Aiguiser les sens.

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H

ocus Pocus. C’est le lieu dans lequel elle souhaite l’amener. Afin qu’il aiguise ses autres sens, se plaisent à ressentir, écouter, toucher et goûter. Il n’y a rien d’autre qu’elle souhaite le plus au monde que de le faire sourire. Ou encore, d’entendre l’éclat de son rire. En espérant qu’il aime autant l’endroit qu’elle, puisque c’est un lieu assez atypique, comme elle les aime, Beth. Son carré légèrement bouclé, son visage savamment maquillé, c’est vêtu d’un simple jeans, d’un t-shirt du groupe ABBA et d’un blouson en faux cuir noir, Doc Martins au pied, qu’elle dévale les escaliers de l’immeuble dans lequel elle réside, peu coutumière à l’ascenseur, dans lequel elle se sent étouffer. Clefs rangées dans son mini sac-à-main, ainsi que son smartphone, elle se rend jusqu’au niveau inférieur afin d’accéder à sa voiture, et c’est dans sa Jaguar décapotable qu’elle grimpe, un large sourire présent sur son visage. Un air de musique rock des années soixante s’accroche dans l’air tandis qu’elle roule sur l’asphalte pour aller le chercher. Celui pour qui elle a toujours secrètement craqué. Et malgré les années écoulées, c’est encore le cas, à son plus grand désarroi. Elle aimerait s’intéresser aux hommes de son âge, Beth, réellement, mais il y a un « je ne sais quoi » qui lui plait chez ceux qui se trouvent avec une dizaine de plus que la sienne. Les trentenaires, début quarantaine, ils savent la séduire, la divertir ainsi que de la faire rougir. Et même si elle est résignée - se doutant que jamais, il ne la voudra comme elle le souhaiterait - cela n’empêche en rien la blonde de vouloir l’aider. Bien qu’elle ne sache s’il en a besoin ou encore, s’il en souhaite de qui que ce soit où plus précisément d’elle. Seulement, elle s’est faite la promesse de lui faire « découvrir » des endroits et aujourd’hui, elle l’embarque pour le Hocus Pocus, dont elle l’a évoqué une fois, promptement, lors de l’une de leurs conversations.
« Monte beau mec ! » Elle lui lâche une fois qu’elle l’a amené jusqu’à sa portière, peu désireuse de l’infantilisé en le guidant de trop, bien qu’elle patiente à ses côtés, avant de la fermer derrière lui. Puis une fois de nouveau derrière son volant, elle observe le moindre de ses gestes tandis qu’il s’essaye de s’attacher. « Attends, laisse-moi me rendre utile. » Elle prononce dans un souffle, pour boucler sa ceinture de sécurité et en faire de même avec la sienne. « Allez, c’est parti ! » Elle prononce guillerette, pour finalement lui rappeler : « Te souviens-tu de cet endroit dont je t’ai parlé, ou il est question de grimoire, chat noir et potions ? » L’espièglerie se lit sur son visage de poupée. « C’est là-bas que je t’emmène. Dans ce bar. » Contente d’elle, Beth sourit plus largement, tandis que ses cheveux battent l’air et qu’elle se dit, qu’au moins, elle peut lui offrir ça : un semblant de liberté à ses côtés, tandis qu’ils se retrouvent au bord de son cabriolet décapoté.

La découverte, l'inconnu. Ces deux mots ont été mon mojo, mon énergie depuis ma plus tendre enfance, alors que chaque été, je partais à la rencontre d'un nouveau pays, d'une culture différente. Mais depuis la perte progressive de ma vue, l'inconnu est devenu pénible, source d'angoisse perpétuelle. D'un côté, ce besoin irrépressible de découvrir tout ce que mes yeux ne peuvent plus appréhender... de l'autre, chaque obstacle se dressant sur ma route, ces derniers étant de plus en plus nombreux. Rien que de devoir anticiper chaque problème, à commencer par la problématique d'un examen devant jury, peuplait chaque once de mon énergie. Le grand oral était encore à venir, et ma capacité d'adaptation à son paroxysme. L'échec ne pouvant être envisageable, mon encéphale restait braqué vers tout entraînement à ce sujet. Mais Lys-Beth, elle... tel un ange gardien veillant sur mon bien-être, parvint au miracle de me sortir de mes bouquins, mes révisions, mes angoisses. L'odeur de son véhicule encore dans les narines, je monte en grognant un brin, tâchant de museler l'écolo convaincu en moi. Tu sais que je peux monter et m'attacher comme un grand garçon ? que je lance dans un sourire aussi solaire que mon prénom le laisse entendre. Pas de vexation qui tienne dans le ton de mon propos... j'ai appris à m'amuser de l'aide d'autrui, de ceux qui ne savent plus se comporter normalement en ma présence. Ce n'est pas le cas de la jolie blonde, non. Je la connais depuis bien trop longtemps pour m'agacer de son comportement. Au contraire, j'avoue que ce dernier m'amuse. Je savais que j'aurais dû sortir ma panoplie de Gryffondor... que je soupire faussement en levant les yeux au ciel, bien que Lys-Beth ne puisse pas s'en rendre compte avec mes lunettes de soleil. Fallait me dire aussi que tu m'emmenais dans ton trip Harry Potter ! Je soupire à nouveau, non sans éclater de rire cette fois. Ah parce que c'est un bar en plus ? T'as pas l'intention de me marabouter, j'espère... je suis insensible à toute tentative ! Je lève les mains afin de ponctuer mon propos, cabotin et joueur, mais avant tout... curieux.

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J

aguar garée, Beth s’essaye à ne pas trop empiéter sur le besoin qu'Hélios a de se débrouiller seul. Évidemment, elle peut le comprendre. Le peu de fois où sa mère a essayé de la materner, elle s’est fichue en rogne ! Seulement, Hélios est celui qui a fait fondre son cœur et bien qu’elle soit accoutumée à sa situation, elle ne peut s’empêcher de vouloir lui venir en aide. Alors, bienveillante, elle patiente après de lui afin qu’il monte dans son véhicule, avant de se poser derrière son volant et de l’aider à s’attacher. « Je le sais. » La belle blonde répond, sourcils froncés. « Cela se nomme bienveillance et politesse. » Elle n’est pas piquée, mais n’apprécie pas qu’il se moque de sa faiblesse quant à sa personne, bien qu’il ne doive se douter de rien. Il la pense sans nul doute gentille, alors que ce n’est pas le cas. Elle n’agirait pas ainsi avec n’importe qui et lui, Hélios, n’est définitivement pas n’importe qui. Donc, s’attachant, commençant à rouler, cheveux au vent, elle commence à se détendre, quand il lui parle de Harry Potter, ce qui l’amène à le toiser. « Pourquoi Gryffondor ? » Tout le monde choisi cette maison, sans prendre la peine de connaître les autres. « Tu sais, moi, je serai une Serpentard. Sans le moindre doute. » Beth sourit plus largement avant de grimacer, puisqu’il rit, la taquine. « Attention, je fais finir par te frapper ! » Elle lui assure, plissant des yeux tout en s’évertuant à les reposer sur la route, tandis qu’ils continuent de rouler. « Ouais, le bar dans lequel je travaille. » Elle murmure davantage à elle-même avant de soupirer à ses propos. « Non, bien sûr que non. Je t’y amène pour te faire boire un élixir. Afin que tu tombes amoureux de moi, Hélios. » Elle répond de but en blanc, se doutant bien qu’il ne la croira pas sérieuse de toute façon. « Cesse donc de te moquer, si tu ne veux pas avoir mal à l’épaule avant que l'on arrive. » Elle termine, lorsqu’ils finissent par s'y acheminer. « Hocus Pocus. C’est le nom du bar. » Elle lui assure, après avoir arrêté sa voiture et détacher sa ceinture. « Nous sommes arrivés à destination. Tu peux sortir. » Elle se sent sotte de l’avoir prévenue, puisqu’il a bien dû ressentir qu’ils sont à l’arrêt. De plus, elle a défait sa ceinture, ce qu’il a dû percevoir, là aussi. « Je l’aurai prononcé pour n’importe qui. » Beth argue, enfonçant ses mains dans ses poches avant de verrouiller son bolide et de demander : « Je peux prendre ton bras ou tu n’es absolument pas un gentleman ? » Ainsi, ça se retournera contre lui. S’il se moque d’elle, s’amuse de la situation, autant qu’elle en fasse autant en rusant.

Un fin sourire soulève une nouvelle fois mes lèvres fines à son propos, qui me touche sans même que je ne cherche à le cacher. Et tu sais bien que je ne l'accepterais ni ne le prendrais de la même façon face à n'importe qui. Lys-Beth, amie chère à mon cœur, soutien indéfectible dont j'accepterais absolument toutes les gentillesses, la bienveillance et la prévenance. En soit, probablement son comportement me fait penser à Gauthier, toujours aux petits soins sans me faire passer ni pour un incapable, ni pour un handicapé. Veiller sur moi, ce véritable père protecteur en a fait son cheval de bataille. Quelque part, aujourd'hui, outre la curiosité qui m'anime bien évidemment, c'est une délicate douceur qui m'enveloppe et dont je profite au fil des secondes, alors que la jolie blonde conduit habilement son engin. En vérité... le Potterhead que je suis aime chaque maison pour ses qualités et ce qu'elle représente. Gryffondor, c'est le courage, la volonté. Mais je suis tout aussi attiré par Poufsouffle, ancré dans une abnégation que j'admire. Quant à Serpentard, leur malice et leur capacité à se sortir des situations les plus complexes te correspond assez bien, je dois dire. Aucun mot sur les défauts bien trop mis en avant sur une bonne partie des bouquins de la célèbre J.K. Rowling. A mes yeux, rien que le personnage de Rogue vaut tout l'amour du monde envers la célèbre maison des verts. Mais quelle violence ! Qu'ai-je donc fait pour mériter pareil traitement... que je cabotine une fois encore, plaçant théâtralement la main contre mon palpitant tel un très mauvais acteur d'une œuvre tragique de Shakespeare. Je note néanmoins le nom du bar, sans pour autant noter cette possibilité d'un filtre d'amour. Cela m'a souvent intrigué, cette idée dont l'effet reste plus qu'à démontrer pour mon esprit cartésien. Voyons... Tout en m'extirpant sans peine du bolide de la demoiselle, j'exécute un souple et gracieux mouvement du poignet afin de présenter ma main et l'inviter à la saisir. Si ma sublime cavalière de ce soir veut bien se donner la peine... Gentleman, oui clairement. Fidèle à une certaine étiquette, aussi, accessoirement.

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B

eth ne souhaite pas être aimée de tous. Elle a sa personnalité. Est assez réservée. Sur la défensive aussi. Alors, sa gentillesse, peu de personnes peuvent affirmer, pouvoir en profiter. Ce n’est pas chose aisée, de la connaître sous ce trait. Seulement, avec Hélios, son cœur parle. Elle agit selon ses besoins à lui et s’oublie. Le fait est qu’il s’amuse de la situation, la pique et elle n’aime pas qu’il s’aperçoive de ce qu’elle peut être alors que si elle se trouve ainsi, c’est parce qu’elle nourrit de réels sentiments à son égard. Bien sûr, il ne le sait pas, celui qu’elle dit être son ami. Jamais il ne saura que son cœur se met à battre à la chamade chaque fois qu’elle s’ose penser à lui. Alors, lorsqu’il est à ses côtés, c’est tout son être qui vibre, bat, pulsation par pulsation, avec son cœur meurtri. « Oui, oui, c’est ça. » Elle bougonne à sa réponse en continuant à le conduire au Hocus Pocus. Elle a eu cette idée de l’y emmener, parce qu’elle y travaille d’une part, mais aussi, car cela éveillera ses autres sens. Et, elle pense qu’il en a besoin, quelque part, afin de ne plus regretter celui qu’il ne peut encore posséder. « Hm… » Elle réfléchit à ce qu’il lui dit. Elle n’a jamais pensé aux aspects de chaque maison, des aspirations, mais peut-être aurait-elle dû… C’est comme ici, à Harvard, sans les pouvoirs magiques, toutefois. Un monde de moldus est si ennuyeux, mais nettement moins dangereux. « Donc, je serais bel et bien une Serpentard. » Elle en esquisse un large sourire. « Sais-tu pourquoi j’aime autant cette maison ? C’est à cause de l’homme ou plutôt, du sang-mêlé qui y a été à la tête. Severus Rogue. Je l’ai aimé dès le premier roman. » Elle ne peut pas le nier, elle l’a immédiatement adoré. Sans doute parce qu’elle a ressenti sa blessure, dès les premiers instants. « Oh ! » Un rire passe la barrière de ses lèvres tandis qu’il répond à sa menace, celle de le frapper. « Mon pauvre petit Hélios. » Elle affiche une tendre moue qu’il ne peut voir et tapote sa main, celle placée sur son cœur. « Arrête ça. Je ne le ferai pas. » Elle assure, avant de retrouver la route. « Du moins, pas tout de suite. » Sourire espiègle esquissée, elle ne pipe mot quand il souffle un simple « voyons » en rapport au philtre d’amour dont elle lui a parlé quand elle finit par se garer. Ses mains enfoncées dans ses poches, sa voiture fermée, elle le pique, en le questionnant, afin de savoir s’il lui prêtera son bras, quand, il lui tend sa main. « Je… » Elle fronce ses sourcils, surprise. « Ta main ? D’accord. » Beth termine dans un souffle, pour s’en saisir et ressentir un frisson parcourir son échine. « Si j’avais su, je t’aurais invité au bal afin que tu sois mon cavalier. » Elle le pense tout haut et se pince les lèvres en s’en rendant compte. Heureusement, il ne sait pas lorsqu'elle rougit et finalement, ils pénètrent enfin dans le Hocus Pocus. « Alors, déjà, que perçois-tu ? » Elle l’interroge, ses mirettes présentes sur lui, elle le dévisage afin d’essayer de deviner ce qu’il ressent sur ses traits. « Ton ouïe, l’odorat, comment ressens-tu l’endroit ? » Elle en trépigne sur place, pourrait sautiller, mais elle se contient, puisqu’il s’agit malgré tout de son lieu de travail. « Que veux-tu boire comme potion d’ailleurs ? » Elle n’a toujours pas relâché sa prise sur sa main.

Sans chercher à réfléchir davantage, je me surprends à répondre : une Serpentard sans aucun doute ! Dans ma bouche il ne s'agit d'ailleurs même pas d'une insulte mais bel et bien d'un compliment. Et de ton opinion, dans quelle maison m'irait le mieux? Choix plutôt draconien car nous possédons tous des quatre caractéristiques en nous. Aucune maison en particulier ne me vexerait non plus, d'ailleurs. La discussion dévie rapidement lorsque Mina les conduit à bon port, à savoir le bar où elle travaille en dehors de ses études. La curiosité mêlée à la surprise fait un savant mélange tandis que je l'invite à s'accrocher à mon bras. Il ne sera pas dit que Hélios Grimaldi fera preuve d'une quelconque goujaterie ce soir ! Preuve ultime en est lorsque je caresse délicatement le dos de sa main à l'aide de mes doigts, comme si la jolie brune devait être rassurée et non l'inverse. Serait-ce que tu me penses suffisamment bon cavalier pour une prochaine fois ? que je m'amuse, habile à savoir très bien exécuter deux choses en même temps. L'ambiance, sonore ou olfactive, m'entoure et m'enlace d'une façon tout à fait inattendue. Je desserre d'ailleurs mon étreinte afin d'exécuter quelques pas seul, tout en fermant les yeux. Plantes sèches... Poussière... Livre vieillis... Mon odorat s'affole face à tant d'informations d'un coup d'un seul. Mais une odeur surplombe toutes les autres. Non sans délicatesse, je me penche doucement à l'oreille de Mina pour lui murmurer, dans un élan de sincérité évident : la tienne.

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M

ina se pense Serpentard, tandis qu’elle les achemine jusqu’à bon port : le Hocus Pocus. Au volant de sa superbe voiture, elle se laisse sourire face à sa déclaration, puisqu’ils pensent tous deux la même chose, et cela, la ravie, évidemment. Hélios et elles sont connectés et elle aime le ressentir, comme à cet instant, lorsqu’il lui pose la même question en retour. Immédiatement, sa réponse fuse : « Serpentard également. Ainsi, nous n’aurions pas à être séparé. » Elle s’entend le dire et pique immédiatement un fard, mais heureusement, il ne le note pas. Puis, ils émergent à son lieu de travail et elle se saisit de sa main, son cœur battant à la chamade dans sa poitrine. Il va s’en rendre compte, le ressent sans aucun doute d’ores et déjà, puisqu’il caresse le dos de sa main à l’aide de ses doigts. Elle se sent pousser des ailes, la brune. S’imagine tout un tas de choses, dans son esprit, mais stoppe tout net. Elle ne doit pas songer ainsi. Hélios ne la verra jamais de cette manière et elle ne lui soufflera pas qu’elle l’aime, bien que ce soit réellement le cas. Alors, poussant la porte du lieu, elle reprend contenance lorsqu’il délaisse sa main. La sienne reste comme figer en l’air, attendant qu’il s’en saisisse de nouveau, quand, il clôt ses iris et énumère ce qu’il sent. La belle esquisse un sourire, il s’agrandit lorsqu’il évoque la poussière et les vieux livres. Elle aimerait lui souffler quelque chose, mais il reprend et elle patiente, attend ce qu’il a à dire, quand, se rapprochant, il la surprend en lui avouant que c’est son odeur à elle qui surplombe toutes les autres. Son cœur a soudainement un raté et durant une seconde, elle pense défaillir. Cet instant lui semble irréel et pourtant, il se trouve bien là, penché à son oreille. « Je… » Elle ferme les yeux et inspire profondément tandis que son cœur frappe avec force contre sa poitrine. « C’est mon parfum. Mon parfum que tu… » Elle marque un arrêt, ravale sa salive : « ...que tu sens, Hélios. » Comment se reprendre après un tel moment ? Elle n’en a pas la moindre idée. Le monde semble avoir cessé de tourner et il n’existe plus personne à leur côté.

La réplique de Mina me laisse silencieux et surpris durant quelques secondes. Effectivement, ainsi nous n'aurions pas à être séparés et à devoir jongler entre les emplois du temps des différentes maisons pour nous voir... la donne m'amuse alors que j'y songe un instant, et reprends, d'un ton taquin : mais nous ne sommes pas séparés, alors n'y pense pas. Pourquoi je pense qu'il me faut la rassurer ? Aucune idée. Une intuition, et je suis simplement mon instinct profond, comme à chaque situation à laquelle j'ai été confronté depuis que ma vue m'abandonne. Devant la devanture du Hocus Pocus, lieu où la jolie brune a décidé de m'emmener pour me le faire enfin découvrir, je laisse une fois encore mon instinct s'exprimer, alors qu'une douce effluve chatouille agréablement mes narines. A aucun moment je ne pense à m'écarter, bien au contraire, je me penche doucement afin de profiter de ce parfum sucré qui lui va à ravir. Tu me permets de te dire qu'il te correspond et convient très agréablement à ta peau ? Mes mains se lèvent sans même que mon esprit n'ait réfléchi à la chose, et caresse ses bras en les effleurant à peine. Mon propre corps ne répond plus à une quelconque logique, simplement guidé par cette fragrance envoûtante. Sans doute l'a-t-elle mis pour me prouver que les filtres d'attirance existent ? Non, je ne crois pas. Mais je m'en trouve envoûté quoi qu'il en soit, jusqu'à ce que ma raison se réveille et que je ne m'écarte doucement d'elle. Navré, je pense avoir clairement dépassé les bornes... Et là, c'est moi qui me trouve gêné.

M

ina n’y réfléchit pas à deux fois, et c’est forcément à Serpentard, qu’elle le voit. S’ils doivent se trouver à Poudlard, c’est ensemble, plutôt qu’éloigner dans des maisons différentes. Comme ici, à Harvard, par exemple. Si elle avait su… Mais peut-être est-il tant de changer, de quitter la kirkland pour rejoindre sa confrérie et ainsi, perpétuellement le croiser. Pourquoi pas l’aider. Se promener à ses côtés et rejoindre l’un de ses bâtiments sans réellement y penser. « Oui, c’est vrai. » Elle prononce à ses mots, peu convaincu des siens. Ils ne sont certes pas séparés, puisque dans son véhicule, mais cela ne signifie en rien qu’ils sont ensemble. Fermant ses opales à cette pensée, ils se retrouvent embrumé de larmes tandis qu’elle les rouvre une seconde plus tard, pour fixer la route et les amener au Hocus Pocus. Sa main présente dans la sienne, ils avancent jusqu’à la porte, tandis que, déjà, elle le questionne, curieuse de savoir ce qu’il ressent. Et c’est avec étonnement qu’elle réagit à ses mots. La brune se retrouve pantelante, muette presque et son cœur bat à la chamade dans sa poitrine. Si elle n’était pas encore convaincue de son amour pour lui, cet instant lui aurait révélé que c’est bel et bien le cas. Seulement, elle le sait déjà. Ce qu’elle éprouve pour le bel homme se trouvant face à elle. Ses lèvres effleurent son oreille à ses mots. Mina pense d’ailleurs qu’elle va défaillir, mais tente de se ressaisir, quand il en est de trop, face à ses gestes. Elle frise la crise cardiaque et clôturant ses paupières, elle espère. Un baiser, un seul. Seulement ses lèvres qui frôlent les siennes. Ses poils se hérissent aux contacts de ses doigts qui remontent le long de ses bras et malheureusement, son songe prend fin. Hélios semble s’éveiller, recouvrer la raison et rouvrant ses prunelles, une larme silencieuse roule avec lenteur sur sa joue. Son cœur se serre et elle se sent si sotte d’avoir ne serait-ce qu’espérer. Idiote, crétine, de nombreux qualificatifs naissent dans son esprit alors que la réalité lui assène comme une gifle au visage. Jamais, réellement, jamais, il ne se laissera aller avec elle. Hélios est charmant, beau, charismatique et a une multitude de femmes qui lui courent après, ainsi, pourquoi serait-ce elle, l’élue de son cœur ? Mina pousse un long soupir et passe à ses côtés, ouvre la porte du Hocus Pocus afin de l’inviter à pénétrer le lieu, sans piper le moindre mot. Il ne faudrait pas que sa voix la trahisse, emplie de trémolos.

Une partie de mon être se perd dans ce silence presque confortable, ce même silence qui suit la piètre excuse formulée à l'attention de Mina. Je ne pensais pas une seconde outre-passer ma position d'ami pour m'adonner à une frêle caresse le long de ses bras, et un sentiment étrange s'empare dès lors de mon être. Savant mélange de culpabilité, de surprise et de retenue, alors qu'une simple odeur salée couvre toutes les autres : la jolie brune me faisant face n'a pas dégouté le plus petit son et pourtant, je raccroche peu à peu les wagons lorsque nous pénétrons de concert à l'intérieur de l'Hocus Pocus. Mon tempérament impulsif reprend un brin me contrôle de la situation et, l'espace d'un souffle, se saisit délicatement du poignet de mon accompagnatrice et guide afin que la suite de mes mots ne soient entendus que de ses oreilles. Peut-être suis-je dans l'erreur la plus totale mais si tu as, comme je le pressens, pleuré à cause de moi il n'est pas question que je fasse comme si de rien n'était. Mon comportement t'as touchée, manifestement blessée et loin de moi l'idée même que de te faire souffrir, de quelque manière que ce soit. Je t'en prie, Mina... apprends-moi à éviter de te blesser car je ne peux voir les réactions des autres. Montre-moi les choses autrement. Afin que je ne dépasse plus les bornes si tel est ton souhait. Est-il prétentieux de ma part que d'espérer pardon ? Sans nul doute. Mais je ne peux pas ne pas essayer.