu refermais la carte, relevais le visage vers le sien. sa remarque t'arrachais un petit rire. — choisi pour moi. c'est toi le chef de la soirée tu lui faisais confiance aveugle. et il fallait aussi que ça puisse lui plaire puisque, quelque chose qui n'avait pas changé, c'est que tu ne finissais toujours pas tes plats. — et je te laisse choisir ce qu'on va boire aussi ancienne dudley, t'avais eu l'habitude d'encaisser un tas de cuites, dont certaines dont il devait se souvenir. elle était loin cette époque, mais tu n'avais pas renié ce côté de toi, même si les lendemains étaient deux fois plus dur qu'il y a dix ans.