Erreur involontaire. Confronté à son reflet dans le miroir, il rage l’ombre. Agacé par l’hôtel. Une parfaite inconnu en partenaire de chambre. Voilà ce dont il avait hérité pour cette première nuit. Vu l’heure tardive, il était trop tard pour une solution. Se passant la main sur le visage, il tente de chasser l’amertume. Pense à sa colocataire et au bordel qu’elle traine avec elle. Des pierres. Des talismans. Une sœur Halliwell réaliste. Et bien sûr, fallait que ça soit pour lui. Soupire le garçon. Se résigne à passer un t-shirt, alors qu’il sortait de la douche. Tissu du jogging qui lui colle à la peau, l’ombre sort enfin. Auréolé de vapeur. L’humidité pénètre la pièce climatisé. Sur le lit, la brune à déjà pris ses aises. Assise en tailleur. Son bordel étalé devant elle. « Décale. » Sonne l’ordre. « J’dors à gauche. » Il s’en fou bien du côté où il dort. Non, c’est la frustration qui parle. Et quand il est confronté à ce type d’émotion, le brun se défoule. Déplacement. S’enfonce dans la moquette, ses pieds. Ouvre son sac pour en tirer un paquet de clope. Pas étouffés. Il se dirige vers la fenêtre. L’ouvre en grand pour s’assoir au bord. Allume l’addiction.

Tu l’sais. C’est un signe du destin ? Quelque chose à repérer dans l’assemblement astral de cette coïncidence merdique. Chambre partagée, l’inconnu dont le nom s’est affiché en même temps que le tiens sur les réservations. Aucun hasard, mais toi, tu l’comprends pas ce destin. Jambes repliées contre toi, voutées sur ces draps. Lèvres qui se mouvent dans le silence des murmures incompréhensibles. Visage qui se pointe vers l’bas, les azurs qui consultent ces quelques cartes devant toi. Les pensées tirées de leur berceaux caché par la voix masculine. Hmm. Grognement entre tes dents sans réellement l’entendre, lui. Tête qui se redresse quand la fenêtre s’ouvre, mèches de cheveux qui s’envolent sur l’air rafraîchis. Un regard vers lui, amusée. Tu dors à poil ou pas ? Non parce que ça m’dérange pas. Les phalanges qui rangent les cartes dans leur étui. Tu vas faire la gueule toute la soirée l’ours ? Les jambes sont tombées au bord du lit, els fesses toujours assises.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Les orbes dans les cartes. Elle l’ignore. Donne un grognement comme réponse. Et puis, le vent l’éveil. Fait virevolté des mèches de cheveux autour de son ovale. Les regards qui s’entrecroisent. Cogner par la question. Sourire narquois aux lippes, alors qu’il tire une latte. Aspire la fumée grise. Tout en la maintenant en lui, il rétorque : « ça dépend. » Tourne l’ovale pour expirer le poison dehors. Du coin de l’œil, il l’observe ranger son bordel. Il fait l’air de rien, mais il est curieux Scott. Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça ? ça lui apportait quoi sérieux ? Est-ce qu’il pouvait la ranger dans la catégorie sorcière ou voyante ? « Avalon c’est ça ? » Ignore sa question. Tire une seconde fois sur sa cigarette. Après avoir eu le temps de digérer l’info, il s’était demandé si la Avalon qui lui faisait face, n’était pas la sœur de son pote, parce que c’est pas commun comme prénom. « T’as pas un frère sur l’campus ? » Sur le rebord de fenêtre, le brun s’avachit un peu plus. Continue de fumer.

il est beau, Scott. C'est son nom, non ? Le regard qui s'est posé le long de son corps trop sculpté. Destin qui met à l'épreuve ? Destin qui te laisses percer le mystère seule. Regards qui se mélangent quand les perches sont à peine dissimulées. Silhouette contre lumière de la lune. Distingues à peine les traits de son visage dans l'obscurité. La question qui tombes, te laisses ce ricanement persistant sur les lèvres. Ca dépend. l'insolence sur le visage. Un sourire qui trace le long de tes joues. Tu en as marre de ce rôle. Petite soeur de Levy à qui l'on refuse ou accepte tout selon les contextes. Il t'a demandé de ne pas toucher ses potes quand lui ne touchent pas les tiens : ton frère détient la planète dans sa poche, probablement. Si je te dis oui tu vas plus dormir à poil ? Assise sur le rebord du lit, Les deux leurs fixant sa silhouette noyée dans la pénombre.

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Les opales d’un vert translucides le parcourent. Eclat solaire qui transparait avec pour seul fautive, la luminosité de la pièce. Tamisée. A moitié plongé dans la pénombre, les silhouette se font face. Elle répète ses mots la gamine. Joue les cyniques. Et ça l’agace autant que ça commence à l’amuser. « ouais. » Il refuse de développer l’ombre. Il cède sa place à l’imagination. Elle qui peut faire naître toutes sortes de raisons. Apparait en mémoire, le prénom de l’inconnue. Ça lui rappel quelque chose à Scott. A la sœur de Levy. Bien qu’il n’y est pas eu d’épilogue là-dessus. « Qui t’dis que j’comptais dormir à poil ?» Prend une nouvelle taffe. Cigarette presque consumé. Sans saveur. Il fume trop Scott. De weed. Il sait qu’il devrait lever le pied. C’est pour ça qu’il a rien pris sur lui. Ça et le fait qu’il passait la douane. Sur le rebord, il écrase la clope. Trainée noirâtre. Puis, se redressant, il abandonne le mégot dans la poubelle de la salle de bain.  Brise flottante. Tente d’effacer les résidus de nicotine. Se positionnant du côté gauche du lit, le brun finit par abandonner son t-shirt. Le jogging c’était déjà de trop et il commençait sérieusement à avoir chaud. Pas à cause de la chaleur, mais plutôt de l’humidité stagnante. « Pousse-toi. » Avant même qu’elle ne parle, il entreprend de s’installer. Tissus qui frôle la cuisse de la sorcière.

L’ours est énervé. Et toi, ça t’fais marrer. Une passion inavouée de toujours provoquer. Née pour titiller. Simple fait de l’savoir lié à Levy t’aguiches d’autant plus, l’idée amer de tenter le diable. Mais l’monstre préfère bouder, simplement aligner trois mots pour tenter de te parler. Toujours sur ce rebord de lit, pieds dans l’vide. Trop haut pour toucher le sol. La silhouette prédatrice, ses volutes de fumées qui s’envolent dans la brise légère. Les billes qui l’observent bouger. Mouvements analysés. Bad boy qui pense à la planète, t’as noté. Ou peut être qui veut foutre le feu à cette chambre, s’évacuer du paradoxe d’être un enfer pour l’diable lui-même. Son t-shirt retiré et tes yeux qui n’ont rien raté. Côté gauche colonisé par l’ours mal léché. Ton corps qui ne bouge pas d’un centimètre quand le sien s’écrase à côté du tiens. Tu comptes vraiment garder ton jogging là ? T’es peut-être un psychopathe. Ou alors tu fais l’pudique ? Tes paroles quand les phalanges agrippent le haut qui recouvre ton corps. Brassière simplement dévoilée, poitrine qui n’a rien à envier. Il ne te reste que ce short, dénué de sous-vêtements, pour dissimuler le reste de ton corps. Le t-shirt est jeté par terre, de son côté, manquant de tomber sur lui. T’es vraiment une bouillote ! T’es en chaleur c’est truc de dingue je n’ai jamais dormis avec quelqu’un d’aussi chaud !Tu ricanes, presque insolente, quand ton bras s’est collé un instant à la peau de son dos le temps que tu te retournes, à l’opposé.

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« T’as hâte d’me voir à poil ou quoi. » Prend ses aises la gamine. Passe par-dessus sa tête, son t-shirt. Se présente à lui en simple brassière. Sur le renflement de sa poitrine, ses émeraudes s’attardent, avant de s’en détacher. « C’toi qu’est chaude ouais. » Hargneux garçon. Tendant le bras, il appuie sur l’interrupteur. Plonge la chambre dans les ténèbres. Point lumineux. Vacille comme des vers luisants. Dos à dos, il ressent la chaleur de la brune. L’étroitesse du lit, les plonges dans une intimité dérangeante. Il déteste ça Scott. Avoir l’impression qu’on le colle. « Prend toute la place surtout. » Râleur. Il remue. Tente une position en glissant un bras sous l’oreiller. Inconfortable. Il finit par se mettre sur le dos. Les iris qui fixent l’obscurité opaque. Draps collants. S’agglutine sur son dos. Le plonge dans une moiteur désagréable. Le pire, c’est sur ses jambes. Le coton de son jogging amplifie la sensation. Alors, après plusieurs secondes à débattre intérieurement, il s’en débarrasse. Le fait coulissé sur ses jambes pour le balancer au sol. Marque sa peau, les branches d’encres. Le vent nocturne apaise la brulure de sa peau.

Evidemment que t’as hâte de le voir à poil. L’homme est un Appolon tatoué, l’genre bad boy sucré. Péché mignon qui tombe dans l’cliché. Mais c’est ce que t’aimes toi : les mâles alpha un peu trop caractériel qui finissent toujours par te virer sans se retourner après t’avoir donné un moment un peu trop passionné. Mais le mâle alpha est cassé, dans ce lit. La lumière est éteinte, et toi dans le noir. Pénombre oppressante. La chaleur qui s’écrase sr ton corps, une impression de bruler à petit feu. Il se tourne et se retourne. Grogne après toi comme si tu étais fautive. Tu voudrais juste ouvrir ce rideau pour trouver la lumière extérieure. Simplement avoir une entrée lumineuse pour stopper ce mélange chaotique qui s’opère dans ton cerveau malmené. L’égo est mal placé, peut-être. Femme forte, que tu laisses paraitre. Simplement terrorisé par l’obscurité pesante, les murs inconnus, les odeurs neutres. Inconsciemment déjà trop proche de lui, l’appel de la protection, surement. Calme anxiogène, rapidement brisé par le vacarme électrique dans la salle de bain. Sèche-cheveux mal fixé au mur, s’écroule au sol dans un bruit résonnant. Les mains se sont agrippées sur le bras de Scott, le corps s’est ventousé sur l’effet de surprise dramatique. Wow c’est quoi ça ???! Tu chuchotes comme pour éviter qu’on t’entende, sèche-cheveux maléfique./

@Scott Guerin

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Bruit sourd. Résonne dans le silence de la chambre d’hôtel. Son propre sursaut noyé dans celui de la gamine. Les doigts encerclent son avant-bras. « J’en sais rien. » La voix forte, il n chuchote pas comme sa voisine. « J’crois qu’ça venait de la salle de bain. » Il a tendance à tout rationnalisé Scott, mais il était tentant de se demander si la sorcière n’avait pas trainé un diaphane avec elle. « J’vais voir. » Machiavel idée. Prend vie dans son esprit. Abandonne le lit. Creux sur l’oreiller. L’ombre se dirige prudemment vers la salle d’eau. Comédien. Enfin il pénètre dans l’antre. Fait style d’allumer la lumière. « Merde. » Suspens dans l’air. « Plus d’lumière. » Pénètre dans le four obscur. Sans peur. Entité ou pas, il en a rien à foutre. Dans la matière, il demeure. L’autre non. Plus un mot. Sa vision s’habitue à la noirceur. Il croit discerner quelque chose au sol, mais peu importait. Il était intéressé par autre chose. Silencieux, il attend dans un coin. Ne répond pas aux paroles de la brune.

Le noir t’oppresse. Le noir t’inquiète. Paradoxe de ton armoire façons Mercredi Adams ou ta maison aussi lugubre qu’un caveau d’avant-guerre. Est-ce l’obscurité qui te paniques ou l’idée même d’être vulnérable ici : lieu inconnu, ours défraichis dont tu ne sais rien à tes côtés. Est-ce que lui aussi il pourrait profiter de toi ? Naïveté presque farouche. T’aimes plaire. T’aimes te sentir désirée, parfois à te jeter dans la gueule d’un loup affamé. Il s’est levé pour aller voir. Ton corps en boule, dans le lit, pénombre maligne qui dissipes sa silhouette engouffrée dans la salle de bain. Il répond plus. Calme plat. Calme inquiétant. Il est mort ? Tu chuchotes, trop fort : hééé.. pssst ! Qu’est ce que tu fous ??? Le cœur ne fait qu’un tour. Longues secondes qui s’écoulent quand le cerveau se mutile d’incompréhension. Merde. Les jambes quittent le lit, toucher le sol, tes mains agrippent toujours le coussin comme bouclier pour te défendre. Les pas sont fragiles vers la salle de bain. Murmures encore : hého ?...

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.