Avance l’ombre. Echange quelques conversations. Le sourire de façade, mais l’esprit dérangé. Robes roses et blanches qui s’accumulent dans ses orbites. De quoi lui donner la gerbe. Toutes indissociables. Ou presque. Il la repère elle. Sans doute parce qu’il connait déjà sa tenue. Son allure. Tourne l’unseelie. Disparait entre les taffetas et les costumes. Les émeraudes vifs. Il se met en mouvement, avant même de s’en rendre compte. Au loin, elle se volatilise. Disparait derrière une porte. Silencieux est l’étudiant qui parcourt le chemin. Trop stone pour réfléchir correctement ou éclaircir ses idées. Sur la porte des wc, sa main s’appose. Pousse le bois pour se retrouver dans l’endroit désert. Face au miroir, elle s’observe. Semble ailleurs. A cause de ce type. L’éclair dans les azurs. Regards qui se croisent. « J’me demandais .. » Assassines émeraudes. « ça fait d’toi celle qu’on baise par derrière. » Mauvaise est sa serpentine.

traverse la salle, chemin invisible qui se trace entre les robes qui débordent et les tables garnies. l’adrénaline encore vive dans les veines, laisse l’instant d’avant accaparer l’esprit. venin qui s’installe, s’accroche aux sens encore aux aguets. encore ébranlés par les flammes qui ravivent l’âme. celle qui tente encore de guérir de ses plaies, qui s’contente d’assumer les conséquences d’avoir trop aimé. les doigts écorchés, en sang de s’être trop accrochés à ce même conte éphémère. lui. l’amour en débris. paume qui pousse l’ébène, talons aiguilles rayent le carrelage jusqu’au miroir. reflet à demi terne. entre sentiments et renouveau. encore les mêmes indécisions mais toujours cette même foutue finalité. fatalité. la déception creuse encore l’azur pétillant. ailleurs, j’entends à peine la porte qui s’ouvre, n’y prête aucune attention jusqu’à ce que mon corps se raidisse au son de ta voix. toujours ce même toi qui m’hante. courant électrique parcours le derme, poitrine devient un étau douloureux. compresse les fragments de myocarde qui survivent encore. - ça t’intéresse de savoir comment on m’baise ? regagne l’assurance. évite ton regard en plongeant la main dans ma pochette pour trouver mon rouge à lèvres. dessine sur les lèvres avant de les pincer. les émotions cachées sous un regard froid quand il se redresse. - ou t’es juste triste d’plus pouvoir le faire toi même ?

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Le bruit mat de la porte qui se referme. Et déjà les sons extérieurs deviennent moindre. Presque inexistant. Prisonnier d’une bulle. La leur. Face à lui, la posture de la brune change, mais malgré ce bref instant, elle reprend vite le dessus ou du moins, tente. Il est pas dupe Scott. Il peut amplement deviner la colère encore existante. Elle qui stagne dans ses veines. Danse sous son derme. Il la ressent, alors même qu’elle ne parle pas, parce qu’il la connait Lena. Elle pourra essayer autant qu’elle le veut, une part d’elle lui appartiendra toujours. Quoi qu’elle fasse. Elle peut tenter de l’effacer. Rien n’y fera. Parce que trop tâchante pour être supprimer. Trop vieille pour être ignorée. Elle continuera d’exister. Marquer par son âme. Identique à celle qui l’abime lui. Trace vive de leur passé. Jeu d’actrice. Qu’elle déroule sous ses émeraudes. Le rouge à lèvre en guise d’arme. Teinte ses pulpeuses dont leur souvenir habite encore son épiderme. « T’sais comment j’suis .. curieux. » Le pas qui avance. Vient se placer à quelques centimètres d’elle. Sans la toucher, mais suffisamment pour sentir l’électricité statique. Regards croisés. Ses orbes captent le regard noir. « T’aime ça au moins ? » Carcasse dominante. « T’faire baiser par un autre ? »

distance qui donnait l’illusion d’être hermétique. à toi. à ce nous qui ne cesse de me brûler vive, là, dans mes soirées silencieuses. ton image qui remontait à la surface, comme un ras de marée meurtrier. m’avalant toute entière, plongée dans les souvenirs rendus châtiments. les bons, les mauvais, peu importe, ils étaient tous identiques. douloureux dans la poitrine. et ta proximité vient raviver les hauts le coeur, la rage, l’amour, la peine. tout est secoué et recraché dans d’vulgaires futilités. dans une misérable comédie, mauvais mensonges qui s’enroulent autour de la serpentine quand tu attaques. - pas assez visiblement.. curieux. me retourne, bassin appuyé contre la vasque pour te faire face. affronter le plus beau de mes démons. la plus déchirante de mes défaites.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Frôlement presque imperceptible. Se retourne la brune. Pose pleinement sur lui, ses azurs. A la gueule, elle lui crache les mots. Attaque. Fière d’elle. Plexus solaire touché. Il les sent. Les émotions qui tournoient. Mélange de négativité. Rage. Jalousie. Frustration. Mais plus encore, c’est le résultat de cette combinaison. L’envie de taper plus. D’écraser pour mieux contrôler. De part et d’autre du meuble, il appose une main. Encercle l’unseelie. « Félicitation. T’as enfin pu d’faire baiser par un autre. » Teinte sa voix, la moquerie. « Dis moi Lena … » Les bras tendu, il se tire légèrement en arrière pour placer son ovale à sa hauteur. « Tu y a pas pensé ? »

des heures, des jours, des nuits, à encaisser ton absence. à essayer de retirer un à un les souvenirs, apprendre à me rappeler sans en ressentir les émotions. les sentiments poisons. apprendre à faire comme s’ils n’étaient plus importants, comme si t’avais plus ta place. dans mon monde, dans celui où t’as régné longtemps. te repousser pour laisser la place à un autre, parce que toi, t’as jamais été capable de me laisser t’aimer. et j’arrive plus à trouver la force de nous retenir pour deux. de me laisser mourir juste pour que t’existe un peu. - j’ai appris du meilleur. réplique qui glisse naturellement. brûle les lippes, l’esprit qui dessine des scènes. de toi et d’elles. tes bras qui me maintienne face à toi. m’oblige à te regarder encore. force le coeur à s’y habituer, à ce toi sans moi. encore. suspendue à tes lèvres. celles qui récitent les anecdotes passionnées. le bonheur perdu. juste là mais devenu intouchable. poitrine écrasée sous le poids d’un chagrin démesuré. d’un amour qu’on a massacré. ta voix qui murmure, baisse la tête pour m’évader. nous retrouver dans ce souvenir. juste quelques secondes avant de relever le menton.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Capte son attention le brun. L’ovale abaissé qui frôle le sien. Elle garde le silence. Juste le temps qu’il parle, car déjà, elle le regarde. Fière. Mais sa voix elle, parle plus qu’avec des mots. Son timbre vibre d’un chagrin profond. Tort son estomac. Pourquoi est-ce qu’il y a pas mis autant d’effort ? Sans doute, car il était trop lasse de leur embrouille. Ou peut-être était-ce encore plus poussé. Peut-être qu’il s’était mis en tête que quoi qu’il fasse, ça serait un échec. Elle ou une autre. Il s’évertuait constamment à les repousser. Et puis, il y avait son fonctionnement. Celui qu’il avait acquis depuis l’enfance. Entièrement face à lui, elle laisse sa colère vibrer. Faire bouger les lettres. Et enfin, la délivrance. De ses pulpeuses, le monologue implose. Eclate en de milliers de morceaux. Érafle les couches de son derme. Instinctivement, la mâchoire se contracte. Il encaisse. Aspire les reproches. Il la laisse s’épancher. Pendant que lui, se confronte à ce qu’ils provoquent. A la destruction dont ils se nourrissent. Involontairement. « Maintenant ? » La voix qui devient dure. « Maintenant qu’tu t’fais baiser par c’mec ? » Ricane le garçon. Se recule d’elle pour mieux déplier son ombre. « Fait pas ça Lena. » Les pas qui le font reculer. « A m’jeter la putain d’faute. A chialer comme si j’étais l’seul responsable de c’te merde, parce que tu l’es tout autant ! » La respiration s’alourdit. « Peu importe c’que j’faisais. C’était jamais suffisant. » A nouveau, il s’approche. « Mais tu vois .. » Les orbes durs, dévoilent un sourire malsain. « J’te donne une raison de m’en vouloir. D’être celui qu’tu pensais que j’étais avec toi. » De la main, il caresse sa joue. « T’peux être fière. »

les verbes n’ont plus de limite, à coeur ouvert, coeur ivre. enveloppé dans la rage et les regrets. dans une foule de sentiments. claquent les vagues scélérates, à la gueule de l’objet des tourments. les mots sortent un à un, semblables à des épines qu’on arrache. qui apaiserait presque. libération infernale, le rejet constant. d’abord papa et, maintenant toi. comme si m’accrocher à l’invisible avait un côté rassurant. familier. seul attachement que j’connaissais, celui à sens unique. toujours moi qui reste, patiente en attendant qu’on veuille bien me donner. pathétique cercle vicieux dont j’ai du mal à me délester. ton sourire ironique sonne comme une fausse mélodie, irritable. ça, comme tes billes provocatrices qui poussent encore à la perte. me rends compte à quel point j’ai pu être conne, d’y avoir autant crue un jour. - parle pas des mecs que j’vois, que ce soit lui ou un autre quand toi, t’as pas hésité à t’oublier chez d’autres. te regarde du coin de l’œil, sous ton ombre. écoute dans le silence ta voix qui prends toute la place. grince des dents, te déteste d’croire que j’puisse être fautive de notre chute. épaules qui se redressent quand tu approches, que le contact redevient réel. imposant. les billes perdues dans l’vide, sur les dalles vitreuses face à moi. - l’amour de ma vie.. laisse tomber le poids des mots, à peine audible. ta main sur ma joue, caresse hypocrite que tes doigts affligent à ma peau. - c’est ça que j’pensais que t’étais. naïve de croire au « toujours », à l’amour qui ne meurt jamais. tu viens de l’assassiner, juste là, juste ici. droit dans les yeux. dos qui quitte la vasque, debout mais paralysée. - et non, y’a pas d’quoi en être fière. m’absente dans ton regard quelques secondes. et puis m’agite pour récupérer ma pochette, quitter cette pièce. bruit sourd, tout se déverse sur le sol. accroupis, mains tremblantes qui ramassent les futilités, téléphone et sa coque détachée l’un de l’autre. papier froissé qui était bloqué à l’intérieur se fait la malle, les doigts s’arrêtent dessus. froisse la feuille, celle que je t’avais juré avoir jeté. tes lignes écrites pour la saint Valentin, double peine quand je me relève. - tiens ! va t’faire foutre toi et tout c’qu’on a été ! papier que je plaque contre ton torse, broyé dans la main. celle que j’arrive pas à décoller de toi, que je laisse glisser lentement jusqu’à ton bas ventre. faire cesser le contact, l’épreuve était presque insurmontable.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

D’autres ? Toujours à voir un plus grand nombre quand il lui parle d’une seule. Il aurait toujours pu essayer, elle le verra toujours comme le type qui se tape plusieurs meufs. Alors, même qu’il ne voyait qu’elle. Elle devrait pourtant le savoir. Il libère ce qui le pèse par le sexe. Le jeu. Exactement semblable à elle sur ce point. Et parfois, il se fait prendre à sa propre partie. Elle en est la preuve Lena. Capturé par son âme. Sans qu’il s’en rende compte. Sur sa joue, il appose sa paume. Manipule ses émotions. Il pense vraiment qu’il va prendre le dessus Scott, mais ça c’était avant qu’elle abat sa dernière carte. Perce son cœur. Le regard perturbé, il en laisse brièvement un aperçu. Il suffoque en intégrant sa déclaration. Il voit l’amour comme quelque chose d’éphémère Scott, mais pas avec Lena. Trop puissant pour être finalement supportable. C’était loin de tout ce qu’il avait déjà vu ou vécu. Elle l’envoyait en terrain inconnu. Et s’en était presque inconfortable, car il se sentait en insécurité. Incapable de réponse, il laisse retomber sa main. Profitant de cette pause, la brune s’échappe. Agitée. Il n’entend déjà plus rien de ce qu’elle lui dit. Seul le bruit de ses affaires le sort de cette immobilité. C’est bien la première fois qu’il se retrouve comme un con. Brusquement, elle plaque un bout de papier. Inutile de le lire, il en connait déjà le contenu. Gorge sèche. Azurs perdues dans les siennes. Sa main sur sa chemise, s’enfonce. Descend plus bas. Il en retient sa respiration. Réagit ! Alerte sa conscience. Remet en marche son crâne. Plus fort que nécessaire, il s’empare de son poignet. La fait pivoter jusqu’à la bloquer contre une des portes de wc. Vibre sous son poids. « T’pense vraiment c’que tu dis Lena ? » Eclair dans les orbes. « T’es qu’une putain d’menteuse Lena. T’as pas envie d’me laisser partir. Si j’en avais pas baisé une, t’aurais jamais été voir un mec. T’aurais attendu, parce que c’est c’que tu fais à chaque fois. » C’est l’égo qui parle. Pas son cœur. « Et moi, j’serais revenu. Comme un con. A encore essayer d’te convaincre que je t’aime. Que c’toi que j’veux, mais t’sais quoi ? Y a pas qu’toi qui en a marre. Pas qu’toi qui souffre. J’le supporte plus autant qu’toi. Alors, tu vois, t’es pas seule à vouloir nous envoyer foutre. »

vérités scabreuses franchissent les lippes, assènent les coups les uns après les autres. dernier aveu, tendre et destructeur à la fois. provoquant les turbulences, secousses que t’es pas habitué à ressentir. que t’arrives pas à contrôler cette fois. serpentine qui plante la flèche, crible l’âme et le coeur en même temps. détruit la carapace que t’avais pourtant bien ficelé. balaye l’insolence dans laquelle t’avais foulé le sol quelques minutes avant. prêt à jouer encore, à ce même jeu, de celui qui fera le plus mal. armé de mensonges tous les plus boiteux les uns que les autres, juste là pour atteindre. pour charcuter à vif. laissant l’autre à moitié mort. mais j’avais pas envie c’soir, j’ai pas trouvé d’assez bons mensonges que ces confidences trop vraies. j’ai pas su trouver mieux scott. pas su trouver pire qu’ce pitoyable constat. ça dure jamais. t’avais raison. même nous, on avait une fin. poitrine qui se resserre, pétrie le myocarde plein. papier tombe dans une flaque noircie par les traces de pas. ignoré. prête à m’éloigner d’toi, à retrouver l’air. sain. loin d’nos ratures. ta main sur mon poignet en décide autrement, me retrouve plaqué contre cette porte. mes doigts accrochent le bout des tiens, ceux qui me maintiennent sous ton emprise. - et c’est mal scott ? d’avoir su désirer qu’toi ? d’avoir su t’aimer à c’point ? au point d’attendre encore et encore que tu m’reviennes ?.. baisse les armes, muscles qui se détendent. relâche tes doigts doucement. parle sans barrière vers le néant. parce que c’est sûrement la dernière fois qu’on se retrouvera comme ça. la dernière fois qu’on s’aimera c’soir. me retourne difficilement, retrouve l’aigreur de ton regard. la proximité addictive. ton odeur. tes lèvres, si proches que j’pourrais en sentir leurs goûts. - j’aurais aimé que tu m’retienne c’soir là.. tempête qui se calme dans les orbes. à la place, une sincérité accablante dans mes yeux qui papillonnent dans les tiens. - que tu m’attendes comme j’t’ai attendu.. rire sans âme, lippes tremblantes. - mais c’est toujours plus facile de nous envoyer s’faire foutre, pas vrai ? rends le geste. coups pour coups. les doigts qui effleurent doucement ta joue.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;