En tant qu’interne, Minjun avait rarement du temps libre. Le jeune homme essayait donc de profiter de son temps libre quand il le pouvait. Il passait du temps avec ses amis, s’entraînait, faisait des courses et pensait surtout à Narcisse. Entre eux, ça se calmait. Minjun lui faisait de plus en plus confiance, fier de voir où il allait dans la vie. Il essayait de s’en sortir et voulait ouvrir son restaurant. Minjun allait toujours l’encourager, tant qu’il suivait le bon chemin. Ayant sa journée libre, il décida d’aller se promener dans la ville. Il n’a pas été dehors depuis longtemps. Il faisait beau, alors autant en profiter. Il se mit alors à marcher, regardant tout autour de lui. La vie était belle et la ville également. Alors qu’il marchait depuis dix minutes, il vit quelqu’un au sol. Cette personne semblait souffrir. Il alla voir l’inconnu. — Hey… est-ce que ça va? Je suis interne en médecine.

#rplibre

L

a rentrée avait été éreintante pour le professeur de littérature anglaise. Avec sa pathologie, le rythme demandé lui semblait impossible à tenir, seulement, il était hors de question qu'il cesse de pratiquer son métier. Bien qu'il soit par ailleurs romancier, enseigner a toujours fait partie de ses plus grands rêves, alors, il prendrait davantage de vitamines et se reposerait entre ses heures de cours, ne serait-ce que cinq minutes. Matthieu trouverait définitivement un moyen afin de parvenir à concilier sa profession et les maux qui le rongent, quitte à dormir dès qu'il passera la porte de son manoir. Mais en cette journée ensoleillée, l'aristocrate est blême. Est-ce à cause du coup de fil de sa mère qui lui a donné des sueurs froides ? Ou bien est-ce parce qu'il tire de trop et que sa maladie lui rappelle son existence ? Le British n'en a la réponse, seulement, dénouant sa cravate, il défait un premier bouton de sa chemise avant d'une abominable douleur le saisisse. Postant une main sur son ventre, Matthieu grimace et commence à se plier en deux. Son antidouleur se trouve dans sa sacoche qui se trouve sur le sol. " Seigneur ! " Il jure dans une nouvelle grimace, pour s'essayer à se baisser afin de l'atteindre. Le fait est qu'il chute et se trouve ainsi à manger la poussière… Se repliant sur lui-même, à l'image d'un fœtus, il s'essaye à respirer lentement, clôt ses iris azur qui s'emplissent de larmes. " Non. Non. " Il répond à l'inconnu dont il perçoit le timbre de sa voix, des larmes roulant sur ses joues sans qu'il ait rouvert ses yeux. " Ma sacoche. Il y a mon antidouleur dans ma sacoche. " Il suppose que l'inconnu la verra joncher le sol, non loin de lui. De toute manière, il est incapable de se redresser et de le lui indiquer.

Étant interne en médecine, Minjun pouvait aider les gens, quand ils étaient blessés et avaient besoin d'aide. Même s'il n'avait pas été en médecine, Jun n'aurait pas hésité à venir en aide à cet inconnu. Il était comme ça. Le coeur sur la main, il n'hésitait jamais à aider les autres. Il alla vers l'homme pour savoir s'il avait besoin d'aide. Il semblait avoir terriblement mal. Minjun voulait évidemment l'aider. Cet inconnu n'allait pas bien. Visiblement, Minjun allait lui donner un coup de main. — Oh, d'accord. Il prenait un antidouleur. Ce qui voulait dire qu'il était malade et avait besoin de prendre des médicaments, afin de l'aider à aller mieux. — Je vais te donner ça. Il regarda autour de lui et remarqua une sacoche. Il alla la chercher et trouva rapidement le flacon de médicaments. Il ouvrit le flacon et donna un antidouleur à l'homme. — Et voilà. Avez-vous besoin d'eau? Il aurait dû avoir une bouteille, mais en n'avait pas. En espérant qu'il en n'ait pas de besoin.

@Matthieu d'Harcourt

S

a respiration se fait difficilement. Toujours recroquevillé sur lui-même, Matthieu s’essaye à ralentir le rythme de ses inspirations et expirations, afin de calmer les battements de son cœur. Se concentrer sur ses dernières lui permet d’oublier un tant soit peu la douleur, mais elle régit malgré tout dans son corps, se concentrant surtout au niveau de son bas-ventre. Donnant des indications à l’inconnu présent à sa hauteur, il patiente en silence, des larmes roulant sur ses joues, toujours. « Mer… Merci. » Il parvient à balbutier, lorsqu'il lui apporte son antidouleur tant espérer. « Que diable, enfin ! » Il murmure pour lui-même alors qu’il essaye en vain de se redresser. « Pourriez-vous… » Lui donner un coup de main, c’est ce qu’il sous-entend quand il lui ouvre son flacon et qu’il le vide sur sa langue. « Pas d’eau, merci. » Une sensation de gel se répandrait alors dans sa bouche ainsi que sa trachée et il exècre cela. Il ne lui reste à présent qu’à attendre une bonne demi-heure avant que son médicament fasse enfin effet. « Je… Je ne saurai comment vous remercier. » Il prononce à l’intention de l’étudiant en médecine, tandis qu'il se laisse rouler pour se trouver sur le dos. « Jamais, je ne me serais imaginé me retrouver dans cet état, un jour. » Il en a des douleurs, bien évidemment, mais d’une telle fulgurance, grand dieu, jamais ! « Bientôt, ça ira mieux. » Il explique au jeune homme qui ne connait forcément sa pathologie. « Merci pour m’avoir porté secours. » Il ajoute finalement, le timbre faible de sa voix se percevant avec mal.

Minjun est entré en médecine, parce qu'il aimait aider les gens et les aider à se sentir mieux. Travailler comme médecin a été son rêve durant plusieurs années. Il était en train de le réaliser. Il prenait cela très au sérieux. Il vit cet inconnu étendu au sol. Il semblait souffrir. Du coup, Jun tenait à lui venir en aide. Il n'aurait pas pu le laisser là. L'inconnu avait besoin de son antidouleur. Il alla le chercher aussi rapidement que possible et lui apporta enfin. L'homme lui avoua qu'il n'avait pas besoin d'eau. Il l'aida à ouvrir la bouteille et en verser sur sa langue. Une fois le médicament pris, Minjun resta quand même auprès de lui, ne sachant pas combien de temps ça allait prendre avant qu'il aille mieux. — C'est la moindre des choses. Il sourit, espérant sincèrement que cet homme allait vite s'en remettre. — J'imagine. On ne veut jamais que ça nous arrive. Il ne connaissait pas la maladie de cet inconnu et ça ne le regardait pas. Ce genre d'information était confidentielle. Minjun n'allait certainement pas enfreindre le code. Il pourrait perdre son métier. — Ça m'a fait plaisir. Êtes-vous capable de vous lever? Je peux vous aider, si jamais.

@Matthieu d'Harcourt