Julia tu sens ton coeur battre dans ton cou. Chaque battement résonne profondément dans ton corps. La fatigue toque déjà contre ton crâne. Cela fait une heure que tu essayes de joindre une dépanneuse, mais en vain, tu n'as pas de réseau et ton portable vient de s'éteindre, batterie à plat. Ça t'apprendra à vouloir passer toute une journée à la mer. Te voilà bien dans de beaux draps. Et comme si cela ne suffit pas, le soleil se couche petit à petit. Foutue voiture qui a décidé de te lâcher. Tu essaies de la redémarrer à nouveau, lui parlant comme si c'était une âme vivante qui allait t'obéir. La réalité est tout autre, tu es paumée au beau milieu de cette route et tu ne sais pas comment t'en sortir. Tu n'espères pas passer la nuit ici. C'est dans un dernier espoir, que tu sors de la voiture, emportant toutes tes pièces de véhicule avec toi, sait-on jamais. Ta silhouette s'approche un peu plus du centre de la route, pouce levé afin de faire de l'auto-stop. Tu bats des paupières et essayes de focaliser ton regard sur ce qui approche de loin.

Tu avais littéralement pris trop de temps durant ta séance de sport, t’as pas vu l’heure. Il faut dire aussi que la demoiselle t’avait plutôt retenu avec sa tenue plus que voyante et ses courbes intéressantes. Tu avais eu son numéro et c’est sans mal que tu savais que t’allais recevoir un message de si peu. Tu repartis en moto, prenant la route en direction de ton appartement. Peut-être que tu t’arrêteras manger un bout en passant. C’était plutôt calme en vue de l’heure qu’il était. Enfin, jusqu’à ce que tu vois une personne en difficulté sur le bord. Une demoiselle de ce que tu vois. Tu mis ton clignotant pour t’arrêter sur le bas-côté. « je peux vous aider ? » dis-tu en retirant ton casque. Tu vis une voiture en warning sur le côté, ça semblait être la sienne à première vue. « je peux aider ? » t’es pas mécanicien mais tu te débrouilles quand même.

Au plus grand jamais tu aurais pensé faire un jour de l'auto-stop, tu ne sais même pas comment cela marche en fait, tu sais juste qu'il faut lever le pouce et si une âme charitable s'arrête, alors tu es sauvée. Dans le cas contraire, tu vas juste devoir ramer toute seule. Fort heureusement, un véhicule apparaît dans ton champ de vision et plus tu plisses les paupières, plus il t'apparaît en détail. Une moto. Des souvenirs. Son propriétaire gare sur le côté et propose déjà son aide. — Un grand merci déjà de t'être garé. Et j'aurais bien besoin d'une aide effectivement. Tu t'y connais en mécano ? Parce que toi, pas du tout. Tu risques de tuer cette caisse pour de bon.

Comme toujours, tu t’arrêtais quand tu voyais quelqu’un dans le besoin – enfin surtout une demoiselle. Le temps n’était pas très clément, tu n’allais pas la laisser dans cette situation. Tu lui demandas si elle avait besoin d’aide, en vue de la voiture plus loin. « il n’y a pas de quoi, cette route peut être dangereuse quand il commence à faire noir » dis-tu en haussant les épaules. « eh bien, je ne suis pas le meilleur des mécaniciens mais je peux toujours essayer de voir ce qui cloche » t’es plus branché moto mais bon, t’as déjà vu un moteur. Tu te garas un peu plus sur le côté et tu arrêtas le moteur. Tu descendis de ta bécane et t’approchas de la voiture. « qu’est-ce qu’il y a du coup, elle démarre plus ? » autant faire un premier état des lieux..

Ton cerveau sonne l'alarme Julia. En fait, tout ce que tu retiens, c'est que cette route peut être dangereuse une fois la nuit tombée. Et soudainement, ton visage se crispe, mine totalement pâle, voire blanche. Sueur froide qui parcourt ta colonne vertébrale. — Tu crois que des loups pourraient surgir de nulle part ? Pire, la dame en blanche ? J'ai vu tout pleins de vidéos sur elle. Ou alors un fantôme ? Oh p'tin j'ai la chair de poule... Et voilà, tu paniques la brunette. Mine qui se décompose, t'as soudainement l'impression de te sentir observé. Ton esprit sombre dans tes fameux délires. Et tu te caches derrière cet homme hyper baraqué. Ouais, ouais, un parfait bouclier, vous direz ? N'empêche qu'il doit sûrement te prendre pour une tarée. Tais-toi Ju. On dirait une gamine de cinq ans qui croit encore à ces histoires de fantômes. C'est bon arrête, tu deviens embarrassante à le suivre presque collée à son cul et à regarder dans tous les sens. — Euh... Ouais, en fait, j'roulais et ça a fait un bruit bizarre soudainement et petit à petit la voiture a ralenti... Du coup, je me suis garée sur le côté. Sans compter que ton portable t'a lâché, ce traître.