07/07

Serviette enroulée autour de ton corps. Vulgaire nœud fébrile qui tient l’ensemble contre ta poitrine. Cheveux en pagailles, mouillés d’une douche à peine rincée. Phalanges glissées dans la tignasse rebellée. Démêler grossièrement comme-ci le peigne n’a jamais existé. L’allure sauvagement fragile. Goute qui perlent le long de ta peau, en tenue d’Eve. Bruit de la porte qui résonne dans la chambre. L’obscurité règne en maitre, volets fermés, sans une lumière qui ose dépasser. Les pas vers la porte, une main qui retient ce nœud. Serviette blanche qui épouse vulgairement tes formes. La porte qui s’ouvre sur le couloir ta tête qui dépasse, laisse entrevoir le haut de ton corps sur le côté. Un instant de réflexion, les billes posées sur lui. Simon. L’air étonné, faussement outré. Quand tu m’as demandé le numéro de ma chambre je pensais que c’était pour m’apporter des roses noires pour t’faire pardonner tu passé. Tu ricanes, l’insolente. J’peux t’aider ? Tu comptes prendre l’avion pour faire du bénévolat en Tanzanie ?

@Simon Arnault

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

F L A T L I N E

life out of control,  how could you pull the plug and let me flatline? ;;

Des jours, des sms envoyés. Vos âmes qui se cherchent à distances sans pouvoir se croiser. L’envie oppressante de toucher sa peau quand les pensées s’y mêlent. Il s’est barré pour te planter, même si tu ne lui en veux pas, il l’a fait et toi, t’y repenses. Ressasse le passé à l’infini pour y trouver une explication illogique. Conforter tes idées sombres. Il t’a abandonné. Mais tu crèves d’envie de le retrouver. Gouter, ce qui t’a échappé. Tête par la porte, gouttes d’eau qui ruissellent encore le long de tes épaules dénudées. Le cœur serré, le geste exécuté : tu le laisses rentrer. Frôler cette safe zone dénuée de son parfum, encore. Une politesse, vraiment. Madame est sarcastique, masquer les crépitements de ton estomac prêt à exploser de ses crépitements. Le geste rapide, souffle coupé, une fraction de seconde, le dos contre ce mur. Simple lumière de la rue qui éclaire la pièce, perce le chaos qui se prépare. Les billes qui se baissent pour trouver ses lèvres en contre bas, remontent vers ses yeux, à peine visibles. Tu vas mourir là, le cerveau explosé de cette intensité. La reprise de ce contrôle quand tu ricanes, l’insolente. Faussement maitresse de tes émotions. Tu crois que ça serait si simple ? Murmures contre ses lèvres sans les toucher. Tu crois que parce que mon cœur et mes pensées t’ont appartenue une fois que c’est encore le cas ? Les mains se sont posées sur son torse.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

F L A T L I N E

life out of control,  how could you pull the plug and let me flatline? ;;

Des années. Des années de désirs incalculés à tenter de l’oublier. Lui, ses yeux, ses mains, sa façon délicate de te regarder ou de simplement caresser l’intérieur de ton bras, dans la délicatesse de quelques caresses chatouilleuses. Des années à repenser, à toutes ces sensations que tu aurais préféré oublier. Six années balayées d’un message sur meetssenger comme si le temps ne s’était pas écoulé. Maintenant il est là, en face de toi, le souffle chaud, mélangé au tiens. Ton corps prêt à exploser mais l’allure qui tente de tenir sa fierté. Les souvenirs sont toujours là, intacts. Mais tout a changé, pourtant. Vous n’êtes plus les mêmes, quelque part. L’expérience de l’âge accumulé, dans les six dernières années. Tu n’es plus celle que tu aurais été si jamais il était resté pour t’offrir ces nuits que tu pouvais tant espérer. Tu vas probablement crever là, à force de retenir cette respiration. Plus rien n’a de sens, t’oublies de respirer, trop captivée par tout ce qu’il est. Les lèvres se sont agrippées, comme acte de délivrance suprême. Tes doigts déposés sur son torse se transforment en griffes acérées, le tissu qui se plie entre tes phalanges qui s’agrippent pour ne plus jamais le lâcher. Le baiser est rendu, plus fort. Tes ongles sont probablement entrain de l’acérer sa peau sous son haut. Ta serviette est entrain de tomber au sol, son nœud fébrile. Dans un élan d’agacement, les lèvres se décollent un instant, les doigts se relâchent de ton emprise sur lui pour finir de dénouer le dernier rempart entre lui et ta nudité. Serviette qui tombe au sol, le corps nu, à peine éclairé, dissimulé dans son ombre captivante. Sa main qui est attrapée pour se faire déposée sur ta hanche. Tes lèvres ont repris leur danse avec les siennes.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

F L A T L I N E

life out of control,  how could you pull the plug and let me flatline? ;;