Est-ce que dire que tout ça avait été une toute première pour toi excuserait le fait que t'as été aveuglé par tes sentiments ? Et que maintenant que tu as pu y goûter, était encore plus difficile à gérer ? Qu'on est tout simplement pas maître de nos émotions ? —  J'aurais jamais cru dire ça un jour, mais l'amour rend vraiment aveugle, ce n'est pas qu'une rumeur, un mythe ou je ne sais quoi. Il faut le vivre pour s'en rendre compte. Et à dire vrai, je n'ai pas connu beaucoup d'hommes à qui je laissais la possibilité d'être un régulier. Tu t'en tenais qu'au coup d'un soir, une durée limite de trois jours maximum. Alors, ouais, il pouvait bien se compter parmi les chanceux, Hebert. Mais il est réellement le seul à qui tu as tourné le dos et tu ne sais pas pourquoi en fait. Ce n'était pas comme s'il pouvait constituer une menace, si ? Pourquoi tu te la poses cette question d'ailleurs Julia ? — Avant, ça pouvait facilement marcher, mais maintenant, on va dire que c'est un peu plus difficile de ne laisser quiconque m'approcher. J'imagine qu'il faut que je réapprenne ? T'es rendu faible après avoir goûté au fruit défendu. Les sentiments. Mais t'as envie d'apprendre à nouveau, à te contrôler. Glisse ta main dans celle qu'il te tend pour te redresser. Tapote ton fessier pour ôter les brindilles d'herbes collées à ta combinaison. — Quelle chance d'être canon, ça veut dire tu me pardonnes ? Étincelles espiègles dans les pupilles, petit rictus qui fait office de sourire. — Merci. Et la battante que je suis te fais une promesse sincère, plus jamais je ne t'éviterai et aussi... Laisse ta phrase en suspens quelques secondes avant de lui choper son arme pour la jeter un peu plus loin et pointer la tienne vers le bas de son corps pour viser l'une de ses jambes et tirer. — De gagner cette petite guerre ! Ponctuant ta phrase, certes, tu n'étais plus une petite garce sans cœur, mais ça ne voulait pas dire que tu n'étais plus joueuse espiègle et qui adore avoir le dessus. Le temps qu'il récupère son arme, t'étais déjà bien cachée derrière ce gros rocher.

je t'écoute parler julia et honnêtement tout ce que j'entends ce sont des niaiseries sur l'amour. haussement de sourcil. dédains face à ce que tu dis. je n'y crois pas un mot. tu tentes de justifier ton acte en t'enfoncer dans ce genre de discours qui me colle la nausée. « l'amour n'rend pas aveugle, il rend con et j'ai pas besoin de le vivre pour m'en rendre compte. y'a assez d'exemple autour de moi pour me convaincre. t'en es un » j'ai jamais été amoureux. je me blinde contre ça. j'ai trop peur de faire du mal aux gens avec mon trouble borderline. la stabilité ne fait pas parti de mon quotidien. je suis un électron libre qui avance comme il le peut. sans voir où il va. un « mh » s'échappe de mes lèvres quand tu me balances que tu n'as pas beaucoup de régulier non plus. j'ai pas d'avis là-dessus. je n'ai plus à en avoir en tout cas. « tu laisses plus personne t'approcher pour une histoire qui a mal tourné ? » je dois en conclure que je ne pourrais plus te toucher ? qu'il n'y aura plus rien entre nous ? je lâche un petit rire désabusé. je préfère mettre fin à cette conversation tout de suite. main tendu vers toi. j'aime pas te voir par terre. tiens toi debout julia. relève toi. « te pardonner j'en sais rien, t'as quand même blessé mon petit coeur » j'exagère à peine. « mais je t'en veux moins qu'avant quand j'entends ça. m'refais plus un coup comme celui là par contre » t'as plutôt intérêt en fait. je me trouve d'une patience et d'une clémence légendaire là. ne me fais pas regretter de lâcher un peu du leste pour une fois. t'as de la chance que je t'apprécies à ce point, sinon j'aurais profité que tu sois au sol pour vider mon chargeur sur toi. tu me fais une promesse.  phrase que tu ne termines pas. mon arme s'écrase au sol, j'ai pas le temps de réagir. quand je te dis que tu es agile. une redoutable adversaire. tu me tires dessus à quelques centimètres. je grogne de rage. « t'es malade ? on tire pas d'aussi près, sale folle » cours. barre toi. loin de moi. t'as raison de courir parce que ma vengeance sera terrible. arme récupérée, je me remets en chasse, le coeur un peu plus léger qu'avant. j'ai eu mes explications et même si je les trouve débile, elles me vont.

la partie a été intense. on s'est fait la misère tout le long. j'en ai dégommé plus d'un sur mon passage. j'ai adoré. franchement j'ai passé un super moment et c'est avec une grande surprise que je constate avoir pu gérer la situation. pas de débordement émotionnel. pas de crise. pas d'énervement. c'est dans ce genre de moment que je me rends compte que le traitement fonctionne. c'est pas toujours le cas. comme dans tout trouble du comportement, j'ai des hauts et des bas mais l'après-midi s'est bien déroulée. c'est une victoire en soi. on rentre au campement. se rejoint tous pour l'annonce des résultats. je retire enfin mon masque et pose mon arme. je te retrouve bien vite. « j'suis sur qu'on t'a mis la misère ! » et quand le verdict tombe, mes sourcils se froncent. je regarde les autres. « c'est une blague ? putain vous êtes à chier, j'ai fait tout le travail ou quoi ? c'est quand même pas compliqué de courir et viser putain » mauvais joueur à souhait. je sais que tu vas y aller de ton commentaire et ça va m'agacer encore plus. j'aime pas perdre.

Tu allais l'interrompre pour lui dire que tu en es un visiblement d'exemple, mais le garçon te devance et fait couler la vérité. Hausse les épaules, hoche positivement la tête parce qu'il avait raison. L'amour rend aveugle et con aussi. —  T'as raison. Mais tu vois, ça sert aussi de leçon. Donc c'est bien d'être passé par là pour m'en rendre compte. Et honnêtement ? En parler te fait du bien, tu n'as pas beaucoup de personnes à qui tu peux parler à part Alix, et le fait d'en parler avec lui prouve que tu lui fais un minimum confiance, que votre complicité, ce n'était pas du bidon, que vous arrivez encore à vous parler ouvertement même après tout ce qui s'est passé. T'étais conne oui. De l'avoir évité. Mais ça aussi, tu ne le feras plus et tu lui donnes ta parole, une promesse. Et il le sait Hebert, que lorsque tu fais une promesse, tu la tiens qu'importe ce qu'il peut t'en coûter. — Disons que si ça venait de moi, ouais, j'aurais envie de ne laisser personne m'approcher. Mais je suis humaine et j'ai beau vouloir me tenir à l'écart, je sais qu'il me sera impossible. Tu n'es pas assez forte pour vouloir te couper du monde. Ceci dit, une chose à laquelle monsieur est doué, c'est de te faire culpabiliser à mort et tu vois bien son petit jeu d'innocent quand il te dit que t'as brisé son petit cœur. — Tu n'exagères pas du tout toi ! T'es fort pour m'faire culpabiliser. Et ça marche toujours autant d'ailleurs. Petit rire lâché, rassurée qu'au moins, il ne veuille pas te le faire payer. Quoi que là, à ce paintball, il compte bien le faire en remportant la victoire. Sauf que ouais, t'es plus coriace que tu en donnes l'air Julia. Et si tu as décidé de gagner, tu ne comptes pas lessiver sur tes plans diaboliques. À commencer par le prendre par surprise et le viser d'une distance aussi approximative. — Depuis le temps qu'on se connaît, t'as pas encore compris que je ne suis que mes propres règles ? Rapidement, hors de sa vue, tu te caches et autant dire que t'as trouvé la cachette du siècle parce que de là où t'es, personne ne peut te voir et t'as le temps de descendre plus d'un et te re-cacher aussitôt. Partie terminée quelques minutes plus tard, vous vous retrouvez pour le résultat. — Oh, si j'étais toi, je ne me réjouirais pas aussi vite ! J'ai tout donné. Et le verdict tombe. Victoire à ton équipe. Évidemment, c'était perdu d'avance pour lui. Corps qui pivote pour lui faire face et à voir sa tronche complètement vénère d'avoir perdu, t'exploses de rire carrément à son visage. — T'avais aucune chance face à moi. M'bon, ne perd pas espoir, tu feras peut-être mieux la prochaine fois ! Main provocante qui vient tapoter son torse frénétiquement. — Allez, j'te laisse te remettre de tout ça, mon groupe à une victoire à célébrer. Je me régale d'avance de la fête qu'ils nous ont prévue. Alors cio petite brebis ! Tu sais que ça va le mettre hors de lui là, alors tu prends rapidement tes cliques et tes claques pour rejoindre ton groupe et disparaître de son champ de vision.