I never meant to cause you trouble
with @Dimitri Marriott
23 juillet 2023, jour 18, summer camp
hôtel gavina costa mar, iquique, chili
drogues, langage vulgaire


Changement d’décor, nouvelle destination. Si l’début du summer camp, ce n’était pas génial, ça va bien mieux. Heureusement, Scott a été là pour moi, me remontant l’moral comme il pouvait, et remontant l’sien comme j’pouvais. Et aujourd’hui Ana est là, t’es là. Il n’manquerait qu’Sergio pour parfaire tout ça. Mais j’semble pas lui manquer plus qu’ça. Contrairement à moi. Fierté oblige, j’me renferme dans ma coquille dès que j’y pense. L’trajet a été long, et tu proposes qu’on aille à la piscine pour s’poser un peu, et j’suis d’accord. On ira sur la plage plus tard, au moment du repas. Un barbecue est prévu pour les arrivant. Un baiser, et j’te laisse te préparer, ouvrant ma valise pour prendre un bikini avant d’disparaître dans la salle de bain. J’passe un moment à m’regarder sous toutes les coutures. P’tin Ana a raison, faut vraiment que j’me refasse mes maillots d’bain. Alors que j’suis d’profil dans le miroir, m’trouvant encore des défauts sur mon physique. J’souffle. Pourtant, il n’y a pas d’ficelles sur celui-là. Un « attends » m’sort de mes pensées et jette un œil dans la chambre. L’regard attiré par ma valise, puis tu t’approches. Putain, là c’est la merde. Ce petit sachet, juste d’la weed que m’a filé Scott a début du summer camp. Sachet que j’avais totalement oublié depuis que t’es là. « J’vais pas dire que c’est pas ce que tu crois. » Parce qu’il n’est pas question t’prendre pour un con. « Par contre, j’te défend d’fouiller dans ma valise. » Mauvaise foi, comme une enfant qu’on a prise la main dans le sac. C’est l’cas de le dire. « Je t’explique ou tu comptes t’énerver avant ? » Alors que je m’avance vers toi pour récupérer c’sachet, te tendant la main pour qu’tu m’le redonnes. L’autre main sur la hanche.

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« T’as quand même été dans ma valise. » Les yeux qui s’lèvent au ciel. Toujours cette mauvaise foi, pour éviter d’avoir à dire j’ai tord . J’souffle quand je t’en ma main et qu’tu refuses d’me redonner ce petit sachet, encore intacte. « J’ai l’impression de devoir rendre des comptes à mes parents là. » Et tu sais comme moi, que c’est loin d’être une bonne chose quand j’dis ça. Quoi que non, mes parents s’en foutaient donc finalement ils m’demandaient rien, mais j’imaginais que ça aurait ressembler à ça. « Je n’y ai pas touché. » que je me défend, semblant de rien en préparant mes affaires pour descendre à la piscine. Comme si on était en train d’avoir une discussion des plus banales. Quand j’te regarde, j’comprend vite que ça n’sera pas aussi simple que ça. Un nouveau soupir avant d’reprendre, encore. « J’me sentais pas bien au début du summer camp, et j’voulais pas t’en parler ou en parler à Ana, dans tous les cas vous étiez loin. » T’aurai fait quoi ? toi à Boston, moi ici à des milliers. Rien. Tu n’aurais rien pu faire, et j’te l’reproche pas, t’avais des choses à faire pour l’hôtel. C’est comme ça. « J’avais pas mon cbd avec moi, j’pouvais pas l’prendre, j’me suis engueulée avec sergio, ma cheville est partie en couille, j’pouvais rien faire. J’vais pas t’dire que j’ai pas du tout fumée avant que t’arrives. Mais ça va, j’suis loin d’être à croc. J’te dis, je n’ai pas touché à ça depuis que t’es là. » Qu’tu veuilles l’entendre ou non, c’est fait et c’est comme ça. Alors si tu veux faire la gueule, t’as qu’à préparer l’arrivée de Chiara, j’suis certaine qu’elle n’attend que ça.

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Apparemment oui, on va réellement s’prendre la tête pour ça. C’est parti alors. Sur l’instant, j’te compare à mes parents. « En même temps, tu m’fais l’même sermon qu’tu pourrais faire à Thaïs si t’avait retrouvé ça dans ses affaires. » Ou alors, tu l’aurais tué. J’sais pas quelle option choisir pour l’coup. Te dire que je n’y ai pas touché t’suffit pas alors, c’est parti pour une longue tirade. Même trop longue pour moi. « J’en voyais pas l’intérêt, parce que j’savais qu’ça allait passer. » On n’est pas dans ces capsules, dans ce bar où on était en confidences. Tout s’y prêter. Là non. Qu’tu sois d’accord avec ça ou pas. Scott c’était plus simple, il s’en fou, il m’juge pas, il n'cherche pas à savoir l’pourquoi du comment. Il m’a changé les idées, et c’était tout c’que j’attendais pendant que je tournais en rond dans les différentes chambres d’hôtel en attendant vos arrivées. L’impression qu’tu as pris cette habitude que j’te parle à cœur ouvert. J’ai encore du travail là-dessus. « Merci, j’avais peur de devoir aller en recherche. » que j’répond ironiquement quand tu remets l’sachet dans ma valise. Je n’cherche même pas à le récupérer pour le jeter. Au contraire, je le laisse là, bien en évidence sur mes vêtements. Plus besoin de le cacher de toute façon, maintenant qu’tu sais. « Je te l’ai dit que j’ne pouvais pas prendre mon cbd dans l’avion, et ouai, t’avais juste à te balader dans les rues en Equateur, t’avais des vendeurs à la pelle. » Et ça pour l’coup, c’est entièrement vrai. C’est dans ces mêmes endroits où j’ai été tenté d’en acheter la première fois, tentation à laquelle je n’ai pas cédé. Finalement, c’est mon coloc qui m’a dépanné, grâce à ça que je n’ai pas fait d’angoisse. J’inspire profondément pour pas m’énerver, c’est dur là.

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« Et bien, j’ai rien dit ok ? Tu voulais quoi ? Que je t’appelle pour t’dire que j’en ai ras-le-cul d’pas pas pouvoir bouger ? Que j’me suis sentie seule cette semaine-là ? Qu’mon meilleur pote n’veut pas dormir avec moi pour sa grognasse de copine, alors que c’est limite les nuits qui sont l’pires pour moi ? Et t’aurait fait quoi hein ? Nan vas-y dit moi, ça m’intéresse. » Rien, t’aurais rien pu faire, et croire l’contraire ça serait totalement hypocrite, tu l’sais autant que moi. Et que sans Scott, il n'y aurait eu aucune hésitation, et j’aurai sûrement fini défoncer du matin au soir. On peut grandement, l’remercier. L’ton d’voix plus sec, plus cassant. Retirant l’paréo que j’étais en train d’me mettre autour d’la taille pour finalement passer à côté d’toi, tournant l’dos et accroupie devant la valise avant d’prendre le premier short qui m’passe sous la main et un tee-shirt. Tout simplement : changement d’programme en c’qui m’concerne. « J’imagine qu’au fond d’un tiroir ça n'sera pas ce qu’on appelle mieux caché ? » alors que j’me redresse soufflant l’ironie pas loin d’ton visage. Exaspérés son mes yeux par cette conversation. Ça n’a aucun sens de s’prendre la tête pour ça. Enfin si, vu que j’connais tes antécédents. Mais ça n’a strictement rien à voir. Après l’accident, j’aurai déjà pu plonger tête première dedans. J’ai juste choisi autre chose, comme le cbd. Et aujourd’hui, tu m’reproches tout ça ? Incapable d’reconnaître là où j’suis coupable. « J’ferai un stock avant d’rentrer…. Ah mais non, l’cbd passe déjà pas en avion, alors des sachets d’beuh, j’te laisse deviner ! » Comme si j’parlais à un enfant. Alors que c’est moi l’enfant ici. Celle qu’on a pris la main dans l’sac en train d’faire une connerie. Ton corps qui disparaît sur la terrasse, t’laissant seul. Moi qui fini d’me changer dans la chambre. La fatigue n’est plus, la colère m’donnant un regain d’énergie.

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La communication hein ? C’genre de chose qu’on m’rabâche en m’disant que c’est essentiel dans un couple. Ça n’a pas forcément l’air de trop nous réussir pour le coup. Enfin sûrement parce que j’aurai dû le faire avant. Mais, je ne le reconnaîtrai pas, tu l’sais et je le sais. « Tu l’sais maintenant, c’est bon. Sans même prêter l’moindre regard en ta direction. Tout ça m’saoule grandement. Et j’sais que ce n’est que le début. Quand Ana va le savoir, je vais aussi avoir le droit à un second sermon. Ça m’énerve qu’on m’traite comme une toxico, incapable de s’maîtriser. Enfin ça, c’était c’que j’pensais, jusqu’à c’que tu m’balances ton ancienne addiction à la figure. Le souvenir d’une phrase d’ma meilleure pote qui m’dit qu’on n’est jamais totalement guéri de toutes ces merdes. « J’me souvenais même pas que j’avais ça dans ma valise, j’ai pas fait exprès d’le garder pour m’dire ‘’tient et si j’faisais en sorte qu’Dimitri tombé dessus’’ » Glaçante, fausse imitation d’moi-même avec un ton un peu trop aigüe. J’pourrais aller l’chercher ce petit sachet d’la discorde, et le jeter moi-même. Je n’en fais rien. A la place d’ça, j’suis en train de me changer. Nouvelle phrase, nouvelle pic. « Yes ! Génial ! J’me voyais déjà écumer la ville à la recherche de dealeurs ! Tu m’sauves la mise, merci beaucoup ! » Fausse joie, fausse excitation dans le ton d’la voix. Agissement digne d’une enfant de cinq ans. Tu fuis sur la terrasse, et moi, j’me suis préparée à bouger. Prenant mon téléphone, message à Scott savoir s’il a une place pour moi dans sa chambre. C’est tout vu d’mon côté, j’sais où j’vais aller. Assise sur le lit, je n’décolère pas, enfilant la première paire de sneakers que j’ai sous la main. Mon look doit être infecte, le cadet d’mes soucis là. Essayant d’avoir un soupçon d’patience, quelques petites minutes, laissant l’occasion d’une excuse qui n’arrivera sûrement pas. Ni de moi, ni de toi.