j'arrange le col de ma chemise devant la porte de chez toi. je m'apprête à sonner et je repense à nos messages. est-ce que c'est un date ? qu'est-ce qu'il va se passer pendant ce message ? il va se passer quelque chose ? je me pose des tas de questions, ce qui ne me ressemble pas vraiment en réalité. je suis pas le genre à me demander ce que je dois faire. en général je sais et que fonce. mais toi tu me perds. sans doute parce que pour la première fois de ma vie, je suis attiré par quelqu'un qui n'a pas besoin de moi. et je crois que ça fait du bien. même si tu es une petite tornade et que rien n'est facile. je me racle la gorge, vérifie mon haleine et je finis par sonner à la porte. livraison spéciale madame Calloway attend quoi ? je viens de parler de moi comme d'une livraison ? wow. ouvre, dépêche. avant que je me tape la honte devant tout le voisinage.

Les vibrations sont bonnes. Il est déjà venu chez toi, tu l’sais, rien n’a bougé, toutes tes énergies sont restées alignées. Même son parfum masculin, senteur boisée au contact de son derme chaleureux, n’a pas gêné ton nez sensible aux changements infimes. Tu l’attends, ce bâtonnet d’encens terminé, lavande délicate enfumée dans toute la maison. Volute envolée pour apaiser l’atmosphère avant le chaos de tes émotions. Nettoyer pour mieux souiller, de tes pensées encombrées. Il est beau, Mason. Il te plait, tu l’sais. Même les entités enfermées dans ces quatre murs le savent. Tout le monde l’a vu. Billes pétillantes quand il dépose les siennes sur toi. Pourtant l’néant fanatique quand il ne te répond pas d’une semaine. Mille questions sans réponses. Ding dong qui résonne, happée de tes pensées. Le pas qui s’active vers la porte pour le laisser rentrer. Je note que tu te considères comme un cadeau. Mine faussement choquée sur tes traits féminins. Donne-moi ta veste. Sans attendre qu’il la retire, tes doigts qui se sont glissées sur le haut de ses épaules, dans son dos, ôter le tissu de son corps. Tes bras qui remontent furtivement proche de ton visage, l’art discret. Sentir son parfum déposé sur sa veste. Ça pourrait devenir une addiction. Okay, j’espère que Richards a prévu un menu pour ce soir ?

en posant un pied chez toi, j'hume le parfum qui règne dans les lieux. c'est quoi ? de la sauge ? du bois de santal ? j'en sais rien, tout ce que je sais c'est que ça me plait, j'aime cette odeur. la tienne aussi. il se pourrait que je l'ai sentie une ou deux fois alors que t'étais près de moi. mais rien d'étrange, je ne suis pas un sérial renifleur. je te laisse retirer ma veste, frisson étrange qui me parcours quand tes mains se posent sur moi. allez Mason, t'es pas un faible, tu vas pas craquer aussi facilement pour une fille sérieux. je m racle la gorge une nouvelle fois en te faisant face cette fois-ci. qui est Richards ? tentative de blague totalement nul. pitié ne te force pas à rire. mon regard plongé dans le tien en oublierait presque que j'ai un sac dans les mains. ah euh ouais le repas. j'sais pas ce que t'aimes. j'ai pris de quoi faire des poké au saumon. mais je viens de me rendre compte que j'sais même pas si t'aimes ça ? tu voulais que je te surprenne ? surprise ! et si t'es végé je perds un bon gros point.

Sa veste, posée sur ce porte manteau dénué de sa fonction première, servant de repose sac à main ou bijoux selon tes inspirations vestimentaires. Un pas retourné pour tomber en face de lui. Ses yeux quelques centimètres plus hauts que les tiens. Grimace d’un instant d’incompréhension à sa blague. Une seconde pour confirmer dans tes pensées que tu ne t’étais pas trompée. J’sais pas, ça pourrait être Keith Richards, des Rolling Stones ? Mais j’peux pas te dire qu’il serait mort ici vu qu’il n’est juste pas mort et trop anglais pour décider de dépérir dans une vieille maison de Boston. Cette blague part loin, pour un simple départ raté. Du coup je crois que c’est toi. C’est mon encens lavande qui reset ton cerveau ? P’tit sourire insolent qui déforme les traits. Un regard un instant sur son sac. Oui j’aime ça. Tes doigts l’ont dépouillé de son sachet pour t’avancer dans la cuisine -fermée-. Un instant, pivote en demi-tour, de ton doigt menaçant vers lui, maitresse d’école en colère, menace son élève. Uniquement si t’as pas oublié les oignons frits. Visage sévère, avant de finalement exploser de rire. J’le faisais bien ? Ton doigt s’est posé sur le haut de son torse, dans sa couse tragique. Ton regard s’est porté sur son point de collision, avant de redresser vers ses yeux. Un sourire pour faire volte-face et avancer dans cette cuisine. Tu veux manger avant ou après le massage ?

t'es à quelques centimètres de moi et je me dis qu'on est seulement au début de la soirée. t'as pas la même notion des distances que le communs des mortels. en réalité tu n'est pas comme le commun des mortels. t'es un concept à toi toute seule, complètement différente de toutes celles que j'ai rencontré. mais du coup assez compliqué à suivre et pas du tout prévisible, ce qui me perturbe. j'ai aucune idée de comment me comporter avec toi, de comment appréhender tes réactions ou tes envies. t'es un mystère. un très jolie mystère. ok alors je sais qui est Keith Richards mais je t'avoue que j'écoute absolument pas ce genre de musique du coup je savais pas qu'il était vivant. ou pas mort en tout cas je passe pour un con non ? aaaaah c'est de la lavande ! j'savais pas si c'était de la sauge ou du bois de santal faut croire que je suis pas assez calé en matière d'encens. j'aime bien... que je dis en plongeant mon regard dans le tien. je parle de l'encens. j'aime bien l'odeur oula. allez on va s'occuper du repas. ton doigt menaçant, ah bah non. non madame, je n'ai pas oublié que je dis en souriant. le regard qui suit ton doigt se poser sur mon torse. j'préfère te manger.. euuuuh manger. je préfère manger après le massage oh bordel Mason t'es sérieux ?

Tentatrice du diable en personne. Succube diabolique qui nargue sa cible faisant passer cette stupide gêne timide pour de la confiance excessive. Tu aimes savoir que tu plais. Pour te rassurer, probablement, pour savoir qui tu es. Quelle image tu laisses trainer dans un regard croisé. Il est perturbé. Son anxiété qui réconforte la tienne. Presque l’âme sadique qui se nourris de l’instabilité pour trouver ton équilibre. Le sourire est percé sur ton visage, quand tu es de dos à lui, ce sac sur le comptoir, ouvert d’un revers de phalanges habiles. Contenu vidé sur le plan de travail. Tout est prêt de toutes façons. Succube diabolique pose des questions sans s’intéresser des réponses : tu voulais le massage avant de manger. Tu te retournes, cette fois, chevelure trop longue qui s’envole à contre-sens. Tout est prêt pour le massage. Tout un art. Tu passes à côté de lui, les corps qui se frôlent dans l’encadrement de la porte. Ta paume de main qui s’enroule autour de son poignet. Viens ! Tu l’entraines avec toi, au détour d’un long couloir. Vieille maison presque inquiétante. Une porte, entre ouverte. Cette pièce aux rideaux tirés, dans l’obscurité presque totale, encore une lumière extérieure pour éclairer subtilement. Des bougies partout, de toutes les couleurs et toutes les tailles. Cette table de massage en bois au milieu de la pièce, chinée dans un vide maison. Ok, vas y installes toi le temps que j’allume toutes les bougies. Les manches retroussées, un zippo pour allumer la première bougie. Tu peux enlever.. J’sais pas, le haut au moins ? Le bas si tu veux le massage intégral. Un ricanement dans le fond de ta voix. Les jambes, évidemment, Richards.

eh qu'est-ce que t'es en train de me faire sorcière ? je perds pas mes moyens moi. je suis normalement le mec posé, chill, celui qui est réfléchit et qui se maitrise en toutes circonstances. et je ne sais pas si c'est une histoire d'aura ou je ne sais quoi, mais quand t'es dans les parages tout semble brouillé. je me mets à dire des trucs cons, je bégaye, j'ai l'air d'un gamin de 16 ans. j'ai beau secouer la tête pour me remettre les idées en place, ça fonctionne pas vraiment. et je me dis que finalement est-ce que lutter c'est une bonne idée ? pourquoi je lutte d'ailleurs ? pourquoi je me laisse juste pas aller à passer une bonne soirée ? à cause de Tessa ? ouais sauf que là t'es ni en train de me demander en mariage ni d'être avec toi. on est deux personnes qui s'apprécient et qui passent du temps ensemble. pas de quoi se prendre la tête. et étrangement, quand je me répète ça, je sens les battements de mon coeur qui se calment. je reprends le contrôle et ça me rassure. ah donc t'avais déjà choisi ce que tu voulais faire, heureusement qu'on est sur la même longueur d'onde je laisse tes doigts se fermer sur mon poignet et je te suis dans la pièce spéciale massage visiblement. wow attends.. t'as une salle de massage chez toi ? complètement stylé. et en même temps .. étrange ? tu fais payer des massages à tes heures perdues ? sans aucun sous entendu hein. juste pour savoir pourquoi tu as ce genre de pièce chez toi, je suis curieux et toi un mystère. j'inspecte la pièce autour de moi, elle a quelque chose de flippant et de relaxant à la fois. je vais véritablement me demander si t'es pas une sorcière ou un truc dans le genre. les jambes oui j'avais compris je rigole doucement, retirant ma chemise, laissant apparaitre mes tatouages en pagailles. je retire aussi mes chaussures, chaussettes et pantalon. j'ai mis mon plus beau boxer c'est à dire.. un noir neuf. pour cacher mon baobab. j'ajuste la serviette sur la table et je monte dessus pour m'installer, sur le ventre. je dois juste t'avouer que les pierres chaudes tout ça c'est pas mon délire je préfère préciser. j'ai essayé une fois et j'ai détesté.