retour de karma. ce soir on se rencontre enfin. j'ai été patient jinx. on a fait preuve de beaucoup de patience même. si j'avais été au summer camp, on se serait vu bien avant. mais moi à boston et toi là bas, nous n'avions que meetsenger pour communiquer. des jours entiers à discuter. à apprendre à se connaitre. t'es une fille intéressante. jolie. passionnante. avec un sourire de rêve. alors qu'est ce que tu t'emmerdes avec moi ? j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi tu t'intéresses autant à moi mais je tente de mettre mon manque de confiance de côté. mon manque d'estime. je traine plusieurs traumas derrière moi. j'ai pas envie de gâcher cette chance d'apprendre à te connaitre. tu me fais clairement sortir de ma zone de confort. tu ne t'en rends même pas compte. je me change pour l'occasion. une douche s'impose. j'ai de la peinture pleins les doigts. j'ai passé toute la journée à peaufiner le tableau. je l'ai bien avancé. je suis content. plus vite fini, plus vite le fric arrivera sur mon compte en banque. et qui sait, ça peut éventuellement faire décoller ma cote. je m'habille vite fait, sèche mes cheveux. j'ai même le temps de fumer mon joint avant que tu ne sonnes à l'interphone. étage et porte donnée, je te laisse monter. large sourire sur mes lèvres lorsque tu pointes le bout de ton nez. « en cher et en os, vas-y entre, je t'en prie. tu connais déjà les lieux j'crois ? » t'es venue déposer ta chienne et t'es surement déjà venue voir ollie. je me pousse pour te laisser entrer. « j'me suis fait un soin sur mes cheveux pour qu'tu tombes encore plus sous le charme de mes bouclettes » blague qui m'échappe. l'humour comme mécanisme de défense. je t'avais prévenu, je ne serais pas à l'aise les premières minutes. porte qui se ferme. mes yeux se baladent sur toi, te détaillent enfin. « fais comme chez toi »  

j'attendais cette soirée avec impatience. tu m'as bien teasé jinx. tu m'as donné envie de te rencontrer. dès le début de notre conversation, ça a toujours été très fluide. le feeling a bien accroché entre nous. j'espère à présent qu'il sera toujours là en face à face. ça me ferait chier de perdre cette complicité. qu'elle ne soit tout simplement pas la même que par message. on a beau passer des journées entières à discuter de tout et de rien, si le feeling n'est pas au rendez-vous ce soir, ça va jeter un froid. j'en veux pas de ce froid. je veux sentir la chaleur, le feu d'un premier date. pas de pression à avoir. alors pourquoi je m'en mets ? « tu verras, tu viendras uniquement pour moi à l'avenir » j'affirme avec conviction. mon rire me trahis bien vite. je n'ai pas cette assurance. du moins, pas encore. tu entres à l'intérieur de mon appartement. je te vois le regarder comme si tu le découvrais pour la première fois. porte close, nous voilà que tous les deux. et pour éviter le moindre blanc, je parle de mes cheveux. j'ai cru comprendre qu'ils t'avaient fait de l'effet. tête qui se penche pour que tu puisses les toucher. je rigole. « j'ai l'impression d'être un spécimen qui porte bonheur quand on lui touche les cheveux » en fait, t'es la première à développer autant d'intérêt pour ma tignasse. je n'ai pas l'habitude de ça, je l'avoue. « merci ... tu veux la vérité ? j'me suis trompé de gel douche, j'ai pris celui d'ollie » confession faite, je suis trop honnête. « c'est pour ça que je sens la vanille ... ou la fleur » un truc sucré et assez féminin pour le coup. je sens mon avant bras en rigolant. haussement d'épaule. si je sens bon écoute, tant mieux. tu t'installes sur le canapé. fais comme chez toi. ton aisance me plait assez. « c'est bon j'ai pu commander, le gars devrait arriver dans une petite heure. ça nous laisse le temps de boire un verre et de commencer mon dessin » peut-être même de le finir. je me dirige vers la cuisine ouverte. sors deux verres et la bouteille de rosé bien fraiche. je nous sers deux verres et reviens jusqu'au salon où je te tends le tiens. je m'assois à côté de toi. « tu veux poser avec un verre à la main ? » je te taquine gentiment puis tends mon verre vers toi. « j'suis content de te rencontrer enfin. santé ? »

« fais attention, tu vas attiser la jalousie d'ollie si tu viens juste pour me voir moi » entre nous, ce n'est pas moi que ça va déranger. on ne reçoit pas beaucoup dans l'appartement. en à peine un mois, il est devenu un petit cocon mais je ne serais pas contre voir ta petite tête blonde trainer dans les coins de temps en temps. ton regard sur moi est insistant. dieu seul sait qu'en temps normal, ça m'aurait perturbé mais là, j'en suis vraiment intrigué. c'est un mélange de plusieurs émotions. et c'est la première fois que la gêne ou le manque de confiance en moi ne prend pas le dessus sur tout le reste. j'affiche ce sourire qui déborde de sincérité. je suis vraiment content de te rencontrer. j'ai compté les jours jusqu'à ce soir. « vas-y, quand t'auras un exam important ou un truc stressant, tu viens caresser les boucles magiques » c'est hyper tendancieux putain, j'ai faillis dire boules magiques mais ma bouche a sorti le bon mot par je ne sais quel miracle. tu te rapproches de moi. glisse ta main dans mon cou, m'arrachant un frisson au passage. je ne bouge plus. j'arrête de respirer. j'arrête même les battements de mon coeur pour te laisser approcher. si tu sens mon odeur, moi j'arrive à sentir ton parfum avec cette proximité. « et ça te plait ? » parce que moi ça me plait beaucoup. tu te recules pour t'installer sur le canapé. je m'occupe de nous servir deux verres et reviens vers toi. à côté de toi. « j'ai pas oublié t'en fais pas, j'ai mis une deuxième bouteille au frais » rire qui s'échappe de mes lèvres. j'ai pas oublié jinx. je me souviens de chaque mot prononcé durant notre conversation. je l'ai suivie avec un intérêt un peu trop prononcé. et je ne peux pas m'empêcher de me mordre la lèvre en te voyant t'installer. prendre la pose. « toi t'as trop regardé titanic » je me lève en rigolant. descends la moitié de mon verre de rosé et le pose sur la table basse. j'attrape mon matériel que j'avais déjà préparé et m'installe juste en face de toi. « t'es pas obligée de rester complètement immobile, t'as le droit de parler et de sourire » surtout de sourire. ne lâche pas ton sourire jinx. il me fait perdre les pédales. carnet en place, je commence mes premiers coups de crayon. l'avantage dans tout ça, c'est que je peux te regarder sans passer pour le lourd de service. je peux détailler les traits de ton visage. capter tes expressions. tes émotions. ce que je vois me plait et j'espère être à la hauteur pour retranscrire ça que papier. « c'est fou c'que t'es belle » je suis concentré. tellement à fond sur mon dessin que j'en viens à parler tout seul. je relève la tête et écarquille légèrement les yeux. « merde, j'ai dis ça à voix haute ? » que je lance maladroitement en rigolant.

lyssandre a peut-être raison. je suis sur une bonne pente en ce moment. et je dois bien avouer que t'es la première fille avec qui le courant passe aussi bien. aussi vite. même quand tu t'approches de moi au bout de quelques minutes. je me fige peut-être mais je n'ai aucun mouvement de recul. j'ignore par quel miracle c'est possible mais j'ai l'impression d'avoir un peu plus confiance en moi. un peu plus d'estime de moi. c'est surement et purement illusoire de croire ça mais tu me mets à l'aise jinx. on s'installe dans le salon. trinque ensemble. tu prends place, pose pour moi. assis sur le rebord du fauteuil juste en face de toi, je laisse mon talent s'exercer. le crayon glisse tout seul sur le papier. l'inspiration titille mes veines. mes yeux se perdent entre toi et le dessin. et ce compliment que je lâche sans m'en rendre compte. j'ai trop l'habitude de me perdre dans mes pensées quand j'ai un crayon ou un pinceau dans la main. j'en oubli les conventions. je me parle à moi même. cette remarque m'a échappé et quand je me rends compte que tu l'as entendu, je rigole. ta répartie m'achève littéralement. « y'a aucun doute là ... dessus » tu enlèves ton haut, me dévoilant ta poitrine et la dentelle qui l'entoure. « seigneur ... c'est bon t'as gagné » rire qui résonne dans le salon. mon regard dérive un peu, j'y peux rien jinx. ne m'en veux pas. je t'ai déjà vu en maillot de bain en photo mais de te voir en vrai. de pouvoir poser mes yeux sur ton corps parfait, c'est autre chose. je me râcle la gorge en tentant de retrouver un peu de concentration. c'est mort. « tu fais chier » je rigole mais tu fais vraiment chier à être aussi jolie, aussi sexy et punaise, aussi rayonnante. je pose le carnet sur la table basse et me lève. « si tu veux jouer à ça, j'me mets à niveau » j'enlève mon t-shirt aussi. le laisse tomber au sol. ça va tout de suite beaucoup mieux. je ne suis plus le seul à être déconcentrer. j'attrape de nouveau le carnet de croquis et continue mon dessin de toi. la concentration revient. le crayon s'enflamme sur le papier et silencieusement, moi aussi.

je me perds dans ce dessin et tes tentatives de distraction ne fonctionnent pas. pas trop. au bout d'une vingtaine de minutes, je sors enfin de ma bulle, pose mon crayon et relève la tête. ma langue humidifie mes lèvres en plongeant mes yeux dans les tiens. « je suppose que tu veux voir ? » air de défi dans ma voix, dans mon regard. je m'installe mieux dans le fauteuil. mon dos touche le fond du fauteuil. tête qui se penche délicatement. « mh ? »

les mots d'ollie résonnent en moi. t'es une joueuse jinx. tu aimes le jeu, tu aimes attiser l'autre. je m'en rends compte en te voyant enlever le haut. on se parle depuis quelques jours non stop, c'est vrai, mais c'est la première fois qu'on se voit en face à face. t'es à l'opposé de moi. si j'ai un certain manque de confiance en moi, un manque d'estime, toi tu m'offres tout l'inverse. tu as l'air si sure de toi. « gagné haut la main, j'mattendais pas à ça »  tu t'affirmes et t'affiches avec un large sourire sur les lèvres. tu illumines le salon. je n'ai d'yeux que pour toi. avec bien du mal à regarder ailleurs. je déglutis difficilement. tu mènes le jeu. et j'apprécie particulièrement l'ambiance qui s'installe entre nous. tu veux jouer ? alors on va jouer. grosse sortie de zone de confort. j'enlève mon t-shirt. et contre toute attente, tu as l'air perturbée. désarmée. « je rêve où j'ai gagné le second round là ? » rire amusé. tu te planques sous tes cheveux. c'est d'un cute. regard provocateur lorsque tu relèves tes pupilles vers moi. le défi naissant. « t'as voulu joué jinx » et je prends soin de ne pas prononcer le x. je me suis entrainé à le dire. tu te serais foutu de ma gueule si tu m'avais entendu. je me concentre sur mon dessin. je me plonge dans cette bulle qui n'appartient qu'à moi. un jour je t'y ferais rentrer, si t'es sage. et lorsque j'ai enfin terminé, je te demande si tu veux le voir. je me surprends presque à vouloir jouer avec toi. t'as lancé les hostilités, j'ai apprécié y répondre. j'ai envie de continuer à jouer avec toi. à prendre tout à la dérision. m'imprégner de cette bonne dose de légèreté que tu me proposes ce soir. « je pense que oui mais il va me falloir une petite contrepartie » sifflement qui sort de mes lèvres en te voyant te lever. je ne me reconnais pas. c'est moi qui ai dit ça ? et te voir aussi radieuse me fait sourire. tout est communicatif chez toi. j'ai pas le temps d'enchérir que tu grimpes à califourchon chez moi. t'es imprévisible. sauvage. je te laisse faire, je ne bouge pas trop mais j'ai clairement le rythme cardiaque qui s'intensifie. qui s'enflamme. « je... » cette proximité que tu nous imposes me prend au dépourvu. je ne sais pas comment réagir. tu poses tes lèvres dans mon cou. tu m'embrasses même. mes yeux se ferment quelques secondes. arrête de réfléchir bordel arlan. je pose délicatement mes mains sur tes cuisses. un frisson me parcours la colonne vertébrale. l'excitation m'envahit. je n'arrive pas à la contrôler. et j'ai peur que tu la sentes monter en moi. durcir contre toi. « ouais sauf que là ... » je prends le carnet et le met derrière moi. entre mon dos et le fauteuil. mes yeux pile à la bonne hauteur. t'es belle putain. tu te rends compte à quel point je suis attiré vers toi ? mes mains se reposent sur tes cuisses. remontent lentement. glissent dans ton dos. ça me rend dingue. je t'empêche d'accéder au carnet. « donne moi une bonne raison de te montrer mon dessin » et d'arrêter ce rapprochement. tu vas le faire, je le sais. laisse moi profiter encore un peu de cette proximité enivrante.