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@Damya Morales & @Lys-Beth Moriarty
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B

eth n'en a pas dormi de la nuit. Dès qu'elle a su, la blonde a appelé l'hôpital afin de connaître les horaires pour les visiteurs. Cela, après avoir pleuré, suffoquer et avaler un cachet, jusqu'à se calmer. C'est un sentiment de rage contre elle-même qui l'a saisi durant la nuit. Prunelles emplies de larmes, yeux bouffis, elle n'a cessé de se haïr continuellement, parce qu'elle n'a pas fait attention à son amie. Ses révisions. Il n'y avait eu que cela dans son esprit et à cet instant, elle s'en veut tant, qu'elle pourrait se frapper. Mais, elle n'en fera rien. Ce n'est pas elle qui souffre le plus, non, c'est Damya. Et, elle sera là, à la première heure demain, rapport aux visites. Impossible de faire autrement. Ce n'est même pas envisageable.
Une fois levée, elle a tout fait pour se changer les idées. Mais rien à faire. Toutes les activités du monde n'aidant pas, elle a soupiré et s'est laissé tomber sur son lit. Après tout, les secondes continueront à s'égrainer de façon beaucoup trop lente à son goût, et comme elle se trouve être coupable, cela lui est égal. Elle se punit, quelque part, jusqu'à ce que son réveil sonne et qu'elle parte en trombe, afin de la retrouver à l'hôpital. Une fois devant la porte, les larmes gagnent de nouveau ses yeux clairs. Lys-Beth se sent de plus en plus mal. Alors, quand elle frappe à la porte, elle entre sans prononcer le moindre mot. Son regard posé sur son amie, elle s'effondre et la rejoint, se saisissant de ses mains. " Par...don. Je suis une... amie... déplo...rable. " C'est tout ce qu'elle parvient à prononcer. Son cœur est brisé, de la retrouver ainsi, alité.

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Il fallait que ça arrive un jour ou l'autre. Je ne pensais tout simplement pas que va arriverait aussi vite. Je me demandais encore à l'heure actuelle si cette overdose n'était pas un acte manqué. Après tout,  je me sentais presque en sécurité ici, dans cette chambre d'hôpital. Mon patron ne pouvant pas aller contre l'avis médical, il allait bien devoir attendre que je sorte. Une sortie que je retardais au maximum. Alors que certain font tout pour sortir au plus vite d'un hôpital, moi, de mon côté je faisais tout pour y rester. Encore plus depuis que j'avais échange avec Iwan. Le cœur en charpie, je me demandais si les gens pensaient tous la même chose. Après tout, je perdais tout le monde, au fil goutte. Même ma chère amie Lys-Beth. Il n'y avait pas eu de disputés ou de mots blessants. Seulement le temps, nos emplois du temps respectifs nous on fait prendre de la distance. Et moi, qui dernièrement, ne voulait clairement pas l'embêter avec mes soucis alors qu'elle a elle même ses propres soucis. Est ce que ça s'appelle être égoïste ? J'avais pas réussi à dormir de la nuit. Les mots d'Iwan résonnant dans ma tête. Et plus les secondes s'ecoulaient, plus j'allais mal. Les larmes étaient présentes. Je n'y arrivais tout simplement plus. Et si je n'avais pas été dans cette chambre d'hôpital, Lys Beth ne m'aurais sûrement pas revu.

La fatigue et les yeux rouges, je la vis entrer. Je souris, heureuse de la voir oui. Elle ne m'avait pas oublié. Mais je restais tout de même sur la réserve. J'avais pris Iwan comme ami, le voyant comme um membre de la famille. Et c'était ça qui faisait le plus mal. Dis pas ça Lys. C'est pas de ta faute. Et j'avais envie tout lui crier, tout lui raconter. Vider mon sac. Mais je ne savais pas si elle avait le mental pour ça. Je suis contente de te voir. Tu vas bien ? A défaut de parler de moi, j'aimais en savoir davantage sur la vie des autres. Me projeter dans une autre vie. Une vie plus simple.

@Lys-Beth Moriarty

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L

es hôpitaux, elle y a passé du temps. Elle sait ce que c’est, l’internement. Alors, se déplacer, venir ici, il faut vraiment qu’elle aime la personne, Beth. La blonde ne ferait pas ça pour n’importe qui. Seulement, lorsqu’elle a appris que Damya était là, elle n’a pas pu en dormir de la nuit. Elle l’a abandonné, délaissé, sans prendre de ses nouvelles et voilà où elles en sont. Toutes deux ont leurs prunelles rougies et tenant fermement ses mains, elle s’essaye à ne pas continuer de pleurer. Elle peine à communiquer. À formuler ce qu’elle souhaite lui dire : qu’elle est définitivement désolée. « Si. » Elle prononce, avant de renifler. « Je t’ai abandonné. » Elle le prononce avec peine. Des trémolos sont perceptibles dans sa voix. Puis quand elle lui demande si ça va, la blonde se met à glousser. La tension. La nervosité. « Comme tu le vois, je me porte comme un charme. » Sauf que son mascara a coulé, qu’elle ressemble sans nul doute à une vieille poupée que l’on aurait délaissé. « Je suis ici pour toi, tu sais. » Elle lui annonce, resserre sa prise sur ses mains et lui demande, ses iris imbibés de larmes dans les siens : « Toi. Qu’est-ce qui s’est passé ? » Elle n’a aucun reproche à lui faire. Ce serait elle qu’elle devrait blâmer. « Je… » Elle fixe leurs mains unies et ne sait comment le formuler. « J’aurais dû être là, évité tout ça. Je ne suis pas une bonne amie. Je te demande pardon, pour tout. » Son menton en tremble et elle éclate de nouveau en sanglots. Voir ainsi, sa Damya, elle ne le supporte pas. Seulement, il y a une dernière chose qu’elle doit lui faire savoir : c’est qu’elle sera toujours là. « Je sais que je t’ai délaissé, mais crois-moi, je ne t’ai jamais oublié. Je suis là. Je tiens à toi. J’ai besoin de toi. » Ses opales de nouveau dans les siennes, elle la supplie silencieusement de ne plus recommencer, de ne pas l’abandonner dans ce monde de damnés.

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L

es hôpitaux elle les avait connu avant en tant que pompier. Elle y emmenait quelques patients, mais sans plus. Elle n’avait jamais été elle-même réellement malade pour y passer trop de temps. Jusqu’à ce qu’elle ait cet accident de voiture fonçant dans le café, sa sœur qui avait eu un cancer. Il faut dire qu’en une année, elle avait fréquenté bien plus les hôpitaux que de toute sa vie. Et elle s’en était très bien porté jusque-là. Elle n’aimait pas forcément y être, bien que l’idée de s’y réfugier avait pu lui traverser l’esprit. Si elle était malade, qu’elle restait là, il ne pouvait pas lui demander de faire ce qu’il voulait d’elle. Oui, c’était décidé, elle allait rester ici. « Tu m’as pas abandonné. Tu as … juste ta vie. Et moi, la mienne. » Elle ne lui en voulait pas. Ca peut arriver que des personnes s’éloignent avec le temps, les vies respectives. Si elles s’étaient éloignées, elles étaient toutes les deux fautives. Lys n’était pas la seule coupable, et elle n’allait pas la laisser continuer à penser ça. « J’ai trop fait la fête. J’ai pas fais attention à ce que j’ai pu prendre et tu sais le mélange drogues et alcools, c’est pas bon. » Lui dit-elle le plus calmement possible. Espérant qu’elle allait y croire. Après tout, ce n’était pas complètement faux. Elle n’avait pas vraiment attenté à sa vie cette nuit-là. Elle avait juste essayé de survivre et ne plus se rappeler. Faisant confiance à l’homme avec qui elle était concernant les dosages qu’il lui avait donné. « Tu vas arrêter ? Même si tu avais été là, ça serait surement arrivé quand même. Tu es là maintenant et ça fait plaisir. » Elle lui prit alors sa main pour la serrer. Ca lui faisait vraiment plaisir de la voir là. Cela prouvait qu’elle pouvait tout de même compter sur elle, malgré leur éloignement. « Allez viens ici me faire un câlin. » Termina-t-elle par lui dire en se poussant dans son lit d’hôpital pour lui laisser une place afin qu’elle vienne se poser à ses côtés et qu’elles se fassent ce câlin dont elles avaient surement besoin toutes les deux.

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M

ina pensait s’y retrouver de nouveau un jour, mais elle n’avait pas envisagé rendre visite à l’une des personnes qu’elle aime ici. Les murs des hôpitaux, elle les connait par cœur et lorsqu’elle frappe à sa porte, elle s’effondre, malheureuse de l’avoir délaissée. C’est véritablement ce qu’elle ressent : un sentiment d’abandon. Jamais elle n’aurait dû se laisser happer de cette manière par ses examens et oublier de lui envoyer des messages. Non, elle aurait dû prendre des nouvelles. Et aujourd’hui, cela aurait pu être bien trop tard. Alors, évidemment, elle souhaiterait remonter dans le temps. Partager des instants avec elle, afin d’éviter ce moment où elle a terminé aux urgences, mais ça ne peut pas arriver est toute sa vie, elle s’en voudra de l’avoir abandonnée à une période donnée. « Ce n’est pas une raison. » Elle souffle pour toute réponse, des larmes silencieuses roulant sur ses joues. D’ailleurs, elle s’effondre devant son lit, puisque ses jambes se dérobent sous ses pieds et c’est à genoux qu’elle se retrouve, ses iris injectés de sang à cause de ses larmes. « Pourquoi… » Mais elle ne sait pas comment le formuler. « Que sait-il passer pour que tu mélanges tout ça, aussi mal ? » Elle ne comprend pas. Quelque chose semble clocher, dans son résumé. C’est comme si elle ne lui donnait pas l’intégralité des pièces du puzzle, afin qu’elle n’en devine pas le dessin associé. « Oui, je suis là. » Mais elle ne cessera pas de s’autoflageller, jamais. Sa main présente dans la sienne, Mina peine à se redresser tandis qu’elle l’invite à la rejoindre dans son lit. « Combien de temps vas-tu rester ici ? » Même si elle connait ce genre de lieux, il lui est pénible de s’y retrouver. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’une personne à qui elle tient. « Tu me promets que ça n’arrivera plus ? » Elle lui demande dans un souffle alors qu’elle s’allonge à ses côtés, son visage dévoré par les larmes faisant face au sien. « Je ne pourrais pas vivre dans un monde dans lequel, toi, Damya, tu n’es plus. » Sincère, honnête, comme toujours, c’est presque une supplique, au ton de sa voix. « Je ne peux pas vivre sans toi. » Sa tête se dépose contre son épaule et elle se laisse aller à pleurer. Des soubresauts la saisissent et elle continue à se laisser aller à sangloter.

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D

amya s’était éloignée de son amie, mais ne lui en voulait pas. Depuis septembre dernier, sa vie était un vrai bordel. Elle n’était plus à Harvard, encore sous traitement. Avait perdu son boulot. Son mec. Les incessantes disputes avec sa sœur et Iwan qui prenait sa défense. Elle avait vraiment cru s’en sortir en trouvant ce petit boulot au Dyonisos. Barmaid n’était pas le boulot de ses rêves, mais au moins, elle travaillait. Mais cet endroit était surement la pire chose qui aurait pu lui arriver. Et elle pouvait en parler à personne. Encore moins à Mina avec qui elle avait un peu perdu contact cette dernière année. « Je sais pas Mimi – Tu sais une fois qu’on boit, on perd toute notion de réalité, de quantité. Enfin voilà quoi. » Ca lui faisait plaisir de voir son amie ici. Un peu moins qu’elle lui pose toutes ces questions. Elle voulait qu’elle lâche l’affaire et qu’elle accepte cette excuse de la fête. Après tout, ça peut arriver n’est ce pas ? « Je – vais peut-être demander à aller en service de psychiatrie, qu’en pense-tu ? » Omettant la raison de cette envie particulière. Ne pas devoir retourner au boulot, se cacher dans cet hôpital à tout jamais. Préférant être considérée comme « folle » plutôt que continuer à se prostituer. Le choix était vite fait. Mais elle n’avait pas pensé qu’il pouvait surement s’en prendre à son frère, pour de bon. La nuit prochain la ferait surement revenir à la réalité et elle sortait le lendemain-même.  Préférant revivre ce cauchemar plutôt qu’enfoncer son frère dans son histoire. « Promis, je vais tenter de moins faire la fête. Ou alors on fera la fête, mais ensembles. Comme ça tu pourras me surveiller. » Sa main dans la sienne, elle lui sourit. Alors qu’elle se mettait à ses côtés, elle la laissa déposer sa tête contre son épaule. Ce contact amical lui fit du bien. En revanche, l’entendre pleurer lui fit mal au cœur. « Pleure pas s’il te plait. » Elle n’était pas assez forte pour accepter sa tristesse. Pas assez forte pour la soulever et l’aider. « Je te promets que je m’en irais pas, ok ? » Elle lui souleva alors la tête pour la regarder, lui sourire et déposer son front contre le sien. « Maintenant que t’es là, ça va aller mieux. Merci. » Elle retrouvait son amie, un soutien et elle espérait vraiment que ça lui fasse du bien.

V

oir sa Damya dans cet état, Mina ne le supporte pas. Seulement, elle doit tenir le coup, être à ses côtés, bien que cela remue les méandres de son passé. Une année en « maison de repos », comme aimait souffler sa génitrice, alors qu’il s’agissait d’une année au service psychiatrie, dans un hôpital de Los Angeles. Et même si elle n’y vit plus, les odeurs qui règnent ici, lui donnent des maux de cœur. Ses relents, elle les connait si bien qu’elle se sent paniquer, son palpitant frappant avec force dans sa poitrine. Elle a la sensation qu’il va s’en échapper, créé un trou béant dans sa peau pour s’expulser, alors elle ravale avec peine sa salive et se remémore qu’elle n’y est plus. Cela fait partie de son ancienne vie, cette existence dans laquelle elle ne faisait que paniquer. « Hm. » Elle fronce des sourcils. « Tu as raison, oui. » Elle suppose qu’elle a raison, que ses mots, elle les prononce sans la moindre once de mensonge, même si, quelque chose semble sonner faux, dans son discours. « Que… » Mina pense qu’elle va tourner de l’œil et s’écrouler. Seulement, il ne s’agit pas d’elle ici. C’est de Damya dont il s’agit. « Heu… Fais attention. On peut te faire signer des papiers et t’obliger à rester, dans la plupart des endroits. Ce n’est pas un choix à faire sans réfléchir à deux fois. Tu sais toujours quand tu entres, mais jamais lorsque tu en ressors. » Une année, ou presque, elle y est restée. Une éternité, en somme, pour qui que ce soit se faisant interner. Rien que la première nuit à un arrière-goût de cauchemar, ou de purgatoire. La brune aimerait trouver les toilettes et déglutir, mais se retient. Elle se doit de se contrôler, comme il ne s’agit pas d’elle, c’est ce qu’elle se répète inlassablement, se martèle. Heureusement, elle lui promet de ne plus jamais se retrouver dans un pareil état, tout en ajoutant qu’elles feront la fête ensemble, dorénavant. « C’est d’accord. » Elle murmure. « Tant que je peux te surveiller, je peux supporter n’importe quelle soirée. » Mina le pense, elle pourra retrouver dans l’un des neuf cercles de l’enfer, pour elle. Le fait est que, malgré tout, ça en est trop pour elle. Alors, une nouvelle fois, elle s’effondre, pour rejoindre son amie sur son lit et s’essayer à ne plus pleurer. Des larmes silencieuses roulent sur ses joues et elle acquiesce dans un hochement de tête à ses mots, qui la réconfortent. « Merci. » C’est tout ce qu’elle parvient à prononcer, quand son front se colle au sien et que leurs regards s’accrochent. « J’aurais dû être là plus tôt. » Elle ne se le pardonnera jamais. « Mais oui, à présent que nous sommes réunies, tout ira mieux. C’est promis. » Levant sa main avec maladresse, elle la dépose sur la joue de son amie et la lui caresse à l’aide de son pouce. Damya est à l’image d’une sœur et la perdre reviendrait à se retrouver définitivement seule, sur cette terre.

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oir son amie dans sa chambre lui faisait du bien. Elle qui avait perdu son sourire depuis des semaines, l’avait retrouvé en voyant Mina débarquer dans sa chambre. Elles s’étaient un peu éloignées, la vie faisant son cours, mais leurs chemins se retrouvaient ce soir. Pas forcément dans les meilleures conditions, mais au moins elle savait qu’elle pouvait compter sur l’autre brune. Elles s’étaient éloignées mais elles étaient toujours dans le cœur de l’une et de l’autre. Elle tentait tant bien que mal d’éviter toutes les questions de son amie. Ne voulant pas forcément lui raconter tout ce qui lui arrivait. Parce que personne ne devait être au courant. Non pas pour elle, mais pour protéger sa famille. Si ce n’était pas pour eux, elle aurait surement demandé de l’aide à quelqu’un. Contrairement à ce qu’a pu lui dire Iwan. Elle n’était pas égoïste, elle ne voyait pas que son propre nombril. Bien au contraire. « Tu penses ? » Lui demanda-t-elle, remettant alors en question son envie de se faire hospitaliser en service de psychiatrie. Elle avait envie de se cacher, pour fuir ce qu’elle vivait avec son patron, mais elle ne voulait pas non plus se faire emprisonner ici et ne pas savoir quand en sortir. Elle ne voulait pas être stigmatiser comme folle. Elle allait réfléchir et prendre une décision le lendemain. C’était le mieux qu’elle pouvait faire. « Ca me manque de sortir avec toi. » Son amie lui manquait tout court. Elle se rendait compte à quel point elle avait été isolée durant cette année. Le fait de ne pas retourner à l’université, de ne plus aller à la caserne, de ne plus être danseuse, elle avait perdu contact avec tout le monde. Elle n’avait pas vu grand monde, si ce n’est des hommes avec qui elle a pu passer de bons temps. C’est d’ailleurs ce qui l’a fait rester debout. Elle serait surement tomber en dépression si elle n’avait pas rencontré ces hommes. Mais elle devait reprendre sa vie en main maintenant. Si seulement elle arrivait à se défaire de ce démon qui envahissait sa vie. Qui souillait son corps. « J’aurais pu prendre des nouvelles aussi. » Elle la regarda tout en lui souriant. Elle voulait ainsi lui faire comprendre qu’elle n’était pas la seule fautive. Elle ne voulait pas que son amie se sente fautive. Pour entretenir une amitié il faut être deux. Ca ne peut pas être dans un seul sens. « Raconte-moi ton année. » L’écouter lui ferait surement du bien. S’évader à travers le récit de son amie. Penser à autre chose qu’à sa vie, à son année. Voire que son amie allait bien de son côté. C’était ce dont elle avait besoin. « Ne me demande pas, j’ai passé une année pourrie. » Ajouta-t-elle avant qu’elle ne lui renvoie la question. Elle n’avait strictement rien à raconter.

D

ébarquer ici ne lui fait aucun bien. Mina a horreur des hôpitaux, quels qu’ils soient, alors être ici, dans cette chambre puant définitivement le désinfectant, elle en a envie de rendre. Des hauts le cœur, elle en a, ne peut le nier, mais se focaliser sur sa tendre amie lui permet de survivre dans son enfer personnel. Elle parvient même à supporter l’idée d’être allongé sur ce maudit brancard, aux côtés de sa Damya qui a eu une réaction qu’elle connaît, l’ayant elle-même fait lorsqu’elle se trouvait être bien plus jeune. Bien sûr, peu de personnes connaissent ce pan-ci de son passé, à la brune, mais ceux qui savent, ont également connaissance de son aversion pour le lieu dans lequel elle se trouve. « Je ne pense pas, j’en suis sûre, Damya. » Son amie lui souffle et caressant tendrement quelques mèches de ses cheveux. « Tu sais quand tu entres, mais jamais quand tu sors. » Elle reprend son propos précédent, ayant de nouveaux les larmes aux yeux. « J’y suis restée une année entière, je sais de quoi je parle. » Un mince sourire s’esquisse sur son visage et un rire passe la barrière de ses lèvres. Réaction qui n’a pas lieu d’être en général, sauf que ce n’est pas n’importe quel sujet, ni n’importe quelle conversation. Et tandis qu’elle écrase une larme sur sa joue, pour pousser un long soupir, Mina ancre son regard dans celui de sa Damya. « Moi aussi. Il faut qu’on fasse beaucoup de choses ensemble, comme auparavant. » Elle s’en fait déjà la promesse, intérieurement, tandis qu’elle lui sourit à nouveau avec douceur et sincérité. Elle pense ce qu’elle vient de lui dire et sa résolution est prise : sa Mya et elles se reverront, comme autrefois. « N’essaye pas de me déculpabiliser. » Elle l’intime, son regard la suppliant alors qu’elle lui assure qu’elle aurait pu prendre des nouvelles. À cet instant, ça n’a plus la moindre importance au vu de ce qui s’est produit. « On a échappé le pire. » Elle murmure, avant de se questionner sur quoi lui raconter de son année. « Hm… » Elle se pince les lèvres et commence sérieusement à y réfléchir. « Je… Je n’ai toujours pas fait savoir à Hélios que je l’aime alors, je continue à le regarder, entourer de personnes. Il est si beau, si brillant, jamais, je ne serais à la hauteur. » C’est ce qu’elle s’imagine du moins. « Les examens m’ont littéralement tué. J’ai tant révisé, je n’ai fait que ça, et dormir. Je grignotais de temps à autre, ce qui n’est pas nourrissant. C’était vraiment une sale période pour moi. Je me suis enfermée dans ma bulle. Enfin, tu me connais lorsque je panique. » Elle ne veut pas parler de ses crises qui sont bien plus nombreuses encore, ni de ses médicaments qu’elle gobe comme des bonbons. Mina sait qu’elle a un problème, mais elle a décidé de ne pas le prendre en compte. Pas maintenant. Devoir tout arrêter ne l’aidera pas. La désintoxication, ce n’est pas pour elle, d’autant qu’elle ne désire pas perdre sa place ici, à Harvard. « Mais j’ai réussi mes examens et je me suis rendue seule au bal. » Elle a pris cette décision parce qu’elle ne s’imaginait pas s’y rendre avec qui que ce soit d’autre que l’homme qu’elle aime. Comme il ne l’y a pas convié, c’est sans être accompagné qu’elle s’y est rendue. « J’ai rencontré une fille, une autre étudiante et on a parlé. Ce n’était pas la soirée de l’année. » Puis, elle ne l’a pas aperçu une seule fois, Hélios. Lorsqu’elle lui assure qu’elle ne doit pas lui demander au sujet de la sienne, Mina caresse son visage et lui souffle : « Celle qui vient va être bien meilleure, d’accord ? » Elle le lui promet presque, tandis qu’elle lui sourit encore et propose : « Endors-toi. Je reste ici avec toi. Je ne te laisserai pas. Tu as besoin de te reposer. » Après tout, ce qu’elle a vécu est loin d’être anodin.

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epuis qu'elle avait franchi les portes de ce bar, qu'elle avait commencé à y travailler, sa vie avait basculé. Elle qui était plutôt la fille à toujours sourire, faire la fête, rire, se retrouvait à ne plus réussir à sourire quique ce soit. A se demander ce qu'elle faisait sur Terre. A penser à mourir. Et elle l'aurait surement fait si elle n'avait pas eu son jumeau. C'est pour lui qu'elle tente de survivre. C'est pour lui qu'elle fait tout cela. Aux paroles de Mina, elle la regarda et ne put s'empêcher d'avoir de la peine. Elle ne connaissait pas ce pan là de son histoire. Mais ne sachant pas si elle avait envie d'en parler, ni même si c'était le moment, elle lui prit tout simplement la main afin de la lui caresser et lui montrer qu'elle était là. Si besoin. "Merci de me l'avoir dit." Maintenant elle allait réfléchie davantage avant de faire cette demande à l'hôpital. En effet, son but n'était pas de devenir prisonnière. Proche de son amie, Damya lui dit qu'elles devaient se retrouver. Il fallait arrêter de regarder derrière elles et plutôt penser à l'avenir. A ce qui les attendait. Une bonne année, elle espérait. Une année accompagnée de son amie, elle n'allait pas dire non. "C'est noté. On se voit au moins une fois par semaine, ça te dit ?" Se forcer en quelque sorte à se voir pour ne pas perdre de nouveau contact. Elle ne savait pas ce qui l'attendait et préférait avoir un rendez-vous hebdomadaire avec son amie afin de ne pas s'oublier.

Afin de penser un peu à autre chose, elle lui demanda de donner de ses nouvelles. A la mention d'Hélios elle sourit. "Attends - Attends, depuis quand tu aimes Hélios toi ?" Un sourire apparut sur le visage de la brune, se voyant déjà jouer au cupidon. "Et bravo pour les exams, pour les prochains je serais là - pour te nourrir." Elle avait maintenant envie de sortir et de parler à son ami afin d'en connaitre plus sur cette relation à côté de laquelle elle était complètement passée. "On va y croire oui. Même si elle ne savait pas comment ça pourrait être mieux tant qu'elle aurait cet homme sur son dos. Elle ferma alors les yeux, tentant de se reposer comme son amie le lui disait. Yeux fermés, elle dit. "Toi et Hélios... Puis elle se mit à rire. Non pour pas pour se moquer d'elle, mais parce que l'idée lui plaisait et que bizarrement ça lui redonnait de l'espoir et l'envie de sortir d'ici.