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@Haiwee Wind River & @Meryana-C. Hutton

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Sa sortie afin de retrouver ses collègues ne l’avait pas enchanté, mais Meryana avait fait l’effort de les retrouver. Son avant-bras droit n’étant toujours pas remis, elle les a écoutés parler, la plaindre, tandis qu’elle ne pipait mot et se contentait de temps à autre d’acquiescer. Puis, elle a promptement mis fin à ses retrouvailles, prétextant avoir sommeil, par la médication qu’elle continue de prendre, inlassablement et cela pour encore de nombreuses semaines. Et lorsqu’elle a passé la porte de la maison dans laquelle elle réside à présent, l’urgentiste en arrêt a été surprise de retrouver sa sœur de cœur avec un pot de glace entre les mains. Des trémolos présents dans sa voix ainsi que les yeux bouffis par les larmes. *Je vais les lui arracher !* La brunette avait immédiatement songé, bien qu’elle pense qu’il éprouve des sentiments à l’égard de sa meilleure amie et qu’il lui semble pour cela - déjà - un tantinet sympathique. Seulement, une ombre s’est ajoutée au tableau : à cause de cette pouffiasse qui se trouve être belle, riche et apparemment célèbre. — « Elle ne t’arrive pas à la cheville. » La trentenaire lui avait alors soufflé, l’enlaçant avec mal et uniquement son bras gauche. « Il y en a au chocolat ? » Elle l’avait interrogé afin de l’amuser, lui offrant une moue de gamine, un léger sourire présent sur ses traits tandis qu’elle la fixait en battant des cils.
Mais voilà, aujourd’hui, elle se retrouve aux côtés d’Haiwee, à marcher sur des terres ancestrales, en ayant la nature pour seule compagnie - sans compter son amie. Son bras toujours immobilisé, Meryana profite de ce qu’elle voit, esquisse des sourires lorsque le vent fouette son visage ou encore, parvient à faire danser sa longue chevelure perpétuellement lâchée. « Ça va. » Elle se contente de prononcer, jaugeant celle qui, hier, avait le cœur écorché. « Et toi ? » Elle la contourne afin de pouvoir prendre son bras et dépose sa tête un instant sur son épaule : « Ou va-t-on déjà ? » Éternelle enfant, malgré les années qui passent. « C’est très beau ici. Apaisant aussi. » Car il faut admettre qu’elle a pas mal morflé, Ana, ses derniers temps et ce genre de moments, elle ne peut que les apprécier et en profiter. « Mon bras me fait moins mal, mais c’est sans doute parce qu’en prévention de notre randonnée, j’ai doublé la dose, pour ne pas avoir à souffrir. » L’affublant d’un clin d’œil complice, s’étant redressée, elle garde malgré tout son bras autour du sien, peu désireuse de la délaisser, puisque quoi qu’elle puisse vivre, Meryana répondra toujours présent pour celle qu’elle considère comme sa véritable famille, et cela, depuis qu’elles se sont rencontrées.

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Cette sensation de plénitude, elle l’a peu ressenti dans son existence, Meryana. Alors, elle se demande si cela n’est pas en raison de sa double dose de médication. Un large sourire présent sur ses traits qui se sont étirés, elle admire les alentours, la brune, mais ne cesse de songer à son Haiwee. Celle qui compte davantage que les autres, à ne pas en douter. Celle pour qui elle ferait tout afin de lui offrir le monde ou ne serait-ce qu’un dixième du bonheur tant espéré. Seulement, si elles se trouvent en randonner, c’est dans le but de s’éloigner ainsi que de se ressourcer. Et elle aurait adoré, la belle, que ce soit par simple plaisir de marcher, mais elle en est de toute autre, leur réalité. Alors, quand elle l’interroge et qu’elle se place à sa droite, la brunette répond et le lui demande à son tour, son regard la couvant. Sa réponse ne la satisfait pas des masses, mais elles sont ainsi l’une avec l’autre. Perpétuellement désireuses que tout aille bien, que l’une comme l’autre soient épanouies, heureuses. Seulement, c’est rarement le cas et continuant à marcher en silence, elle respire à pleins poumons, s’imprègne de cette atmosphère, Ana. Et à sa désolation prononcée, elle redresse la tête, l’urgentiste, afin de capter le regard de son amie. Lorsqu’elle comprend, elle ne sait que prononcer, pour la rassurer. Seulement, il n’y a qu’une véracité, ses maux sont toujours présents, face à c qui s’est produit le huit avril dernier. « Je sais. » La trentenaire se perçoit alors à prononcer, ses prunelles marron remplis de scintillements à présent. « Je n’ai pas envie de rentrer. » Elle souffle dans un sourire, bien qu’heureuse qu’elle s’inquiète autant pour elle, puis ajoute : « On va continuer jusqu’à cet qu’elle soit vide, ta tête. De pensées, s’entend. » Elle retient l’un de ses rires enfantins et repose sa tête sur son épaule et s’évertuant à avancée. « Je suppose que tu le sauras quand tu le verras. » Elle murmure alors pour toute réponse, profitant de cette impression d’apaisement, de ce bonheur absolu de se trouver ici, à ne plus réfléchir à quoi que ce soit ou encore, à qui que ce soit. Les hommes, elle désire les oublier, Ana. Que cela soit son ex ou ceux qu’elle apprend à connaître, pour craquer. Ou encore, celui qui écorche le cœur de sa meilleure-amie. Puis aussi, à cette tragédie dans laquelle elle s’est retrouvée et qui lui coupe le souffle, chaque fois qu’elle se retrouve à y penser. « Ça va aller mieux, pour nous deux. J’en suis persuadée.

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ette randonnée n’est pas si épuisante, après tout, elles ne font que marcher. Ana n’a pas besoin d’utiliser son bras droit, même si ne pas le bouger l’empêche de faire ce qu’elle doit : sauver des vies. Avec cette vis qui tient le tout, elle se trouve immobiliser et évidemment, elle est handicapée. La brune, elle exècre cela, ne rien faire, attendre, se soigner. Prendre des médicaments, ce n’est pas du tout pour elle qui plus est, alors oui, elle apprécie cette marche, puisqu’elle pense à autre chose, réfléchit, se laisser porter par le flot de ses pensées. Et elle a à faire la brune, avec ce tumulte présent dans sa tête. Il y a bon nombre de choses qui l’embête. Surtout le fait que celle qu’elle considère comme sa sœur se trouve dans cet état qu’elle ne lui connaissait jusqu’alors, pas. Sheng fait à présent battre son cœur, il se trouve être son tout premier amour, mais il la fait indéniablement souffrir, son Haiwee. Donc, oui, elle n’aime pas cela, mais elle ne le souffle pas. Le cœur à ses raisons que la raison ignore et si c’est ainsi, elle ne peut pas agir, Mery. Il faut qu’elle laisse son Haiwee faire ses propres erreurs et vivre toute seule cette expérience amoureuse, même si elle en a peur. Puisque s’il vient à la briser, elle devra en faire de même et l’ayant rencontré, elle risque d’avoir assez de difficultés. Mais s’il y a bien une chose à laquelle elle n’aime pas penser : c’est bien l’incident du TD garden. Car elle se voit perpétuellement sous les décombres, la brune et cela lui fait peur. C’est aussi pour cette raison qu’elle ne désire pas immédiatement rentrer. De plus, elle espère qu’elle se sera débarrassée de tout ce qu’elle doit vider, dans sa tête, bien sûr. Puis au sujet du chemin qu’elles empruntent, Ana ne ressent pas la moindre once de peur, sachant que sa sœur saura le retrouver. « Hm… » Elle esquisse un sourire, son regard espiègle pétillant : « Les deux, je suppose. C’est du moins en pensant à ses sujets que je t’ai répondu. » Honnête, toujours. « C’est gentil. Je me dis que penser positivement attire forcément le positif. » Mais cela ne l’amène pas à choisir entre ses deux hommes qui l’attirent. Sans compter sur Thea, celle pour laquelle elle ressent ce « je ne sais quoi ». Puis sa question la désarçonne et une ride se creuse entre ses sourcils, si bien qu’elle le mine, son visage. « Non. Je ne le serais pas. » Elle a bien compté et c’est pile le vingt-trois juin qu’elle peut commencer sa rééducation, qui sera longue, à ce qu’on lui a dit. « Inutile de compter sur moi pour le Summer Camp. Mon bras sera toujours bousillé. » Elle en affiche une moue boudeuse, parce que l’idée de rester sur Boston ne lui plaît pas d'autant qu’elle ne travaillera pas. En même temps, @George Cavendish sera très certainement là, ce qui leur permettra de se revoir, bien que cela arrive toujours via le biais du destin, étant donné qu’ils n’échangent jamais leur numéro de téléphone. « Je suppose que je saurai me trouver des occupations. » Au côté de ce bel homme auprès duquel, elle fond. Mais elle le sait peu sérieux, puisque son divorce a été prononcé notamment à cause de ses infidélités. Oblonsky, c’est ainsi qu’il se nommait face à la brune, déjà en admiration devant son éloquence et sa détermination.

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eur balade lui apporte une sérénité qu’elle ne pensait aucunement retrouver. Du moins, pas avant un long moment de déprime à dévorer tout ce qui se trouve juste sous son nez. Tablettes de chocolat, pâtisseries en tout genre, tout allait y passer, seulement, finalement, peut-être ne prendra-t-elle pas un kilo durant l’été. Puisque ce qu’elle recherchait, ici, elle l’a trouvé. Elle songe donc au fait de recommencer, avec son Haiwee adorée, cependant, elles discutent pour le moment et c’est de Sheng, à qui elles pensent en cet instant. Mery parce qu’elle craint qu’il brise le cœur de son amie et Haiwee puisqu'elle en est éprise. Elle ne peut alors rien faire, hormis la soutenir, coûte que coûte face à cette relation des plus difficiles, quitte à sacrifier des soirées pour partager des pots de glaces gelés. Tant qu’il y en a au chocolat, évidemment. Son bras sous le sien, marchant au même rythme, l’urgentiste continue et espère bel et bien que penser positivement attire fatalement le positif. Car elle en a assez de ce qui lui arrive dans sa maudite existence. Des problèmes, en permanence. Même des soucis de santé à présent, puisque depuis son bras touché, elle fait des crises d’angoisse chaque fois qu’elle se pense dans un endroit trop fermé. Des crises de claustrophobie, elle est marquée ainsi que d’un stress post-traumatique, mais elle n’aime pas en parler. La belle garde cela pour elle, ne compte pas effrayer celle qu’elle considère comme sa sœur. De toute manière, elle s’en fait déjà bien trop pour elle, son Haiwee. Elle le sait, le note dans chacun des traits présents sur son visage lorsqu’elle l’épie. Et, il y a bien quelque chose qu’elle se doit de lui annoncer : sa non-participation au Summer Express de cet été. La raison est des plus évidentes, seulement, si elle avait un semblant d’espoir, Mery vient de le réduire à néant. Au mois de juillet et d’août, c’est à l’hôpital, dans une salle de rééducation qu’elle se retrouvera enfermer. Sa meilleure amie ne pipe mot à ce propos. Cela ne la surprend pas dans le fond, Ana. Elle accuse le coup, ce qu’elle comprend, puisqu’elle en aurait fait de même elle aussi. Mais, elle ne veut absolument pas qu’elle remette ses projets, parce qu'elle saura se débrouiller sans elle. Quand elle se met à penser tout haut à ses occupations, Mery ne se doute pas que son Haiwee va comprendre ce qu’elle sous-entend. Alors, elle pique un fard à son interrogation et feint d’y être insensible, à sa question. « Oh… Je ne sais pas. La rééducation va prendre une grosse partie de mon temps. » Seulement, c’est à @George Cavendish qu’elle songe en cet instant. « De… » Elle dévisage celle qui se trouve être sa meilleure amie. « … qu'est-ce que… » Mais elle n’achève pas sa phrase, tout bonnement parce qu’elle a compris. « Je… » Elle sa racle la gorge, se sent prise de bouffée de chaleur. « Au bal des pompiers. » Elle termine de souffler. « Mais, il était marié, à l’époque. » Malheureusement, elle se doit de le souligner. « On s’est revu depuis… Une fois. Il était ivre, avait le cœur brisé. » Elle n’affiche plus le moindre sourire, sa moue de poupée. « Je ne sais pas. Nous n’avons ps échangé nos numéros. » Elle pousse un soupir avant d’ajouter, lui lançant un regard de biais : « Et il y a @Wilby Tremblay, celui avec qui j’ai dîné. » Au restant où ils ont utilisé des baguettes pour débutants. « Je m’entends bien avec lui. Il y a une sorte de connexion entre nous. Mais, lui aussi est divorcé. » Meryana termine tout bas, se rendant elle-même compte dans quelles situations elle se trouve. « Enfin, tu as saisi que c’est compliqué. » D’ailleurs, elle ne souhaite plus rien ajouter, puisque peiner par ce qu’elle vient de lui dévoiler.

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E

lles continuent leur marche à leur propre rythme et Mery garde son bras autour du sien, sa tête oscillante, entre son épaule et se tenir droite. Le Summer Express, elle le lui a expliqué, elle ne pourra pas y participer. Elle aurait bien aimé partir dans un road trip en Amérique du Sud, seulement voilà, au vu de l’état de son avant-bras droit, c’est impensable, tout bonnement. Cela l’afflige, mais c’est ainsi. Elle ne possède aucune potion miracle afin d’aller mieux en quelques heures et avec un bras en moins, comment s’imaginer pouvoir crapahuter dans un lieu qu’elle ne connait pas ? Impossible. Cet été se sera indéniablement Boston. Dans ses bons, ainsi que ses mauvais côtés. Elle aime cette ville, seulement, elle se sentira seule. Car tous ceux qu’elle côtoie partent en vacances… Puis, elle songe à George, avant que Wilby n’apparaisse également dans son esprit. Le cœur à ses raisons que la raison ignore et étrangement, c’est auprès de deux hommes divorcés qu’elle se sent à son aise. Elle peut être elle-même, la brune, lorsqu’elle se trouve en compagnie du fleuriste et quand il s’agit de monsieur Cavendish, c’est encore autre chose. Mery boit ses paroles, se perd dans son regard clair. Elle pourrait passer des heures à ne serait-ce que le contempler. Mais il est divorcé, se trouvait plus qu’émécher le soir où ils se sont retrouvés à la taverne de Joe et lorsqu’ils sont sortis, oui, elle a espéré qu’il se passe quelque chose. Cela s’est même réalisé. Ils ont échangé un fabuleux baiser. En y songeant, un délicieux frisson parcourt son échine, seulement, elle n’est pas certaine qu’il en garde le moindre souvenir. Après tout, il lui a parlé de nombreuses femmes, et a ingurgité énormément d’alcools. Alors comment savoir ? Comment le revoir ? Seule la vie pourrait lui permettre de tomber sur lui, de nouveau, un jour. Mais quand et comment, elle n’en sait rien. Donc, elle balbutie, cherche à se sortir de ce piège que son Haiwee lui a tendu, mais elle ne peut pas. Ana est toujours sincère et partage tout avec sa meilleure amie, celle qu’elle considère comme sa sœur et elle lui expose les deux cas. Elle grimace une fois son laïus achevé et elle acquiesce fébrilement à ses mots. « Divorcé ne signifie pas forcément accessible. » Ils peuvent toujours penser à celles qui ont partagé leurs vies, après tout. « Je ne sais pas si mon Oblonsky est prêt à quoi que ce soit. Ne serait-ce que quelque chose de sérieux. » Et à sa question, elle hausse des épaules, ne sachant pas comment faire pour reprendre contact, justement. « Comment veux-tu que je le sache ? Soit la vie me donnera une nouvelle chance, soit je ne reverrais jamais plus George Cavendish… » Et le prononce dans un souffle tandis que ses billes marron s’emplissent de larmes. Rien qu’à cette perspective, elle se sent emplie de tristesse et son menton commence à trembler. « Je ne m’arrive pas à l’imaginer. » Que jamais plus, elle ne puisse le revoir, et c’est avec des trémolos dans sa voix, qu’elle l’avoue à son Haiwee : la belle est d’ores et déjà brisée, face à cette éventualité.