Il continue de l’ignorer. Caché dans un recoin, il attend, parce qu’elle finira par bouger. Froissement. Draps repoussés. Il devine le mouvement. A ses oreilles, la voix sonne avec plus de puissance. Muet. Il patiente jusqu’à ce qu’elle se décide à oser un pas. Puis deux. Elle doit se douter, non ? De la supercherie ? Alors, pourquoi est-ce qu’elle sursaute quand subitement, le brun arrive par derrière. La saisie par la taille. Sensible est la partie du corps. « T’fais pitié comme sorcière. » Parle près de son oreille. Puis, s’ensuit le fou rire. La cage thoracique tremblante, il continue de ricaner. S’éloignant d’elle, il allume la lumière d’un coup sec. « T’y a vraiment cru putain. » C’est seulement quand il la regarde sous les néons, qu’il perçoit l’oreiller. « T’comptais faire quoi avec ça ? »

Naïve, la peur. Tu t’engouffres dans la gueule de l’ours sans le savoir. Tu pourrais y croire, à la connerie. Mais les phobies sont trop fortes, l’irrationnel.  Le cœur ne fait qu’un bon, prêt à s’échapper de ta cage thoracique, la silhouette qui s’est glissée dans ton dos pour t’attraper. Une seconde le temps de débattre. L’instinct de survie diablement merdique. Prête à mourir à la moindre véritable agression. Les mouvements coupés un instant quand sa voix résonne à ton oreille. Une nouvelle seconde pour réaliser le piège sadique à souhait. Le visage figé quand il se décale pour t’faire face, lumière aveuglante. Mais t’es ?? T’es un putain de sadique. Résignée, il t’a bien trompée. Ton coussin entre les doigts, arme du potentiel crime que t’étais prête à commettre. Oui bah.. Merde. J’aurais pu t’étouffer avec tu vois ? Tu ricanes, cette fois, bonne joueuse. Le coussin envoyé à son visage d’un geste de tes bras. J’peux encore le faire tout compte fait, j’ai une bonne raison maintenant. Délicatesse absente de tes gestes. L’coussin est démoniaque. En plus t’as les mains froides, t’es peut-être déjà mort et moi aussi. La main libre qui libère ton visage de ses mèches de cheveux. Et t’as des grosses mains, on t’la déjà dit ?Tu sens encore les phalanges sur ta taille.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.